TikTok et WeChat : Joe Biden annule les mesures prises par Donald Trump

Le président américain a annoncé mercredi avoir révoqué et remplacé les décrets pris par son prédécesseur pour interdire les plateformes TikTok, WeChat et huit autres applications.

Le président américain a annoncé mercredi avoir révoqué et remplacé les décrets pris par son prédécesseur pour interdire les plateformes TikTok, WeChat et huit autres applications.

Joe Biden a annoncé avoir révoqué et remplacé les décrets pris par Donald Trump pour interdire les plateformes TikTok et WeChat.
© afp.com/NICOLAS ASFOURI Joe Biden a annoncé avoir révoqué et remplacé les décrets pris par Donald Trump pour interdire les plateformes TikTok et WeChat.

Joe Biden temporise dans le dossier TikTok et WeChat. Mercredi, le président américain a annoncé la révocation des décrets pris par son prédécesseur Donald Trump pour interdire ces plateformes à succès appartenant à des Chinois, et huit autres applications. WeChat est omniprésente dans la vie des Chinois via ses services de messagerie, de paiements à distance ou de réservations, quand l’application de courtes vidéos TikTok est particulièrement populaire chez les jeunes.

Joe Biden a toutefois signé mercredi un nouveau décret demandant à son administration de lancer une enquête pour déterminer les risques réels posés par les applications Internet détenues par certaines puissances étrangères. Il lui laisse quatre mois pour lui fournir un rapport détaillé et formuler des recommandations.

https://www.google.com/url?q=https%3A%2F%2Fsysteme.io%2Ftr%2F2%2F161%2F638029769%2F5250123%2F22364251c9ae4981c34d5a25512156931375fa59&sa=D&sntz=1&usg=AFQjCNEgumRk0lPXgQ8yOPJwU8tlIOonUg

« L’indépendance financière pour tous », cliquez sur ce lien pour vous offrir le livre

Le nouveau décret vise à identifier toutes les « applications logicielles connectées qui peuvent présenter un risque inacceptable pour la sécurité nationale des Etats-Unis et le peuple américain », y compris « les applications détenues, contrôlées ou gérées par des personnes qui soutiennent les activités militaires ou de renseignement d’un autre pays, ou sont impliquées dans des cyberactivités malveillantes, ou impliquent des applications qui collectent des données personnelles sensibles », explique un communiqué de la Maison-Blanche.

Le département du commerce et d’autres agences fédérales devront élaborer des directives « pour protéger les données personnelles sensibles… y compris les informations personnellement identifiables et les informations génétiques » contre les abus.

« Un geste positif dans la bonne direction » pour Pékin

Rare exemple de détente entre les deux géants, Pékin a salué « un geste positif dans la bonne direction », par la voix du porte-parole du ministère du Commerce, Gao Feng. Ce dernier a toutefois souligné que la décision de l’administration Biden s’accompagnait de l’ouverture d’une enquête. « Nous espérons que les Etats-Unis traiteront les entreprises chinoises de manière équitable et s’abstiendront de mélanger politique et questions commerciales », a-t-il plaidé. Sollicitées par l’AFP, TikTok et WeChat n’ont pas encore réagi.

Donald Trump affirmait que les applications appartenant à des Chinois posaient des risques pour la sécurité nationale des Etats-Unis. Il avait cherché à forcer la vente de TikTok à des investisseurs américains. Il accusait WeChat et TikTok de récolter des données confidentielles et de les partager avec Pékin. Ces sociétés ont toujours réfuté ces accusations d’espionnage.

Il s’en était suivi une bataille judiciaire après le premier décret pris en août 2020. Fin décembre, l’administration Trump avait fait appel d’une décision de justice empêchant le ministère du Commerce d’imposer à TikTok des restrictions, qui auraient abouti à l’interdiction du réseau social aux Etats-Unis. Mais en février, l’administration Biden avait demandé à la Cour d’appel de lui donner 60 jours pour étudier le dossier et se prononcer sur le maintien ou non de la requête formulée par le gouvernement Trump. La Maison-Blanche n’a pas précisé si ce décret éteignait tous les recours.

Biden n’a pas l’intention de relâcher la pression

Selon un responsable de l’administration Biden, TikTok continue néanmoins de faire l’objet d’un examen séparé « par le biais du CFIUS », l’agence dépendant du Trésor chargée de s’assurer que les investissements étrangers ne présentent pas de risque pour la sécurité nationale.

Ces décisions montrent que Joe Biden n’a pas l’intention de relâcher la pression vis-à-vis de la Chine. « Il serait prématuré de se réjouir », a ainsi souligné dans un blog Bobby Chesney, professeur de droit de l’Université du Texas, qui suit les questions de sécurité nationale. Il a aussi souligné que l’administration Biden n’avait pas complètement fermé la porte à la réimposition d’une nouvelle version de ces sanctions.

La semaine dernière, Joe Biden avait allongé la liste des entités chinoises dans lesquelles il est interdit aux Américains d’investir. Pour cela, il a amendé un décret de Donald Trump pour y inclure des entreprises impliquées dans des technologies de surveillance susceptibles d’être utilisées non seulement en Chine contre la minorité musulmane des Ouïghours et les dissidents, mais encore dans le monde entier.

Joe Biden est arrivé mercredi en Europe pour son premier voyage à l’étranger en tant que président. Il doit rencontrer les dirigeants européens et de l’OTAN ainsi que le président russe Vladimir Poutine. Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, il a clairement dit qu’il souhaitait obtenir le soutien des alliés des Etats-Unis contre Pékin, accusé de concurrence déloyale dans ses relations commerciales.

lexpress.fr

WhatsApp tente de nouveau de changer ses règles d’utilisation

Après l’échec du mois de janvier, l’application de messagerie WhatsApp a indiqué jeudi sur son blogue qu’elle inciterait de nouveau ses 2 milliards d’adeptes à accepter la mise à jour des conditions d’utilisation.Les logos de Signal (à gauche) et de Telegram (à droite), deux réseaux sociaux alternatifs. Au centre, on trouve le logo de Whatsapp, qui est très populaire dans le monde.© Dado Ruvic/Reuters Les logos de Signal (à gauche) et de Telegram (à droite), deux réseaux sociaux alternatifs. Au centre, on trouve le logo de Whatsapp, qui est très populaire dans le monde.

Début janvier, WhatsApp avait été sévèrement critiquée après avoir demandé à ses utilisateurs et utilisatrices d’accepter de nouvelles conditions qui lui permettraient, entre autres, de transmettre leurs données personnelles (numéro de téléphone, carnet d’adresses et profil) à sa maison mère, Facebook.

WhatsApp affirme aussi sur son blogue vouloir lutter contre la «désinformation» entourant les nouvelles règles, en affichant «dans les semaines à venir», une bannière fournissant plus d’informations.

«Nous souhaitons que chacun ait connaissance de notre historique de défense du chiffrement de bout en bout, et conscience de notre engagement envers la protection de la confidentialité et de la sécurité de nos utilisateurs.»

Concurrents à l’affut

Au terme de cette phase, mais sans donner de date précise, WhatsApp indique qu’elle commencera «à rappeler aux utilisateurs la nécessité de passer en revue et d’accepter ces mises à jour pour pouvoir continuer à utiliser WhatsApp.»

Cette situation pousse de nombreux utilisateurs et utilisatrices à se tourner vers d’autres applications comme Signal ou Telegram.

«Nous nous sommes aperçus que certains de nos concurrents prétendaient ne pas pouvoir voir les messages de leurs utilisateurs », avertit WhatsApp. «Si une application ne propose pas le chiffrement de bout en bout par défaut, cela signifie que vos messages sont visibles».

CBC/Radio-Canada