Joe Biden devient le premier président américain à reconnaître le génocide arménien

« Les Américains honorent tous les Arméniens qui ont péri dans le génocide qui commençait il y a 106 ans aujourd’hui », a expliqué Joe Biden dans une déclaration officielle. 

Le président américain, Joe Biden, à Washington (Etats-Unis), le 22 avril 2021.  (POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Joe Biden a reconnu, samedi 24 avril, le génocide arménien, devenant le premier président des Etats-Unis à qualifier ainsi la mort d’un million et demi d’Arméniens massacrés par l’Empire ottoman en 1915. La déclaration traditionnelle de la Maison Blanche à l’occasion de la journée de commémoration, le 24 avril, mentionne pour la première fois le mot « génocide ».

« Les Américains honorent tous les Arméniens qui ont péri dans le génocide qui commençait il y a 106 ans aujourd’hui », a ainsi écrit le président américain. « Nous affirmons l’histoire. Nous ne faisons pas cela pour accabler quiconque mais pour nous assurer que ce qui s’est passé ne se répète jamais », a-t-il ajouté.

Erdogan dénonce une « politisation par des tiers » 

Immédiatement après la diffusion du communiqué, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a dénoncé « la politisation par des tiers » du débat autour de cette époque de l’histoire. Le génocide arménien est reconnu par plus d’une vingtaine de pays et de nombreux historiens, mais il est vigoureusement contesté par la Turquie.

Joe Biden, qui avait promis durant sa campagne électorale de prendre l’initiative sur ce dossier, a informé vendredi de sa décision son homologue turc lors d’une conversation téléphonique. Les deux dirigeants ont convenu de se rencontrer en juin en marge du sommet de l’Otan à Bruxelles.

L’annonce de Joe Biden n’aura pas de portée légale, mais elle ne peut qu’aggraver les tensions avec une Turquie que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a qualifiée de « soi-disant partenaire stratégique » qui « par de nombreux aspects ne se comporte pas comme une alliée ».