Le pécheur-pêcheur au-delà de la vanité : le temps de la vérité
Le pouvoir d’État en Afrique minéralise l’orgueil et la vanité d’où un permanent conflit entre les dirigeants politiques et les populations. On note un déclin dangereux du patriotisme chez les hommes et un peu moins chez les femmes, souvent moins voraces.
Le pouvoir d’État ne se conçoit plus et ne s’active plus sans des rapports de force induisant volontairement l’élargissement de la pauvreté. Au pouvoir serviteur et sacerdotal au profit du peuple se substitue le pouvoir prédateur et vaniteux des politiciens. Et quel est l’impact sur la jeunesse de cette classe politique africaine pourrie?
Quand Dieu commence par agir, Ses sanctions relèvent d’une bénédiction et/ou d’une malédiction individuelles et/ou collectives. En somme, il n’existe de bénédictions que de récompenses pour les actes bienveillants tout comme il n’y a point de malédictions qui ne dérivent des dérapages malveillants consciemment perpétrés à l’encontre d’une personne ou d’une communauté.
Si l’impunité des abus est un salut immunitaire momentané pour les Hommes de pouvoir, la Nature ne reconnaît ni immunité ni impunité à vie pour quiconque exerçant une mission d’intérêt public. C’est pourquoi, quels que soient la hauteur à laquelle vole un oiseau et le temps que durera son parcours dans les airs, il finit toujours sa trajectoire au sol. Tout se clôture par la chute, le déclin et l’abîme. Beaucoup d’hommes de pouvoir sont des volatiles qui ont rarement conscience de leur chute finale. Ceux qui les incitent à modérer leurs ardeurs font partie de leurs pires ennemis et pourtant! Devrait-on les laisser couler comme un bateau qui heurte un iceberg?
Ne pas nuire est devenu une exigence morale pour le vivre-ensemble dans ce monde clivant et corrompu où l’Homme doit faire face à tout instant à des rapports de force de plus en plus terrifiants fondés sur le mensonge, la jalousie et la chasse à l’homme.
Il y a de moins en moins de meilleurs amis avec qui on peut cultiver ensemble le jardin de la tolérance et de plus en plus de faux amis avec qui on est lié que par la loi de la trahison et de l’ingratitude.
Les relations humaines relèvent de l’instant de plaisir avec une prostituée, et l’amour réel devient éphémère simplement parce que les hommes sont de plus en plus matérialistes et tout le reste de leur sourire n’est qu’une mise en scène.
Tout homme est de par sa nature un pécheur; lorsqu’il prend conscience de ses abus et se détermine à ne pas criminaliser le comportement des autres, il devient un pêcheur, celui qui sauve parce que chacun a ses qualités et ses défauts. C’est là tout le miracle du pardon qui n’est rien d’autre que le comportement compassionnel d’un pécheur-pêcheur.
Plus un homme est fort et vu comme une puissance difficilement invincible par les flatteries sociales et démagogiques des encenseurs qui le parfument, plus l’avidité du pouvoir le ronge, le ruine, le rabaisse et le ridiculise avant son enfoncement dans une profonde fragilité.
Les personnes qui aiment humilier doivent faire beaucoup attention aux trois verbes d’action qui finissent toujours par les rattraper après l’inflation de leurs égos: Ronger, Ruiner, Ridiculiser.
Quand vous faites croire à quelqu’un que c’est lui le seul roi de la forêt, plus l’illusion de puissance le détermine et le galvanise vaniteusement comme le lion, et plus il cherche à vous écraser sans pitié.
Dès lors, son addiction à l’usage de la force brutale faisant de son Être une flèche empoisonnée, il finit par sa propre persécution en se faisant prendre à son propre piège.
Le chasseur qui multiplie la pose de ses pièges sans les géoréférencer en vue d’attraper tous ceux qu’il assimile à des animaux sauvages à capturer, finit par être lui-même l’un de ses propres captifs. Ce n’est qu’en ce moment qu’il réalisera qu’être le meilleur en tout et de tous est un leurre.
Le pouvoir qui permet de détruire la vie d’autrui, c’est le même qui finit par abîmer votre propre réputation.
S’honorer d’être une force tutélaire capable de dompter tout le monde par la peur, c’est multiplier autour de soi des pièges qui finiront par être plus forts que son poseur.
Seul et son clan contre tous, c’est pour un temps. Rien ne fait barrage à la volonté d’un peuple qui a atteint le seuil du ras-le-bol économique, social et politique.
L’homme vit d’espérance à condition que sa dignité soit respectée.
L’oppression par le militarisme qui assimile ses compatriotes à des envahisseurs, la justice bricoleuse qui malmène les Droits de l’homme et l’érosion du pouvoir d’achat qui affame, c’est le seuil ultime où tout peuple met fin à la peur pour affronter le danger que les tyrans lui imposent. Il se trouve qu’un tyran est aussi une espèce de personnes dont la vue et l’odorat ne fonctionnent plus.
L’histoire de l’humanité nous enseigne sur tous les continents et particulièrement en Afrique, que la fragilité de tout homme qui aime écraser les autres pour exister en maître absolu après avoir réduit les uns et les autres par les souillures de la corruption, n’est qu’une vie microbienne à ne pas récidiver tout le temps comme un mode opératoire et un modèle de réussite solitaire.
L’éléphant a beau être fort et gigantesque, la petite fourmi magnat le terrasse, l’anéantit puis l’achève. Sur cette terre des hommes, on a vu des gens qui ont tout gagné et cru qu’aucun descendant de leur lignée ne serait jamais dans l’indigence sur des siècles. Et pourtant, est survenue la ruine économique et financière car les biens mal acquis des riches en privation des patrimoines des pauvres sont des biens maudits par la vengeance spirituelle des pauvres. Il faut le savoir pour ainsi dire !
Simon-Narcisse Tomety