Cédric Hounnou à Adrien Houngbédji : « Vous avez cette particularité de ne pas voir venir l’échec»

je ne suis pas fier de vous…

Les députés reprennent le chemin des classes ce lundi 9 avril 2018 pour le compte de la 1ère session ordinaire de l’année. Pour leur président, Me Adrien Houngbédji,  il faudra plus que de l’énergie pour trouver le moral pour diriger avec sérénité les travaux. La faute au jeune leader Cédric Hounnou qui est venu rajouter aux nombreux soucis du président de l’Assemblée nationale.  

A travers  une lettre ouverte, le jeune leader a exprimé sa déception vis-à-vis du président des Tcoko-Tchoko. Dans un langage de vérité, Cédric Hounnou a prévenu Adrien Houngbédji, qui selon lui à la  particularité de ne pas voir venir l’échec, de l’ouragan qui se prépare dans le ciel Prd.

Nous vous proposons l’intégralité de sa lettre ouverte, qui n’est pas loin d’un réquisitoire.

 

Cotonou, le 06 avril 2018 Cédric HOUNNOU 96689390 hcedric99@gmail.com

A Monsieur Adrien HOUNGBEDJI, Président du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) Objet : Lettre ouverte

Monsieur le Président,

Quarante longues années me séparent de vous. J’aurais voulu célébrer dans cette lettre, le demi-siècle que vous avez consacré à la vie politique et sociale du Bénin. J’aurais voulu vous écrire pour vous souhaiter repos et tranquillité dans votre retraite politique. J’aurais voulu vous signifier combien de fois, grâce à l’engagement des hommes comme vous, je suis aujourd’hui saturé de démocratie, de liberté, d’emploi, d’infrastructures…, de développement. Hélas, vous demeurez toujours conquérant et la retraite vous fuit. Je viens alors vous prévenir de l’inévitable orage qui s’annonce dans le ciel du Prd, votre plus grande fierté. Je viens, par ailleurs vous dire, à mon corps défendant, que je ne suis pas fier de vous.

Vous avez cette particularité de ne pas voir venir l’échec politique. Ce trait distinctif vous caractérise depuis bien des décennies. Souvent, vous vous retranchez dans vos souvenirs glorieux sans prendre conscience du paysage politique qui se mue. Pendant que les jeunes de la 19ème circonscription électorale se bousculent aux portes des nouveaux partis politiques en plein essor dans votre « insaisissable bastion », vous continuez de croire, dur comme fer, qu’il suffit d’offrir des joies éphémères à cette jeunesse pour qu’elle se dresse derrière le Prd. Les jeunes parlent de chômage, vous parlez de concert ; ils parlent de misère, vous parlez de wifi. Quelle escalade dans l’erreur !

« L’étranger ne détache pas une chèvre de la maison », dit-on. Mais je suis au regret de vous confirmer que vous perdez assurément le contrôle de vos fiefs traditionnels. Les joutes électorales qui avancent à grands pas risquent d’être à nouveau, une énorme déception pour le Prd et vous.

Votre inconstance politique au goût amer de trahison est l’une des raisons sérieuses de cette situation. Je ne remonterai pas très loin dans le temps. Le spectacle de votre revirement au lendemain de la dernière élection présidentielle est loin d’être un exemple pour les jeunes. Vous me diriez que Lionel ZINSOU est un agneau immolé sur l’autel du mauvais calcul politique et du matériel. Je vous rétorquerai que vous avez mis ainsi des milliers, jadis inconditionnels du Prd, sur le chemin d’un aller sans retour dont les premiers effets vous attendent en 2019. Je ne vous apprends rien. Vous savez que la jeunesse a entièrement déserté votre corps. Avez-vous encore la force nécessaire pour porter le poids de la désillusion et du naufrage électoral qui se dressent devant le Prd? Que la santé vous habite!

Et puis, votre soumission aveugle! Votre dernier rempart reste le Président de la République. A 76 ans révolus, vous semblez ne pas comprendre que le bel âge a ses exigences et que le désaccord ici peut être une chance ailleurs. Vous restez collé au pas du chef de l’État comme une ombre. Rappelez-vous de votre discours en ce début d’année 2018 à la présentation des vœux des présidents des institutions de la République au chef de l’État? Rappelez-vous de vos récents agissements vis-à-vis des députés de la minorité parlementaire? Quelle démesure dans la docilité!

Plus grave, la postérité. Vous avez exercé votre emprise sur les jeunes encore fidèles aux idéaux du Prd. Vous êtes leur modèle, ils le revendiquent. Vous avez réussi à les transformer en un autre de vous-même, qui une fois aux affaires exposent avec beaucoup d’arrogance la médiocrité de leur gouvernance. Quel exploit de votre part! Je pense avec beaucoup plus d’émotion à Sèmè-Podji et à Porto-Novo.

« Un vieil homme est toujours gêné quand on parle d’os desséchés » dit l’adage. Dans l’espoir que vous serez donc saisi d’un sursaut d’orgueil pour ne pas laisser votre mauvaise réputation grandir comme un feu de brousse sous l’harmattan, je vous prie Monsieur le Président de vous apprêter à affronter le déluge.

Cédric HOUNNOU,

Citoyen engagé,

Jeune Leader du Bénin (2016)

Talon, Toboula, Boko, Houngbédji, Yayi, … : Avec ses 20 tirs, Azannaï n’a loupé personne !

Sans citer de nom et dans un jeu de mot, Candide Azannaï a égratigné Patrice Talon, Olivier Boko, Adrien Houngbédji et autres ‘‘klébés’’ du régime du Nouveau départ. En marge de la cérémonie de présentation de vœux des militants du parti Restaurer l’Espoir à son endroit tenue le 21 janvier dernier à Cotonou, l’homme a, comme à son habitude, utilisé la langue de Molière pour ‘‘fusiller’’ le chantre du Nouveau départ et alliés. Très attentif à son discours, votre blog Kpakpato Médias  après transcription de son discours, vous offre 20 extraits pour vous en convaincre.  ..

Sans citer de nom et dans un jeu de mot, Candide Azannaï a égratigné Patrice Talon, Olivier Boko, Adrien Houngbédji et autres ‘‘klébés’’ du régime du Nouveau départ. En marge de la cérémonie de présentation de vœux des militants du parti Restaurer l’Espoir à son endroit tenue le 21 janvier dernier à Cotonou, l’homme a, comme à son habitude, utilisé la langue de Molière pour ‘‘fusiller’’ le chantre du Nouveau départ et alliés. Très attentif à son discours, votre blog Kpakpato Médias  après transcription de son discours, vous offre 20 extraits pour vous en convaincre.  

 1)

« Face à ma conscience, ce n’est pas ce sur quoi nous nous sommes entendus qui se fait actuellement. Nous n’avions jamais dit que nous débâterions la démocratie, que nous dépouillerons le pays, que nous violenterons les populations, que nous dénigrerons les institutions de contre-pouvoir ».

2)

« La rupture telle qu’elle est révélée est la malice d’un songe creux qu’il convient de combattre pour espérer limiter la saignée ».

3)

« On ne rentre pas en politique pour utiliser les moyens de la politique pour régler ses problèmes privés. Si vous êtes un homme d’Etat, on ne vous permettra pas d’utiliser les moyens de l’Etat pour régler vos problèmes personnels. C’est interdire par tous les traités politiques ».

4)

« On ne peut conduire des reformes majeures de manière sereine et participative si dans le même temps vos proches, vos propres actes et les actes de vos propres proches vous déshabillent de toute crédibilité politique, vous éjecte hors de la confiance publique. C’est ce qui malheureusement se déroule sous nos yeux ».

5)

« Qui peut croire en vous si au vu et au su de tous,  vos premiers actes consistent à acheter ce qui appartient à tous, à arranger les situations de vos anciennes activités, pendant que vous demandez aux populations de serrer les ceintures ? Quelle ceinture ! ».

6)

« Qui peut croire en vous si on suspecte vos entourages immédiats de mettre la main sur tout ce qui leur parait juteux dans les affaires de la République ? ».

7)

« Qui peut croire en vous si on vous suspecte d’avoir par ruse mercantiliste fabriqué une majorité parlementaire, j’allais dire mécanique, mais il me plait bien de dire décélérée ».

8)

« Qui peut croire en vous si manifestement  des repris de justice font partie de vos collaborateurs ultra-zélés ?  Qui peut croire en vous, si vous  avez comme collaborateurs proches et ultra-zélés des repris de justice ? Quel peuple va accepter que des repris de justice viennent casser leurs lieux de travail ? ».

9)

« Qui peut croire en vous si des personnes sur qui pèsent de lourds soupçons dans de grands scandales non encore élucidés opèrent sans gène dans votre entourage alors qu’aux trousses de ceux qui critiquent les tares de  votre gouvernance sont lancées de manière théâtrales des missions de contrôle apparemment sélectives ? ».

10)

« Qui peut croire en vous si vous vous illustrez à violer les décisions de la Cour constitutionnelle ? Même  les enfants dans les écoles maternelles savent que le président ne respecte pas les décisions de la Cour constitutionnelle ».

11)

« En décidant de m’adresser à vous à partir d’un texte écrit,  j’ai beaucoup réfléchi sur ce que devient de jour en jour notre Assemblée nationale. Et ce qui me parait une absurdité n’est pas …devant les caprices liberticides des maîtres du nouveau départ, mais l’excès de zèle de son président à transformer notre Assemblée sans autre forme de procès en une Assemblée godillot qui rivalise à faire faillir  les plus redoutables parlements de type stalinien ».

12)

« Je ne sais pas sous quelle hypnose avec un talent digne d’un meilleur griot mandingue, il nous a été dénoncé l’Etat saccagé, fragilisé, fragmenté,… ».

13)

« Je ne sais comment expliquer à quel point cet homme est devenu subitement laudateur si folklorique du régime actuel qui pourtant exagère ave sa complicité à saccager les acquis de la conférence nationale, à fragmenter les acquis sociaux, … ».

14)

« Il y a des raisons de s’inquiéter lorsque le porte-parole des présidents des instituions constitutionnelles de la République, institutions pourtant conçues dans une large mesure comme institution de contre-pouvoir encense une gouvernance qui terrorise les populations, qui aggrave la paupérisation, qui affame le peuple… ».

15)

« La première reforme que nous demandons et qui est la plus importante est l’abandon de la corruption comme mode de gestion de l’Etat sous la gouvernance actuelle. Nous demandons une seule reforme,  que les gouvernants actuels abandonnent la corruption au sommet de l’Etat. C’est tout. On ne demande pas deux reformes. C’est la seule reforme que nous nous demandons ».

16)

« Nous devons combattre autrement ce régime qui est conduit par un esprit sans foi ni loi. Le chef actuel est sans foi ni loi ».

17)

« On ne peut pas combattre ce régime comme on a fait les fois antérieures. Les sujets ne sont pas les mêmes. Les acteurs ne sont pas les mêmes. Le contexte n’est pas le même. L’autre système son chef sort et s’expose au combat et on découvre rapidement sa vulnérabilité. Mais ce système,  son chef ne sort pas, mais il laisse faire d’autres. Il reste caché et il opère par procuration à travers d’autres  qu’on appelle les klébés. Ces klébés qui pullulent sur le net, qui sont payés pour transformer les discours pour préparer l’opinion. Si vous n’êtes pas intelligents, si vous n’avez pas d’expérience, vous allez croire que son chef ne vous combat pas. il est celui qui tire sur toutes les ficelles,  mais il a l’art d se cacher ».

18)

« L’ancien chef est sans loi mais avec quelques résidus de foi ».

19)

« Nous devons approfondir notre analyse systémique sur ce qui transforme les gens en despote démoniaque une fois qu’ils accèdent au fauteuil le plus haut de la république ».

20)

« Je n’ai peur de rien. Je suis fabriqué, formé pour le combat de l’intérêt général ».

Manassé AGBOSSAGA

PRD: Voici pourquoi Houngbédji cajole sa longévité

A la veille du 4è congrès ordinaire du Parti du renouveau démocratique (PRD), la presse locale avait annoncé le départ de Me Adrien Houngbédji à la tête du parti. Mais, ce ne fut pas le cas. A l’ouverture des assises, Me Adrien Houngbédji a très tôt tué le suspens, indiquant que son retrait du parti ‘‘Arc-en-ciel’’, dont il assume la présidence depuis 1990, n’était pas à l’ordre du jour. Les raisons de cette longévité ne sont pas à chercher loin.
Manassé AGBOSSAGA
Si au Togo, c’est la famille Eyadéma qui gouverne le pays depuis l’avènement de la démocratie, au Bénin, et à un étage inférieur, c’est la personne de Me Adrien Houngbédji qui dirige le Parti du renouveau démocratique (PRD), depuis sa création en août 1990. Et plus de deux décennies après, l’actuel président de l’Assemblée nationale continue de caresser sa longévité à la tête du parti. Malgré les annonces de départ à la veille du congrès par certains médias, Me Adrien Houngbédji n’a pas passé le témoin. D’ailleurs dans son discours d’ouverture, le ‘‘septuagénaire’’ a vite mis un terme à la polémique.
« A 75 ans révolus, bientôt 76,…
Je rends grâce au Seigneur de m’avoir donné les ressources morales et l’énergie physique nécessaires…je me porte bien et je compte vivre longtemps. Je prie le Seigneur qu’il m’accorde la grâce…
Le moment viendra à coup sûr, où il faudra passer la main », a indiqué Me Adrien Houngbédji pour faire savoir qu’il poursuivra l’aventure à la tête du PRD.
Pourtant habitué à démissionner
L’homme qui bat le record de longévité à la tête d’un parti politique béninois a pourtant la culture de la démission. Nommé premier ministre par le président Mathieu Kérékou en 1996, il démissionne deux ans plus tard de son poste, En 2003, Me Adrien Houngbédji reprend avec ses habitudes et démissionne de son poste de maire de la vile capitale, Porto-Novo. Ses deux faits montrent bien qu’Adrien Houngbédji est un homme qui n’est pas du genre à s’accrocher à quelque chose. Il faut donc aller chercher les raisons de sa longévité à la tête du PRD ailleurs.
A qui passer la main ?
C’est une évidence. Le PRD se cherche un autre leader. Hormis Me Adrien Houngbédji, aucun nom ne fait l’unanimité dans le rang des « Tchoko-Tchoko ». La présidentielle de 2016 où le parti n’a présenté aucun candidat du fait de la limite d’âge qui frappait son mentor en dit long. De Charlemagne Honfo, à Augustin Ahouanvoèbla, en passant par Raphael Akotègnon personne n’a réussi à s’imposer pour devenir le digne successeur.
« Je n’ai pas d’héritier, je n’ai pas de dauphin », confiait à cet effet Me Adrien houngbédji lors du 4è congrès ordinaire.
Si, cette déclaration a le mérite de ne pas faire des jaloux, elle traduit toutefois qu’en 25 ans, Me Adrien Houngbédji a, volontairement ou involontairement, tout mis en œuvre pour empêcher certains de rivaliser avec lui. Les départs du Feu Karimou Fassassi, Moukaram Océni, ou encore de Joël Aïvo du PRD illustrent peut-être cela.
L’amère expérience de ‘‘Dadjè’’

Me Adrien Houngbédji est aussi conscient du contexte politique. Ce serait pour lui un pari risqué de passer le témoin alors qu’il n’a pas terminé son mandat à l’Assemblée. Pour plus d’influence à l’Assemblée nationale, et pour avoir une valeur aux yeux du président Patrice Talon, avec qui il dit être désormais en parfait accord après les incidents de la présidentielle de 2016, Me Adrien Houngbédji sait qu’il a besoin de son titre de président du PRD. Surtout qu’il n’a aucune garantie que celui à qui il confierait les reines du parti agirait en fonction de ses intérêts.
Et là-dessus, le cas de son cher ami, Bruno Amoussou, vient lui rappeler tout de suite que c’est un risque à ne pas prendre. En effet, l’actuel clash entre Bruno Amoussou et Emanuel Golou est un avertissement pour Houngbédji. En effet, 5 ans après avoir passé le témoin à Emmanuel Golou (2012), ‘‘Dadjè’’ est aujourd’hui en désaccord avec son ancien poulain.
La revanche sur Ajavon
Les échéances électorales à venir retardent aussi le départ de Houngbédji. Battu dans ses fiefs habituels lors de la présidentielle de 2016 par le candidat Sébastien Ajavon, Adrien Houngbédji tient à prouver que c’était une exception. Et pour lui, les législatives de 2019 constituent une occasion pour confirmer que le PRD reste maître de Porto-Novo, Sèmè-Podji, et autres communes des départements de l’Ouémé. Comme un dernier challenge à relever, Me Adrien Houngbédji attend donc 2019 pour passer le témoin.
Pendant ce temps, Me Adrien Houngbédji tente de tuer le temps et sort une formule diplomatique.
« Ce moment ne saurait me surprendre. C’est pourquoi en père de famille, j’ai mis en place dans notre statut, une structure stable, et une procédure transparente pour que le cas échéant, 25 années de dure sacrifice, consenti par chacune et chacun d’entre vous, ne partent en fumée sous les agitations de quelques uns.
C’est à cette structure, c’est à cette procédure, que chacun devra recourir, pour un intérim apaisé, pour une transition en douceur.
Je suis convaincu comme Spinoza qu’ ‘’une structure impersonnelle, replicable et prédictible est la meilleure parade à la faiblesse, et aux dérives’’ ».
Pourtant, Me Adrien Houngbédji sait que tous les béninois ne sont pas des ‘‘briques de quinze’’…

A la veille du 4è congrès ordinaire du Parti du renouveau démocratique (PRD), la presse locale avait annoncé le  départ de Me Adrien Houngbédji à la tête du parti. Mais,  ce ne fut pas le cas. A l’ouverture des assises, Me Adrien Houngbédji a très tôt tué le suspens, indiquant que son retrait du parti ‘‘Arc-en-ciel’’, dont il assume la présidence depuis 1990, n’était pas à l’ordre du jour. Les raisons de cette longévité ne sont pas à chercher loin.

Manassé AGBOSSAGA

Si au Togo, c’est la famille Eyadéma qui gouverne le pays depuis l’avènement de la démocratie, au Bénin, et à un étage inférieur, c’est la personne de Me Adrien Houngbédji qui dirige le Parti du renouveau démocratique (PRD), depuis sa création en  août 1990. Et plus de deux décennies après, l’actuel président de l’Assemblée nationale continue de caresser sa longévité à la tête du parti. Malgré les annonces de départ à la veille du congrès par certains médias, Me Adrien Houngbédji n’a pas passé le témoin. D’ailleurs dans son discours d’ouverture, le ‘‘septuagénaire’’ a vite mis un terme à la polémique.

« A 75 ans révolus, bientôt 76,…
Je rends grâce au Seigneur de m’avoir donné les ressources morales et l’énergie physique nécessaires…je me porte bien et je compte vivre longtemps. Je prie le Seigneur qu’il m’accorde la grâce…
Le moment viendra à coup sûr, où il faudra passer la main », a indiqué Me Adrien Houngbédji pour faire savoir qu’il poursuivra l’aventure à la tête du PRD.

Pourtant habitué à démissionner

L’homme qui bat le record de longévité à la tête d’un parti politique béninois a pourtant la culture de la démission. Nommé premier ministre par le président Mathieu Kérékou en 1996, il démissionne deux ans plus tard de son poste, En 2003, Me Adrien Houngbédji reprend avec ses habitudes et démissionne de son poste de maire de la ville capitale, Porto-Novo. Ses deux faits montrent bien qu’Adrien Houngbédji est un homme qui n’est pas du genre à s’accrocher à quelque chose. Il faut donc aller chercher les raisons de sa longévité à la tête du PRD ailleurs.

A qui passer la main ?

C’est une évidence. Le PRD se cherche un autre leader. Hormis Me Adrien Houngbédji,  aucun nom ne fait l’unanimité dans le rang des  « Tchoko-Tchoko ». La présidentielle de 2016 où le parti n’a présenté aucun candidat du fait de la limite d’âge qui frappait son mentor en dit long. De Charlemagne Honfo, à Augustin Ahouanvoèbla, en passant par Raphael Akotègnon personne n’a réussi à s’imposer pour devenir le digne successeur.
« Je n’ai pas d’héritier, je n’ai pas de dauphin », confiait à cet effet  Me Adrien houngbédji lors du 4è congrès ordinaire.

Si, cette déclaration a le mérite de ne pas faire des jaloux, elle traduit toutefois qu’en 25 ans, Me Adrien Houngbédji a, volontairement ou involontairement, tout mis en œuvre pour empêcher certains de rivaliser avec lui. Les départs du Feu Karimou Fassassi, Moukaram Océni, ou encore de Joël Aïvo du PRD illustrent peut-être cela.

L’amère expérience de ‘‘Dadjè’’

 

Me Adrien Houngbédji est aussi conscient du contexte politique. Ce serait pour lui un pari risqué de passer le témoin alors qu’il n’a pas terminé son mandat à l’Assemblée.  Pour plus d’influence à l’Assemblée nationale, et pour avoir une valeur aux yeux du président Patrice Talon, avec qui il dit être désormais en parfait accord après les incidents de la  présidentielle de 2016, Me Adrien Houngbédji sait qu’il a besoin de son titre de président du PRD. Surtout qu’il n’a aucune garantie que celui à qui il confierait  les reines du parti agirait en fonction de ses intérêts.

Et là-dessus, le cas de son cher ami, Bruno Amoussou, vient lui rappeler tout de suite que c’est un risque à ne pas prendre. En effet, l’actuel clash entre Bruno Amoussou et Emanuel Golou est un avertissement pour Houngbédji. En effet, 5 ans après avoir passé le témoin à Emmanuel Golou (2012), ‘‘Dadjè’’ est aujourd’hui en désaccord avec son ancien poulain.

La revanche sur Ajavon

Les échéances électorales à venir retardent aussi le départ de Houngbédji. Battu dans ses fiefs habituels lors de la présidentielle de 2016 par le candidat Sébastien Ajavon, Adrien Houngbédji tient à prouver que c’était une exception. Et pour lui,  les législatives de 2019 constituent une occasion pour confirmer que le PRD reste maître de Porto-Novo, Sèmè-Podji, et autres communes des départements de l’Ouémé. Comme un dernier challenge à relever, Me Adrien Houngbédji attend donc 2019 pour passer le témoin.

Pendant ce temps, Me Adrien Houngbédji tente de tuer le temps et sort une formule diplomatique.

« Ce moment ne saurait me surprendre. C’est pourquoi en père de famille, j’ai mis en place dans notre statut, une structure stable, et une procédure transparente pour que le cas échéant, 25 années de dure sacrifice, consenti par chacune et chacun d’entre vous, ne partent en fumée sous les agitations de quelques uns.
C’est à cette structure, c’est à cette procédure, que chacun devra recourir, pour un intérim apaisé, pour une transition en douceur.
Je suis convaincu comme Spinoza qu’ ‘’une structure impersonnelle, replicable et prédictible est la meilleure parade à la faiblesse, et aux dérives’’ ».

Pourtant,  Me Adrien Houngbédji sait que tous les béninois ne sont pas des ‘‘briques de quinze’’.