La Démocratie au Bénin : Au-delà des Élections, une Question d’Économie
Dans notre pays, il est essentiel que nos leaders politiques toutes tendances confondues apprennent ou reconnaissent que le défi démocratique ne se limite pas à l’organisation d’élections tous les cinq ans.
Il s’agit avant tout d’une question de démocratie économique. En effet, une orientation et une organisation adéquates de notre système économique sont fondamentales pour garantir la prospérité et la stabilité d’une véritable démocratie.
Nos politiciens, souvent formés dans le cadre restreint de la politique électorale, semblent négliger l’enjeu majeur qui est l’économie. Pour que la démocratie s’épanouisse, il est primordial de bâtir une économie solide et inclusive. Comme l’affirme le politologue Amartya Sen, « le développement économique est intrinsèquement lié à la liberté humaine » (Sen, 1999). Cela signifie qu’une économie prospère permet de renforcer les droits et libertés, créant ainsi les conditions nécessaires à un engagement démocratique effectif.
Les principes démocratiques ne se résument pas à la multiplication des partis politiques ou à des élections régulières. Ils incluent également des valeurs essentielles telles que la liberté d’entreprendre, le respect de la propriété privée et des libertés individuelles, et surtout, la transparence dans la gestion des affaires publiques. Sans transparence, il n’y a pas de véritables institutions démocratiques capables de protéger les libertés et de favoriser l’initiative privée. Le respect des droits et des devoirs est également fondamental pour établir une démocratie fonctionnelle.
En effet, dans une démocratie, il existe une interrelation solide entre droits et devoirs. Comme le souligne le sociologue Alexis de Tocqueville, « la démocratie ne peut exister sans une éducation des citoyens à leurs devoirs » (Tocqueville, 1835). Le respect des devoirs civiques, tels que la participation à la vie publique et le respect des lois, est une condition sine qua non pour jouir de ses droits. Et c’est ce à quoi nous nous attachons au sein du mouvement libéral.
Enfin, il est crucial de reconnaître que la démocratie est un système politique coûteux, nécessitant des financements publics pour le bon fonctionnement des institutions. Pour garantir la pérennité de ce système, il est impératif de lutter contre la corruption, qui érode la confiance des citoyens et compromet les fondements démocratiques. Comme le note le professeur Larry Diamond, « la corruption est un des principaux fléaux qui compromettent la démocratie, car elle nuit à la transparence et à la responsabilité » (Diamond, 2008).
Pour dire que, pour que la démocratie au Bénin soit véritablement efficace et durable, il est essentiel d’intégrer les dimensions économiques dans notre compréhension et notre pratique de la démocratie. Une démocratie véritable ne peut prospérer sans une économie équitable et dynamique, capable de soutenir les droits et libertés de tous les citoyens.
D’encourager l’initiative privée et d’aider socialement au maintien de la dignité des personnes.
Nous voudrions donc inviter la classe politique à intégrer le facteur économique dans leurs analyses et leurs propositions et d’éviter la relative égoïsme qui consiste à toujours donner aux peuples les raisons d’une participation électorale fondée sur la notion arbitraire du « DÉGAGISME » sans réelle perspective alternative.
Il ne peut y avoir de réelles élections dans un pays qui ne se finance pas. Le choix est corrompu dès lors qu’il est influencé financièrement.
Concomitamment avec la vision électorale, nous devons nous battre pour une vision économique solidaire et porteuse de prospérité pour tous.
C’est ce qu’attendent de nous la jeune génération.
Prenez soin de vous.
Boni Richard Ouorou
Président mouvement libéral