Les démocrates veulent enclencher le processus de destitution de Trump lundi

La majorité à la Chambre des représentants des États-Unis préfèrerait ne pas attendre au 20 janvier pour changer de président.Nancy Pelosi dans un couloir du Capitole américain, le 8 janvier 2020.© Alex Wong/Getty Images Nancy Pelosi dans un couloir du Capitole américain, le 8 janvier 2020.

Selon les agences de presse Reuters et Associated Press, le processus de destitution de Donald Trump pourrait s’enclencher lundi avec le dépôt d’accusations formelles d’inconduite dans la foulée de l’invasion du Capitole cette semaine.

Le cas échéant, le vote de destitution pourrait avoir lieu aussi tôt que mercredi, d’après l’AP. Le vice-président Mike Pence prendrait ainsi la place de Donald Trump pour assurer la transition avec le président désigné Joe Biden, la semaine suivante.

Les sources de Reuters affirment que les accusations d’inconduite qui pourraient être portées contre le président actuel ont déjà été rédigées par les représentants démocrates David Cicilline, Ted Lieu et Jamie Raskin.

«Certaines personnes demandent : pourquoi destituer un président qui n’a plus que quelques jours au pouvoir? La réponse : pour créer un précédent. Il doit être clair qu’aucun président, ni maintenant ni à l’avenir, ne peut mener une insurrection contre le gouvernement», a expliqué le sénateur indépendant Bernie Sanders sur Twitter.

Un funèbre bilan

L’invasion du Capitole par des partisans pro-Trump, dont plusieurs membres de l’extrême droite, mercredi, a causé la mort de quatre manifestants et d’un policier, Brian Sicknick, qui a succombé à ses blessures le lendemain.

Dans une allocution télévisée en après-midi, le président désigné Joe Biden a d’ailleurs rendu hommage à celui-ci et offert ses condoléances à la famille.

Les personnes à l’origine de ce drame «devront être tenues responsables, et elles le seront», a-t-il promis.

Quinze personnes ont été arrêtées et inculpées pour les violences de mercredi, dont Richard Barnett, l’homme photographié dans le bureau de la cheffe démocrate Nancy Pelosi qui a été arrêté vendredi matin, a annoncé le ministère de la Justice en début d’après-midi.

Un autre prévenu est soupçonné d’avoir déposé une bombe artisanale près du Congrès, a précisé Ken Kohl, du bureau du procureur fédéral de Washington.

Une absence historique

Par ailleurs, Donald Trump a annoncé vendredi, sur son compte Twitter, qu’il n’assistera pas à la prestation de serment de Joe Biden, le 20 janvier. Il deviendra ainsi le premier président sortant depuis Andrew Johnson à ne pas assister à l’assermentation de son successeur.

«À tous ceux qui ont posé la question, je n’assisterai pas à la prestation de serment le 20 janvier», a-t-il écrit.

Selon une source proche du dossier citée par Reuters, il est même question que Donald Trump quitte Washington le 19 janvier, soit la veille de la prestation de serment de son successeur, pour se rendre dans sa résidence en Floride.

Cette décision n’aurait rien d’étonnant, compte tenu du fait que Donald Trump répète depuis plusieurs semaines que la victoire lui a été volée et qu’il a été victime d’une vaste fraude électorale. Sa propre administration affirme plutôt que le vote a été juste et libre.

Il a toutefois reconnu, jeudi, qu’il devait céder sa place à la nouvelle administration, sans toutefois nommer ni féliciter Joe Biden pour sa victoire.

Le vice-président sortant Mike Pence devrait quant à lui assister à la cérémonie d’assermentation du 20 janvier.

Un président « déséquilibré »

Enfin, la cheffe des démocrates au Congrès américain, Nancy Pelosi, a déclaré vendredi s’être entretenue avec l’armée américaine afin de s’assurer que Donald Trump, un «président déséquilibré», ne puisse utiliser les codes nucléaires, tout en menaçant d’agir au Congrès s’il ne quittait pas rapidement le pouvoir.

Joe Biden et Kamala Harris prêteront serment le 20 janvier à midi, respectivement comme président et vice-présidente des États-Unis.

Traditionnellement, le président sortant et le président désigné se rendent ensemble au Capitole pour incarner la transition pacifique. La cérémonie très attendue se déroule sur les marches du Congrès, devant les pelouses du National Mall.

Tous les quatre ans, des centaines de milliers de spectateurs se pressent dans la capitale fédérale américaine pour y assister, mais l’accès sera limité en raison de la pandémie de COVID-19.

 CBC/Radio-Canada 

Donald Trump évoque la possibilité de s’accorder le pardon présidentiel

DONALD TRUMP ÉVOQUE LA POSSIBILITÉ DE S'ACCORDER LE PARDON PRÉSIDENTIEL© Reuters/Donald J. Trump via Twitter DONALD TRUMP ÉVOQUE LA POSSIBILITÉ DE S’ACCORDER LE PARDON PRÉSIDENTIEL

– Le président américain, Donald Trump, a évoqué la possibilité de s’accorder le pardon présidentiel, selon les déclarations faites jeudi par une source proche du dossier.

Un tel recours au pardon présidentiel serait exceptionnel. La Maison blanche s’est refusée à tout commentaire.

Plus tôt, le New York Times a rapporté que Donald Trump avait déclaré à des conseillers qu’il envisageait de s’accorder le pardon présidentiel depuis l’élection présidentielle du 3 novembre, citant deux sources anonymes.

« Dans plusieurs conversations intervenues après l’élection présidentielle, Donald Trump a déclaré à des conseillers qu’il songeait à s’accorder le pardon présidentiel et a demandé quels en seraient les effets sur lui légalement et politiquement, selon ces deux personnes », était-il dit dans le Times.

Le journal a ajouté qu’il n’était pas clair si Donald Trump était revenu sur ce sujet après les violences survenues mercredi soir au Capitole.

REUTERS

USA: Le chef de la police du Capitole va démissionner

USA: LE CHEF DE LA POLICE DU CAPITOLE VA DÉMISSIONER© Reuters/SHANNON STAPLETON USA: LE CHEF DE LA POLICE DU CAPITOLE VA DÉMISSIONER

Le chef de la police du Capitole, Steven Sund, va démissioner, annoncent des médias jeudi, au lendemain des scènes d’insurrection observées à Washington.

Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, avait demandé que Steven Sund remette sa démission après les violences de mercredi.

« Bien des membres de notre police du Capitole se sont comportés avec courage, et ont fait preuve de sollicitude envers les membres du personnel… et ils méritent notre gratitude. Mais les responsables de la police du Capitole ont échoué », a déclaré Nancy Pelosi.

La police du Capitole n’était pas immédiatement joignable pour un commentaire.

Contrairement à ce qui a été annoncé dans les médias, aucun officier n’est décédé après les affrontements, selon un communiqué publié par la police du Capitole jeudi.

Les autorités ont déclaré que plusieurs officiers avaient été blessés et que certains avaient été hospitalisés après les violences de mercredi.

REUTERS/ Jonathan Landay, Patricia Zengerle et David Morgan

USA: Obama reproche à Trump d’avoir incité à la violence au Capitole

USA: OBAMA REPROCHE À TRUMP D'AVOIR INCITÉ À LA VIOLENCE AU CAPITOLE© Reuters/BRANDON BELL USA: OBAMA REPROCHE À TRUMP D’AVOIR INCITÉ À LA VIOLENCE AU CAPITOLE

WASHINGTON (Reuters) – L’ancien président démocrate des Etats-Unis, Barack Obama, a reproché mercredi à son successeur républicain à la Maison blanche, Donald Trump, d’avoir incité ses partisans à faire irruption au Capitole.

« L’histoire se souviendra à juste titre des violences d’aujourd’hui au Capitole, incitées par un président en exercice qui n’a eu de cesse de mentir sans fondement sur l’issue d’une élection licite, comme un moment de grand déshonneur et de honte pour notre nation », a-t-il dit dans un communiqué.

REUTERS

USA: Après une « insurrection », reprise de la certification de la présidentielle

USA: APRÈS UNE "INSURRECTION", REPRISE DE LA CERTIFICATION DE LA PRÉSIDENTIELLE© Reuters/JIM URQUHART USA: APRÈS UNE « INSURRECTION », REPRISE DE LA CERTIFICATION DE LA PRÉSIDENTIELLE

WASHINGTON (Reuters) – Des centaines de partisans de Donald Trump ont pénétré de force mercredi dans le Capitole dans le but de faire annuler la défaite du républicain lors de l’élection présidentielle américaine, forçant le Congrès à suspendre la certification des résultats donnant le démocrate Joe Biden victorieux.

La police a évacué les élus des deux chambres du Congrès et a lutté pendant plus de trois heures pour repousser les partisans de Donald Trump du Capitole, symbole de la démocratie américaine, où les contestataires ont déambulé dans les couloirs et mis sens dessus dessous des bureaux.

Une femme blessée par balle lors de ces incroyables scènes de chaos est décédée, a fait savoir la police de Washington, indiquant par la suite que le bilan s’était alourdi à quatre morts. Trois personnes ont succombé à des blessures survenues au Capitole, a-t-elle dit sans plus de précisions.

Le FBI a dit avoir désarmé deux engins explosifs présumés.

L’assaut sur le Capitole marque l’apogée de plusieurs mois de divisions et de rhétorique incendiaire autour de l’élection présidentielle du 3 novembre, dont Donald Trump a répété qu’elle lui a été volée dans le cadre d’une vaste fraude, exhortant ses partisans à l’aider à inverser sa défaite.

Ces scènes de chaos sont survenues après que Donald Trump, qui avait refusé de s’engager à une passation pacifique du pouvoir en cas de défaite, a pris la parole devant des milliers de manifestants près de la Maison blanche.

Il a galvanisé ses partisans en leur demandant de se diriger vers le Capitole pour exprimer leur colère, les incitant aussi à « se battre » en faisant pression sur les représentants électoraux locaux dans leurs Etats afin que ceux-ci rejettent les résultats du scrutin de novembre.

La police a fait usage de gaz lacrymogène à l’intérieur du Capitole pour disperser les émeutiers, dont l’un était parvenu jusqu’au siège habituellement occupé par le président du Sénat pour hurler que « Trump a gagné cette élection ».

Robert Contee, le chef de la police de Washington, a déclaré que des émeutiers ont attaqué des officiers avec des produits chimiques irritants, blessant plusieurs d’entre eux.

« VOUS N’AVEZ PAS GAGNÉ »

Le Capitole a été considéré comme sécurisé peu après 17h30 (22h30 GMT). Les élus ont fait leur retour dans les chambres du Congrès peu après 20h00 (jeudi 01h00 GMT) pour reprendre le processus de certification de l’élection présidentielle.

« A ceux qui ont semé aujourd’hui le chaos dans notre Capitole: vous n’avez pas gagné », a déclaré le vice-président Mike Pence, chargé de superviser le processus, à son retour au Sénat. « Remettons-nous au travail », a-t-il dit sous les applaudissements.

Le chef de la majorité républicaine au Sénat a qualifié l’intrusion d' »insurrection manquée » et a promis que les élus ne céderaient pas face à l' »anarchie et l’intimidation ».

« Nous avons repris nos postes. Nous allons remplir nos obligations dans le cadre de la Constitution et pour notre nation. Et nous allons le faire ce soir », a ajouté Mitch McConnell, qui a aidé Donald Trump à obtenir certains des principaux succès législatifs de son mandat.

Les parlementaires débattaient de l’ultime tentative d’élus pro-Trump pour contester les résultats de l’élection présidentielle, une démarche menée par une dizaine de sénateurs républicains qui a peu de chances d’aboutir.

La sénatrice républicaine Kelly Loeffler a dit qu’elle prévoyait de s’opposer à la certification de la victoire de Joe Biden mais avoir changé d’avis après les incidents. « Je ne peux pas en bonne conscience m’opposer à la certification de ces électeurs », a déclaré celle qui a échoué à être réélue en Géorgie lors d’un second tour de sénatoriales décisives.

Victorieux des deux sièges en lice dans cet Etat du Sud, le Parti démocrate s’est adjugé la majorité au Sénat américain et contrôle désormais avec une marge étroite les deux chambres du Congrès.

La maire de Washington, la démocrate Muriel Bowser, a ordonné mercredi l’imposition d’un couvre-feu dans l’ensemble de la capitale fédérale à partir de 18h00 (23h00 GMT).

Des soldats de la Garde nationale, des agents du FBI et les services secrets américains ont été déployés pour aider la police du Capitole, débordée par les événements.

« C’est ainsi que des résultats électoraux sont contestés dans une république bananière – pas dans notre république démocratique », a déclaré l’ancien président républicain George W. Bush. « Je suis consterné par le comportement insouciant de certains dirigeants politiques depuis l’élection », a-t-il ajouté dans un communiqué, sans mentionner directement Donald Trump.

Le prédécesseur démocrate de Trump à la Maison blanche, Barack Obama, et des dirigeants du monde entier parmi lesquels le président français Emmanuel Macron ont exprimé leur choc.

« À LA LIMITE DE LA SEDITION »

Joe Biden, qui a battu Donald Trump lors du scrutin du 3 novembre et doit être investi à la présidence américaine le 20 janvier, a déclaré que le comportement des manifestants était sans contestation possible « à la limite de la sédition ».

« Ce n’est pas une manifestation, c’est une insurrection », a ajouté l’ancien vice-président démocrate en citant l’envahissement du Congrès et de ses bureaux, les vitres brisées et les menaces pour la sécurité de représentants élus.

S’exprimant par la suite dans une vidéo publiée sur Twitter, Donald Trump a réaffirmé que sa victoire lui avait été volée, tout en demandant à ses partisans de quitter les lieux. « Vous devez rentrer chez vous, nous avons besoin de paix », a-t-il dit, ajoutant: « Nous vous aimons. Vous êtes très spéciaux ».

Twitter a ensuite empêché les utilisateurs de la plateforme de relayer la vidéo publiée par Donald Trump, suspendant le compte du président américain, tandis que Facebook a tout simplement retiré la vidéo.

Par sécurité, au moment des émeutes, les élus de la Chambre des représentants ont reçu pour consignes de se munir du masque à gaz placé sous leurs sièges et de se mettre au sol. Des policiers ont sorti leurs armes lorsqu’un contestataire a tenté de pénétrer dans la Chambre.

La police a placé du mobilier derrière les portes pour tenter d’empêcher l’intrusion, a déclaré l’élu démocrate Jason Crow à la chaîne de télévision MSNBC.

Plusieurs centaines d’élus, conseillers et journalistes ont ensuite été évacués vers un lieu resté confidentiel.

Des représentants électoraux des deux partis, des observateurs indépendants et le département américain de la Justice ont dit n’avoir constaté aucune fraude importante lors de l’élection présidentielle.

Les multiples recours engagés par la campagne Trump devant des tribunaux à travers le pays ont tous échoué.

Joe Biden a remporté le scrutin avec plus de 7 millions de votes populaires de plus que Donald Trump. Le démocrate a obtenu 306 voix au Collège électoral, contre 232 pour le président républicain sortant.

Donald Trump a fait pression sur Mike Pence pour qu’il rejette les résultats certifiés par des Etats clés où le président sortant s’est incliné de peu face à son rival démocrate, bien que le vice-président n’en a pas l’autorité aux termes de la Constitution des Etats-Unis.

REUTERS/Patricia Zengerle, Jonathan Landay et David Morgan

Guy Mitokpè : « Nous appelons les partisans Pro-Trump à respecter les résultats du vote… nous suivons la situation de prêt »

Guy Mitokpè s’est prononcé sur l’actualité politique américaine. A travers un message sur sa page facebook, ce mercredi 6 janvier 2021, l’ancien député à l’Assemblée nationale a invité le président sortant à le président Donald Trump à reconnaître sa défaite. Aussi a-t-il déploré, les évènements intervenus ce jour avec la manifestation des partisans du président américain.

Guy Mitokpè

« DÉMOCRATIE EN CRISE…Nous appelons les partisans Pro-Trump à respecter les résultats du vote du 4 Novembre 2020 dernier. L’envahissement que nous avons constaté du capitole afin d’empêcher la validation de l’élection de Joe BIDEN aujourd’hui, n’honore pas la démocratie américaine et la démocratie en un mot », a-t-il écrit avant d’ajouter « .En tout état de cause, nous suivons la situation de prêt… »

Sans commentaire !!!

Manassé AGBOSSAGA

« Nous ne concéderons jamais la défaite », lance Trump à ses partisans

"NOUS NE CONCÉDERONS JAMAIS LA DÉFAITE", LANCE TRUMP À SES PARTISANS© Reuters/JIM BOURG « NOUS NE CONCÉDERONS JAMAIS LA DÉFAITE », LANCE TRUMP À SES PARTISANS

WASHINGTON (Reuters) – « Nous ne renoncerons jamais, nous ne concéderons jamais la défaite », a déclaré mercredi Donald Trump à ses partisans rassemblés à Washington pour contester la victoire du démocrate Joe Biden à l’élection présidentielle du 3 novembre dernier.

Le Congrès doit certifier ce mercredi l’élection de l’ancien vice-président de Barack Obama, sous la supervision du vice-président républicain Mike Pence. Une dizaine de sénateurs républicains et des élus républicains de la Chambre des représentants ont dit vouloir bloquer le processus.

Donald Trump affirme sans preuve que les démocrates lui ont volé l’élection. « On ne concède pas sa défaite quand il y a vol », a déclaré le président sortant.

REUTERS

Un premier sénateur noir pour l’État de la Géorgie

Le symbole est puissant : pour la première fois de son histoire, la Géorgie a élu au Sénat un Afro-Américain, Raphael Warnok, pour représenter cet ancien État confédéré.

Pour la première fois de son histoire, la Géorgie a élu au Sénat un Afro-Américain, Raphael Warnok, pour représenter l’ancien État confédéré.© Jim Watson Archives Agence France-Presse Pour la première fois de son histoire, la Géorgie a élu au Sénat un Afro-Américain, Raphael Warnok, pour représenter l’ancien État confédéré.

Un retournement de l’histoire que le pasteur n’a pas manqué de souligner peu après sa victoire, confirmée dans la nuit de mardi à mercredi : « Parce que ceci est les États-Unis, les mains âgées [de ma mère] de 82 ans qui ramassaient le coton d’un producteur ont pu se rendre aux urnes pour choisir son plus jeune fils pour devenir un sénateur américain. »

Aux États-Unis, « tout est possible, et c’est pourquoi j’aime tant ce pays », a ajouté l’homme de 51 ans mercredi matin sur les ondes de CNN.

Celui qui a été choisi il y a 14 ans pour devenir pasteur à l’église baptiste Ebenezer, où officiait Martin Luther King Jr., a d’ailleurs annoncé qu’il souhaitait continuer à prêcher tous les dimanches pour maintenir ce contact intime avec le peuple américain.

Selon les derniers résultats disponibles, après le dépouillement de 98 % des votes, Raphael Warnok a remporté 50,6 % des voix. Son opposante, la sénatrice républicaine sortante Kelly Loeffler, a pour sa part mis la main sur 49,4 % des suffrages. Dans la deuxième course sénatoriale en Géorgie, le démocrate Jon Ossoff menait en début d’après-midi avec 50,2 % des voix, alors que le sénateur actuel, David Perdue, le suivait de près avec 49,8 % des suffrages.

Bien qu’aucun grand média n’ait encore confirmé sa victoire, le jeune démocrate de 33 ans a diffusé en début de journée mercredi une déclaration virtuelle dans laquelle il mentionne que « c’est avec humilité qu[’il] remercie le peuple de la Géorgie de [l]’avoir élu pour le servir au Sénat américain ».

Dans un communiqué diffusé mercredi, le président désigné des États-Unis, Joe Biden, s’est aussi dit convaincu de la victoire prochaine des deux candidats démocrates. « [Les électeurs de la Géorgie] veulent de l’action face aux crises que nous traversons. Sur la COVID-19, sur le soutien économique, sur le climat, sur la justice raciale, sur le droit de vote et sur tant d’autres sujets. Ils veulent que nous avancions, mais que nous avancions ensemble », a-t-il déclaré.

Dépouillement

Dans un immense hangar bétonné au sous-sol du Georgia World Congress Centre, des dizaines d’employés électoraux s’affairaient toujours à ouvrir les enveloppes, mercredi midi, puis à acheminer les bulletins dans de grands bacs blancs de l’United States Postal Service vers des scanneurs. Une fois compilés, les résultats sont ensuite envoyés par voie électronique aux instances électorales, explique sur place Regina Waller, responsable des communications pour le département des élections du comté de Fulton. « Le tout doit être terminé à 15 h cet après-midi. »

Pour cette chaude lutte en Géorgie — qui permettra de déterminer qui, des démocrates ou des républicains, contrôlera le Sénat — plus d’un million d’électeurs ont voté par la poste et plus de deux millions ont voté par anticipation.

Mardi soir, le président Trump — continuant d’affirmer que l’élection présidentielle lui a été volée et que le processus électoral est frauduleux — y est allé d’une nouvelle déclaration incendiaire sur le processus électoral en Géorgie : « On dirait qu’ils sont en train de mettre en place une grande “décharge électorale” contre les candidats républicains. En attendant de voir de combien de votes ils ont besoin ? » a-t-il écrit sur Twitter.

Double camouflet

Cette rhétorique, répétée à n’en plus finir par le président sortant depuis sa défaite du 3 novembre, pourrait d’ailleurs avoir découragé des électeurs républicains à se rendre aux urnes pour le deuxième tour des élections sénatoriales, croient plusieurs observateurs. Dans ce qui était probablement le dernier grand rallye de sa présidence, Donald Trump avait néanmoins imploré ses partisans, rassemblés lundi soir à l’aéroport régional de Dalton, dans le nord-ouest de la Géorgie, d’aller voter pour bloquer l’élection des deux candidats démocrates, dépeints comme des « extrémistes radicaux de gauche ».

Mais le vent semble avoir bel et bien tourné en Géorgie, un État traditionnellement républicain qui a créé la surprise en novembre en élisant Joe Biden à la présidence par une mince avance de 12 000 voix (0,2 % du suffrage). Les efforts de la communauté noire pour faire inscrire ses membres sur les listes électorales — des efforts menés notamment par Stacey Abrams, ex-candidate démocrate au poste de gouverneur de la Géorgie, et par les mouvements New Georgia Project et Fair Fight — pourraient avoir joué un rôle névralgique dans l’issue du vote.

Depuis l’élection de novembre, la Géorgie se trouve au cœur des attaques de Donald Trump contre l’intégrité du processus électoral. Lundi soir, face à la foule conquise d’avance qui scandait « Fight for Trump » sous d’immenses drapeaux américains accrochés à des grues, le président sortant avait d’ailleurs promis de revenir en Géorgie « dans un an et demi pour faire campagne contre [le] gouverneur et [le] secrétaire d’État », tous deux des républicains, mais qui ont refusé de renverser les résultats de la présidentielle à sa faveur. Le président s’était également dit amèrement déçu de la Cour suprême, instance à laquelle il a nommé trois juges conservateurs, mais qui n’est pas intervenue pour bloquer l’élection de Joe Biden. « La Cour suprême nous a abandonnés », a-t-il dit.

La possible double victoire démocrate en Géorgie — qui pourrait être confirmée dans la journée de mercredi — survient le jour même où le Congrès se réunit à Washington pour certifier la victoire de Joe Biden, un double camouflet pour Donald Trump.

Ce reportage a été financé grâce au soutien du Fonds de journalisme international Transat–Le Devoir.

USA: George W. Bush assistera à l’investiture de Biden

George W. Bush a prévu d’assister à la cérémonie d’investiture du président élu démocrate Joe Biden le 20 janvier, a annoncé mardi un porte-parole de l’ancien président républicain des Etats-Unis.

« Le président et Mme Bush ont hâte de revenir au Capitole pour la prestation de serment du président Biden et de la vice-présidente Harris », a déclaré Freddy Ford.

George Bush

Cette annonce intervient à la veille de la certification par le Congrès des résultats de l’élection présidentielle de novembre, lors de laquelle Joe Biden a battu le président sortant Donald Trump.

L’actuel locataire républicain de la Maison blanche refuse de reconnaître sa défaite et a prévu de s’exprimer mercredi lors d’une manifestation à Washington contre la certification des résultats du scrutin.

(Steve Holland; version française Jean Terzian)/REUTERS

Des voix s’opposent à une fermeture prolongée des écoles au Québec

La prolongation de la fermeture physique des écoles, envisagée par Québec, a pris le réseau scolaire par surprise. On s’attendait plutôt à un renforcement des mesures sanitaires dans l’espoir de garder les écoles ouvertes.Le premier ministre François Legault envisage de prolonger l’enseignement à distance d’une semaine au niveau primaire (jusqu’au 18 janvier) et de deux semaines au niveau secondaire (jusqu’au 25 janvier).© Valerian Mazataud Le Devoir Le premier ministre François Legault envisage de prolonger l’enseignement à distance d’une semaine au niveau primaire (jusqu’au 18 janvier) et de deux semaines au niveau secondaire (jusqu’au 25 janvier).

« Pour nous, la présence à l’école est un service essentiel, surtout au primaire, dit Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement (FQDE). L’enseignement à distance, c’est une solution de rechange, mais ça rapporte peu sur le plan pédagogique. Ça va devenir dramatique pour nos élèves. »

Le premier ministre François Legault envisage de prolonger l’enseignement à distance d’une semaine au niveau primaire (jusqu’au 18 janvier) et de deux semaines au niveau secondaire (jusqu’au 25 janvier). Il doit en faire l’annonce mercredi lors d’un point de presse.

L’Association des pédiatres du Québec s’oppose à ce reconfinement et croit que les élèves du primaire et du secondaire doivent retourner en classe le 11 janvier, comme prévu. Le regroupement « réaffirme que la lutte primordiale et acharnée contre la COVID-19 ne doit pas se faire au détriment de toute une génération de jeunes qui ont droit au maintien d’une éducation de qualité en présentiel », est-il écrit dans une lettre au gouvernement Legault, dont Le Devoir a pu prendre connaissance.

Les pédiatres font valoir que les « écoles ne constituent pas les principaux lieux d’éclosion » et que la « grande majorité des éclosions en milieu scolaire comptent cinq cas et moins ». Ils soulignent que des « impacts majeurs » sont « déjà perceptibles sur le parcours scolaire et développemental des enfants ».

Échecs à l’horizon

Yvon Boucher, qui a occupé une série de postes en éducation depuis 33 ans, prévoit un taux d’échec alarmant des élèves en raison des confinements successifs de cet hiver et du printemps dernier. « C’est inévitable : les élèves auront eu une deuxième fin d’année tout croche à cause de la pandémie. Les retards ne se résorberont pas comme par magie », dit cet enseignant à la formation continue de l’Université de Montréal qui a été professeur, directeur d’école et cadre des services éducatifs dans le réseau public d’éducation. Ce spécialiste de l’évaluation des apprentissages propose une solution hors de l’ordinaire : prolonger l’année scolaire jusqu’à la fin du mois d’octobre 2021 (tout en maintenant les vacances d’été) pour permettre aux enseignants et aux élèves de rattraper la matière prévue au programme.

Ce n’est qu’en novembre que se ferait le changement d’année scolaire, sauf pour les élèves de cinquième secondaire, qui passeraient au cégep comme d’habitude à la fin du mois d’août. Le fait de garder le même enseignant deux mois de plus aiderait les élèves à mieux digérer la matière, estime ce vétéran du réseau scolaire.

Yvon Boucher suggère aussi de diminuer la pondération du premier bulletin scolaire, dont la remise est prévue le 22 janvier. Le ministère prévoit que les deux bulletins (celui-ci et le bulletin final) vaudront chacun pour 50 % de la note finale. Compte tenu du taux d’échec anticipé, il vaut mieux réduire le poids du premier bulletin à 20 % de la note finale pour éviter de décourager les élèves en difficulté, selon lui.

Catherine Beauvais St-Pierre, présidente de l’Alliance des professeures et des professeurs de Montréal, rappelle que les syndicats réclament eux aussi un changement à la pondération des bulletins en raison des bouleversements dus à la pandémie. « Le reconfinement que s’apprête à annoncer le gouvernement aura un impact sur le reste de l’année scolaire. Il faut planifier la suite rapidement », dit-elle.

Avec Marie-Eve Cousineau et Marco Bélair-Cirino/Le Devoir