Le rappeur belge Roméo Elvis est accusé d’agression sexuelle. Une jeune femme, qui assure avoir subi des gestes déplacés de la part de l’artiste, a décidé de briser le silence et de raconter son histoire à StreetPress.
Tout a commencé par des stories sur Instagram, publiées les 7 et 8 septembre dernier, qui visaient le rappeur Roméo Elvis. Le Belge, frère de la chanteuse Angèle, est accusé d’agression sexuelle. S’il a présenté ses excuses dans un message publié sur les réseaux sociaux ce 9 septembre, l’affaire est loin d’être terminée. Le site Street Press a recueilli le témoignage d’une jeune femme de 23 ans qui assure avoir été victime de gestes déplacés de la part de l’artiste. Etudiante à Bruxelles à l’époque, elle est une fan de rap francophone, notamment de Roméo Elvis qu’elle avait alors vu plus d’une vingtaine de fois en concert. Comme le précise Street Press, elle avait même fait de la figuration dans deux de ses clips, Drôle de question et Nappeux, et échangé des messages sur Snapchat avec lui en 2016. Mais c’est en mai 2019 que tout aurait basculé, lorsque l’étudiante s’est rendue à Bison 4, une friperie de Bruxelles gérée par des amis de Roméo Elvis.
Une agression sexuelle dans une cabine d’essayage
La jeune femme, qui préfère garder l’anonymat, raconte que le rappeur était présent. « Et c’est trop fun : on chante sur la musique de fond et j’essaye d’autres vêtements. C’était comme si je faisais les magasins avec un pote, il n’a pas la grosse tête », se souvient-elle pour Street Press. Mais ce moment sympathique aurait pris une autre tournure lorsque le rappeur se serait introduit dans la cabine d’essayage contre son gré. « Je sens une présence derrière moi et je sens que c’est lui. Il entre avec moi dans la cabine et il ferme le rideau, raconte-t-elle. Et là, il arrive avec ses mains sur ma poitrine. Le mec est grand, il est imposant. » L’étudiante lui aurait alors demandé d’arrêter, en lui disant de penser à sa petite amie. Mais Roméo Elvis aurait continué. « Il enlève ses mains et les met dans mon pantalon et sur mes fesses, se souvient-elle. Je lui dis : “Tu fais quoi ?” Il a un déclic. Il arrête tout et sort. Comme s’il était en transe et qu’il venait de se réveiller. » L’étudiante raconte être ensuite allée en caisse pour payer ses vêtements. Le rappeur l’aurait suivie et lui aurait demandé de ne pas « en parler à [ses] copines ».
La jeune femme, sous le choc, n’a pas porté plainte contre Roméo Elvis. Celui-ci aurait pourtant pu être attaqué pour « attentat à la pudeur » (et non pas pour une « agression sexuelle », qui n’est pas définie de la même manière en Belgique qu’en France). Les mois ont passé, mais le traumatisme est resté. Alors l’étudiante bruxelloise a envoyé des messages à Roméo Elvis en mai dernier. Puis d’autres en août, où elle écrit que l’agression la « hante toujours » et qu’elle a « besoin de [lui] parler face à face ». Comme le rapporte Street Press, ils se seraient alors vus et expliqués pendant près d’1h30. Mais ce 5 septembre, alors qu’une autre affaire impliquant un rappeur – les accusations contre Moha La Squale – sont apparues, tout est remonté en elle. Elle a donc publié ses stories, avant de se raviser et de les supprimer. La jeune femme a finalement décidé de raconter son histoire à Street Press, en partie parce qu’elle se demande aujourd’hui si son cas est isolé. « Roméo m’avait promis que j’étais la seule, explique-t-elle. Mais si c’était faux… J’ai envie d’être honnête. »
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