Le secteur éducatif vibre depuis plusieurs semaines aux rythmes des mouvements de débrayage. Pour une sortie de crise, et éviter ainsi une « catastrophe scolaire », Cédric Hounnou, jeune leader et citoyen engagé a fait des pertinentes propositions au président de la République, Patrice Talon. C’est à travers une lettre ouverte dont Kpakpato Médias a reçu copie. Voici le contenu.
Lettre ouverte, à Monsieur Patrice TALON, Président de la République
Monsieur le Président de la République
Vous imaginez les sentiments qui sont les miens en ce moment précis où l’immense honneur m’échoit de vous adresser cette lettre ouverte. J’aurais voulu comme vous être dans l’extase. Hélas, le monde scolaire souffre et agonise. Vous le savez très bien, l’école béninoise est en berne. Les enseignants sont allés à la recherche du bonheur et les classes sont vides. La poussière est désormais reine là où jadis craie, stylos et cahiers étaient roi.
Monsieur le Président de la République
Mon coeur est en fête chaque fois que vous posez un acte en faveur du développement. Vous êtes à tous égards un chef d’État audacieux. Mais, j’ose vous mettre la puce à l’oreille : le courage, la témérité que vous affichez face aux enseignants risque de conduire le Bénin et vous dans l’abîme. L’année blanche résonne chaque jour, un peu plus fort dans les têtes et dans les cœurs. De sa demeure aussi lointaine que trente années de vie, l’année blanche semble avoir le parrainage conséquent pour enclencher l’irrésistible marche du mal. Dès lors, on peut se demander ce que vaut un chef d’État, qui plus est, un compétiteur-né s’il n’est pas capable d’assurer et de garantir l’éducation dans son pays ?
Vous savez -j’imagine- , que la réussite d’une Nation passe irrémédiablement par la famille et que c’est de l’harmonie du couple que naît la réussite familiale. Je dois vous dire avec la plus grande solennité possible que cette harmonie, gage du bonheur et de réussite chez l’enseignant et sa famille réside dans les huit décrets des précieux statuts particuliers.
Monsieur le Président de la République
Vous savez aussi – je parie- que l’homme se distingue de la bête par son contrôle, son raisonnement, son choix, sa puissance d’attachement. Il est alors urgent que les enseignants et vous débouchiez à la lumière, après un si long parcours dans ce qu’il convient d’appeler » un tunnel étroit ». Sous vos yeux présidentiels, la pourriture avance à grands pas. Mais l’espérance m’habite encore que vous n’allez pas laisser la situation pourrir davantage. C’est de l’humus sale et nauséabond que jaillit la plante verte. Vous pouvez encore sauver le pays de la catastrophe scolaire. Les menaces de radiation, de constat d’abandon de poste ou encore les défalcations sur salaires, apparaissent comme enfoncer une porte ouverte. La principale porte de sortie reste le retour à la table de négociations avec des garanties de bonne foi.
Monsieur le Président de la République
Vous l’avez dit devant les caméras françaises. Vous ne voulez pas louper l’opportunité que vous offre votre poste actuel pour entrer dans l’histoire. Je voudrais vous supplier de ne pas inscrire votre nom dans la triste histoire.
Je vous prie Monsieur le Président de la République d’y penser.
Respectueusement,
Cotonou, le 09 mars 2018.