« Les lois électorales actuelles sont une source potentielle de crises politiques pour 2026 », Djènontin interpelle Talon

Ce lundi 14 octobre 2024, en l’état actuel des lois électorales et particulièrement des dispositions de l’article 40 nouveau de la Loi N°2024-13 du 15 mai 2024 portant modification et complétant la Loi N°2019-42 portant code électoral en République du Bénin ; lequel code est contesté et rejeté par l’ensemble des forces vives de la Nation béninoise mais imposées par le Gouvernement et la minorité au pouvoir, nous sommes exactement à un an de la date de clôture de dépôt des dossiers de candidature à la fonction du président de la République, puisque les dossiers de candidature doivent être déposés au plus tard 180 jours avant le 1er tour du scrutin (12 avril 2026).

Bénin : Valentin Djènontin appelle à la relecture du code électoral

14 OCTOBRE 2024 – 14 OCTOBRE 2025 : UN MAUVAIS PRESAGE

« Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut subsister ». Matthieu 12 : 25

Excellence Monsieur le Président Patrice TALON ;

Mesdames et Messieurs des corps constitués du Bénin ;

Béninoises, Béninois ;

Chers compatriotes.

Ce lundi 14 octobre 2024, en l’état actuel des lois électorales et particulièrement des dispositions de l’article 40 nouveau de la Loi N°2024-13 du 15 mai 2024 portant modification et complétant la Loi N°2019-42 portant code électoral en République du Bénin ; lequel code est contesté et rejeté par l’ensemble des forces vives de la Nation béninoise mais imposées par le Gouvernement et la minorité au pouvoir, nous sommes exactement à un an de la date de clôture de dépôt des dossiers de candidature à la fonction du président de la République, puisque les dossiers de candidature doivent être déposés au plus tard 180 jours avant le 1er tour du scrutin (12 avril 2026).

A un an de cette échéance (14 avril 2025), contrairement à la tradition vécue un quart de siècle (1991-2016) au Bénin où les candidatures à la fonction du président de la République sont annoncées des mois ou des années avant le scrutin, aucun candidat, aucun parti politique n’ose engager le débat.

Ce silence imposé par la terreur et la médiocrité des lois électorales crisogènes et explosives ne présage pas d’un avenir calme sans crises sociales au Bénin.

Tout le monde vit dans la psychose :

 Les alliés du Chef de l’Etat, donc de la mouvance présidentielle attendent la décision du Chef : désigner son dauphin ou forcer un troisième mandat comme cela se susurre dans les cercles fermés du pouvoir ;

 Les partis d’opposition marchent comme sur des œufs et manquent d’audace pour s’affirmer. Tout se passe comme s’ils attendent aussi l’autorisation du Chef de l’Etat avant d’afficher leurs ambitions.

Conformément aux dispositions de la Loi N° 2019-40 du 07 novembre 2019 portant constitution (révisée) du Bénin et de la Loi N° 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral, le Bénin vivra en 2026 les élections générales ; une première sous l’ère du renouveau démocratique : législatives et communales, puis présidentielle la même année.

Au regard du climat politique, social et économique tendu ; voulu et entretenu par le président Patrice TALON depuis avril 2016, le Bénin court de gros risques sociaux, sécuritaires et humanitaires si le peuple béninois et les forces vives de la Nation ne puisent pas dans le génie béninois une énergie nouvelle pour négocier ce tournant décisif et crucial pour l’avenir et le vivre ensemble entre béninois.

L’enjeu est donc de taille et les défis à relever sont énormes. Aucun sacrifice ne serait de trop pour être consenti quel que soit notre bord politique, religieux ou philosophique.

De l’intérieur comme dans la diaspora, chaque béninois, sans crainte de représailles doit pouvoir prendre position et œuvrer pour la paix, la cohésion sociale, le développement et l’épanouissement de tous dans le pays.

Lesdites élections générales qui doivent se tenir dans moins de 15 mois vont se dérouler dans un environnement politique sous-régional très hostile, menaçant et grave ; d’où mes incessants appels lancés à tous les artisans de la paix en vue de conjuguer les efforts dans une attitude pieuse, courageuse et volontaire afin que le contexte sous-régional tendu ne trouve aucun prolongement tragique chez nous dans notre pays, sur la terre de nos ancêtres.

Pour éviter que le pays ne bascule dans un chaos irrémédiable, le Chef de l’Etat Patrice TALON, les anciens présidents de la République, les présidents des institutions, le haut commandement militaire, tous les corps constitués, les sages, les intellectuels doivent se donner la main pour définitivement conjurer les démons de la division, de l’autocratie, de meurtre, de pillage, de népotisme qui ont pris d’assaut le pays depuis 2016.

L’aube nouvelle doit être à nouveau chantée.

C’est fort de cette urgence que je prends publiquement la parole pour lancer cet appel ; que dis-je, alerter comme jadis en vain en 2019 ; 2020 ; 2021 ; 2023 aux fins d’éviter le pire.

Nous connaissons les résultats des élections passées sous le régime de la rupture avec des dizaines de morts, de prisonniers et exilés politiques, de veufs, de veuves, d’orphelins, de déscolarisés, de chômeurs, etc.

Pour mémoire, je rappelle à l’opinion les dates limites de dépôts des dossiers de candidature aux élections générales de 2026.

Aux termes des dispositions de l’article 40 nouveau du code électoral du 15 mars 2024, elles sont fixées au :

 12 novembre 2025 pour les députés (élections législatives), puisque les dossiers seront déposés au plus tard 60 jours avant la date du scrutin (11 janvier 2026) ;

 28 octobre 2025 pour les conseillers communaux (élections communales), puisque les dossiers seront déposés au plus tard 75 jours avant la date du scrutin (11 janvier 2026) ;

 14 octobre 2025 pour les candidats à la fonction du président de la République (élection présidentielle), puisque les dossiers de candidature seront déposés au plus tard 180 jours avant le 1er tour du scrutin (12 avril 2026).

Les lois électorales actuelles sont une source potentielle de crises politiques pour 2026.

Lundi 14 octobre 2024.

DJENONTIN-AGOSSOU Valentin

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