Les leaders des partis de l’opposition étaient face à la presse dimanche 18 août 2024 pour aborder l’affaire « frère Hounvi ». A l’occasion, les conférenciers ont été interpellés sur la responsabilité de l’opposition dans le rapt de l’activiste dans la nuit de lundi à Lomé. Lire la défense de Daniel Edah, Expérience Tèbè et Guy Dossou Mitokpè sur la question.
Les leaders des partis de l’opposition étaient face à la presse dimanche 18 août 2024 pour aborder l’affaire « frère Hounvi ». A l’occasion, les conférenciers ont été interpellés sur la responsabilité de l’opposition dans le rapt de l’activiste dans la nuit de lundi à Lomé. Lire la défense de Daniel Edah, Expérience Tèbè et Guy Dossou Mitokpè sur la question.
Daniel Edaah : « »Je ne connais pas un responsable politique qui puisse dire qu’il connaît personnellement frère Hounvi »
« Je ne connais pas un responsable politique qui puisse dire qu’il connaît personnellement frère Hounvi ou qui a un contact direct avec l’intéressé. Nous parlons de frère Hounvi que tout le peuple découvre à travers les chroniques. C’est seulement par ce canal que nous savons qu’il y a quelqu’un qui s’appelle frère Hounvi…En tout cas, en ce qui nous concerne, on a vu l’image, la photo de frère Hounvi pour la première fois à travers son enlèvement et son transfèrement aux autorités béninoises. Donc quitte à savoir qu’est ce qu’on a pu faire pour lui ou pas, c’est très compliqué, puisqu’on ne savait pas vraiment qui était frère Hounvi, mais on est solidaire de ce combat parce que nous trouvons que c’est un combat citoyen. Nous trouvons que c’est un combat qui participe de la mise à mal de notre démocratie. C’est un combat pour la transparence. Donc, nous ne pouvons que nous unir, nous lever pour dire non à ce qui lui arrive ,
Je voudrais vous demander de ne pas entrer dans le jeu de ce qui essaie de semer la zizanie en parlant de tel ou tel parti ou telles autorités auraient dû faire ceci ou cela. Aurait dû, ça c’est dans le passé. Nous nous retrouvons en face d’une situation et il faut avancer. Est-ce que vous voulez qu’on retourne en arrière pour régler les problèmes? Le passé, l’histoire est un endroit où on ne peut rien y faire, nous voulons construire, aidez nous à construire et c’est de ça qu’il s’agit cet après midi ».
Expérience Tèbè, président du MPL, « ne cherchons pas à incriminer x ou y, mais… »
« L’ensemble des forces de l’opposition, que ce soit les partis politiques, les organisations de la société civile qui à nos côtés voient l’injustice qui perdure depuis 2016 et les actes de ce régime soudés comme un seul homme, essayent depuis lors de mettre tout en oeuvre pour arrêter, pour changer notre destinée. Je sais que vous hommes des médias, vous voyez ce que chacun de nous essaie de faire, d’apporter comme solution à cette lutte….je suis tenté de poser la même question pour dire qu’est ce qu’on fait pour tous ceux qui ont décidé de dire non à l’injustice, de dire non aux brimades …c’est ensemble avec vous et nous que nous allons continuer le combat, ne cherchons pas à incriminer x ou y, mais plutôt cherchons à nous unir davantage, à taire les querelles. Que chacun apporte sa contribution à cette lutte qui n’est pas une lutte d’un parti ou d’une organisation, c’est la lutte du peuple que nous portons et comme vous savez, c’est les jeunes qui sont en train de payer le prix le plus cher de cette bataille, l’arrestation du frère Hounvi illustre cela. Il faudrait que nous taisons ces incriminations, que nous puissions corriger les erreurs s’il y en a, resserrer les rangs et ensemble pousser le peuple à la victoire. C’est le peuple qui dit non à l’injustice, ce n’est pas le parti LD , le parti MPL, c’est le peuple, qui tient à péréniser sa démocratie, c’est le peuple qui tient à ne pas quitter les rails que nous nous sommes tracés en 1990, ce n’est pas le président x ou y, et nous nous faisons humblement le porte-parole de ce peuple, qui ne veut pas qu’on puisse encore quitter parce qu’on a déjà essayé la dictature ou l’autocratie et on a vu les résultats. Laissons les petites incriminations, sachez que tout le monde y met du sien. Sinon on ne serait même pas ici cet après midi. Évitons de se jeter la pierre, aidez-nous à unir, aidez-nous à nous mettre ensemble pour défendre ce peuple qui en a marre… »
Guy Mitokpè, SNC LD ‘si on avait renié le frère Hounvi, on ne serait pas ici »
« Les partis de l’opposition devant vous cet après-midi défendent des principes. Nous ne sommes pas venus défendre un homme. Si on avait renié le frère Hounvi, on ne serait pas ici … 99% de ceux qui écoutent Hounvi ne le connaissent pas physiquement, ni personnellement. La belle preuve, est que c’est le régime qui nous l’a fait connaître, pour la plupart, son nom à l’état civil …Nous défendons des principes… Notre Etat a agi comme un Etat voyou,…On n’a pas élu Patrice Talon en 2026 pour qu’il s’en prenne aux fondamentaux de notre démocratie, cette démocratie qui lui a permis d’être au pouvoir…Sauf ceux qui n’aiment pas ce pays, combien de personnes n’étaient pas fiers du combat de frère Hounvi,… le frère Hounvi a fait un combat noble… Nous ne sommes pas encore dans le fond du dossier, Nous pensons que pour la forme et dans la forme, il faut purement et simplement le relâcher ce compatriote, parce que notre Etat ne peut pas donner une telle impression de lui même à l’extérieur »
Transcription : Manassé AGBOSSAGA