Richard Boni Ouorou dit non à la division du peuple béninois. Dans un message, il déplore les tensions croissantes entre partis d’opposition et de la mouvance pro Talon, et appelle à l’union nationale. Lire ci-dessous son message d’union et de dialogue national.
Chers concitoyens,
Je m’adresse à vous aujourd’hui non pas en tant que représentant d’un parti politique, mais en tant que défenseur passionné de notre nation unie et de son peuple. Comme l’a si justement souligné notre regretté ancien président, le général Mathieu Kerekou, le spectre de la division nous menace à nouveau.
Il est de plus en plus évident que les tensions croissantes entre parti d’opposition et ceux de la mouvance pro Patrice Talon sont en train de fracturer notre société. Cette division grandissante menace de nous entraîner dans une scission sociale qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour notre pays.
Les répercussions de cette polarisation politique sont déjà visibles et douloureuses. Des familles et des amitiés se brisent, les gens s’évitent et la méfiance s’installe. Pour l’opposition, un Beninois ami avec un autre béninois qui lui est proche de la mouvance est soit un apatride qui a vendu son pays ou un espion aux mains de Patrice Talon. De l’autre côté de la mouvance, la planification de L’arrestation de citoyens sous de fausses accusations parce qu’ils seraient proches de l’opposition est un autre fléau.
Les citoyens d’un même pays ne sont plus libres de se parler, ni de s’assister. Des proches s’évitent en public, évitent de se rendre aux anniversaires de leurs amis et rendre visite à leurs amis en prison, pour ne pas être taxés les uns de vendus ou les autres de pro opposition et se retrouver en prison ou avec une facture d’impôt énorme, des sommations interpellatives et autres. Le rejet ou le non respect, du choix, de ceux qui choisissent de s’associer, avec des membres du parti au pouvoir et inversement de ceux qui choisissent de s’associer avec l’opposition, ne sont que des symptômes d’une maladie bien plus grave : la perte de notre cohésion en tant que nation.
Je vous le dis avec la plus grande fermeté : cette situation ne peut et ne doit pas perdurer. La voie de la discorde ne mène qu’à davantage de souffrances pour notre peuple, notamment pour les plus vulnérables parmi nous, qui sont déjà durement touchés par le chômage, le manque de revenus et les effets d’une inflation galopante.
La révision constitutionnelle et les débats politiques incessants ne résolvent pas ces problèmes criards. Ils détournent notre attention des enjeux véritables, comme la crise des grossesses précoces dans la région de la Donga, qui méritent notre attention immédiate et notre action concertée, celle du parti Républicain qui se vante d’une main mise sur cette région, qui pourtant…
C’est pourquoi je lance un appel solennel à tous les citoyens, quelles que soient leurs affiliations politiques, à reconnaître que notre vraie force réside dans notre unité. Nous devons travailler ensemble pour construire un avenir où la justice, la paix et la prospérité sont accessibles à tous.
Nous ne pouvons pas permettre que la politique divise nos cœurs et nos esprits. Il est temps de se lever, ensemble, contre les stratégies de division et de confrontation qui ne servent que les intérêts de quelques-uns au détriment du bien-être de la majorité.
Je vous invite à rejoindre ce mouvement pour l’unité, pour une prise de conscience collective, pour une action collaborative. Ensemble, nous pouvons surmonter ces défis et construire un Bénin où l’harmonie l’emporte sur la division, où la solidarité prend le pas sur le conflit.
Nous avons une responsabilité envers les générations futures de laisser un héritage de paix et de stabilité, non de conflit et de division. Engageons-nous à être les bâtisseurs de ce futur. Pour l’amour de notre pays et de nos enfants, nous devons repousser les forces qui cherchent à nous diviser et nous rappeler qu’avant tout, nous sommes une seule et même nation.
Nous devons reconnaître que ces conflits politiques sont un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. Ils détournent notre attention et nos ressources des problèmes urgents qui nécessitent notre attention immédiate et notre action résolue. Notre priorité doit être de répondre aux besoins de nos concitoyens qui luttent au quotidien pour subvenir aux besoins de leurs familles, de nos jeunes confrontés à un avenir incertain, de nos enseignants qui font face à des chantages déguisés et un traitement ridicule de la part de l’exécutif, nos maires qui ne peuvent plus fonctionner librement à cause d’une réforme qui bride leur volonté et les soumet au dictat de l’exécutif et de nos communautés qui aspirent à la sécurité et à la prospérité. Nos parents du nord dont les finances sont mises à rudes épreuves à cause de la fermeture de la frontière du Niger sur une décision mal pensée de l’exécutif. Nos transporteurs qui crient à la faillite à cause d’une situation politique et économique dangereuse avec des répercussions directes sur les foyers.
Je vous appelle donc à un dialogue ouvert et respectueux, à la recherche de solutions communes, et à l’élaboration d’une vision partagée de l’avenir de notre pays. Nous devons remettre sur les rails le débat public, le recentrer sur les politiques constructives et les mesures pragmatiques qui répondront concrètement aux préoccupations de nos concitoyens.
Il est essentiel que nous rétablissions la confiance entre les citoyens et les représentants politiques, que nous promouvions une gouvernance transparente et responsable, et que nous renforcions les institutions démocratiques de notre pays. Chaque citoyen doit se sentir écouté, valorisé et impliqué dans la construction de notre avenir commun.
En ce moment charnière de notre histoire, je vous implore de mettre de côté les rancœurs et de regarder au-delà des partis pris idéologiques. Adoptons une approche centrée sur l’humain, qui met en avant le respect mutuel, la compassion et l’entraide.
Nous devons également tendre la main aux membres de nos communautés décentralisées qui se sentent marginalisés ou ignorés. Cela implique de s’attaquer sérieusement aux problématiques telles que la crise des grossesses précoces dans la Donga, et à bien d’autres encore qui requièrent notre attention et notre dévouement.
Ensemble, nous avons la capacité de surmonter ces défis. En tant que nation, nous avons surmonté des obstacles par le passé, et je suis convaincu que nous pouvons le faire à nouveau. Mais cela ne peut se faire sans votre engagement, sans votre volonté de voir au-delà de vos différences, pour le bien ultime de notre précieux Bénin.
Je vous demande de vous joindre à moi dans cet effort vital de réconciliation et d’unité. Ensemble, réaffirmons notre détermination à faire du Bénin un exemple de démocratie, de solidarité et de progrès pour le monde entier.
Que notre engagement envers l’unité et la prospérité partagée éclaire la voie vers un avenir plus lumineux pour tous les Béninois. Nous avons la force, la sagesse et le courage nécessaires pour construire ce futur. Faisons-le ensemble
Prenez soin de vous,
Issa Richard Boni Ouorou
Président du mouvement libéral Bénin