Donald Trump a remporté la présidentielle américaine devant la candidate américaine Kamla Harris. Mais pour Richard Boni Ouorou, des figures comme le candidat Républicain « émergeront partout,tant que l’État continuera à privilégier une élite au détriment des classes populaires dans la formulation de ses politiques ». Lire ci-dessous l’intégralité de son analyse.
Donald Trump a remporté la présidentielle américaine devant la candidate américaine Kamla Harris. Mais pour Richard Boni Ouorou, des figures comme le candidat Républicain « émergeront partout,tant que l’État continuera à privilégier une élite au détriment des classes populaires dans la formulation de ses politiques ». Lire ci-dessous l’intégralité de son analyse.
C’est dans une Amérique profondément divisée que Donald Trump est devenu président. Cette division ne résulte pas uniquement de différences politiques, mais aussi d’un sentiment d’abandon ressenti par de larges pans de la population. En effet, malgré des avancées économiques, comme la baisse du taux de chômage à 3,5 % en 2019, de nombreuses classes populaires ont vu leur situation stagner, voire se détériorer, notamment dans les régions rurales et industrielles.
L’Amérique n’a pas su réinventer sa vision politique après l’ère Obama, et ses élites, tant chez les démocrates que chez les républicains, sont souvent perçues comme déconnectées des réalités du terrain. En 2016, Trump a réussi à capter le mécontentement des électeurs de la classe ouvrière, une classe qui, selon le Bureau du recensement des États-Unis, a vu ses revenus moyens stagner alors que les revenus des 1 % les plus riches continuaient de croître. Ce fossé économique et social a contribué à un sentiment de désillusion vis-à-vis des élites politiques.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2021, le taux d’alphabétisation aux États-Unis était de 99 %, mais des disparités persistent. Les populations les plus vulnérables, souvent issues de minorités ou de milieux défavorisés, souffrent d’un accès limité à l’éducation de qualité. Ce sentiment d’isolement et de mépris nourri par les élites néolibérales a permis à Trump de se présenter comme une alternative, non pas par ses compétences, mais par un message anti-establishment qui a résonné auprès des électeurs désillusionnés.
Dans ce contexte, il est crucial de comprendre que le phénomène Trump n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une tendance globale où des figures populistes émergent dans des sociétés où les élites semblent ignorer les préoccupations des classes populaires. Au Bénin, par exemple, la perception d’une élite déconnectée peut également nourrir des mouvements similaires, tant que les plus vulnérables se sentent exclus des décisions politiques et des bénéfices du développement.
L’idéologie de la haine et de la démagogie prospère là où les élites s’éloignent des véritables besoins de la population. La montée de Trump a ainsi mis en lumière une fracture sociale qui perdure, alimentée par une politique néolibérale qui a échoué à inclure les voix des plus démunis.
Il est donc impératif de reconnaître que tant que l’État continuera à privilégier une élite au détriment des classes populaires dans la formulation de ses politiques, des figures comme Donald Trump émergeront partout, prêchant un message de désespoir et de division.
Attention, Donald Trump arrive, mais il n’est qu’un symptôme d’un mal plus profond. Pour espérer un changement durable, il est essentiel de rétablir le dialogue entre les différentes classes sociales et de réinventer une politique inclusive.
Je vous l’aurais dit !
Prenez soin de vous,
Boni Richard Ouorou