Quand l'anodin devient une information

Entretien exclusif avec Roch Gnahoui, Pdt d’Alternative Citoyenne: « Il faut encourager le président Talon »

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Dans un entretien exclusif qu’il a accordé à Kpakpato Médias le jeudi 28 juillet 2018, le président du parti Alternative citoyenne a appelé tous les béninois à encourager le chef de l’Etat dans ses reformes. Roch David Gnahoui s’est,  dans ce sens, dit fier d’appartenir à la mouvance présidentielle. Avocat, mais également conseiller municipal, Roch David Gnahoui s’est aussi prononcé sur la levée de l’immunité des députés Idrissou Balo, Valentin Djènontin, Atao Hinnouho, le retard dans l’élection du nouveau maire de Cotonou, les raisons de l’adhésion du parti Alternative citoyenne au bloc progressiste,…

Kpakpato Médias: Le parti Alternative citoyenne a, aux côtés de 10 autres formations
politiques, crée le bloc progressiste. Est-ce une stratégie pour faire
bonne figure aux prochaines joutes électorales comme ce fut le cas en
2015 quand le parti adhérait à l’Union fait la Nation (Un) ?

Je vais jouer carte sur table avec vous. Ce n’est pas une initiative
du parti Alternative citoyenne. C’est vrai que lors de notre congrès
il y a de cela un an, nous avions annoncé les couleurs. Nous allons
vers le regroupement, donc la reforme du système partisan. Avec les
tractations, nous nous sommes rendus compte qu’il y a l’Union fait la
Nation (Un), la Renaissance du Bénin (RB), le CPP, et d’autres
formations. Ensemble, nous avons décidé de faire le travail et de
rester dans un creuset commun. Donc, ce n’est ni l’initiative du parti
Alternative citoyenne, ni celui de l’Un. Ce n’est pas non plus une
initiative de la Rb, et que sais-je encore. C’est plutôt une
initiative commune. Nous restons ensemble pour créer un parti commun,
et non une alliance de partis politiques.
 Pourquoi le choix d’adhérer au bloc progressiste et pas, par exemple,
le bloc Dynamique unitaire ?

Quand on est bien quelque part, il vaut mieux y rester. Sinon si vous
allez ailleurs, vous aurez la chaleur. Vous aurez les problèmes. Nous
avons déjà côtoyé l’Un. Nous connaissons cette entité politique. Nous
avons côtoyé d’autres formations politiques, nous savons que nous
partageons plus ou moins les mêmes valeurs politiques. Nous nous
sommes alors dit que nous pouvons rester ensemble. Donc, le choix
était tout indiqué. On ne pouvait pas aller ailleurs que de rester
dans ce blog progressiste, pour lequel nous disons que nous avons des
valeurs de progrès, de solidarité, de développement intégral à
défendre ensemble.
Le président d’honneur du parti Alternative citoyenne,

 

Me Joseph
Djogbénou est depuis quelques mois à la tête de la Cour
constitutionnelle. Comment vivez-vous cette promotion qui constitue,
d’une manière ou d’une autre, une perte pour le parti ?

Une perte, non. Ne dites pas ça. C’est une grande joie chez nous.
Nous lui avions présenté des félicitations exceptionnelles à
l’occasion. C’est une grande joie chez nous de savoir que le
professeur Djogbénou est un sage au niveau de la Cour
constitutionnelle. Vous avez encore des valeurs, des cadres au sein
d’Alternative citoyenne.
Sinon comment va se passer son remplacement ?

Son remplacement ne pose aucun problème, parce que dans les statuts,
c’est un président d’honneur. Roch David Gnahoui est le président
statutaire. Donc qu’il parte à un poste déterminé ou qu’il soit
ailleurs ne pose aucune difficulté.
Les députés du Bloc de la majorité parlementaire ont ouvert la voie à
la révision déguisée de la constitution par la procédure référendaire.
Au-delà de votre casquette de président du parti Alternative
citoyenne, vous êtes également un éminent avocat et professeur de
droit. Du point de vue juridique, est-ce qu’il est possible
d’organiser le référendum avant la fin de cette année ?

C’est la deuxième fois que la question m’a été posée. J’ai répondu
dans un premier temps en disant, par rapport au referendum, moi je
continue à faire la réflexion très approfondie. Je mène la réflexion
avec d’autres personnes pour voir. Ensuite, quelles sont les modalités
d’application ou de mise en œuvre de ce referendum. On en n’est pas
là. Je n’ai pas encore sorti toutes mes réflexions. Nous ne pouvons
pas préjuger de ce qui va se passer demain. Est-ce que le referendum
aura lieu ? Je ne vous donne pas de réponse. Est-ce que le referendum
n’aura pas lieu ? Je ne vous donne pas non plus une réponse. Vous
allez attendre les voix les plus autorisées pour vous le dire.

Sinon lors du lancement du Bloc progressiste le député Domitien Nouémou a appelé les uns et les autres à voter Oui pour le referendum,
invitant au passage le chef de l’Etat à convoquer le corps électoral à
cet effet. Etes-vous de son avis ?

C’est normal que les gens le disent. Quand vous soutenez quelqu’un et
que vous estimez que par rapport aux reformes mises en œuvre,
envisagées, il faut telle ou telle action, c’est normal. Si j’étais à
la place des membres du BMP, j’aurais dit la même chose. Maintenant il
appartient au président de la République de décider.
Le mardi 24 juillet dernier, les députés ont levé l’immunité de trois
de leurs collègues, malgré l’avis défavorable de la Commission Gbian.
N’est-ce pas la preuve d’un acharnement politique contre ces trois
députés, membres de l’opposition ?

En tant que juriste, j’estime que la levée de l’immunité de ces trois
députés était une question cruciale, un test fondamental pour
l’Assemblée nationale. C’est la première fois au Bénin, qu’un député a
vu son immunité levée. C’est formidable. Mais comme je le dis, il ne
faut pas qu’on se précipite pour dire qu’on est en train de condamner
quelqu’un, non. On va chercher la vérité. Au moins ça permet à
l’Assemblée de démontrer qu’elle est une assemblée conséquente, une
assemblée plus prompte à faire un travail de fond et démontrer au
peuple tout entier que la démocratie au Bénin, ce n’est pas seulement
de la littérature. C’est la pratique tous les jours.

Vous êtes un élu municipal de Cotonou. Cotonou est sans maire depuis
la révocation de Léhady Soglo. A quand l’élection du nouveau maire ?

Très bonne question. A quand l’élection du nouveau maire de Cotonou.
Il va falloir regarder dans une boule de cristal pour choisir une
date. Quand je dis qu’il faut regarder dans une boule de cristal,
c’est parce que quelque part nous avons estimé que les choses allaient
se mettre en place très rapidement, mais cela n’a pas été le cas,
compte tenu d’un certain nombre de contingences. Maintenant, si ça
doit se faire, il y a les autorités de tutelle qui doivent se
prononcer. Ce sont ces autorités de tutelle qui vont nous alerter par
rapport à une date déterminée. Si la date est prise, on ira aux
élections. Si elle n’est pas prise, on attendra que la décision soit
prise. Sinon qu’est-ce qui bloque ? Je ne peux pas vous le dire.
Est-ce que quelque chose bloque sérieusement ? On aurait attendu une
décision de la Cour suprême qui aurait balisé complètement le terrain,
mais la décision de la cour suprême n’est pas encore sortie. Du moins,
à ma connaissance. Le juge peut prendre tout son temps pour comprendre
le dossier et se prononcer. On va lui laisser cette prérogative.

Le parti Alternative citoyenne que vous présidez a mouillé le maillot
pour le candidat Patrice Talon en 2016. Etes-vous fier d’appartenir à
la mouvance présidentielle ?

Ah oui ! Si on me donne un gong pour clamer tout haut que Patrice
Talon, c’était le remède pour le Bénin depuis très longtemps, je le
ferai sans que ma voix ne s’éteigne après plusieurs jours de travail.
C’est vous dire que je suis fier, très fier de soutenir le président
de la république. Nous l’avions compris très tôt. On était les
visionnaires, peut-être. Et nous l’avions dit très tôt, le seul
candidat, c’est Patrice Talon. On a été traité de tous les noms
d’oiseau. On a considéré qu’on était quelque part des gens achetés,
vendus, et que sais- je encore. Mais, nous avons une conviction. On
connait le personnage. On connait ces qualités managériales. On s’est
dit pour que le Bénin sorte, il faut quelqu’un du genre. Si c’est à
refaire, sans hésiter je remettrai encore Talon au devant de la scène.
Il faut encourager le président de la République. Il faut dire aux
gens qui n’ont pas encore compris, que nous avons un Bénin qui est un
objet commun à nous. Je le dis très fièrement, que je n’ai que le
Bénin comme pays. Je n’ai qu’une seule nationalité. Donc si ça ne
marche pas, si ça ne va pas ça ne va pas, je serai personnellement
malheureux.

Réalisation: Manassé AGBOSSAGA

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