La situation carcérale au Bénin est alarmante. Les prisons béninoises sont l’exemple vivant du non respect des droits de l’Homme. C’est le triste constat fait par le Barreau à l’issue d’une descente dans les dix maisons d’arrêt qui se retrouvent sur toute l’étendue du territoire national, dont les résultats ont été présentés aux hommes des médias, ce jeudi 23 novembre 2017 à Cotonou.
Manassé AGBOSSAGA
Au Bénin, les prisonniers vivent déjà l’enfer décrit dans les Saintes écritures. Pour cause, les dix maisons d’arrêts disponibles sur toute l’étendue du territoire offrent les pires conditions de détention. Du moins à en croire les conclusions des travaux du Barreau du Bénin.
En effet, du 25 au 29 septembre 2017, le Barreau a, au détour d’une action baptisée ‘‘mission d’immersion des avocats dans les prisons », touché du doigt les réalités des citoyens qui vivent dans les maisons d’arrêt. Et levant un coin de voile sur les résultats de cette descente aux hommes des médias à la faveur d’une sortie médiatique qui a marqué la présence du Bâtonnier Yvon Détchénou, le président de la Commission garantie des libertés individuelles et collectives a, sans ambages, présenté un tableau sombre des conditions carcérales de vie au Bénin.
A en croire Me Raoul Houngbédji, les prisons du Bénin riment avec surpopulation (à titre d’exemple, plus de 1000 détenus pour 200 personnes prévues à la prison civile de Porto-Novo), mélange des détenus, insalubrité, vidange des fosses septiques par les prisonniers, absence d’infirmier, absence de produits de premières nécessité, le non respect de la ratio-alimentaire, forte présence de détenus à titre provisoire(96%), non respect de la durée de détention (durée de détention comprise de 1 à 5 ans :52%, durée de 5 ans :18% 5ans et durée de plus de 10 ans: 2%), présence des détenus de faits,…
Somme toute, le président la Commission garantie des libertés individuelles et collectives dénonce une violation des règles sur les plans de la population carcérale, sanitaire, du respect des droits de l’homme, du respect des normes légales.
« C’est dire combien de chemin il reste à faire pour le respect des droits de l’homme et l’humanisation de nos prisons », conclu Raoul Houngbédji.
Les pouvoirs publics sont interpellés !