Joël Aïvo a adressé un message à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale. L’ancien Doyen de la Faculté des droits et sciences politiques (Fadesp) s’est notamment montré critique, mais porteur d’espoir.
Il dit constater un Bénin en « périls », après 60 ans d’indépendance sans toutefois accuser directement l’actuel régime.
« 60 ans après l’indépendance, nous voici de nouveau face à l’histoire. L’état moral du Bénin, le délitement de sa cohésion nationale, la décomposition de son socle social, la mise à mal de sa vie démocratique, l’effondrement de sa réputation internationale : tels sont les nouveaux périls qui nous placent individuellement et collectivement devant nos responsabilités », fait-il remarquer.
Face à cela, Joël Aïvo appelle le peuple béninois à un sursaut patriotique.
« La force symbolique de cette commémoration doit être, pour reprendre les mots d’Aimé Césaire, un appel à ‘‘ faire revivre l’éclaboussement d’or des instants favorisés’’. C’est cet appel que je veux humblement vous passer. Pour sauver notre pays, il nous faut un sursaut collectif », lance t-il.
En outre, Joël Aïvo prend un engagement.
« Pour ma part, j’ai la conviction que le 1er août 2021, nous serons tous, de nouveau rassemblés sous le drapeau. « Tous », c’est-à-dire qu’aucun Béninois ne devra manquer à l’appel. J’en prends l’engagement et j’en fais un défi, celui de la nouvelle génération. Le défi de préserver l’unité de notre peuple, d’apaiser les tensions et de rétablir la démocratie. C’est forts de ces exigences qu’unis et conquérants, nous pourrons reprendre le chemin du progrès », s’engage t-il.
Assurance d’un probable candidat à la présidentielle de 2021 certain de sa victoire ?
Manassé AGBOSSAGA
MESSAGE DU PROFESSEUR FREDERIC JOËL AÏVO A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DU 60E ANNIVERSAIRE DE L’ACCESSION DU BENIN A LA SOUVERAINETE INTERNATIONALE.
À un peuple uni, rien ne résiste
Cher-e-s compatriotes,
Il y a eu l’horreur de l’esclavage. Il y a eu le crime du colonialisme. Et puis, il y a eu les indépendances. Celle du Bénin est advenue le 1er août 1960. Ce jour, le Bénin a recouvré sa dignité d’État souverain.
L’indépendance de notre pays, la liberté et la dignité de notre peuple, nous les devons aux sacrifices de tant de nos compatriotes. Nous leur devons aussi notre sens de l’unité, de la fraternité et de l’humanité, resté intact malgré les soubresauts de l’histoire. Au prix de l’avilissement, de l’emprisonnement, de l’exil, de la déportation qu’ils ont subis, ils nous ont permis de rayonner comme nation libre et fière. Je rends hommage à leurs combats et salue leur abnégation.
Qu’avons-nous fait de cet héritage ?
Qu’avons-nous fait du Soleil des indépendances ? La fin du colonialisme n’a pas éliminé la menace de la désintégration de la Nation. 60 ans après l’indépendance, nous voici de nouveau face à l’histoire. L’état moral du Bénin, le délitement de sa cohésion nationale, la décomposition de son socle social, la mise à mal de sa vie démocratique, l’effondrement de sa réputation internationale : tels sont les nouveaux périls qui nous placent individuellement et collectivement devant nos responsabilités.
Oui, chers compatriotes, nous revoici face à l’histoire. Mais malgré ses tragiques manifestations, l’histoire est aussi toujours porteuse d’espérance. La force symbolique de cette commémoration doit être, pour reprendre les mots d’Aimé Césaire, un appel à « faire revivre l’éclaboussement d’or des instants favorisés. » C’est cet appel que je veux humblement vous passer. Pour sauver notre pays, il nous faut un sursaut collectif. Pour ma part, j’ai la conviction que le 1er août 2021, nous serons tous, de nouveau rassemblés sous le drapeau. « Tous », c’est-à-dire qu’aucun Béninois ne devra manquer à l’appel. J’en prends l’engagement et j’en fais un défi, celui de la nouvelle génération. Le défi de préserver l’unité de notre peuple, d’apaiser les tensions et de rétablir la démocratie. C’est forts de ces exigences qu’unis et conquérants, nous pourrons reprendre le chemin du progrès.
Heureuse fête et que Dieu veille sur le Bénin.
Frédéric Joël AÏVO