Richard Boni Ouorou se prononce sur la reforme du système partisan au Bénin et l’adoption de la loi portant modification du code de procédure pénale en République du Bénin, mardi 04 octobre 2022 par les députés. C’était au cours d’un entretien accordé à la télévision en ligne Reporter Bénin Monde dans l’émission ‘‘Le Tic Tac’’.
Sur ces deux sujets, le Politologue a donné une mauvaise note à la Rupture et à son chantre. Richard Boni Ouorou soutient que les démissions et adhésions en cours dans les partis politiques constituent la preuve indéniable de l’échec de la reforme du système partisan.
Et là-dessus, il constate que la reforme du système partisan, opérée sous le président Talon, a été mal conçue parce que basée « sur des perceptions » et non des « connaissances ».
Il déplore que le système politique actuel éloigne l’élu de l’électeur.
Pour corriger le tir, le Politologue recommande une reforme qui rapproche les élus de leurs mandants. Il propose à cet effet une loi sur le financement des partis par les mandants où les candidats vont convaincre les populations pour obtenir des financements.
En outre, Richard Boni Ouorou plaide pour des regroupements et des partis basés sur des idéologies claires se prononçant sur les questions qui touchent au quotidien des populations.
Richard Boni Ouorou : « Le chef de l’Etat est encore un juge, c’est une honte »
Evoquant l’adoption de la loi n°2018-14 du 18 mai 2018 portant modification code de procédure pénale en République du Bénin qui donne la possibilité au président de la République de suspendre les peines, Richard Boni Ouorou s’est montré très acerbe.
« Depuis 2016, il y a une vision totalitaire. Il y a un gouvernement qui prend des décisions qui sont marginales, qui ne sont conformes à aucune norme, des décisions qui sont contraires aux habitudes », lance t-il avec dégoût pour aborder la question.
Pour lui, le chef de l’Etat prend désormais « l’habit du juge, des détentions et des libertés », avec une immixtion dans le judiciaire.
« Le chef de l’Etat est encore un juge, c’est une honte », fustige t-il, dénonçant une loi qui vient « briser le mur entre le pouvoir d’Etat et la justice en installant le chef de l’Etat dans le fauteuil de juge ».
Et de dénoncer une hyper présence de l’actuel locataire de la marina : « nous sommes face à des situations d’une extrême gravité. Aujourd’hui, le chef de l’Etat est tout et il est partout ».
Points positifs
Au cours de son passage sur l’émission ‘‘Le Tic Tac’’, Richard Boni Ouorou n’a pas que distribué des mauvaises notes à la rupture. Se définissant comme un « politicien de bonne foi », il a reconnu que tout ne peut pas être noir sous la Rupture. Dans ce sens, Richard Boni Ouorou a salué la reforme de l’Etat civil et les reformes fiscales, initiées par le président Talon…
Comme quoi, quand c’est bon, Richard Boni Ouorou le dit, et quand c’est encore mauvais, il le dit.
Manassé AGBOSSAGA