Lettre ouverte : Ouorou écrit à la jeunesse béninoise et dénonce la classe politique
Richard Boni Ouorou s’adresse à la jeunesse de son pays à travers une lettre ouverte. Le président du mouvement Ligue d’initiative bénévole pour l’éducation, la réflexion et l’action libérale (Libéral) dénonce notamment l’opportunisme de la classe politique et tire la sonnette d’alarme.
Le 17 mars dernier, Richard Boni Ouorou s’est adressé directement à la jeunesse béninoise. Dans une lettre ouverte publiée au lendemain de la visite de Maître Adrien Houngbédji à Boni Yayi, il a exprimé sa colère, son indignation contre ce qu’il qualifie de “supercherie » et “d’opportunisme” de la classe politique béninoise.
Dans un franc parlé, le président du mouvement Ligue d’initiative bénévole pour l’éducation, la réflexion et l’action libérale (Libéral) fait le triste constat que « des politiciens, qui ont jadis occupé des postes de pouvoir » et autrefois opposés « s’assemblent aujourd’hui non pas pour le bien du pays, mais pour leurs propres intérêts égoïstes ».
Selon lui, ils détournent leurs regards sur les maux qui minent la jeunesse comme l’inflation, le chômage, la précarité, l’insécurité, mais se préoccupent de leurs propres intérêts. Ces derniers « revendiquent » à cet effet « un colloque pour la réconciliation nationale, alors que notre nation ne souffre d’aucun problème de réconciliation », souligne-t-il.
Sonnette d’alarme
Face à une classe politique qui ne se « soucie pas de nos réalités » et qui manque de « conscience patriotique », Richard Boni Ouorou tire la sonnette d’alarme. Le président du mouvement Libéral Bénin invite la jeunesse béninoise à ne pas se laisser berner une fois de plus par ces anciens politiciens et « à dire stop à ces manœuvres manipulatrices ».
« Il est temps de dire stop. Non seulement à ces manœuvres manipulatrices, mais aussi à cette classe politique qui n’a aucune conscience patriotique. Nous ne pouvons plus permettre que nos rêves et notre avenir soient sacrifiés sur l’autel de leurs ambitions personnelles. Jeunesse béninoise, réveille-toi ! Ne laisse pas ces anciens politiciens te berner une fois de plus. Unissons-nous pour bâtir un Bénin où nos voix comptent vraiment, où nos luttes sont entendues, et où notre avenir est entre nos mains », lance-t-il à l’endroit des jeunes de son pays.
Manassé AGBOSSAGA
Lire ci-dessous l’intégralité de la lettre.
Lettre à la jeunesse béninoise
Cher.e.s jeunes, Béninoises et Béninois.
Aujourd’hui, je m’adresse à vous avec une profonde indignation face à la supercherie orchestrée par une classe politique qui, par son opportunisme, trahit notre avenir.
Les anciens politiciens, ceux qui ont jadis occupé des postes de pouvoir et ont profité de notre confiance, s’assemblent aujourd’hui non pas pour le bien du pays, mais pour leurs propres intérêts égoïstes. Ils se rassemblent une fois de plus pour hypocritement penser à leurs enfants. Des fils et filles à papa qui ne savent pas aller au charbon mais veulent avoir des postes politiques prestigieux, des voitures, chauffeurs et dormir dans de grosses villas climatisées tout ça au frais de la princesse.
Pour ça, ils osent revendiquer un colloque pour la réconciliation nationale, alors que notre nation ne souffre d’aucun problème de réconciliation. Leur objectif est clair : revenir sur le devant de la scène, retrouver les privilèges qu’ils ont perdus et assurer un avenir doré à leurs enfants, tout en méprisant les véritables préoccupations de notre génération.
Rappelez-vous des paroles d’Adrien Houngbédji lorsqu’il traitait devant Patrice Talon, tel un vulgaire courtisan devant un roi, le prédécesseur de ce dernier l’ancien président Yayi Boni, de « personne désordonnée sans vision ». Aujourd’hui, cet homme, poussé par ses propres intérêts, s’allie avec celui qu’il a jadis vilipendé, cherchant à faire pression sur le président Patrice Talon pour modifier les lois électorales qu’il a lui-même contribué à instaurer. Cela montre à quel point leurs promesses de changement ne sont que des mots vides, destinés à manipuler une jeunesse en quête de dignité mais parfois naïve dans son élan.
Alors que vous luttez quotidiennement contre l’inflation, le chômage et la précarité, ces politiciens ne se soucient guère de vos réalités. Ils comptent sur vous pour descendre dans la rue, pour faire le sale travail qui leur permettra de retrouver des privilèges, tout en vous abandonnant à votre sort. Ils n’ont jamais levé la voix contre l’insécurité qui gangrène le nord notre pays, ni pour défendre ceux d’entre vous qui, entre 2019 et 2021, en cherchant à défendre des idéaux, se sont retrouvés emprisonnés et condamnés à une vie de désespoir.
Alors que des journalistes ont perdu leurs emplois en faisant leur politique et qu’ils n’ont pas été capables d’être ferme sur ces décisions de la HAAC dont plusieurs sont arbitraires.
Il est temps de dire stop. Non seulement à ces manœuvres manipulatrices, mais aussi à cette classe politique criminelle qui n’a aucune conscience patriotique. Nous ne pouvons plus permettre que nos rêves et notre avenir soient sacrifiés sur l’autel de leurs ambitions personnelles.
La jeunesse béninoise, réveille-toi ! Ne laisse pas ces anciens politiciens te berner une fois de plus. Unissons-nous pour bâtir un Bénin où nos voix comptent vraiment, où nos luttes sont entendues, et où notre avenir est entre nos mains.
Pour plusieurs, ils ne sont pas opposés parce que vous ne mangez plus à votre faim. Ils sont opposés parce que leurs privilèges sont interrompus. « Si ça ne tenait qu’à moi, ils ne les auront plus. »
Répétez ceci dans vos tête chers amis jeunes.
Avec force et détermination,
Boni Richard Ouorou
Président du mouvement libéral Benin