Bénin: Sévère réquisitoire de la jeunesse ‘‘USL’’ contre Talon et le BMP

Les jeunes du parti Union sociale libérale (USL) sont en courroux contre Patrice Talon et les députés du Bloc de la majorité parlementaire (BMP). Ils l’ont fait savoir au détour d’un meeting politique tenu ce jeudi 13 septembre 2018 à Cadjèhoun.

Manassé AGBOSSAGA

Entre Patrice Talon et les jeunes du parti Union sociale libérale (USL), c’est le grand désamour. Preuve en a été donnée dans l’après-midi de ce jeudi 13 septembre à la salle des fêtes  Majestic Cadjèhoun. En effet, des jeunes acquis à la cause de la « vague bleu » ont sonné la mobilisation générale pour crier leur ras-le-bol face à une gouvernance qui selon eux a trahie les espoirs de la majorité des béninois. La misère, le dénuement complet, la destruction des emplois, l’augmentation des coûts de connexion internet, les affections punitives de jeunes enseignants, l’instauration de la suspicion, les écoutes téléphoniques, l’impuissance de la justice face au pouvoir exécutif, le choix des membres de la Cour constitutionnelle dans la confusion, sont, entre autres, pour le représentant des jeunes chargés des sports et loisirs au sein du bureau national, les mérites de l’actuel pouvoir après plus de deux ans de gestion.

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Outre Patrice Talon, la jeunesse USL a, par le biais, de Fabrice Fangnigbé dressé un sévère réquisitoire contre l’Assemblée nationale, et à demi-mot les députés du BMP. Les jeunes de l’USL du président d’honneur Sébastien Ajavon ont dénoncé le vote par l’Assemblée nationale de la charte des partis politiques et du nouveau code électoral. Pour eux, les objectifs de ces lois sont « de rendre la compétition électorale plus aisée en écartant le plus grand nombre, dont la jeunesse, et ceux qui représentent une réelle menace pour une petite classe politique en conflits d’intérêts majeurs avec les affaires financières et économiques de la Nation ».

Face à ces « dérives », la jeunesse USL par la voix de Fabrice Fangnigbé invite les jeunes de toutes obédiences politiques à se battre pour la restauration de la démocratie, pour les libertés individuelles et collectives, pour l’abrogation des lois scélérates, pour la mise à l’échec de tous les plans d’exclusion des opposants, …

« Notre lutte n’est plus une lutte générationnelle. Il s’agit d’une réponse franche, engagée et forte à donner à l’appel que l’histoire de notre pays nous lance », précise t-il.

Les jeunes des quatre coins du pays répondront-ils à cet appel ? Affaire à suivre…

Politique : Pascal Koupaki sort ses griffes ce samedi

 

Pascal Koupaki remobilise sa troupe ce samedi 15 septembre 2018. Moins visible sur la scène politique depuis la présidentielle de 2016, le ministre d’Etat, et secrétaire général de la présidence de la République effectue sa rentrée politique, à travers la tenue du Conseil national du Rassemblement nouvelle conscience (RNC), à l’hôtel Azalaï de Cotonou. Selon les informations annoncées, ce rendez-vous politique réunira les militants et militantes du RNC des quatre coins du pays. En présence de leur leader, ces derniers auront ainsi l’occasion de réfléchir sur le thème le « RNC face aux exigences du système partisan ».

C’est dire que l’ancien candidat à la présidentielle de 2016 sort ses griffes pour imposer le RNC sur l’échiquier politique national. Ceci malgré les derniers départs enregistrés au sein de la « vague jaune ».

Manassé AGBOSSAGA

Non déclarations de leurs patrimoines: Voici les 24 députés récalcitrants

Plus de trois ans après leurs prises de fonctions, plusieurs élus du peuple n’ont toujours pas déclaré leurs patrimoines. Après plusieurs avertissements infructueux, le président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, Jean-Baptiste Elias  a, au cours d’une sortie médiatique effectuée ce lundi 27 août 2018 à Cotonou, dévoilé l’identité des députés qui continuent de violer la loi n°2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et le décret n°2012-338 du 02 octobre 2012 portant modalités d’application des articles 3 et 10.

Manassé AGBOSSAGA

Contrairement à l’article 7 du décret n°2012-338 du 02 octobre 2012, qui stipule que « la déclaration du patrimoine est adressée à la juridiction financière compétente dans les 15 jours suivant l’entrée en fonction et à la cessation de fonction…»,  mais aussi des dispositions la loi 11 loi n°2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes, plusieurs députés n’ont toujours pas déclaré leurs patrimoines après plus de trois ans de fonctions. Selon le point fait par Jean-Baptiste Elias, cette liste comporte 24 élus aussi bien de la minorité parlementaire que de la majorité parlementaire.

Si le président de l’ANLC n’est pas allé sur ce terrain et s’est limité à dévoiler les noms, on constate aisément que la liste est largement dominée par les élus du bloc de la majorité parlementaire.

En effet, Justin Agbodjete (AND), Gildas Agonkan (RB), Badirou Aguémon (PRD), Augustin Ahouanvoèbla (PRD), Gilbert Bangana (Ex FcBe), Rosine Dagniho (Ex FcBe), Jocelyn Dégbey (UN), Orden Alladatin (UN), Pascal Essou (Ex FcBe), Paulin Gbénou (PRD), Parfait Houangni (Un), Valentin Houdé (AND), Sofiatou Schanou (Ex FCBE), Valère Tchobo (Ex FcBe), Cyprien Togni, Lucien Houngnibo, Louis Vlavonnou (UN), Boniface Yèhouétomè (RB), Wallis Zoumarou (ABT), Josep Bamigbadé n’ont toujours pas déclaré leur patrimoine  à la date du 28 juin 2018. A ces députés du BMP, on pourrait ajouter Atao Mohamed Hinnouho. Du moins,  au vu des derniers évènements.

Du côté de la minorité parlementaire,  Issoufou Amadou (FCBE), et Rosine Soglo (RB) s’illustrent comme les mauvais élèves.

Et comme si toutes les tendances devaient se retrouver pour mettre en exergue l’union des députés en matière de violation des textes de la République, le 1er  vice-président de l’Assemblée nationale, Eric Houndété qui n’appartient à aucun bloc au parlement est aussi de la partie.

Loin de vouloir livrer les députés, le président de l’ANLC a indiqué que sa sortie se justifie par sa volonté de voir les députés respecter les textes de la République. Jean-Baptiste Elias a d’ailleurs confié qu’il a averti à plusieurs reprises les députés concernés. Il a ajouté qu’il a même sollicité les services du président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji  pour que les uns et les autres se corrigent.

« Le président de l’Assemblée nationale a même fait lire ma lettre en plénière. Il a fait copie de ma lettre à chacun des députés concernés et pourtant nous sommes encore là aujourd’hui », a déploré Jean-Baptiste Elias.

Pour ce qui est de la suite des évènements, le président de l’ANLC donne un moratoire. « Tous les membres des institutions constitutionnelles et légales qui n’ont pas encore fait leur déclaration de patrimoine à leur entrée en fonction sont priés de le faire au plus tard le 17 septembre 2018 , passer ce délai l’Anlc va saisir le président de la cour suprême pour la mise en application de l’article 4 alinéa 6 de la loi loi n°2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en Rb, qui stipule, … le refus de déclaration est puni d’une amende dont le montant est égal à six mois de rémunération perçue ou à recevoir dans la fonction occupée. L’amende est prononcée d’officie ou sur dénonciation par le président de la cambre suivant la distinction étable à l’alinéa », prévient t-il.

Pourvu que cette menace amène les députés récalcitrants à se conformer aux textes qu’ils votent eux-mêmes.

Roch David Gnahoui : « Le Bénin Révélé va devenir le Bénin élevé, célébré »

On connaissait le slogan ‘‘Bénin Révélé’’, « made Patrice Talon ». Mais désormais, il faudra également faire avec le slogan ‘‘Bénin élevé, Bénin célébré’’. Son inventeur: le président du parti Alternative citoyenne.

En effet, le professeur Roch David Gnahoui a annoncé ce slogan   lors de la cérémonie d’adhésion de six mouvements ou associations au parti Alternative citoyenne tenue ce samedi 25 août 2018 à Majestic Gbégamey.

Visiblement très confiant de la concrétisation et du succès du Programme d’actions du gouvernement (Pag), le président du parti Alternative citoyenne a prédit la transformation du slogan ‘‘Bénin Révélé’’ en ‘‘Bénin élevé, Bénin célébré’’.

« Le Bénin Révélé va devenir le Bénin élevé. Le Bénin révélé va devenir le Bénin célébré », a-t-il rassuré  avant d’ajouter « nous sommes sur la bonne voie ».

Roch David Gnahoui a précisé que cette voie passe par l’union des fils et filles du 229.

Loin de son appel à  l’union, il est à se demander ce que pensera Patrice Talon de ce nouveau slogan proposé par l’un de ses  plus fidèles alliés.

Manassé AGBOSSAGA

Politique: Saka Saley prédit la dislocation des Blocs après les élections

Tel « l’amour finit au tombeau », tel les blocs et coalitions politiques qui se créent actuellement disparaîtront  au lendemain des élections. C’est du moins l’avis du président du mouvement ‘‘Troisième voix’’. Invité sur l’émission ‘Antre Vues’’ de Canal 3 de ce   jeudi 16 août 2018, Nourou-Dine Saka Saley a prophétisé la dislocation des blocs qui se constituent après la période électorale.

S’il est convaincu que les leaders des différents partis politiques peuvent s’entendre et rester ensemble « pour la  conquête des sièges, NDSS, comme on l’appelle affectueusement,  est aussi persuadé que ces blocs ne résisteront pas au temps.

« Aujourd’hui, je ne sais pas ce qui empêcherait  ces blocs de se disloquer une fois les élections terminées », prévient le président du mouvement ‘‘Troisième voix’’.

Pour lui, l’imposition de  ces blocs facilitera leurs morts après les élections.

« Rien ne pourra fixer durablement des personnes qu’on a contraint à se mettre ensemble… En politique, on n’oblige personne. En politique dès qu’on contraint plusieurs personnes à se mettre ensemble, c’est qu’on les contraint  à se faire des accolades avec des couteaux dans les mains », averti le juriste de formation.

Les membres de  Dynamique unitaire, du Bloc progressiste  et autres, proches de la mouvance présidentielle  apprécieront !  

Politique: Six mouvements et associations adhèrent au parti Alternative citoyenne

Contrairement aux Forces cauris pour un Bénin émergent et autres formations politiques qui enregistrent des départs dans leurs rangs, le  parti Alternative citoyenne se renforce.

Le parti Alternative citoyenne s’agrandit. Six mouvements et associations  de divers horizons ont rejoint la formation politique présidée par le professeur Roch David Gnahoui. C’était au cours d’une cérémonie fort simple tenue ce samedi 25 août 2018 à Majestic Gbégamey, en présence des responsables du parti Alternative citoyenne,  des présidents et militants des nouveaux venus.

Manassé AGBOSSAGA

Contrairement aux Forces cauris pour un Bénin émergent et autres formations politiques qui enregistrent des départs dans leurs rangs, le  parti Alternative citoyenne se renforce. Pour cause, six mouvements et associations politiques de différentes circonscriptions électorales ont adhéré au parti ce samedi 25 août.

En présence des responsables du parti Alternative citoyenne, avec à sa tête le professeur Roch David Gnahoui, les présidents ou représentants de ces mouvements ou associations à savoir  l’Union des jeunes dynamiques pour un idéal commun, le Mouvement des jeunes et des femmes pour le développement du Bénin,   la Quinzième citoyenne, le Mouvement Michité, le   Rassemblement des artisans pour une nation épanouie, le  Mouvement pour la démocratie et la liberté, le  Cercle de réflexion pour le développement de Comè ont, tour à tour, pris la parole pour officialiser leurs entrées dans leur nouvelle formation politique.

Puis dans une déclaration commune d’appartenance lue par le maire de Comè, président du Cercle de réflexion pour le développement de Comè, Pascal Hessou, ils ont pris l’engagement de militer au sein du parti à travers ses structures sur toute l’étendue du territoire national dans le respect des statuts et règlement intérieur.

Avant ses assurances de bonne conduite, l’honorable Orden Alladatin a confié que cette cérémonie n’est que le début d’une longue série qui officialisera l’entrée de plusieurs mouvements et associations au parti Alternative citoyenne. A en croire ses propos,  d’autres dossiers de demande d’adhésions au parti Alternative citoyenne sont sur la table.

« Les forces sont en train de se mettre ensemble avec la force citoyenne pour qu’ensemble,  on puisse faire le reste du chemin vers le bloc progressiste », a toutefois rassuré  le secrétaire général du parti Alternative citoyenne.

Dans cette lancée, le président du parti Alternative citoyenne a indiqué que le bloc progressiste, auquel appartient Alternative citoyenne,  n’accueille pas directement les mouvements et associations, mais plutôt les partis.

Selon  lui, l’adhésion de ces six mouvements et associations au parti Alternative  citoyenne pour appartenir au bloc progressiste est donc salutaire.

« Vous avez choisi Alternative citoyenne.  Vous ne vous êtes pas trompés de route. Vous avez vu juste. Vous avez vu bon. Vous avez vu judicieux. Vous avez vu intelligent et logique. Vous avez fait un choix ambitieux, un choix raisonnable. Ce choix mérite encore applaudissement, soyez en fiers », se réjouit Roch David Gnahoui.

Il a ensuite rassuré les uns et les autres de l’accompagnement de tous les membres du parti pour de grandes victoires.

« Le parti Alternative citoyenne va vous accompagner dans cette adhésion, que je qualifie d’adhésion partenariat, adhésion collaboration et adhésion fusionnelle. Nous serons désormais ensemble. Nous sommes déjà ensemble. Quand on est ensemble, il n y’a pas de peur. Ensemble nous ferons de bonne et de grande chose.  J’en suis convaincu. Vous en êtes convaincus », rassure Roch David Gnahoui.

Tel un général qui réussi à galvaniser le moral de sa troupe sur un front de guerre, le président du parti Alternative citoyenne a  su trouver les mots pour doper le moral de ses  nouveaux soldats.

Entretien exclusif avec Roch Gnahoui, Pdt d’Alternative Citoyenne: « Il faut encourager le président Talon »

Dans un entretien exclusif qu’il a accordé à Kpakpato Médias le jeudi 28 juillet 2018, le président du parti Alternative citoyenne a appelé tous les béninois à encourager le chef de l’Etat dans ses reformes. Roch David Gnahoui s’est,  dans ce sens, dit fier d’appartenir à la mouvance présidentielle. Avocat, mais également conseiller municipal, Roch David Gnahoui s’est aussi prononcé sur la levée de l’immunité des députés Idrissou Balo, Valentin Djènontin, Atao Hinnouho, le retard dans l’élection du nouveau maire de Cotonou, les raisons de l’adhésion du parti Alternative citoyenne au bloc progressiste,…

Dans un entretien exclusif qu’il a accordé à Kpakpato Médias le jeudi 28 juillet 2018, le président du parti Alternative citoyenne a appelé tous les béninois à encourager le chef de l’Etat dans ses reformes. Roch David Gnahoui s’est,  dans ce sens, dit fier d’appartenir à la mouvance présidentielle. Avocat, mais également conseiller municipal, Roch David Gnahoui s’est aussi prononcé sur la levée de l’immunité des députés Idrissou Balo, Valentin Djènontin, Atao Hinnouho, le retard dans l’élection du nouveau maire de Cotonou, les raisons de l’adhésion du parti Alternative citoyenne au bloc progressiste,…

Kpakpato Médias: Le parti Alternative citoyenne a, aux côtés de 10 autres formations
politiques, crée le bloc progressiste. Est-ce une stratégie pour faire
bonne figure aux prochaines joutes électorales comme ce fut le cas en
2015 quand le parti adhérait à l’Union fait la Nation (Un) ?

Je vais jouer carte sur table avec vous. Ce n’est pas une initiative
du parti Alternative citoyenne. C’est vrai que lors de notre congrès
il y a de cela un an, nous avions annoncé les couleurs. Nous allons
vers le regroupement, donc la reforme du système partisan. Avec les
tractations, nous nous sommes rendus compte qu’il y a l’Union fait la
Nation (Un), la Renaissance du Bénin (RB), le CPP, et d’autres
formations. Ensemble, nous avons décidé de faire le travail et de
rester dans un creuset commun. Donc, ce n’est ni l’initiative du parti
Alternative citoyenne, ni celui de l’Un. Ce n’est pas non plus une
initiative de la Rb, et que sais-je encore. C’est plutôt une
initiative commune. Nous restons ensemble pour créer un parti commun,
et non une alliance de partis politiques.
 Pourquoi le choix d’adhérer au bloc progressiste et pas, par exemple,
le bloc Dynamique unitaire ?

Quand on est bien quelque part, il vaut mieux y rester. Sinon si vous
allez ailleurs, vous aurez la chaleur. Vous aurez les problèmes. Nous
avons déjà côtoyé l’Un. Nous connaissons cette entité politique. Nous
avons côtoyé d’autres formations politiques, nous savons que nous
partageons plus ou moins les mêmes valeurs politiques. Nous nous
sommes alors dit que nous pouvons rester ensemble. Donc, le choix
était tout indiqué. On ne pouvait pas aller ailleurs que de rester
dans ce blog progressiste, pour lequel nous disons que nous avons des
valeurs de progrès, de solidarité, de développement intégral à
défendre ensemble.
Le président d’honneur du parti Alternative citoyenne,

 

Me Joseph
Djogbénou est depuis quelques mois à la tête de la Cour
constitutionnelle. Comment vivez-vous cette promotion qui constitue,
d’une manière ou d’une autre, une perte pour le parti ?

Une perte, non. Ne dites pas ça. C’est une grande joie chez nous.
Nous lui avions présenté des félicitations exceptionnelles à
l’occasion. C’est une grande joie chez nous de savoir que le
professeur Djogbénou est un sage au niveau de la Cour
constitutionnelle. Vous avez encore des valeurs, des cadres au sein
d’Alternative citoyenne.
Sinon comment va se passer son remplacement ?

Son remplacement ne pose aucun problème, parce que dans les statuts,
c’est un président d’honneur. Roch David Gnahoui est le président
statutaire. Donc qu’il parte à un poste déterminé ou qu’il soit
ailleurs ne pose aucune difficulté.
Les députés du Bloc de la majorité parlementaire ont ouvert la voie à
la révision déguisée de la constitution par la procédure référendaire.
Au-delà de votre casquette de président du parti Alternative
citoyenne, vous êtes également un éminent avocat et professeur de
droit. Du point de vue juridique, est-ce qu’il est possible
d’organiser le référendum avant la fin de cette année ?

C’est la deuxième fois que la question m’a été posée. J’ai répondu
dans un premier temps en disant, par rapport au referendum, moi je
continue à faire la réflexion très approfondie. Je mène la réflexion
avec d’autres personnes pour voir. Ensuite, quelles sont les modalités
d’application ou de mise en œuvre de ce referendum. On en n’est pas
là. Je n’ai pas encore sorti toutes mes réflexions. Nous ne pouvons
pas préjuger de ce qui va se passer demain. Est-ce que le referendum
aura lieu ? Je ne vous donne pas de réponse. Est-ce que le referendum
n’aura pas lieu ? Je ne vous donne pas non plus une réponse. Vous
allez attendre les voix les plus autorisées pour vous le dire.

Sinon lors du lancement du Bloc progressiste le député Domitien Nouémou a appelé les uns et les autres à voter Oui pour le referendum,
invitant au passage le chef de l’Etat à convoquer le corps électoral à
cet effet. Etes-vous de son avis ?

C’est normal que les gens le disent. Quand vous soutenez quelqu’un et
que vous estimez que par rapport aux reformes mises en œuvre,
envisagées, il faut telle ou telle action, c’est normal. Si j’étais à
la place des membres du BMP, j’aurais dit la même chose. Maintenant il
appartient au président de la République de décider.
Le mardi 24 juillet dernier, les députés ont levé l’immunité de trois
de leurs collègues, malgré l’avis défavorable de la Commission Gbian.
N’est-ce pas la preuve d’un acharnement politique contre ces trois
députés, membres de l’opposition ?

En tant que juriste, j’estime que la levée de l’immunité de ces trois
députés était une question cruciale, un test fondamental pour
l’Assemblée nationale. C’est la première fois au Bénin, qu’un député a
vu son immunité levée. C’est formidable. Mais comme je le dis, il ne
faut pas qu’on se précipite pour dire qu’on est en train de condamner
quelqu’un, non. On va chercher la vérité. Au moins ça permet à
l’Assemblée de démontrer qu’elle est une assemblée conséquente, une
assemblée plus prompte à faire un travail de fond et démontrer au
peuple tout entier que la démocratie au Bénin, ce n’est pas seulement
de la littérature. C’est la pratique tous les jours.

Vous êtes un élu municipal de Cotonou. Cotonou est sans maire depuis
la révocation de Léhady Soglo. A quand l’élection du nouveau maire ?

Très bonne question. A quand l’élection du nouveau maire de Cotonou.
Il va falloir regarder dans une boule de cristal pour choisir une
date. Quand je dis qu’il faut regarder dans une boule de cristal,
c’est parce que quelque part nous avons estimé que les choses allaient
se mettre en place très rapidement, mais cela n’a pas été le cas,
compte tenu d’un certain nombre de contingences. Maintenant, si ça
doit se faire, il y a les autorités de tutelle qui doivent se
prononcer. Ce sont ces autorités de tutelle qui vont nous alerter par
rapport à une date déterminée. Si la date est prise, on ira aux
élections. Si elle n’est pas prise, on attendra que la décision soit
prise. Sinon qu’est-ce qui bloque ? Je ne peux pas vous le dire.
Est-ce que quelque chose bloque sérieusement ? On aurait attendu une
décision de la Cour suprême qui aurait balisé complètement le terrain,
mais la décision de la cour suprême n’est pas encore sortie. Du moins,
à ma connaissance. Le juge peut prendre tout son temps pour comprendre
le dossier et se prononcer. On va lui laisser cette prérogative.

Le parti Alternative citoyenne que vous présidez a mouillé le maillot
pour le candidat Patrice Talon en 2016. Etes-vous fier d’appartenir à
la mouvance présidentielle ?

Ah oui ! Si on me donne un gong pour clamer tout haut que Patrice
Talon, c’était le remède pour le Bénin depuis très longtemps, je le
ferai sans que ma voix ne s’éteigne après plusieurs jours de travail.
C’est vous dire que je suis fier, très fier de soutenir le président
de la république. Nous l’avions compris très tôt. On était les
visionnaires, peut-être. Et nous l’avions dit très tôt, le seul
candidat, c’est Patrice Talon. On a été traité de tous les noms
d’oiseau. On a considéré qu’on était quelque part des gens achetés,
vendus, et que sais- je encore. Mais, nous avons une conviction. On
connait le personnage. On connait ces qualités managériales. On s’est
dit pour que le Bénin sorte, il faut quelqu’un du genre. Si c’est à
refaire, sans hésiter je remettrai encore Talon au devant de la scène.
Il faut encourager le président de la République. Il faut dire aux
gens qui n’ont pas encore compris, que nous avons un Bénin qui est un
objet commun à nous. Je le dis très fièrement, que je n’ai que le
Bénin comme pays. Je n’ai qu’une seule nationalité. Donc si ça ne
marche pas, si ça ne va pas ça ne va pas, je serai personnellement
malheureux.

Réalisation: Manassé AGBOSSAGA

Bénin: Sans remord, Jacques Ayadji cadenasse son rapprochement de Talon et exclut un départ du « couvent »

L’ancien secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’administration des transports et des travaux publics (Syntra-Tp) repousse ainsi son come-back dans le monde syndical et cadenasse au passage son rapprochement de la mouvance présidentielle. L’homme qui a qualifié le candidat Patrice Talon de « bourreau » et traiter ce dernier de tous les noms d’oiseau ne prouve visiblement aucun remord…

Jacques Ayadji est depuis ce samedi 28 juillet 2018 le président du Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin). L’ancien secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’administration des transports et des travaux publics (Syntra-Tp) repousse ainsi son come-back dans le monde syndical et cadenasse au passage son rapprochement de la mouvance présidentielle. L’homme qui a qualifié le candidat Patrice Talon de « bourreau » et traité ce dernier de tous les noms d’oiseau n’éprouve visiblement aucun remord.

Manassé AGBOSSAGA

Il fallait vivre longtemps pour assister à ce retournement spectaculaire à 290 degré de Jacques Ayadji. L’ex bouillant syndicaliste refroidi par le vent du Nouveau départ se plait depuis le 06 avril 2016 aux côtés de Patrice Talon. Promu au poste de directeur directeur général des Infrastructures, Jacques Ayadji a vite changé de langage sur l’ex magnat du Coton.

Petit rappel des offenses

Avant la présidentielle de 2016, Jacques Ayadji,  s’était donné pour mission de vilipender le candidat Patrice Talon. Sur les chaines de radio, dans la presse écrite et sur les réseaux sociaux, l’ex secrétaire général du Syntra-Tp ne manquait pas de sortir les  munitions pour mettre en exergue la dangerosité du personnage Talon.  Morceaux choisis, grâce aux archives des sites des  quotidiens La Nouvelle Tribune, Soleil Bénin Infos et autres :

« L’élection de Patrice Talon sera catastrophique, scandaleuse… On ne peut pas mettre à la tête de ce pays un bourreau…Patrice Talon est libre d’être candidat, …mais nous les béninois avons le devoir de faire échec à son élection… Patrice Talon a mis ses moyens au service du KO de 2011…Patrice Talon défend ses intérêts, le pays peut mourir…Patrice Talon n’a pas d’amour pour le Bénin… Si Patrice Talon est candidat, je serai candidat. S’il annonce sa candidature, à la minute qui suit, je serai candidat contre lui ».

Ravale ses vomissures

Au second tour de la présidentielle de 2016, Jacques Ayadji sous un pseudo prétexte du combat contre la colonisation a ravalé ses vomissures. L’homme  qui a annoncé que l’élection du magnat du coton serait une catastrophe a appelé les béninois à voter pour le candidat Patrice Talon. On est au début de l’épisode du feuilleton ‘‘ la surprise Ayadji’’.

Comme certains béninois qui manquent de crédibilité entre leurs propos et leurs actes, l’ancien syndicaliste n’a pas hésité à accepter par la suite sa nomination au poste  de directeur général intérimaire  des infrastructures. Jacques Ayadji accepte ainsi de servir les intérêts du « bourreau ». Patrice Talon a, beau manqué d’amour pour le Bénin  et être plus intéressé par ses intérêts, il ne voit pas d’inconvénient à travailler avec lui.

A cet instant là, Jacques Ayadji amorce  sa  métamorphose définitive. A sa prise de fonction en juillet 2016,  il n’hésitera pas à lancer qu’il entre au couvent.

« Je suis aujourd’hui directeur général des travaux publics. Je change de statut. Je rentre au couvent. Cela veut dire que je ne suis plus libre de dire comme je veux, ce que je veux », prévenait l’homme lors de sa prise de fonction.

Mais là encore, Jacques Ayadji n’a  pas tenu  parole. Il a fait le contraire de ses déclarations. En effet après sa nomination, Jacques Ayadji trouvait le temps nécessaire pour attaquer les décisions de la Cour constitutionnelle présidée à l’époque par le Professeur Théodore Holo. Sans scrupule, comme s’il était encré dans le style Talon, il ne manquera pas d’inviter les autorités actuelles à « jeter à la poubelle les décisions de la Cour constitutionnelle.

Et si Jacques Ayadji  a, après sa nomination,  gardé   le réflexe de  vilipender la Cour constitutionnelle, cela  n’a  pas été le cas pour son combat contre le néocolonialisme. En effet, l’homme qui avait combattu la candidature de Lionel Zinsou au point de courir à Abomey pour une pause-photo sur la statue de Béhanzin  n’a pipé aucun mot quand Patrice Talon a, après 58 d’indépendance,   décidé de confier la gestion du port de Cotonou à un belge.    

Pour confirmer son égarement, l’ex syndicaliste devenu amoureux du « bourreau  Talon » a lancé  ce jeudi 28 juillet son mouvement politique dénommé Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin). Mieux, il a confirmé sa présence dans la mouvance présidentielle. Jacques Ayadji exclut ainsi son retour dans le monde syndical. Il conforte au contraire sa présence dans le monde des avantages et privilèges du pouvoir. Servir le « bourreau » ne pose donc pas de problème à ce dernier. L’éthique, les valeurs, les propos du passé ne sont donc pas dans le dictionnaire de Jacques Ayadji.

Étonnant de la part de quelqu’un qui rassurait « ne pas vendre son âme ».

Retour de Talon au Bénin après son exil : Réckya Madougou fait des confidences et tacle ‘‘Agbonnon’’

Le jeudi 8 octobre 2015, Patrice Talon mettait fin à trois ans d’exil en France, conséquence de son clash avec son ancien allié,  Boni Yayi. Ce jeudi 2 août 2018 au Centre de documentation et d’information juridique, Reckya Madougou a livré les secrets du rôle joué par sa personne dans ce dossier, affichant au passage ses déceptions vis-à-vis du régime du Nouveau départ…

Le jeudi 8 octobre 2015, Patrice Talon mettait fin à trois ans d’exil en France, conséquence de son clash avec son ancien allié,  Boni Yayi. Participant à l’atelier national sur l’engagement des femmes en politique, ce jeudi 2 août 2018 au Centre de documentation et d’information juridique, Reckya Madougou a livré les secrets du rôle joué par sa personne dans ce dossier, affichant au passage ses déceptions vis-à-vis du régime du Nouveau départ.

Manassé AGBOSSAGA

Reckya Madougou a tout mis  dehors. L’ancienne ministre de la microfinance a dévoilé les tractations qui ont facilité le retour au bercail de Patrice Talon sur sa terre natale après son long séjour d’exil. Dans ses confidences, elle a mis un accent particulier sur le rôle joué par sa personne dans ce dossier.

L’actuelle conseillère du président togolais a révélé comment elle est entrée en scène pour servir d’intermédiaire entre les protagonistes qu’étaient à l’époque Boni Yayi, et Patrice Talon, d’une part, et les facilitateurs,  qu’étaient les présidents Faure Eyadéma  du Togo et Alassane Ouattara de la Côte d’ivoire.

«…  ils (Ndlr: Les présidents ivoiriens et togolais) se sont dit, trouvons quelqu’un,  en qui nous avons confiance, en qui  le président Boni Yayi aussi a confiance pour nous servir de couloir de transition.

C’est comme ça nuitamment,  dans une période d’orage, j’ai pris un avion qui a fait le tour. On a quitté Bia, c’est au nord du Togo. Pendant que Patrice Talon et son épouse étaient à Bia, j’ai fait le tour. L’avion a failli  crasher ce jour là. J’ai  laissé mes enfants pour le faire en pleine nuit.

Le président Boni Yayi ne voulait rien entendre. Il ne décrochait plus les appels de ses pairs. Il a fallu que j’appelle Rachel, sa fille.  J’ai dit Rachel, je dois parler à papa, parce que  c’est compliqué.  J’ai la pression.

Quand je l’ai eu,  il (Ndlr: Boni Yayi) a dit,  ils m’ont eu. Ma fille,  tu peux venir. Sinon il ne voulait recevoir personne.

J’ai ensuite quitté le nord du Togo. J’ai pris l’avion ce jour là. Je suis allée voir le président Ouattara. Je lui ai rendu compte.

C’est comme ça,  et c’est seulement après cela, que le président Patrice Talon a pu rentrer…  J’espère que cela ne vous a pas échappé. Lorsque le président Patrice Talon a été élu, vous vous rappelez avant qu’il ne prête serment dans quel pays il a été. Si vous avez vu la vidéo, cela veut tout dire », a révélé Reckya Madougou à l’assistance.

Dans ses confidences, elle ne s’est pas  arrêtée là. Reckya Madougou poursuit et mentionne d’autres actions menées par sa personne au lendemain de la venue de Patrice Talon pour lui faciliter la vie. Et à en croire ses propos, elle a été d’une grande aide à ce dernier lors du second tour de la présidentielle de 2016, et  de la cérémonie d’investiture.

«… à l’entre des deux tours,  il  a fallu parler à des chefs d’Etat, non pas seulement de la sous-région, mais centrale. Là, c’est vraiment des négociations de très haut niveau…

Même le jour de la prestation de serment jusqu’à cinq heures du matin,  j’étais en éveil,  je n’ai pas dormi toute la nuit,  parce que l’équipe de Patrice Talon n’arrêtait pas de me téléphoner pour dire qu’ils ont besoin de ci, de ça. Ils ne faisaient pas confiance à tout ce qui était ici. Donc des fauteuils, le pupitre, …,  j’envoyais », ajoute t- elle.

Outre Patrice Talon, l’ancienne ministre de la microfinance révèle que la garde rapprochée de l’ex magnat du coton a bénéficié de ses services.

« Il y a des gens qui sont témoins. Vous pouvez parler avec Charles Toko. Vous pouvez parler avec Olivier Boko. Vous pouvez parler avec Eustache Kotigan. Tous savaient prendre le véhicule de Cotonou pour venir me voir à Lomé pour que je leur règle leur problème », confie Reckya Madougou.

Déception

Pour Reckya Madougou, la reconnaissance de ses nombreux efforts n’a pas été, par la suite, au rendez-vous. Elle dit d’ailleurs regretter tout  le risque pris gratuitement.

« Aujourd’hui,  je regrette parce que j’aurai fait une négociation en disant,  écoute je fais ça, en retour j’ai ci, j’ai ça comme le font  les hommes à chaque fois… », se plaint Reckya Madougou.

Face à cette mauvaise expérience, elle annonce un changement  avec toux ceux qui souhaitent solliciter ses services.

« Désormais, mon lobbying je vais le vendre  très cher. Mon carnet d’adresse,  je vais le vendre très cher », prévient  l’ambassadrice du concept ‘‘ne touche pas à ma constitution’’.

Tacle

Dans ses déballages, Reckya Madougou a saisi la perche pour tacler le régime du Nouveau départ et son chef ‘‘Agbonnon’’. Depuis Lomé où elle se trouve désormais de par ses charges, Reckya Madougou dit observer un régime ethnocentrique, mais également  qui ne fait pas la promotion de la femme.

 « Ce pouvoir,  les deux problèmes que j’ai relevés  dès le début,  c’est le sort réservé aux femmes,  et le repli ethnique. La réponse m’a davantage fracassé, quand j’ai entendu le président lui-même justifier son choix par le fait qu’en vérité faire la promotion de la femme, ce n’est pas fait la promotion du mérite. J’ai failli l’appeler pour dire quand il a fallu trouver une personne capable de te faire rentrer,  il se fait comme par hasard, que c’est une femme.

Deuxièmement,  vous faites un repli ethnique. Aujourd’hui, nous sommes tous des béninois, mais quand il a fallu t’aider à plusieurs reprises,  il a fallu une femme d’une certaine  région » a-t-elle déploré.

L’ancienne ministre de la microfinance de Boni Yayi a aussi fustigé l’opération de libération des espaces publics, qui dit-elle a touché les activités des femmes.

A ceux qui pourraient se demander pourquoi ces déballages, Madougou répond « J’en parle, parce que je me dis, en fait, la politique,  c’est fait pour des gens cupides. Ce n’est pas fait pour des femmes comme nous ».

Fidèles lecteurs de Kpakpato Médias, vous avez en tout cas de la matière pour un vrai Kpakpatoya.

Levée de l’immunité parlementaire de Djènontin, Bako, Hinnouho: Les clarifications technique et juridique de Roch Gnahoui David

Aux côtés de Luc Sossa, secrétaire général de l’alliance des Forces démocratiques unies,  Roch Gnahoui David a échangé avec les hommes des médis sur un sujet d’actualité juridique au parfum politique.

Le président du parti Alternative Citoyenne a effectué une sortie médiatique ce jeudi 26 juillet 2018 au chant d’oiseau de Cotonou. Un seul sujet évoqué à l’occasion : la levée de l’immunité parlementaire de Valentin Djènontin, Idrissou Bako, et Atao HinnouHo. Loin des polémiques, Roch Gnahoui David a apporté des clarifications technique et juridique réfutant au passage la thèse d’un acharnement politique contre ces derniers.

Manassé AGBOSSAGA

Aux côtés de Luc Sossa, secrétaire général de l’alliance des Forces démocratiques unies,  Roch Gnahoui David a échangé avec les hommes des médis sur un sujet d’actualité juridique au parfum politique. Le conférencier s’est alors limité aux aspects technique et juridique de la levée d’immunité parlementaire des trois députés de la minorité parlementaire.

Dans une explication aux allures de présentation de cours sur le concept de l’immunité, le président du parti Alternative Citoyenne et professeur de droit a fait savoir que l’Immunité parlementaire  consacrée par  l’article 90  de la constitution  offre une double immunité, à savoir   « une certaine irresponsabilité parlementaire », et une « inviolabilité parlementaire ».

Il explique que l’irresponsabilité parlementaire est une immunité de fond, fonctionnelle, relative à  la fonction du député par rapport aux sessions. Roch Gnahoui David  ajoute que cette immunité protège le député contre les poursuites en raison d’une opinion, et le met totalement à l’abri de toute poursuite pénale, de toute action civile même après l’expiration de son mandat.

Quant à l’inviolabilité parlementaire, le président du parti Alternative Citoyenne souligne que cette immunité se situe au niveau de  la procédure et vise les activités paras du député. Il explique que toute mesure coercitive exige la levée de son immunité par ses collègues, l’autorisation de l’assemblée.

Et comme pour  illustrer que la levée de l’immunité de Bako, Djènontin et Hinnouho s’inscrit dans ce cadre, l’avocat à la cour déclare « Le député ne répond de ses actes que lorsque l’on envisage systématiquement le cas d’une inviolabilité parlementaire… Les privilèges  ne peuvent pas exister de façon quasi absolue »

Mais, pas synonyme de condamnation

Dans la pratique, le conférencier a martelé que la levée de l’immunité parlementaire n’est pas synonyme de condamnation. Il explique à cet effet que le travail fait par les députés n’est pas une décision de justice, mais juste un préalable.

« La levée de l’immunité parlementaire ne présume pas la culpabilité du député…Le travail qui se fait à l’Assemblée nationale n’est qu’un travail préalable… La présomption d’innocence est encore là… La levée de l’immunité parlementaire n’est pas une condamnation »,  clarifie   t-il.

Pour lui, cette étape donne plutôt l’occasion à la justice de faire  son travail, d’écouter les présumés mis en cause, de décider de les poursuivre ou non.

Et là-dessus, le professeur de droit salue le choix fait par les députés du Bmp de lever l’immunité parlementaire de leurs collègues pour la manifestation de la vérité, malgré le rapport défavorable de la commission Gbian.

Pour lui, cette commission ne peut faire office de justice pour rendre une décision qui lave l’honneur des présumés mis en cause.

«La commission qui a été mise en place,  même si cette commission estime que les charges ne sont pas suffisantes, ce comité ne peut pas faire office de juge. Ce comité n’est pas un ensemble de magistrats. Le comité spécial n’a pas l’opportunité des poursuites. On risque de tout confondre et ce serait grave », explique t-il avant d’ajouter  « Sur le plan juridique, il n’y a pas d’acharnement politique. Il n’y a pas de récupération politique. Sur le plan technique, il n’y a pas lieu de parler d’acharnement politique…

Cette levée devait être considérée comme une logique de l’application de l’égalité de tous les citoyens devant la loi. Nul n’est au dessus de la loi.

Dans un état de droit et de démocratie, la levée d’une immunité parlementaire   ne saurait pas conséquent être perçue comme un fait extraordinaire, un fait sensationnel ».

Dans son développement, le conférencier  n’a pas manqué de préciser que le cas de Valentin Djènontin ouvre la voie à une procédure plus complexe en fonction de son titre de ministre par rapport aux faits reprochés.

Des précisions qui donnent un autre sens au débat sur la levée de l’immunité des trois députés de l’opposition.