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Droit de l’Homme au Bénin : le sévère réquisitoire du CC0 contre le Gouvernement 

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En assemblée générale ordinaire, mercredi 18 décembre 2024, le Cadre de concertation de l’opposition (CC0) s’est penché sur la situation des droits de l’Homme au Bénin à l’ère de la Rupture. Et sur le sujet, les partis et mouvements de l’opposition constituant le CCO n’ont pas fait de cadeau au Gouvernement. Réquisition. 

L’analyse de la situation des droits humains dans notre pays

Il est à rappeler que depuis son accession à la magistrature suprême, le pouvoir dit de la rupture a utilisé la majorité mécanique qu’elle s’est arbitrairement attribuée à l’Assemblée nationale pour faire voter une série de loi liberticide et antidémocratiques. Il s’agit entre autres, de la loi N°2017-20 portant Code du numérique en République du Bénin qui a tristement ouvert la voie au bâillonnement des médias et à l’insécurité juridique de ses acteurs. Cette loi a d’emblée enseveli progressivement la liberté d’opinion. En application des dispositions de l’article 550 de ce code, des journalistes, des webactivistes et blogueurs ont été arrêtés au Bénin en 2020 et jetés en prison, parfois en violation des dispositions du Code de l’Information et de la Communication applicable au secteur des médias. De même, la liberté syndicale et le droit de grève ont été mis à mal par la loi N°2018-34 du 05 octobre 2018 modifiant et complétant la loi n°2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit grève en République du Bénin. Cette nouvelle loi, préjudiciable à la liberté syndicale consacre l’interdiction du droit de grève à certaines corporations et la restriction de ce dernier à d’autres.

En outre, le cadre législatif a été davantage vicié, le gouvernement a fait modifier le Code Pénal et y a introduit « le délit d’attroupement non armé non autorisé » pour supprimer le droit à la manifestation.

Désormais, pour faire une marche ou un mouvement de protestation, il faut avoir une autorisation préalable que les autorités compétentes ne délivrent presque plus. En termes clairs, il s’agit d’une suppression tacite du droit de grève et de manifestation au Bénin. Ce dispositif répressif a donné les résultats escomptés par le pouvoir puisque depuis 2018, il n’y a presque plus de grève au Bénin. Les rares marches de protestation ont été soit interdites ou réprimées violemment.

Par ailleurs, avec l’avènement de la CRIET, la justice béninoise a perdu son indépendance et est devenue au fil des jours, un instrument manipulable, utilisé par le pouvoir pour persécuter ses opposants. Ainsi, les prisons et maisons d’arrêt sont remplis de prisonniers politiques et de personnalités de l’opposition.

De même le droit à la santé a pris un coup avec la situation des dialysés qui n’a toujours pas été résolue malgré les multiples cris de cœur. Dans la même veine,

il faut évoquer la situation des producteurs savamment mais constamment spoliés et esclavagisés dans leurs activités sans aucun droit à la parole. Face à toutes ces dérives et atteintes graves aux droits de l’homme, l’Assemblée Générale a décidé d’alerter à nouveau l’opinion publique internationale puis a retenu une série d’actions qui seront mises en œuvre dans les jours et mois à venir aux fins d’appeler le gouvernement à prendre des mesures de correction de cette situation déplorable.

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