Simon Narcisse Tomèty : « Cette Afrique des chefs opulents est en train de vivre ses derniers moments » (Opinion)

Ma révolte

La somme des mentalités d’un peuple détermine le contexte du pays et la nature des charges vibratoires qui structurent l’air que chacun inspire et le gaz expiré. Les pensées deviennent abondamment négatives lorsque le sentiment de frustration de la majorité monte en puissance et la minorité qui se dit hors du danger de survie se fiche pas mal de l’état volcanique qui se manifeste comme une chaudière allumée qui bouillonne au fond de chacun transformant chaque cœur frustré en une poudrière potentielle ou en un volcan hyper actif.

Chaque année qui passe nous révèle une nouvelle Afrique que les gouvernants doivent apprendre et réapprendre à connaître pour éviter que cette Afrique nouvelle différente des précédentes ne soit plus celle qu’on gouvernait par la démagogie, la corruption, la prédation des deniers publics et l’impunité des patrons.

Oui, cette Afrique des chefs opulents est en train de vivre ses derniers moments. Ceux qui se refusent de suivre la météo géopolitique, géoéconomique et géo sociale du monde finiront par se rendre compte des limites des politiques publiques qu’ils mettent en œuvre sous le fallacieux prétexte d’apporter le développement à leurs peuples.

Le temps de la surchauffe découlant de la surcharge des peuples par la misère grandissante sera le séisme qui n’épargnera aucun pays, ni riche, ni pauvre, surtout pas les pays africains incapables de disposer d’un stock alimentaire de trois mois pour affronter la famine.

Tout comme les occidentaux sont en train de retourner aux énergies fossiles surtout le charbon, l’Afrique va accélérer l’agriculture itinérante sur brûlis en massacrant les forêts, faute de pouvoir d’achat des paysans pour acquérir des engrais. Les ODD seront projetés dans les poubelles comme les OMD. La sortie du réchauffement de la planète n’est pas pour demain ni au nord ni au sud.

Lorsque vous refuserez de prendre conscience de vos propres tares, vous ne pouvez qu’importer par inconscience les problèmes des autres avec de fausses solutions thérapeutiques.

Il y a trois niveaux de déconstruction :

1/ la déconstruction intérieure au niveau individuel, tributaire de l’éducation nationale et familiale avec un accent particulier sur les permissions, les restrictions, les interdictions, les sources de fierté collective, la dignité humaine, le travail vertueux et la simplicité.

2/ la déconstruction interne au niveau de la communauté nationale repose sur l’exemplarité et la fin de l’impunité des chefs à tous les niveaux. Les institutions et les administrations publiques doivent incarner le sacrifice proportionnel et servir la population sur la base des besoins basiques de la celle-ci avant toute logique mimétique relevant de l’extraversion culturelle. Il faut rendre le développement désirable par les peuples et non plaire à une communauté internationale qui n’a jamais existé.

3/ la déconstruction internationale pour rompre avec le cordon colonial en vue d’un nouvel ordre mondial basé sur la souveraineté de chaque peuple et la dépendance dans l’interdépendance.

Sans régler les points 1 et 2, vous ne pouvez jamais réussir le point 3.

Simon Narcisse Tomèty