Israël et le Hamas acceptent un cessez-le-feu

La nette intensification des pourparlers diplomatiques, observée ces derniers jours, a fini par porter ses fruits. Réuni ce jeudi soir autour du Premier ministre Benyamin Nétanyahou, le cabinet de sécurité israélien a approuvé un cessez-le-feu avec le Hamas dans la bande de Gaza. Une cessation des hostilités confirmée, quelques minutes plus tard, par le Hamas et le Jihad islamique.

La nette intensification des pourparlers diplomatiques, observée ces derniers jours, a fini par porter ses fruits. Réuni ce jeudi soir autour du Premier ministre Benyamin Nétanyahou, le cabinet de sécurité israélien a approuvé un cessez-le-feu avec le Hamas dans la bande de Gaza. Une cessation des hostilités confirmée, quelques minutes plus tard, par le Hamas et le Jihad islamique.

«Le cabinet [de sécurité] a accepté à l’unanimité la recommandation de l’ensemble des responsables sécuritaires (…) d’accepter l’initiative égyptienne de cessez-le-feu bilatéral sans conditions», ont indiqué dans un communiqué les autorités israéliennes. Selon plusieurs médias, les détails précis doivent encore être discutés avec l’Egypte. Un responsable du Hamas a toutefois indiqué à l’agence Reuters que le cessez-le-feu entrerait en vigueur à 2 heures du matin, dans la nuit de jeudi à vendredi.

Des débris volaient au moment d'une frappe israélienne sur le sud de la bande de Gaza, ce jeudi.
© Ibraheem Abu Mustafa Des débris volaient au moment d’une frappe israélienne sur le sud de la bande de Gaza, ce jeudi.

Un peu plus tôt dans la soirée, la chaîne qatarie Al-Jezira avait été la première à annoncer, citant des sources anonymes, que Tel-Aviv était sur le point d’accepter le principe d’un cessez-le-feu, négocié depuis plusieurs jours par l’Egypte, principal médiateur entre Israël et le Hamas, au pouvoir à Gaza. La télévision égyptienne a annoncé l’envoi par les autorités du Caire de délégations sécuritaires en Israël, dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée, afin de veiller au respect du cessez-le-feu.

Informations «encourageantes»

Selon plusieurs médias, les autorités israéliennes ont estimé que le soutien international à ses bombardements dans l’enclave palestinienne était en grande partie épuisée. Si elle n’a publiquement cessé de défendre «le droit d’Israël à se défendre» face aux barrages de roquettes tirées par le Hamas sur son territoire, l’administration Biden a, en privé, accentué la pression sur Benyamin Nétanyahou pour mettre fin aux pires violences qu’a connues la région depuis 2014.

Autre signe de l’intensification des pourparlers diplomatiques, le président américain s’est entretenu ce jeudi par téléphone avec son homologue égyptien. Interrogée avant l’annonce officielle sur l’imminence d’un cessez-le-feu, la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, avait indiqué que les informations de presse à ce sujet étaient «clairement encourageantes».

Nouvelle journée d’affrontements

L’annonce de ce cessez-le-feu survient après une nouvelle journée d’affrontements. Après quelques heures de répit dans la bande de Gaza, les frappes se sont intensifiées jeudi après-midi, faisant monter des nuages de fumée et de débris dans le ciel. Cinq personnes ont été tuées, portant à 232, dont 65 enfants, le nombre de Palestiniens décédés depuis le début du conflit il y a dix jours. Selon des sources dans l’enclave palestinienne, les bombardements se poursuivaient ce jeudi soir, au moment même où le cabinet de sécurité israélien se réunissait.

De leur côté, le Hamas et le Jihad islamique ont tiré un nouveau barrage de roquettes vers le sud d’Israël, poussant des habitants à se réfugier dans des abris antibombes. Selon l’armée israélienne, environ 300 roquettes ont encore été tirées ce jeudi depuis Gaza, interceptées à 90 % par le bouclier antimissiles. En onze jours de conflit, plus de 4 340 roquettes et missiles ont visé le territoire israélien, selon Tsahal, faisant douze morts dont au moins un enfant.

«Un enfer sur terre»

Faute d’avancée au sein du Conseil de sécurité, l’instance étant paralysée par les Etats-Unis qui ont refusé à plusieurs reprises l’adoption d’une déclaration commune, le sujet s’est déplacé ce jeudi au sein de l’Assemblée générale des Nations unies. La poursuite des violences est «inacceptable», a déclaré le secrétaire général de l’organisation, António Guterres, qui s’est dit «profondément choqué» par les «bombardements aériens et d’artillerie continus» sur Gaza. «S’il y a un enfer sur terre, c’est la vie des enfants à Gaza», a ajouté l’ancien Premier ministre portugais, qui a jugé «inacceptable» la «poursuite des tirs aveugles de roquettes par le Hamas et d’autres groupes».

Au cours de cette réunion à l’ONU, Israéliens et Palestiniens se sont mutuellement accusés de «génocide». «Le monde entier reste silencieux et ferme les yeux sur le génocide de familles palestiniennes entières», s’est indigné le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki, dont l’intervention a provoqué le départ de la salle de l’ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Gilad Erdan. Revenu quelques minutes plus tard pour s’exprimer à son tour, le représentant de l’Etat hébreu a estimé que le Hamas, «comme les nazis, [était] engagé dans le génocide du peuple juif».

Libération

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