Auto-parrainage à la présidentielle de 2026 : Richard Boni Ouorou soulève le débat
Analyse du potentiel d’auto-parrainage d’un député du parti Les Démocrates pour l’élection présidentielle de 2026 au Bénin
Cher.e.s ami.e.s
La possibilité pour un député du parti Les Démocrates de s’auto-parrainer pour l’élection présidentielle de 2026 soulève d’importantes questions juridiques et constitutionnelles qui nécessitent une exploration approfondie.
Jetons un œil sur le Cadre législatif
La législation relative au parrainage stipule que le soutien ( parrainage) doit être accordé par des élus, tels que des députés ou des maires. Si les règles exigent que le parrainage soit donné par d’autres membres du parti, cela suggère que l’auto-parrainage pourrait être prohibé. En d’autres termes, chaque député devra obtenir le soutien d’au moins un autre élu du parti pour pouvoir se porter candidat.
Examinons maintenant la nature des parrainages et les raisons qui sous-tendent cette idée.
Le parrainage est conçu pour favoriser la solidarité entre élus. L’autorisation de l’auto-parrainage pourrait contredire cette vision, qui cherche à établir un soutien collectif d’un groupe d’élus pour une initiative électorale. Cela renforce l’idée selon laquelle une candidature doit bénéficier d’un consensus au sein du parti, rendant ainsi le processus plus légitime.
Principes du droit électoral
Le droit électoral a pour objectif d’assurer une compétition équitable entre les candidats. Permettre à un député de s’auto-parrainer pourrait créer des inégalités, favorisant ceux qui détiennent déjà des positions de pouvoir au détriment de candidats potentiels ne jouissant pas de ce genre de positions de pouvoir .
Par ailleurs, l’auto-parrainage pourrait engendrer des abus, où des députés se soutiendraient mutuellement pour contourner l’esprit de soutien démocratique. Cette situation pourrait être remise en question par les instances compétentes, mettant en doute la légitimité des candidatures issues d’un tel système, qui ne favoriserait que les députés au détriment de ceux dépourvus de mandats électifs.
Précédents et jurisprudence
Bien que le contexte béninois soit singulier, des précédents existent dans d’autres juridictions où les tribunaux ont rejeté l’auto-parrainage afin de préserver l’intégrité du processus électoral. Ces décisions mettent en lumière l’importance d’assurer une représentation équitable et d’éviter une concentration excessive de pouvoir entre quelques élus.
Interprétation et application
Le rôle de la Cour constitutionnelle est crucial dans l’interprétation des lois, notamment pour clarifier cette question. L’Assemblée pourrait également établir des règlements internes pour préciser le sujet, garantissant ainsi que le processus électoral demeure juste et transparent.
Pour conclure cette partie, La possibilité d’auto-parrainage pour un député dans le cadre de la loi sur le parrainage pour l’élection présidentielle de 2026 dépendra largement de l’interprétation de la législation actuelle. Cette analyse constitue une première approche de la situation, que les détenteurs de mandats sont appelés à compléter pour lever toute ambiguïté sur la question.
Prenez de vous,
Boni Richard Ouorou
Politologue