Opposée à toute intervention militaire au Niger, l’Algérie s’était empressée de proposer ses services pour un dénouement pacifique de la crise. Seulement voilà, une semaine après avoir annoncé que Niamey avait accepté sa proposition de médiation, après le coup d’état de 26 juillet, Alger vient d’annoncer la suspension de sa médiation avec les putschistes.
Dans un communiqué en date du lundi 09 octobre 2023, l’Algérie a fait part de sa décision de « surseoir à l’engagement des discussions préparatoires envisagées dans la crise au Niger, jusqu’à l’obtention des clarifications nécessaires qu’il estime nécessaires au sujet de la mise en œuvre de la médiation algérienne ».
Pour le ministère algérien des Affaires étrangères, les « déclarations officielles et publiques d’autorités nigériennes ont suscité des interrogations légitimes quant à leur disposition réelle à donner suite à leur acceptation de la médiation algérienne ».
Plus grave encore, Alger rappelle que si dans un communiqué en date du mercredi 27 septembre 2023, « les autorités nigériennes ont informé, par lettre officielle, le Gouvernement algérien de leur acceptation de la médiation algérienne dans la crise politique, institutionnelle et constitutionnelle à laquelle le Niger est confronté », les « échanges n’ont », en revanche « pas été concluants sur deux sujets ».
Dans son communiqué, le ministre Algérien confie que dès réception de la lettre des autorités nigériennes, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a instruit le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, « de se rendre à Niamey dans les délais les plus rapprochés possibles, à l’effet d’entamer avec les autorités nigériennes des discussions préparatoires à la médiation algérienne ». Depuis cette date, souligne le texte, M Attaf, directement avec son interlocuteur nigérien, de même que l’ambassade d’Algérie à Niamey avec le ministère nigérien des Affaires étrangères, « se sont engagés dans des échanges portant sur le programme et le contenu de cette visite ».
Face à ces deux points flous, Alger réclame des clarifications et suspend sa position.
M.A