Très attachée au combat du respect des droits des femmes, Marie-Elise Gbèdo a livré une réponse étonnante sur la question des hommes battus par leur épouse. Interpelé par un journaliste sur un cas d’homme tabassé par sa femme et qui s’est vu arracher ses testicules, et par ricochet si son combat pour l’émancipation de la femme n’aurait pas d’une manière ou d’une autre contribué à ces dérives, la présidente des femmes juristes du Bénin a semblé donner sa bénédiction à l’acte.
« L’exemple que vous m’avez donné est tellement mauvais. Vous ne pouvez pas me donner des exemples comme ça. On arrache le testicule d’un homme, quel est le problème du combat des femmes. De la même façon que des hommes font des choses dans le lit avec les femmes, si les femmes peuvent faire, elles vont faire.
Ça n’a rien avoir avec le combat des femmes. Ce n’est pas le combat de Gbèdo qui fait qu’une femme bat un homme et lui arrache le testicule. Où est mon problème, si lui-même, il n’est pas fort ? C’est son problème.
Je connais des couples quand l’homme dit quelque chose, la femme, elle lui dit, tu te tais où tu veux qu’on n’y aille. C’est ce qu’il aime. C’est ce que vous ne savez pas. Sinon pourquoi il ne part pas. Un homme qui se plaint que sa femme le bat, et il est assis là, il n’est pas parti pour chercher une autre femme, ce qui est très facile pour l’homme.
Il y a des hommes qui aiment bien qu’on les battent», lance Marie-Elise Gbèdo.
Et comme si elle était consciente qu’elle venait de commettre une bourde, ou qu’elle voulait enfin répondre à la question, Marie-Elise Gbèdo ajoute « On n’arrache pas les testicules de tous les béninois. Est-ce que vous avez appris que dans tous les quartiers, on bat les béninois et on arrache leur testicule. Mais un cas parmi tant d’autres, vous voulez en faire un objet de discussion. Donc n’allez plus quelque part pour aller donner cet exemple, pour dire que c’est le combat qu’on fait, qui fait que les femmes battent leur mari et arrachent leur testicule. Moi, je vous le refuse. Donc, je ne réponds pas à cette question », rétorque Marie-Elise Gèdo au journaliste dont le seul tort aura été de poser cette question à la suite de sa communication intitulée « La femme et l’enfant face à la précarité et aux menaces de la paix » dans le cadre du Festival international de la culture de paix entre les peuples d’Afrique (FICPPA), ce mercredi 6 décembre 2017 au Codiam de Cotonou.
Il est évident que cette réaction de Me Gbèdo réconfortera les hommes qui tabassent leur épouse.
Manassé AGBOSSSAGA