Manipulation juridique, trucage des élections, brutalité contre le peuple, régimes autoritaires en uniforme ou en cravate; dictature, … « Génération Aïvo » dit non à tout ça. Réunis à Cotonou samedi dernier, les membres de ce mouvement politique ont plutôt clamé haut et fort leur préférence pour la démocratie, avançant qu’un « Autre Bénin », une « Autre Afrique », « est bien possible » .
Entre la dictature et la démocratie, « Génération Aïvo » a vite fait son choix. A l’occasion de l’installation des structures du département du Littoral, samedi dernier, le mouvement politique acquis à la cause du Professeur Joël Aïvo a proclamé sa foi en un Bénin libre et démocratique. « Je vous le dis ici, avec foi et conviction : une autre Afrique est possible, un autre Bénin est possible. Génération Aïvo en prend l’engagement. C’est pour ces raisons que : Nous développer dans la démocratie », n’est pas un simple slogan, c’est une profession de foi« , a martelé Barkatou Sabi Boun.
La Déléguée générale de « Génération Aïvo » a assuré que ses membres s’évertueront, à cet effet, « à faire de la démocratie », « l’unique voie de développement », ajoutant que le « développement a besoin de règles, de valeurs, de principes consensuellement établis et appliqués avec loyauté ».
« Quels que soient les obstacles et quelles que soient les épreuves qui nous sont infligées, nous nous battrons pour transformer notre pays, moderniser notre pays, développer le Bénin, mais dans la démocratie« , a-t-elle juré.
Ne pas entrer dans l’histoire par la fenêtre
Radicalement opposé à la dictature, le mouvement politique « Génération Aïvo » soutient que « la brutalité politique n’est pas un passage obligé vers le développement ». Et d’ajouter : « La marche de l’histoire ne consiste pas à retourner à la brutalité politique du siècle dernier », encore moins « à théoriser un régime d’injustice, de brimades et de soumission de ses semblables pour la seule et unique raison qu’ils n’ont pas les mêmes idées que vous et ne partagent pas vos choix« .
Pour la Déléguée Générale de « Génération Aïvo’ , « ce type de régime basé sur la violence ne peut devenir notre choix. » Aucun pays, ne peut trouver sa voie, son bonheur dans le complot permanent, l’insécurité généralisée, l’injustice systémique et la violence systématique« , a t-elle soutenu.
Et comme pour appeler à une prise de conscience collective Barkatou Sabi Boun dira que « défendre la dictature, promouvoir les régimes autoritaires en 2024, c’est choisir délibérément d’entrer dans l’histoire par la fenêtre ». « Se résoudre à la pensée unique, renoncer au combat des idées, ce serait l’échec de notre génération, l’échec de l’homme noir, l’échec de l’intellectuel africain« , a t-elle ajouté.
Face hideuse
Dans son discours, la Déléguée générale n’a pas manqué d’interpeller les partisans et avocats des régimes autoritaires. SI certains, « peut-être par faiblesse d’esprit, sans doute par paresse intellectuelle, et certainement par facilité », défendent l’idée que seule la dictature est plus efficace pour le développement du pays, Barkatou Sabi Boun a toutefois tenu à prévenir ces derniers sur les risques de ce type de régime.
Morceaux choisis : « Tout pouvoir plonge dans l’insécurité lorsqu’il est conquis par la force et exercé grâce à la force. Regardez autour de nous, tous les mois, la presse fait état tantôt d’une menace de coup d’Etat, tantôt de complot contre un président. C’est le propre des régimes fondés sur la force des armes. C’est dans les régimes autoritaires, non démocratiques que le spectre du complot et l’incertitude du pouvoir conduisent à une violence aveugle contre des citoyens suspectés souvent à tort de vouloir renverser à leur tour, les autorités arrivées au pouvoir par les armes…Observez bien, la dictature est toujours l’œuvre d’un clan qui la défend et la met en œuvre tant qu’il n’en subit pas les conséquences. Tant que le clan qui théorise la dictature est épargné, il en défend les avantages supposés. Il ne découvre et ne dénonce la face hideuse de la dictature que lorsqu’il perd le pouvoir au profit d’un autre clan dictatorial. C’est alors qu’ils deviennent d’ardents défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme ».
Face à ce triste constat, « Génération Aïvo » refuse de se résoudre « à la fatalité des « régimes autoritaires qu’ils soient en uniforme ou en cravate » et prône la démocratie pour rendre le » Bénin plus fort », « apte à affronter les défis internationaux », « garantir » au peuple, la « liberté et le progrès ».
Et pour y arriver, le mouvement dit compter sur le « peuple » béninois « avec la bénédiction des mânes de nos ancêtres et de Dieu le tout puissant ».
Manassé AGBOSSAGA