Tournée gouvernementale de reddition de comptes : les réserves de Narcisse Tomèty (Tribune)

Les enfilades de sentiments flatteurs d’autosatisfaction  n’autorisent personne à se poser de bonnes questions sur l’endettement financier du pays. Ce mode de gouvernance cache les gaspillages et les déperditions de ressources publiques de plus en plus rares. Il traduit à n’en point douter l’impuissance d’un parlement cabaleur qui vote le budget général de l’État et les lois de règlement, reçoit chaque année le discours d’autosatisfaction sur l’état de la Nation présenté par le président de la république à cette représentation nationale reconnue pour sa faillite du contrôle politique de l’action gouvernementale.

"L'argent fait des esclaves et les premiers enchaînés sont les Hommes de droit", Simon Narcisse Tomèty

Normo-communication et grandiloquence : quand les réalisations ne suffisent plus pour témoigner par la loi de l’omerta!

Les enfilades de sentiments flatteurs d’autosatisfaction  n’autorisent personne à se poser de bonnes questions sur l’endettement financier du pays. Ce mode de gouvernance cache les gaspillages et les déperditions de ressources publiques de plus en plus rares. Il traduit à n’en point douter l’impuissance d’un parlement cabaleur qui vote le budget général de l’État et les lois de règlement, reçoit chaque année le discours d’autosatisfaction sur l’état de la Nation présenté par le président de la république à cette représentation nationale reconnue pour sa faillite du contrôle politique de l’action gouvernementale.

– Dans la culture administrative africaine, aucune initiative visant l’analyse d’impact de la réglementation ne se réalise dans nos pays, et le peuple est souvent soumis aux  rétropédalages opportunistes lorsqu’une loi pêche par immaturité, incompétence et tricherie flagrante.

– Les rapports d’audit sur l’action publique sont cachés et ne sont exhibés qu’à compte-gouttes quand il s’agit de sacrifier un bouc qui ne veut pas se comporter comme un mouton de panurge sinon, les loups ne se mangent pas entre eux.

A quoi sert une obligation de rendre compte des mandats et de leurs politiques publiques quand le peuple ne compte pas dans les choix opérés par leurs dirigeants au sommet de l’État et quand ces derniers méprisent le sacrifice proportionnel?

A quoi sert de faire une reddition de compte quand le peuple a élu démocratiquement des gens qui transforment en cours d’exercice leur mandat en pouvoir autocratique, messianique,  concentrationnaire et répressif avec de vastes opérations de chasse à l’homme?

Le peuple doit choisir entre serrer ses ceintures, pratiquer la sagesse japonaise (*ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire*), opter pour la prison, l’exil ou la mort.

– Est-ce que le caractère éphémère de la vie peut être un prétexte pour se taire face aux abus?

– Les 3 singes sages sont certes un symbole culturel japonais qui résonne aussi dans les consciences collectives africaines, seulement qu’en appliquant ce référentiel à la lettre, l’élite africaine toupilleuse continuera le braconnage des valeurs et il n’y aura plus de sages singes dans les forêts africaines.

Les Africains imbibés d’un d’un amour franc pour leur patrie doivent lutter contre la méchanceté systémique en osant combattre *le mal qui est vu, le mal qui est entendu et le mal dont on parle* qui menacent la stabilité et la performance de l’État, le vivre-ensemble et bien-être de tous.

Dès lors, quelle reddition de comptes fait-on sans visibilité sur les salaires politiques et les coûts de réalisation privant le peuple de son pouvoir souverain de questionner la pertinence, l’efficacité, l’efficience et les impacts des comportements des dirigeants et de l’offre de services publics ?

Dans l’opacité absolue des données, l’évaluation populaire est inutile.

Comment un peuple peut-il se réconcilier avec (…) de citoyenneté qui  interdisent l’expression libre de l’opinion publique ?

La reddition de compte n’est pas une séance de rattrapage pour corriger une gouvernance autocratique en phase terminale d’un régime politique qui a tout le temps étouffé son peuple  par des menaces et la peur .

– Elle doit être un  mécanisme de gouvernance participative de toute action publique du premier au dernier jour du mandat du régime.

En somme, on ne corrige pas une gouvernance autocratique par une gouvernance démocratique en organisant un carnaval de reddition de comptes à un peuple qui n’a jamais été un acteur de la chaîne décisionnelle de l’Etat.

– Comme quoi, ce n’est pas le jour de la chasse qu’il faut élever son chien. Lorsque, seuls les rapports de force fondent votre compréhension de la puissance publique et des politiques publiques, il ne sert à rien de faire la publicité de vos réalisations, il faut conserver votre élan d’exclusion et la normo-communication jusqu’aux élections.

Quand vous dictez la loi, sachez que dan l’isoloir, c’est le peuple qui dicte sa volonté, sa loi et ses préférences après l’évaluation non complaisante de vos pratiques du pouvoir à travers vos réalisations et vos abus.

– Cette fois-ci, les usurpateurs de la souveraineté du peuple ont intérêt à faire attention à leurs abus car personne n’acceptera le vol de citoyenneté. Chat échaudé craignant l’eau froide, assez de vigilance!

Seuls comptent pour un peuple la qualité et la continuité de l’offre de services publics avec son témoignage de satisfaction ou d’insatisfaction. Voilà ce à quoi sert le bulletin de vote  d’un citoyen.

Respecter l’opinion publique et c’est la vraie voix du peuple qui vous indique vos qualités et vos défauts.

Quand un peuple siffle la fin de votre règne, faites vos bagages et retirez-vous pour ne pas ramasser un flot d’humiliations à force de jouer aux saprophytes.

Aucun peuple n’est ingrat, il n’y a que des dirigeants ingrats quand ils confondent ces deux verbes d’action dans l’exercice du pouvoir d’État : servir ou profiter.

Simon-Narcisse TOMETY

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