« Savez-vous que nous n’imprimons pas au Bénin les chèques que nous utilisons? », Ouorou alerte sur les vrais enjeux (Tribune)

Je tiens à tirer la sonnette d’alarme sur des enjeux critiques qui menacent la souveraineté et la stabilité économique de notre pays. La dépendance excessive vis-à-vis de l’étranger pour des besoins aussi fondamentaux que l’impression des chèques constitue une vulnérabilité alarmante. Cette situation expose notre nation à des risques géopolitiques et économiques majeurs, comme en témoignent les exemples récents du Niger.

Savez-vous que nous n’imprimons pas au Bénin les chèques que nous utilisons?

Je tiens à tirer la sonnette d’alarme sur des enjeux critiques qui menacent la souveraineté et la stabilité économique de notre pays. La dépendance excessive vis-à-vis de l’étranger pour des besoins aussi fondamentaux que l’impression des chèques constitue une vulnérabilité alarmante. Cette situation expose notre nation à des risques géopolitiques et économiques majeurs, comme en témoignent les exemples récents du Niger.

La maîtrise des systèmes financiers nationaux et la sécurisation des transactions sont indispensables pour garantir la souveraineté et la stabilité économique du pays. La possibilité de manipulation des chèques par des acteurs extérieurs n’est pas une menace théorique mais une réalité potentiellement dévastatrice. Une telle éventualité pourrait éroder la confiance des investisseurs et entraîner des répercussions économiques graves et durables.

En parallèle, la priorité accordée à la réforme du Code électoral, bien que cruciale pour assurer des élections libres et équitables, ne doit pas détourner l’attention des décideurs des autres défis structurels et économiques pressants qui impactent directement les citoyens. La gestion des affaires publiques ne peut se limiter à des réformes superficielles; elle nécessite une vision stratégique et une anticipation des problématiques à long terme.

Il est impératif de questionner les priorités actuelles des politiciens et de dénoncer le manque d’initiative et de vision à long terme. Les autorités doivent adopter une approche proactive et stratégique pour identifier et résoudre les défis auxquels notre pays est confronté. La réactivité ne suffit plus; il est temps de planifier et d’agir en vue de renforcer l’indépendance et la résilience de notre système financier.

Il ne suffit pas de crier souveraineté, il faut l’assumer et à l’étape actuelle j’ai bien envie de dire: vendons la souveraineté pour acheter des imprimante et former les populations à leur utilisation ça servirait à quelque chose.

Prenez soin de vous

Boni Richard Ouorou

Economie, PME, politique ..: les vérités de Ouorou à Wadagni et à l’opposition béninoise (Opinion)

J’étais en déplacement ces derniers jours lorsque j’ai appris que le gouvernement a décidé que les PME devraient cesser de servir l’économie béninoise.

J’étais en déplacement ces derniers jours lorsque j’ai appris que le gouvernement a décidé que les PME devraient cesser de servir l’économie béninoise.

Il semblerait que, par décision gouvernementale, les entreprises béninoises qui fournissaient l’État en matériels informatiques soient désormais écartées, et que l’État envisage de nouer des partenariats directs avec des fournisseurs étrangers.

Je me dis alors : soit l’État n’a pas conscience de l’apport des PME à l’économie et du rôle des emplois qu’elles créent dans le domaine social, soit le ministre des Finances, qui devrait pourtant avoir des notions d’économie et de finances, ignore ce qu’est la stagflation. Depuis la COVID, nos économies mondiales sont en état léthargique. Il est crucial non seulement de proposer des plans de relance économique, mais aussi de sauvegarder les emplois qui ont survécu à la crise et de leur donner les moyens de dynamiser notre économie déjà chancelante.

De plus, le ministère de l’Économie, d’où cette décision est vraisemblablement venue, devrait plutôt mettre en place une commission nationale, à l’échelle de l’IGE, pour établir des normes de qualité dans tous les domaines d’échanges. Cela garantirait la qualité des produits consommés dans notre pays et, par conséquent, la qualité des équipements informatiques, évitant ainsi de porter un nouveau coup à l’économie et à l’emploi.

Je perçois cette décision comme une énième trahison de l’État envers les populations et un coup dur pour l’économie de notre pays, qui souffre d’un déficit commercial de plus de 60%. Cela tue l’économie, l’emploi et rend encore plus misérables les conditions de vie. Le Bénin, et particulièrement Cotonou, devient de plus en plus un beau pays, mais hélas, rempli de mendiants, tant la misère a arraché la dignité des populations.

C’est à ce moment que je m’interroge sur le rôle de l’opposition officielle dans notre pays. Permettez-moi de poser cette question une énième fois, non pas pour fragiliser l’opposition, comme elle aime à le dire (c’est la dent qui veut se casser et qui cherche un coupable), mais parce que je pense que l’opposition est faible aujourd’hui et peine à mobiliser les populations. Ceux qui la dirigent semblent être dans la politique pour d’autres raisons et s’opposent à une personne pour des motifs autres que la vie des populations et la misère qui sévit dans notre pays.

Je suis certain qu’il serait plus intéressant aujourd’hui pour un entrepreneur d’entendre un discours de l’opposition sur son programme dans le domaine de l’entrepreneuriat, ou sur ce qu’elle reproche au pouvoir et ce qu’elle propose d’améliorer dans ce domaine, plutôt que d’entendre un discours sur le code électoral. Il est plus urgent pour celui qui a dû déposer sa moto ce matin pour emprunter 2000 francs afin de régler un problème familial d’entendre un discours de l’opposition sur la relance économique et la promotion de l’emploi, plutôt que d’entendre un ancien président demander le soutien populaire pour réviser un code électoral, alors que ces populations ont faim et se demandent ce qu’elles mangeront une fois les petits billets distribués pour l’occasion épuisés.

Nous devons nous rééduquer politiquement et nous mettre résolument au service des populations si nous voulons qu’un jour, elles soient de notre côté sans exiger des billets avant de se mobiliser.

Désolé si j’ai heurté certaines personnes, mais je ne sais ni mentir ni garder pour moi ce que je pense être la vérité.

Encore toutes mes excuses aux personnes que mes mots, aussi durs soient-ils, pourraient heurter, mais comprenez plutôt le sens et l’orientation de mon opinion.

Prenez soin de vous

Richard Boni Ouorou

Le Bénin, un pays d’avant-gardistes (Une tribune de Kebo Okioh)

Table ronde, séminaire, forum, atelier de réflexion sur la promotion des industries culturelles au Bénin et les conclusions sont très souvent les mêmes.  Les causes de l’état actuel des industries culturelles et créatives béninoises seraient selon leurs divers travaux, le manque de formation professionnelle des acteurs du milieu, l’absence de chaînes de distribution et les difficultés à obtenir des investissements conséquents. Les approches de solution suggérées : accroître les investissements et créer un environnement qui sécurise lesdits investissements.

Le Bénin, un pays d’avant-gardistes

Table ronde, séminaire, forum, atelier de réflexion sur la promotion des industries culturelles au Bénin et les conclusions sont très souvent les mêmes.  Les causes de l’état actuel des industries culturelles et créatives béninoises seraient selon leurs divers travaux, le manque de formation professionnelle des acteurs du milieu, l’absence de chaînes de distribution et les difficultés à obtenir des investissements conséquents. Les approches de solution suggérées : accroître les investissements et créer un environnement qui sécurise lesdits investissements.

In petto, j’ai la profonde conviction que nous négligeons un point important. Un mal commun qui ronge bien des secteurs d’activités de notre pays et pas seulement les industries culturelles et créatives.

Plusieurs mois déjà que je réfléchis à expliquer ma théorie sur l’état des choses dans le milieu créatif béninois, mais une phrase célèbre de l’artiste nigérian Burna Boy, m’a toujours fait me raviser: « You go explain tire…because no evidence ». C’est une phrase du pidgin nigérian pour dire que l’on pourrait tenter d’expliquer maintes fois certaines choses qu’on comprend profondément, mais tant qu’on n’a pas connu du succès (pour dire : gagner énormément d’argent) dans le domaine dont on parle, les arguments ne seraient pas pris en considération. Cette phrase de Burna Boy est tout simplement la version urbaine de la citation de la Bible: « …la sagesse du pauvre est méprisée, et ses paroles ne sont pas écoutées ».

Je pense qu’avec tout ce que je lis et j’entends depuis un moment, qui présente l’industrie culturelle et créative au Bénin comme une industrie inexistante, il est temps et important que je m’exprime finalement sur le sujet.

Le diagnostic habituel qui limite les causes des maux des industries créatives au manque de formation et d’investissement, omet pour ma part, un mal plus profond qui ronge le secteur. Un mal que j’appelle « l’ignorance de son avance ». En effet, le Bénin a toujours été en avance dans bien de domaines. Nous avons donné le ton à diverses révolutions, nous avons construit les fondations sur lesquelles, d’autres peuples ont bâti des forteresses.

de la gauche vers la droite: George WALKE, Kojo Tovalou HOUENOU, Marcus GARVEY/ aucun droit sur l’image

Nous avons oublié que le précurseur du panafricanisme, le béninois surdoué Kojo Tovalou HOUENOU, reste dans les annales, pour son combat et son discours légendaire au congrès de l’Universal Negro Improvement Association (UNIA) de Marcus Garvey à New York en août 1924.

Nous avons oublié que Paul HAZOUME a écrit en 1938, le premier grand roman « négro-africain » en langue française, Doguicimi, prix de la langue française en 1939 délivré par l’Académie Française.

Nous avons oublié que notre pays a donné le ton à l’instauration de la démocratie et des conférences nationales dans la sous-région.

Nous avons oublié que les KORA AWARDS ont été créés par le béninois Ernest Adjovi en 1994, rassemblant toute l’industrie musicale africaine.

Nous avons oublié que Christian LAGNIDE a créé en 1997 une chaîne de télévision privée commerciale qui diffusait des programmes 24h/24 avec d’inoubliables émissions de divertissement après que le pays ait été l’un des premiers Etats francophones sub-sahariens à libéraliser ses ondes et créé une instance de régulation au lendemain de la Conférence Nationale.

Nous avons oublié que Wally Badarou , un des plus grands musiciens du 20ème siècle, a été le directeur musical et le compositeur de la parade du Bicentenaire de la Révolution à Paris en 1989.

Nous avons oublié que Angélique KIDJO est considérée comme la « reine incontestée de la musique africaine » par le Daily Telegraph et comme la « première diva africaine » par Times Magazine.

Nous avons oublié qu’il y avait des collèges et écoles dans de nombreux pays africains francophones avec un corps professoral presque entièrement béninois.

Nous avons oublié que Joseph KPOBLY, plasticien de génie, était surnommé « le chef décorateur attitré du cinéma africain ».

 

Joseph KPOBLY/aucun droit sur l’image

Nous sommes un peuple d’avant-gardistes depuis des générations. Un petit pays de 114.763 km² avec peu de ressources minières mais doté d’une ressource humaine incroyable. Un réservoir de pionniers qui creusent des fondations et laissent d’autres y bâtir des gratte-ciels. Un peuple qui cherche de l’or dans les sous-sols jusqu’à se souiller quand l’or est déjà en lui.

Ne pas comprendre qu’on est en avance, a créé une nation de femmes et d’hommes usés, déçus, déprimés qui a laissé, oublié, minimisé ses propres exploits. Une nation qui regarde avec envie les gratte-ciels construits sur certaines de ses fondations.

Notre nation branding s’est finalement mis en place depuis quelques années et n’a malheureusement toujours pas inclus dans ses lignes, les exploits de nos génies créatifs. Dans l’industrie culturelle et créative béninoise, nous avons eu des écrivains, des cinéastes, des musiciens, des stylistes, des artistes peintres, des artisans de génie qui ont perdu de leur verve en ne comprenant pas qu’ils étaient des avant-gardistes et que la masse ne pourrait apprécier leurs œuvres que bien plus tard.

Trône d’apparat du Roi GHEZO

Vous arrive-t-il de vous demander ce que pensent nos parents défunts qui ont conçu le trône d’apparat du Roi GHEZO et d’autres objets exceptionnels, quand ils regardent du ciel, les ébénistes et menuisiers d’aujourd’hui nous concevoir des fauteuils européens pas en équilibre? C’est l’occasion de rendre hommage aux artisans de génie de cette période.

Vous arrive-t-il de vous demander ce que serait le cinéma béninois aujourd’hui si on avait réussi à garder fonctionnelles, nos différentes salles de cinémas, sachant que chaque commune disposait d’un espace dédié ; ou ce que cela aurait été d’investir sur Pipi Wobaho, Eléphant Mouillé et autres, pour créer une industrie de cinéma populaire? Je tiens à rappeler aux plus jeunes qu’il fut un temps où des responsables d’établissements pénitentiaires rassemblaient des prisonniers dans des bus pour les emmener voir des films béninois au cinéma.

Vous arrive-t-il de vous demander pourquoi après avoir vu LC2 nous servir des émissions de divertissement incroyables et même une revue de presse qui rassemblait tout un peuple le dimanche devant les écrans de télévision, qu’il faille aujourd’hui copier des concepts d’émissions ivoiriennes pour meubler nos nouvelles chaînes?

Vous est-il arrivé comme à moi, d’entendre le morceau « Bécane » du chanteur français Yamé sorti en fin d’année 2023, et de vous demander si ce n’était pas une version 2023 des morceaux du chanteur béninois Charles Darboux alias Kemtaan entre 2010 et 2013?

Le questionnement en devient sempiternel.

« L’entrepreneur de l’audiovisuel en avance sur son temps », c’était le titre d’un l’article de Libre Express en novembre 2022 qui retraçait mon parcours entrepreneurial. Cet article écrit par quelqu’un d’autre sur ma vie, m’a ouvert les yeux sur moi-même. J’ai compris que je n’avais pas su mesurer mes pas et que j’aurais dû intégrer mon avance aux inputs dans la phase d’analyse interne et externe pour la finalisation de mes plans marketing. Je n’aurais pas autant souffert, comme beaucoup d’autres, d’être incompris. Je n’aurais pas autant flirté avec les échecs répétitifs et la dépression.

Finalement, j’ai mis tous mes projets en pause. J’allais trop vite. Tous mes plans d’exécution sont actuellement en révision. Bloc par bloc, je vais reconstruire en prenant en considération ce détail important.

Faire grandir notre industrie culturelle et créative nécessitera l’acceptation de notre génie créatif et de notre avant-gardisme. C’est seulement dans ce cas que les investissements massifs et la création d’environnements adaptés ne demeureront pas des travaux de Sisyphe.

Construisons sur nos « fondations ». La construction prendra son temps mais le modèle sera solide.

Delay is not denial.

Kebo OKIOH

Crise Bénin – Niger : la thérapie de Richard Boni Ouorou pour éviter une escalade du conflit (Réflexion)

Le conflit entre le Bénin et le Niger, exacerbé par l’avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) au Niger, constitue une menace significative pour la stabilité de l’Afrique de l’Ouest. Les positions initialement belliqueuses du président Patrice Talon à l’égard du CNSP, combinées à une méfiance croissante des nouveaux dirigeants nigériens envers le Bénin, ont engendré un climat de tension palpable susceptible de dégénérer en conflit ouvert.

Conflit entre le Bénin et le Niger : Une Analyse des Risques d’Escalade, des Débats Politiques et des Solutions Stratégiques

Le conflit entre le Bénin et le Niger, exacerbé par l’avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) au Niger, constitue une menace significative pour la stabilité de l’Afrique de l’Ouest. Les positions initialement belliqueuses du président Patrice Talon à l’égard du CNSP, combinées à une méfiance croissante des nouveaux dirigeants nigériens envers le Bénin, ont engendré un climat de tension palpable susceptible de dégénérer en conflit ouvert.

Analyse de la Crise

Depuis le coup d’État au Niger, le CNSP a accédé au pouvoir, suscitant des réactions variées dans la région. Patrice Talon, réputé pour son franc-parler et sa fermeté, a adopté une posture résolument opposée aux nouvelles autorités nigériennes. Cette opposition a été perçue comme une menace par le CNSP, alimentant une méfiance réciproque. Le climat de suspicion et d’hostilité ainsi créé favorise des confrontations potentielles.

La décision mal calculée de briser temporairement le contrat de transport des hydrocarbures nigérien et insuffisamment soutenue par ses partenaires, prise par le chef de l’État béninois, a permis aux Nigériens de gagner en influence communicationnelle et en capacité de persuasion, au détriment du Bénin, tant à l’intérieur qu’au niveau régional et sous-régional.

Risques Économiques et Sociaux

Les conséquences économiques d’un éventuel conflit seraient désastreuses pour les deux nations. Le Bénin et le Niger, bien que relativement modestes économiquement, sont intrinsèquement liés par des échanges commerciaux vitaux. Une rupture de ces relations pourrait entraîner des pénuries de biens, une hausse des prix et une détérioration des conditions de vie des populations. Ce phénomène, déjà perceptible à petite échelle, pourrait rapidement devenir le terreau d’un soulèvement interne et d’un désastre social. Comme l’a souligné un politologue, les populations se soulèvent lorsque la contrepartie de la violation de leurs droits – notamment la sécurité alimentaire et la stabilité économique – est compromise. Nous atteignons malheureusement ce point de rupture.

De plus, la montée des tensions pourrait exacerber les divisions ethniques et religieuses, ou créer des alliances religieuses au sein de notre société en soutien au CNSP, posant ainsi un risque accru de conflits internes et de déplacements massifs de populations. Les progrès en matière de gouvernance et de développement au Bénin et au Niger pourraient être gravement entravés par une déstabilisation accrue.

Forces et Faiblesses des Débats Politiques

Les débats politiques actuels sont marqués par une polarisation extrême et une rhétorique enflammée. D’une part, la fermeté désormais « révisée » de Patrice Talon peut être perçue comme une défense de la démocratie et une opposition aux coups d’État. D’autre part, cette approche manque de finesse diplomatique et a conduit à l’isolement régional du Bénin. Patrice Talon aurait-il été sacrifié par ses pairs ?

Du côté nigérien, le CNSP cherche à consolider son pouvoir par des mesures souvent autoritaires, percevant toute opposition externe comme une menace existentielle. Cette posture défensive complique tout dialogue constructif.

Propositions de Solutions

Pour éviter une escalade du conflit, plusieurs mesures pourraient être envisagées :

1. Dialogue Diplomatique Sincère: Un dialogue diplomatique franc et sincère est essentiel. Cependant, la réputation de Patrice Talon, décrit comme un homme sans parole en politique par plusieurs, perception suffisamment distillée dans l’opinion par son prédécesseur au moment de leur conflit , complique cette approche.

2. Médiation Régionale et Décentralisée: Encourager une médiation régionale sous l’égide d’organisations décentralisées telles que des ONG ou des personnalités du monde politique ou religieux. La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), affaiblie par la crise nigérienne, manque de crédibilité pour mener de telles initiatives.

3. Mesures de Confiance: Mettre en place des mesures de confiance, telles que des échanges de délégations et des projets communs, pour réduire la méfiance et favoriser la coopération.

4. Engagement International: Solliciter l’appui des acteurs internationaux, notamment l’Union Africaine et la Russie, déjà proche du Niger, pour soutenir les efforts de médiation et de normalisation des relations.

5. Promotion de la Société Civile: Impliquer les organisations de la société civile des deux pays pour promouvoir la paix et la compréhension mutuelle à travers des initiatives de dialogue intercommunautaire et des activités permanentes et continues.

La crise entre le Bénin et le Niger constitue une épée de Damoclès suspendue au-dessus de l’Afrique de l’Ouest. Une approche diplomatique prudente, combinée à des initiatives de renforcement de la confiance, est essentielle pour désamorcer les tensions et prévenir un conflit aux conséquences catastrophiques pour la région.

Le conflit entre notre pays et le Niger est un défi complexe qui nécessite une réponse multiforme et coordonnée. Les efforts de médiation, les initiatives de renforcement de la confiance et l’engagement international doivent être soutenus par des réformes internes visant à promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance, la confiance dans les institutions, la responsabilité et la respectabilité des gouvernants, le respect de la parole donnée, le respect des engagements envers les populations et un climat apaisé et solidaire.

Seule une approche holistique pourra désamorcer les tensions et prévenir un conflit dévastateur pour la région.

Prenez soin de vous,

Richard Boni Ouorou

Politologue, président du mouvement libéral

Benin.

Bénin-Niger : Le Politologue Juste Codjo craint la persistance de la crise, la raison (Tribune)

La récente parution du livre de Les Sosnowski et Monique Sosnowski sur l’agression du Bénin par des mercenaires le 16 janvier 1977, une attaque connue sous le nom « d’Opération Crevette », nous offre l’opportunité d’examiner les tensions actuelles entre le Niger et le Bénin sous un angle géopolitique instructif. Il existe en effet quelques similitudes saisissantes entre les circonstances de cette opération datant de la guerre froide et la crise actuelle entre le Niger et le Bénin.

La récente parution du livre de Les Sosnowski et Monique Sosnowski sur l’agression du Bénin par des mercenaires le 16 janvier 1977, une attaque connue sous le nom « d’Opération Crevette », nous offre l’opportunité d’examiner les tensions actuelles entre le Niger et le Bénin sous un angle géopolitique instructif. Il existe en effet quelques similitudes saisissantes entre les circonstances de cette opération datant de la guerre froide et la crise actuelle entre le Niger et le Bénin.

Pour rappel, « l’Opération Crevette », conduite par le mercenaire français Bob Denard, avait été initiée par des opposants béninois au régime militaire de Mathieu Kérékou avec le soutien logistique et opérationnel de plusieurs gouvernements étrangers, particulièrement ceux de la France, du Maroc, du Gabon et du Togo. L’objectif de l’opération était de renverser un régime militaire hostile et de le remplacer par un régime civil favorable aux intérêts occidentaux.

Il est également important de rappeler que le Bénin et son voisin le Togo entretenaient, bien avant cette opération, des relations particulièrement tendues. Kérékou accusait son voisin Gnassingbé Eyadéma d’abriter des activistes subversifs béninois, tandis qu’Eyadéma accusait Kérékou de vouloir attaquer le Togo. Grâce à la médiation du président guinéen Sékou Touré, les deux dirigeants ont fini par se rencontrer en 1976 pour faire la paix. Cependant, moins d’un an après cette rencontre, l’attaque du 16 janvier 1977 a eu lieu à Cotonou.

Il est également important de rappeler que le Bénin et son voisin le Togo entretenaient, bien avant cette opération, des relations particulièrement tendues. Kérékou accusait son voisin Gnassingbé Eyadéma d’abriter des activistes subversifs béninois, tandis qu’Eyadéma accusait Kérékou de vouloir attaquer le Togo

Des archives découvertes ultérieurement ont révélé que jusqu’au 15 octobre 1976, soit seulement trois mois avant l’opération de Bob Denard, le Togo abritait encore un groupe de commandos mercenaires. Ces documents montrent également que ces mercenaires participaient à la formation et à la préparation d’un bataillon d’infanterie togolais, destiné à soutenir la phase finale de l’opération de Bob Denard au Bénin.

Pour se convaincre des similitudes entre cet épisode historique des années 70 impliquant deux pays voisins (le Togo et le Bénin) et les tensions actuelles entre le Niger et le Bénin, il suffit de se référer à quelques faits d’actualité observables par tous. D’un côté, le régime militaire du Niger accuse le Bénin d’héberger des militaires français et des subversifs nigériens qui prépareraient ensemble une déstabilisation du Niger. Sur la base de cette accusation, les autorités nigériennes maintiennent la fermeture de leurs frontières avec le Bénin.

De l’autre, le Bénin déclare disposer « d’informations récurrentes [qui] font état de la planification d’actes d’atteinte à la sûreté de l’État du Bénin ». Soupçonnant une implication du régime militaire nigérien, les autorités béninoises ont récemment procédé à l’interpellation d’une délégation du Niger en visite sur le site de la société pétrolière chinoise West African Oil Pipeline Company (WAPCO Bénin), gestionnaire du projet de pipeline Niger-Bénin. Bien qu’il soit encore trop tôt pour établir la véracité des accusations et des soupçons de chacune des parties, il est évident que ces tensions rappellent les postures du Togo d’Eyadéma et du Bénin de Kérékou avant l’attaque des mercenaires à Cotonou le 16 janvier 1977.

Au regard de ces précédents historiques et de ces faits d’actualité, les acteurs et observateurs de la crise actuelle entre le Niger et le Bénin devraient se garder de sous-estimer les risques d’une escalade par l’une ou l’autre partie. Les risques d’une telle escalade devraient être évalués, non pas sur la base d’émotions envers l’une ou l’autre partie, mais par rapport à la perception, par chacune des parties, du degré de la menace d’une possible déstabilisation de leurs régimes respectifs.

D’un côté, le régime militaire du Niger accuse le Bénin d’héberger des militaires français et des subversifs nigériens qui prépareraient ensemble une déstabilisation du Niger. Sur la base de cette accusation, les autorités nigériennes maintiennent la fermeture de leurs frontières avec le Bénin

Du côté nigérien, le Général Abdourahamane Tiani est-il sérieusement convaincu (indépendamment de la réalité) que le gouvernement béninois et ses alliés extérieurs préparent une déstabilisation armée contre son régime ? Si oui, le risque d’une radicalisation voire d’une escalade de la part du Niger devrait être pris au sérieux. Une radicalisation consisterait, par exemple, à maintenir sa position actuelle jusqu’à la fin du mandat du président béninois en 2026. En revanche, une escalade nigérienne consisterait, par exemple, à initier ou soutenir un renversement du régime béninois par la force, ou à soutenir ses opposants politiques en vue d’une victoire lors des élections présidentielles de 2026.

Du côté béninois, le président Patrice Talon et ses alliés extérieurs sont-ils convaincus que le régime militaire de Tiani et ses alliés constituent une menace à leurs intérêts vitaux, y compris la survie politique du régime béninois ? Si oui, le risque d’une escalade de leur part, notamment visant un changement de régime au Niger, est aussi à prendre au sérieux.

Pour un examen rationnel des chances d’une désescalade de cette crise, il serait indiqué de s’appuyer sur quelques théories de relations internationales. Suivant les théories sur la négociation en matière de conflits interétatiques (bargaining theories of war), notamment celle de James Fearon publiée en 1995, deux États en conflit ont toujours une possibilité de trouver un accord pacifique durable qui puisse satisfaire les deux parties et donc aider à éviter une escalade des tensions. Mais il y a trois raisons qui souvent, séparément ou conjointement, empêchent l’un ou l’autre de ces États de rechercher ou d’accepter un tel accord.

En premier, il s’agit du « incomplete information », une explication mettant en relief la difficulté pour les États d’avoir accès à des informations complètes sur les intentions et les capacités de leurs adversaires. Dans la crise actuelle, le régime du Niger ne possède donc pas des informations complètes sur les intentions et les capacités de nuisance du gouvernement béninois et vice versa. La possibilité d’une escalade fondée sur des informations erronées ou incomplètes est donc prévisible.

La deuxième raison qui explique les difficultés de désescalade des conflits entre États est connue sous le nom de « commitment problem ». Il s’agit ici d’une difficulté des États en conflits à se faire confiance quant à leur engagement à respecter les termes d’un accord. Chacun craint qu’une fois l’accord signé, l’autre partie pourrait le violer et passer à une escalade quand de nouvelles conditions émergeraient à son avantage. Dans la crise actuelle, les difficultés du Niger et du Bénin à trouver un accord satisfaisant pourraient persister si l’une des deux parties considère que l’autre manque de bonne foi ou ne l’a pas suffisamment démontrée.

Une radicalisation consisterait, par exemple, à maintenir sa position actuelle jusqu’à la fin du mandat du président béninois en 2026. En revanche, une escalade nigérienne consisterait, par exemple, à initier ou soutenir un renversement du régime béninois par la force, ou à soutenir ses opposants politiques en vue d’une victoire lors des élections présidentielles de 2026

La troisième raison avancée par James Fearon et d’autres chercheurs pour expliquer les escalades de tensions entre États est dénommée « issue indivisibility ». Suivant cette explication, les Etats en conflits optent pour une escalade, malgré l’existence d’un possible terrain d’entente, parce que l’objet de la dispute représente des intérêts si importants pour l’une ou l’autre des parties qu’un compromis n’est point envisageable. Dans la crise actuelle, les intérêts des parties impliquées ne sont malheureusement pas tous connus du public.

Au-delà des déclarations officielles faisant état d’intérêts nationaux, il peut aussi s’agir d’intérêts privés d’ordres politique, économique, ou financier. Les chances de désescalade de cette crise sont donc aussi une fonction de la nature des intérêts en jeux. Un compromis sera donc difficile si une partie perçoit la défaite politique de l’autre partie, par la force ou dans les urnes, comme la seule solution pour protéger ses intérêts.

Les recherches de solution à la crise devraient privilégier une approche holistique prenant en compte les appréhensions et les intérêts des différentes parties. En de pareilles circonstances, il est généralement recommandé de recourir aux services de médiation d’une tierce personne, physique ou morale, capable d’aider à surmonter les difficultés liées à « l’incomplete information » et au « commitment problem » .

Un tel médiateur doit posséder une crédibilité reconnue par les parties au conflit et la capacité de vérifier indépendamment les informations fournies par chaque protagoniste. Il doit également pouvoir rassurer les deux parties qu’il a les moyens de faire respecter, par chacune d’elles et sur la durée, l’accord qu’elles auraient conclu.

Malheureusement, la pluralité des acteurs actuellement impliqués dans la géopolitique du Niger et du Bénin et la nature presque irréconciliable des intérêts de certains de ces acteurs ne favoriseront pas l’identification d’un médiateur crédible et acceptable par tous. Il est donc à craindre que cette crise ne persiste encore pour un temps et qu’une escalade ne soit, tôt ou tard, la seule issue possible.

Par Juste Codjo

06 leçons de vie dans « ce monde où l’argent et les postures rendent… » (Tribune)

Depuis que j’ai découvert que je ne suis rien, j’ai cessé de remplir chaque année une éphémeride de la datation des œuvres inutiles et éphémères. 

Bonne fête de Tabaski à tous mes frères et sœurs musulmans d’ici et de partout dont le Niger.

Depuis que j’ai découvert que je ne suis rien, j’ai cessé de remplir chaque année une éphémeride de la datation des œuvres inutiles et éphémères.

Si quelqu’un s’accroche à des traces pour éterniser son nom et ses œuvres, il perd son temps. Tout s’use, tout s’oublie et la Nature est là pour tout éroder et tout ôter.

Je ris des orgueilleux; ils m’amènent à demander à Dieu d’avoir pitié de moi-même et de prier pour celles et ceux qui dédient leur vie à la roublardise, à l’injustice, à la vanité et à la méchanceté.

Dans un opuscule de Omraam Mikhael AIVANHOV intitulé LA PAIX,  un état de conscience supérieur, ce spiritualiste nous rappelle la sagesse que voici : *Tant que l’homme ne sait pas sur quelle loi l’existence est basée et qu’il est en train de tout saccager autour de lui, évidemment les forces de la nature ne peuvent pas l’aider longtemps, elles sont obligées de l’abandonner. Elles peuvent l’aider un certain temps, mais si elles voient qu’il continue à détruire tout ce que Dieu lui a donné, elles le quittent. Et ensuite que de tristesses et de déchirements!… un véritable enfer. p21

Les Ancêtres des Guins venant de El Mina au Ghana ont légué à la postérité une autre sagesse : DOUKOU AMÊ YÉ YINAN. Tout le reste est futile et infertile pour ainsi dire.

L’homme n’a aucune capacité de reproduction de la nature en dehors de la solidarité et de la prospérité partagée. Ce fut le combat de Raoul Follereau jusqu’à sa mort : Nul n’a le droit d’être heureux tout seul. C’est cela la loi de l’infertilité. Quel est ton combat pour la dignité humaine au nom de Allah?

Chaque fois que vous détruisez par orgueil et par vanité un Homme, vous détruisez conséquemment la nature qui se venge toujours par la loi d’attraction.

Au chapitre IX de mon ouvrage MON CHEMIN DE L’INUTILITÉ, des idées pour apprendre à faire le tour de soi et le voyage à l’intérieur de soi, (2016), je tirais une leçon de vie qui me paraissait essentielle dans ce monde où l’argent et les postures rendent débiles beaucoup de gens appartenant aux cercles restreints des élites.

Et à force de les observer dans leur ineptie érigée en valeur supérieure et de méditer sur leurs agissements provocateurs et belliqueux, je parviens aux constats suivants :

1/ l’autorité dépend de votre influence positive sur les autres, en fonction de laquelle ils vous obéissent parce qu’ils vous font confiance;

2/ méfions-nous de nos titres d’appellation contrôlée, contentons-nous  plutôt de les incarner et laissons le soin aux autres d’apprécier nos valeurs morales et intellectuelles face aux problèmes à démêler;

3/ l’éloquence ne suffit pas pour engendrer la puissance  du verbe. Pour convaincre, l’argumentation technique a besoin d’un support spirituel  qui, seul, peut rendre crédibles nos discours sur la durée;

4/ mieux vaut convaincre que de vouloir plaire à tout prix. La conviction est le niveau le plus élevé de la séduction;

*5/ le bon serviteur de la république finit par la palme de la réputation; pensez-y maintenant et désormais !

6/ la réputation ne se négocie pas, ne se donne pas et ne peut s’acheter; c’est la manière d’être avec soi-même et avec les autres dans la droiture et l’effort de co-construction d’une dynamique sociale qui concourt à l’élévation de l’esprit pour une mentalité vertueuse tournée vers l’effort, la synergie, la solidarité, la modestie, l’égalité et l’avenir; Simon-Narcisse TOMETY,  2016

Dans le chapitre X du même ouvrage consacré à LA GOUVERNANCE, j’ai donné citation un extrait du sermon de Monseigneur N’DAYEN, Archevêque de Bangui à l’occasion des obsèques de JEAN BEDEL BOKASSA le 17 décembre 1996 à la cathédrale de Bangui et je cite : Mais après tout, la vie est-elle cela? Le sens profond de notre existence est-il nécessairement dans la jouissance materielle, l’exaltation du plaisir, l’accaparement des biens de ce monde?

J’ai extrait ce sermon dans un ouvrage rédigé par le Groupe de Chrétiens de Bangui et Foyer de Charité dont le titre interpellateur est : La République centrafricaine, un Pays blessé à la recherche de la paix et de la réconciliation*, juin 1997, p.52

Je disais aussi dans mon livre (2016 : 146) toujours concernant la GOUVERNANCE que Le Bénin se construit physiquement mais s’est appauvri spirituellement et  moralement.

La qualité des réalisations physiques publiques durant la période coloniale est supérieure à celle des réalisations sous la révolution, la démocratie et la décentralisation. (…) La main n’est propre que si l’esprit du corps dont elle dépend est sain.

Quand ta passion est positive et que tes émotions  élèvent ta sensibilité à la bienveillance, tu influences ton environnement.

Je vis intensément ma passion sur terre mais toujours mu par le désir d’être humain même si c’est  compliqué de vivre dans un monde en déclin de l’humanité avec une succession de faussetés et d’hypocrisies que nous prenons pour un développement humain.  Toutes ces comédies de  développement me font sourire.

Le temps humain est si éphémère que je n’ai de cesse de donner raison à Montesquieu pour sa définition de la philosophie : JE M’EN FOUS. Ne perdons pas nos temps à nous donner une importance sélective à la vie que personne n’aura. C’est pourquoi, JE RIS DE TOUT et  DE TOUTES LES VANITÉS.

Simon-Narcisse TOMETY

Migan nommé Haut-Commissaire à la prévention de la corruption : voici pourquoi le casting de Talon fâche Ouorou

Juste après l’annonce de la nomination de Jacques Migan au poste de Haut-Commissaire à la prévention de la corruption, ce mercredi 12 juin, le président du mouvement Libéral Bénin a donné son avis. « Non pas par préjugé envers sa personne, mais bien par souci de transparence et d’efficacité dans une mission aussi cruciale pour notre société », Richard Boni Ouorou dit pourquoi il n’approuve pas ce casting du chef de l’Etat.

Juste après l’annonce de la nomination de Jacques Migan au poste de Haut-Commissaire à la prévention de la corruption, ce mercredi 12 juin, le président du mouvement Libéral Bénin a donné son avis. « Non pas par préjugé envers sa personne, mais bien par souci de transparence et d’efficacité dans une mission aussi cruciale pour notre société », Richard Boni Ouorou dit pourquoi il n’approuve pas ce casting du chef de l’Etat.

« Il est impératif de reconnaître que la nomination de Monsieur Migan Jacques à ce prestigieux poste de lutte préventive contre la corruption suscite de vives interrogations.

Non pas par préjugé envers sa personne, mais bien par souci de transparence et d’efficacité dans une mission aussi cruciale pour notre société.

La corruption est un poison insidieux qui gangrène nos institutions, affaiblit nos ressources et rend nos politiques publiques inefficaces. Elle fragilise notre tissu social et économique, et il est de notre devoir de citoyens engagés d’exiger des comptes sur les nominations qui doivent incarner cette lutte.

Il est inacceptable que l’Inspection Générale d’État (IGE) ne fournisse pas un rapport détaillé des activités de Monsieur Migan sur les dix dernières années. Ce rapport doit être accessible au public pour évaluer la pertinence et l’efficacité de son action passée.

De plus, l’État doit fournir des explications claires et transparentes sur les critères de sélection qui ont conduit à sa nomination. Quels sont les éléments tangibles qui justifient cette décision ? Quels sont les résultats concrets de ses actions antérieures dans le domaine de la lutte contre la corruption ?

Nous ne pouvons pas nous contenter de nominations fantaisistes basées sur des critères opaques et potentiellement arbitraires. La lutte contre la corruption, même préventive, exige des standards rigoureux et une transparence totale, tant dans les mesures adoptées que dans le choix des personnes chargées de les mettre en œuvre.

L’intégrité, l’expérience avérée et la compétence doivent être les piliers de toute nomination à une telle position de responsabilité.

Il est temps d’exiger des réponses claires et de mettre fin aux pratiques qui sapent la confiance des citoyens dans leurs institutions. La lutte contre la corruption est une affaire sérieuse qui ne peut souffrir d’approximation ni de favoritisme.

Pour le bien de notre société, nous devons veiller à ce que ceux qui sont en première ligne de cette bataille soient au-dessus de tout soupçon et possèdent les qualifications nécessaires pour mener cette mission à bien.

À ce rythme, il ne manquera que Loth Houénou soit président de l’IGE et on aura bouclé la boucle.

Désolé pour mon impertinence, prenez soin de vous.

Richard Boni Ouorou »

Peut être une image de carte et texte

Bilan de la tournée gouvernementale : Guy Mitokpè ironise (Opinion)

Que retenir de la reddition Bada Bada de compte

– Hôpital plus équipé que tous les hôpitaux d’Asie et d’Europe (mensonge)

– Si le Agbadé est cher c’est à cause des koklos (mensonge)

– Si les populations le souhaitent on peut donner un troisième mandat à Agbonnon (parjure)

– Plénière de Assemblée nationale bloquée parce que le P. Louis était subitement devenu membre du Gouvernement (parjure)

– Tout ceci avec nos ressources financières devenues très très rares (parjure)

A beau mentir qui vient de loin… COMMENT VOULEZ-VOUS EXPLIQUER AU PEUPLE QUE SA PAUVRETÉ ET SA SOUFFRANCE NE SONT PAS DUES À VOTRE INCOMPÉTENCE ?

ENSEMBLE AVEC LE PEUPLE, NOUS VAINCRONS…

Dr. Guy MITOKPE

SNC/LD

Maïs et inflation: 360 mots pour permettre au Professeur Djogbénou de tout comprendre (Opinion)

Je comprends tes préoccupations concernant l’inflation et ses causes. Permets-moi de clarifier et d’approfondir cette analyse avec des perspectives économiques et écologiques plus poussées, afin de t’aider à comprendre les dynamiques complexes à l’œuvre.

Cher Djogbenou,

Je comprends tes préoccupations concernant l’inflation et ses causes. Permets-moi de clarifier et d’approfondir cette analyse avec des perspectives économiques et écologiques plus poussées, afin de t’aider à comprendre les dynamiques complexes à l’œuvre.

Tout d’abord, il est crucial de reconnaître que l’augmentation des prix du maïs et d’autres denrées alimentaires ne peut être attribuée à un seul facteur comme l’élevage de poulet. En réalité, cela découle d’un ensemble de facteurs interconnectés, tant au niveau national qu’international. Cette complexité se reflète dans le concept économique de l’effet d’entraînement, où les fluctuations des prix sur le marché global influencent les prix locaux, surtout dans un contexte de forte dépendance aux importations.

Par exemple, la hausse des prix des matières premières sur le marché mondial entraîne une augmentation des coûts de production pour les agriculteurs locaux. Cela se traduit par une augmentation des prix des produits alimentaires, y compris le maïs. Ce phénomène est amplifié par la mondialisation, qui, bien que bénéfique pour certains aspects tels que l’accès à une diversité de produits, expose également les économies locales aux chocs globaux.

En approfondissant l’analyse, on peut se tourner vers les théories écologiques, telles que les travaux sur l’empreinte écologique et les limites planétaires. La production intensive de maïs pour l’alimentation animale, notamment pour l’élevage de poulet, exerce une pression énorme sur les écosystèmes. Cette production repose souvent sur des pratiques agricoles intensives qui dégradent les sols, épuisent les ressources en eau et augmentent les émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, l’utilisation massive de pesticides et d’engrais chimiques dans les monocultures de maïs contribue à la perte de biodiversité et à la dégradation des terres arables.

Les théories de l’économie écologique, comme celle de Herman Daly sur la « steady-state economy » (économie en état stationnaire), suggèrent que nous devons repenser nos modèles de production et de consommation pour respecter les limites écologiques de notre planète. Cela signifie encourager des pratiques agricoles durables, promouvoir la production locale et réduire notre dépendance aux importations.

En outre, la promotion de la production locale est essentielle pour renforcer la résilience économique. Lorsque les politiques favorisent les exportations au détriment de la consommation locale, cela fragilise notre économie face aux fluctuations mondiales. Un exemple concret est le mouvement agroécologique qui promeut des systèmes alimentaires locaux, diversifiés et résilients. Des initiatives comme celles menées par des coopératives agricoles locales peuvent réduire la dépendance aux importations, stabiliser les prix et améliorer la sécurité alimentaire.

Enfin, il est important de souligner que les politiques économiques doivent être cohérentes et bien informées pour éviter des conséquences néfastes. Les décisions prises par les dirigeants, comme les déguerpissements sans plan de relocalisation ou l’augmentation des taxes sans mesures compensatoires, peuvent exacerber les pressions inflationnistes et aggraver la situation des populations vulnérables.

En conclusion, pour faire face à l’inflation et aux défis économiques actuels, il est impératif d’adopter une approche holistique qui intègre des considérations économiques, écologiques et sociales. Cela nécessite une planification stratégique, une promotion de la production locale durable et une réduction de la dépendance aux fluctuations des marchés internationaux. En agissant ainsi, nous pouvons construire une économie plus résiliente et équitable pour tous.

Cher Joseph, les populations t’en veulent déjà pour avoir trafiquée leurs lois et maintenant tu montres une relative impréparation en matière de développement économique et de lutte contre l’inflation.

Mais il n’est jamais trop tard pour apprendre.

Prends soin de toi,

Richard Boni Ouorou 

Politologue

Les leçons et vérités de Richard Boni Ouorou aux « pseudo-panafricanistes » (Opinion)

Ces derniers temps, je constate une prolifération de messages bruyants émanant de prétendus défenseurs de la lutte contre l’impérialisme et d’autres sujets connexes. Ce n’est pas la cause en elle-même qui me dérange ; en effet, la lutte pour la dignité de l’Afrique face à un Occident au discours souvent ambigu est une noble entreprise. Ce qui me trouble, ce sont les individus qui s’approprient cette cause et la discréditent par leur arrogance, leur violence, et surtout par leur ignorance profonde des enjeux réels.

Ces derniers temps, je constate une prolifération de messages bruyants émanant de prétendus défenseurs de la lutte contre l’impérialisme et d’autres sujets connexes. Ce n’est pas la cause en elle-même qui me dérange ; en effet, la lutte pour la dignité de l’Afrique face à un Occident au discours souvent ambigu est une noble entreprise. Ce qui me trouble, ce sont les individus qui s’approprient cette cause et la discréditent par leur arrogance, leur violence, et surtout par leur ignorance profonde des enjeux réels.

Lorsque j’entends certains débattre sans profondeur ni technicité de questions aussi complexes, comme la sortie du franc CFA, sans même envisager d’abord de mettre en place des mécanismes réalistes pour assurer une croissance économique stable, lutter contre les inégalités socio-spatiales, et reconstruire nos économies, je me dis qu’il est grand temps qu’ils s’instruisent sérieusement sur le sujet. Dans notre monde globalisé, il est illusoire de croire qu’on peut se développer en s’isolant. Même la Russie et la Chine, que ces pseudo-panafricanistes vénèrent, participent activement à la mondialisation pour tirer leur part de la croissance mondiale.

Bien que le franc CFA soit un mécanisme monétaire dépassé et qu’il nécessite une réforme, ce n’est pas le problème principal de nos pays africains. Le véritable défi réside dans l’inconscience de nos politiciens, plus préoccupés par leurs réélections que par leur mission fondamentale : réfléchir à des moyens concrets pour sortir le peuple de la misère, créer les conditions d’une prospérité partagée, lutter contre la corruption et établir un État de droit où chaque individu détient une parcelle de pouvoir équilibrée par celle des autres, afin de maintenir l’équilibre des pouvoirs.

Ce pseudo-panafricanisme bruyant et mercantile est à des années-lumière des véritables préoccupations des populations. Il ne fait qu’exploiter les émotions d’un peuple souvent peu instruit, pour leur vendre des illusions. Je m’insurge contre ce type de manipulation et d’abus.

Prenez soin de vous.

Boni Richard Ouorou