Expérience Tèbè rompt le silence. Le président légitime du Mouvement populaire de libération (MPL) évoque, pour la première fois, le putsch manqué contre sa personne avec l’épisode de la bagarre au siège du parti. Reçu sur la télévision en ligne Bi News le dimanche 12 mars dernier, il a décrit dans les moindres détails comment des descendants de Bob Denard’’, mal inspirés et manipulés, ont raté leur coup d’Etat. Lire son récit.
Expérience Tébé, président du MPL : « J’ai pris la tête du parti le 3 juillet 2021 et l’une des recommandations fortes faites à mon équipe était de faire tout possible après la tentative ratée de participer aux communales de 2020, il faut participer aux législatives de 2023.
Du coup, je me suis mis à l’œuvre avec les camarades pour faire tout possible et amener l’organisation à cette échéance. Par la grâce de Dieu, ça été réalisé. Aux sorties de cette élection dont malheureusement les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs, nous n’avons pas été largement suivi par le peuple Béninois. Pour nous, il fallait s’assoir et faire le bilan et tirer les leçons.
Mais malheureusement, il s’est trouvé que deux individus qui plus tard se sont révélés être manipulés par des mains invisibles se sont levés le 16 janvier comme des descendants de Bob Denard, descendent au siège du parti et lisent une déclaration demandant la démission du président en faisant des allégations suffisamment graves. Il n’y a rien qui présageait d’une telle situation.
Surpris, j’ai appelé mon frère et ami le président d’honneur (Sabi Sira Korogoné, Ndlr) pour dire : est-ce que tu viens de voir ce que j’ai vu là ? Il dit qu’il n’est informé de rien. Plus tard, il se révèlera que la veille au soir, il a pris part à une réunion au cours de laquelle tout ça a été concocté.
Dépassé par la gravité des déclarations, j’ai dit, parce que c’est en même temps allé sur les réseaux sociaux, il vaut mieux saisir la justice afin de leur demander d’apporter les preuves des allégations. Ce que j’ai fait en même temps le lendemain. L’avocat saisit un huissier, leur envoie sommation interpellative d’apporter les preuves de leur allégation pour mettre ça sur la place publique pour éclairer l’opinion. Vous savez que ces deux individus avec six autres camardes qui étaient avec eux ont évité de prendre la sommation de l’huissier ! Ils l’ont tourné en bourrique. L’un d’eux finalement lui donne rendez-vous quelque part, prend la sommation de l’huissier, rentre dans la voiture, sans décharger et s’enfui avec un comportement de délinquant. Jusqu’à ce jour, ils n’ont pas pris la sommation de l’huissier pour répondre des allégations distillées dans l’opinion.
Deux jours après, les mêmes reviennent au siège pour déposer à 11 H 28 au secrétariat une convocation au président l’invitant à prendre part à une réunion supposée se tenir à 11 h. Etant déjà informé, je me suis assis dans le bureau déjà à 9 h. La secrétaire m’envoie le papier. Je dis, je suis ici.
Les gens n’arrivent pas jusqu’à 11 H 40 et je sors du bureau pour comprendre. Je dis : mais il doit avoir une réunion pourquoi ils n’arrivent pas. On me dit non, on vient de voir un camarade qui est venu. Certainement, il attend d’autres personnes. Je dis : ok. À 11 h 50 je sors de mon bureau et je viens dans la salle de réunion et je vois assis quatre personnes en train de lire une déclaration et de se faire filmer par d’autres personnes.
Je m’arrête et je dis : je ne comprends pas. Il semble qu’il il y a une réunion à laquelle je suis invité. Vous venez, vous ne cherchez pas à me voir et vous vous mettez à lire une déclaration ! Je ne comprends pas. Il semble qu’il y a une réunion à laquelle je suis invité ! Expliquez-moi ? Personne ne me répond. Je veux comprendre ce qui se passe ? Personne ne répond. Je vais voir alors ce que vous lisez et filmer. C’est ça le papier que j’ai pris et deux bardeaux qui étaient conviés, se sont jetés sur moi avec des chaises et ont commencé par me donner des coups.
Mais je tenais à prendre ce document pour servir de pièce à conviction. Le voilà. Il est intitulé : Procès-verbal de destitution du président. Un procès-verbal d’une réunion qui n’a pas eu lieu. Le papier est déjà saisi. Le document n’était pas encore signé, mais on y voit : les noms des deux frondeurs, celui du frère du président d’honneur, son beau-frère. Le document dit installer un comité de crise. J’ai gardé le papier.
Pendant que j’ai pris le papier pour voir et que les deux bardeaux conviés se sont jetés sur moi, l’un d’eux filme la scène, extrait une partie, poste pour montrer qu’il y a bagarre. À l’instant même ayant constaté les faits, j’ai appelé le Commissaire de police de l’Arrondissement. Lui-même s’est porté sur les lieux et là j’ai constaté en bas au siège du parti, qu’il y a une horde de délinquants qui avait été convié pour faire du désordre. Des gros bras, des gens qui fumaient de chanvre indien. Ce que je dis, je parle sous le contrôle du commissaire de police qui est venu sur les lieux faire le constat et qui a dit : venez faire une déposition à la police. Je suis allé le faire. On a appelé les autres, ils ne sont pas venus, les convocations leur sont adressées ils n’ont jamais répondu. »
Transcription Christophe KPOSSINOU