Come-back politique de l’ex-PR: Cédric Hounnou avertit Boni Yayi

A côté de la tunique de président d’honneur du parti Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) que vos soutiens vous ont enfilé, vous prenez définitivement une place prépondérante dans l’opposition à Patrice Talon…

Cédric Hounnou a, à nouveau,  sorti sa plume pour jouer son rôle de veille citoyenne. Et cette fois, sa cible se nomme : Boni Yayi. A travers une énième lettre ouverte publiée ce 17 avril et dont Kpakpato Médias a reçu copie, Cédric Hounnou a, dans un style respectueux et digeste,  interpellé l’engagement politique de Boni Yayi, après son départ du palais de la marina en avril 2016.

Des nouveaux enjeux politiques, aux enjeux sécuritaires en passant  par les scandales notés sous son règne, le Jeune leader a invité le président d’honneur du parti des Forces cauris pour un Bénin émergent (FcBe) à mieux réfléchir avant de signer son come-back sur la scène politique. Lisez plutôt !

Cotonou, le 17 avril 2018

Cédric HOUNNOU

96689390 hcedric99@gmail.com

A

Monsieur Boni YAYI, Ancien Président de la République du Bénin, Président d’honneur du parti Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE)

Objet : Lettre ouverte Monsieur le Président,

En écrivant ces mots, je sens déferler en moi, une vague de souvenirs. Dix ans de pouvoir avec son long cortège d’émotions et de sensations, restés intacts dans ma mémoire, malgré les deux ans d’épousailles avec la Rupture. Depuis que vous avez accédé au rang d’ancien président de la République, et depuis le tollé qu’a suscité votre dernière descente à l’aéroport de Tourou, vous êtes resté muet en nourrissant toutefois votre page facebook de paroles bibliques. Il ne pouvait en être autrement, vous avez toujours été un homme de grande foi chrétienne. Puis soudain, arriva le congrès de Parakou, suivi de l’appel de Djeffa. Quel fleuve grouillant d’êtres humains autour de votre personne! Que les béninois continuent de vous apprécier! De mémoire d’homme, aucun chef d’État n’a suscité autant d’attraction et autant de mythe. Quelle performance! A côté de la tunique de président d’honneur du parti Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) que vos soutiens vous ont enfilé, vous prenez définitivement une place prépondérante dans l’opposition à Patrice Talon. Dès lors, il apparaît clairement que votre volonté de gouverner, de conquérir le pouvoir politique est toujours plus fort qu’il y avait dix ans. Je viens alors vous exprimer avec beaucoup de respect mes inquiétudes et mes exigences face à votre rêve de conquérant. Vous avez été un grand homme d’État et certaines de vos valeurs sociales sont reconnues et célébrées sur l’ensemble du territoire national. Vous avez eu l’incroyable chance de conduire la destinée de notre pays pendant toute une décennie. Quel privilège ! Vous avez construit le pays comme vous l’avez pu. Après votre départ du pouvoir, vous avez gagné un poste à l’international. Mieux, vous avez été recruté par l’Union Africaine pour éteindre des foyers de tensions dans certains pays en conflits sur le continent. Le moins qu’on puisse dire est que vous êtes resté actif depuis que le pouvoir a changé de mains. Aujourd’hui, j’apprends de votre propre état major et de la coalition pour la défense de la démocratie au Bénin que vous tremblez toujours du désir de conquérir le pouvoir. Je suis muet d’étonnement et les regards froids des jeunes pèsent désormais sur votre nouvel engagement politique. Êtes-vous tenu de vous engager à nouveau en politique ? Vous auriez pu être emporté dans les flots de l’empoisonnement en 2012. L’avez-vous déjà oublié? Le Bénin passe avant tout, même avant votre propre vie, me répondriez-vous. J’en prends donc acte. Vous le savez! Beaucoup trop de promesses sont restées non tenues sous vos deux mandats. D’abord, l’affaire CEN-SAD. Dans ce scandale qui a porté un coup dur à l’éthique en 2007, vous avez promis de braquer le projeteur dans l’opacité ambiante de cette affaire pour que la vérité jaillisse sur le peuple. Mais neuf ans de pouvoir n’ont pas suffi à élucider ce mystère. Ensuite, le dossier ICC-services. Vous avez promis de faire payer les spoliés de cette affaire qui a mis à genou l’épargne nationale. C’est d’ailleurs, l’une des raisons fondamentales de votre réélection à la tête du pays en 2011. Vous êtes parti du pouvoir en 2016, mais la mélancolie est toujours le seul compagnon de ces milliers de personnes grugées. Enfin, le cadre du ministère de l’économie et des finances, porté disparu. Votre second mandat vous a offert l’opportunité de localiser Pierre Urbain DANGNIVO sur la terre ou dans les cieux, afin que chaque béninois puisse accepter la dure réalité quelque soit son visage. Mais des interrogations continuent de garder leur sève dans ce dossier jusqu’à aujourd’hui. En vous lançant à nouveau sur le terrain politique, avez-vous la certitude que le peuple béninois a l’élasticité de conscience nécessaire pour oublier tous ces engagements restés à l’étape de promesses ? Plus grave. Vous qui avez parcouru le monde, vous savez que dans beaucoup de démocraties modernes, les anciens chefs d’États sont souvent des personnalités neutres qui ne vivent que pour la paix et par la paix, loin des intrigues politiques. Au Bénin, il n’est pas un secret que tous les anciens présidents de la République, qui ont goûté à cette grâce avant vous, ont toujours eu, à des degrés différents, une position plutôt partisane. Il n’y avait encore que vous pour entrer dans la peau et dans le rôle de ce vrai médiateur, ce prédicateur de paix, arbitre des quiproquos de la République. De toute évidence, vous avez renoncé à ce rôle. Votre nouvel engagement en politique ne constitue t-il pas un risque pour le pays? Vous convenez avec moi qu’il n’y a que vous pour calmer ces inquiétudes et répondre à ces interrogations des jeunes. Je ne doute point. L’amour de la patrie est votre mobile. J’ai vu vos yeux couler des larmes à Djeffa, le redoutable bastion de l’opposition. Mais pour avoir fait la dure expérience pendant dix ans durant, vous le savez : l’improvisation en politique fragilise et rend stérile l’action. Pour ma part, je pense qu’il est urgent de donner à la jeunesse, des raisons valables pour qu’elle s’engage à nouveau à vos côtés. La dernière élection présidentielle vous a offert l’occasion de toucher du doigt que la carte politique du Bénin a entièrement changé de visage. Il y a bien des souvenirs qui traversent le temps et les ans. Et aujourd’hui, vous poursuivez encore un électorat qui, depuis 2016 n’est pas resté le même. Un électorat qui n’a peut-être pas changé devant les affres des réformes et de la souffrance. Vous me répondrez non! Le contexte n’est plus le même, me diriez-vous. Je vous donne raison. Les FCBE n’ont plus en renfort des partis politiques marchands d’illusions. Des partis politiques, grands de nom, mais que la cupidité, la trahison et les mauvais calculs politiques des leaders ont vidé de leurs militants. Suivez mon regard…! Il vous revient alors de convaincre. Les jeunes du Bénin que vous avez tant aimés, vous attendront sur ce terrain. Dans la 19ème circonscription électorale, l’attente est encore plus grandissante ! Je sais! Dans certaines circonscriptions électorales, la tâche vous sera plus aisée. Dans la 19ème, à laquelle j’appartiens, il n’est plus un secret que les traditionnels fiefs précieusement conservés depuis 1990 n’existent plus vraiment aujourd’hui. Le terrain de la conquête est plus que jamais ouvert. Vous pouvez saisir cette opportunité et amener les jeunes à revendiquer les mêmes ambitions que vous. Mais alors, je dois vous rappeler qu’aux temps forts du pouvoir, pendant que vous étiez encore le « Père de la Nation » vous n’avez jamais réussi à obtenir plus d’un siège sur les cinq en lice dans cette circonscription électorale. Aujourd’hui, vous n’avez plus le pouvoir d’Etat, la tâche sera sans doute beaucoup plus rude. Malgré tout, je sais que, quand on veut, on peut. Je reste aussi convaincu que chaque problème renferme les germes de sa propre solution. Vous pouvez donc réussir ce challenge si vous y déployiez une bonne artillerie politique. Alors, les jeunes vous attendent. Dans l’espoir que vous viendrez bientôt avec le gosier chargé d’explications, je vous prie Monsieur le Président, de continuer à garder à l’esprit dans vos calculs politiques, que la vie est un éternel compromis.

Cédric HOUNNOU,

Citoyen engagé,

Jeune Leader du Bénin (2016)

Cédric Hounnou à Adrien Houngbédji : « Vous avez cette particularité de ne pas voir venir l’échec»

je ne suis pas fier de vous…

Les députés reprennent le chemin des classes ce lundi 9 avril 2018 pour le compte de la 1ère session ordinaire de l’année. Pour leur président, Me Adrien Houngbédji,  il faudra plus que de l’énergie pour trouver le moral pour diriger avec sérénité les travaux. La faute au jeune leader Cédric Hounnou qui est venu rajouter aux nombreux soucis du président de l’Assemblée nationale.  

A travers  une lettre ouverte, le jeune leader a exprimé sa déception vis-à-vis du président des Tcoko-Tchoko. Dans un langage de vérité, Cédric Hounnou a prévenu Adrien Houngbédji, qui selon lui à la  particularité de ne pas voir venir l’échec, de l’ouragan qui se prépare dans le ciel Prd.

Nous vous proposons l’intégralité de sa lettre ouverte, qui n’est pas loin d’un réquisitoire.

 

Cotonou, le 06 avril 2018 Cédric HOUNNOU 96689390 hcedric99@gmail.com

A Monsieur Adrien HOUNGBEDJI, Président du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) Objet : Lettre ouverte

Monsieur le Président,

Quarante longues années me séparent de vous. J’aurais voulu célébrer dans cette lettre, le demi-siècle que vous avez consacré à la vie politique et sociale du Bénin. J’aurais voulu vous écrire pour vous souhaiter repos et tranquillité dans votre retraite politique. J’aurais voulu vous signifier combien de fois, grâce à l’engagement des hommes comme vous, je suis aujourd’hui saturé de démocratie, de liberté, d’emploi, d’infrastructures…, de développement. Hélas, vous demeurez toujours conquérant et la retraite vous fuit. Je viens alors vous prévenir de l’inévitable orage qui s’annonce dans le ciel du Prd, votre plus grande fierté. Je viens, par ailleurs vous dire, à mon corps défendant, que je ne suis pas fier de vous.

Vous avez cette particularité de ne pas voir venir l’échec politique. Ce trait distinctif vous caractérise depuis bien des décennies. Souvent, vous vous retranchez dans vos souvenirs glorieux sans prendre conscience du paysage politique qui se mue. Pendant que les jeunes de la 19ème circonscription électorale se bousculent aux portes des nouveaux partis politiques en plein essor dans votre « insaisissable bastion », vous continuez de croire, dur comme fer, qu’il suffit d’offrir des joies éphémères à cette jeunesse pour qu’elle se dresse derrière le Prd. Les jeunes parlent de chômage, vous parlez de concert ; ils parlent de misère, vous parlez de wifi. Quelle escalade dans l’erreur !

« L’étranger ne détache pas une chèvre de la maison », dit-on. Mais je suis au regret de vous confirmer que vous perdez assurément le contrôle de vos fiefs traditionnels. Les joutes électorales qui avancent à grands pas risquent d’être à nouveau, une énorme déception pour le Prd et vous.

Votre inconstance politique au goût amer de trahison est l’une des raisons sérieuses de cette situation. Je ne remonterai pas très loin dans le temps. Le spectacle de votre revirement au lendemain de la dernière élection présidentielle est loin d’être un exemple pour les jeunes. Vous me diriez que Lionel ZINSOU est un agneau immolé sur l’autel du mauvais calcul politique et du matériel. Je vous rétorquerai que vous avez mis ainsi des milliers, jadis inconditionnels du Prd, sur le chemin d’un aller sans retour dont les premiers effets vous attendent en 2019. Je ne vous apprends rien. Vous savez que la jeunesse a entièrement déserté votre corps. Avez-vous encore la force nécessaire pour porter le poids de la désillusion et du naufrage électoral qui se dressent devant le Prd? Que la santé vous habite!

Et puis, votre soumission aveugle! Votre dernier rempart reste le Président de la République. A 76 ans révolus, vous semblez ne pas comprendre que le bel âge a ses exigences et que le désaccord ici peut être une chance ailleurs. Vous restez collé au pas du chef de l’État comme une ombre. Rappelez-vous de votre discours en ce début d’année 2018 à la présentation des vœux des présidents des institutions de la République au chef de l’État? Rappelez-vous de vos récents agissements vis-à-vis des députés de la minorité parlementaire? Quelle démesure dans la docilité!

Plus grave, la postérité. Vous avez exercé votre emprise sur les jeunes encore fidèles aux idéaux du Prd. Vous êtes leur modèle, ils le revendiquent. Vous avez réussi à les transformer en un autre de vous-même, qui une fois aux affaires exposent avec beaucoup d’arrogance la médiocrité de leur gouvernance. Quel exploit de votre part! Je pense avec beaucoup plus d’émotion à Sèmè-Podji et à Porto-Novo.

« Un vieil homme est toujours gêné quand on parle d’os desséchés » dit l’adage. Dans l’espoir que vous serez donc saisi d’un sursaut d’orgueil pour ne pas laisser votre mauvaise réputation grandir comme un feu de brousse sous l’harmattan, je vous prie Monsieur le Président de vous apprêter à affronter le déluge.

Cédric HOUNNOU,

Citoyen engagé,

Jeune Leader du Bénin (2016)

Dégel de la crise/Secteur éducatif: Cédric Hounnou montre la voie à suivre à Patrice Talon

Le secteur éducatif vibre depuis plusieurs semaines aux rythmes des mouvements de débrayage. Pour une sortie de crise, et éviter ainsi une « catastrophe scolaire », Cédric Hounnou, jeune leader et citoyen engagé a fait des pertinentes propositions au président de la République, Patrice Talon. C’est à travers une lettre ouverte dont Kpakpato Médias a reçu copie. Voici le contenu…

Le secteur éducatif vibre depuis plusieurs semaines aux rythmes des mouvements de débrayage. Pour une sortie de crise, et éviter ainsi une « catastrophe scolaire », Cédric Hounnou, jeune leader et citoyen engagé a fait des pertinentes propositions au président de la République, Patrice Talon. C’est à travers une lettre ouverte dont Kpakpato Médias a reçu copie. Voici le contenu.

Lettre ouverte, à Monsieur Patrice TALON, Président de la République

Monsieur le Président de la République
Vous imaginez les sentiments qui sont les miens en ce moment précis où l’immense honneur m’échoit de vous adresser cette lettre ouverte. J’aurais voulu comme vous être dans l’extase. Hélas, le monde scolaire souffre et agonise. Vous le savez très bien, l’école béninoise est en berne. Les enseignants sont allés à la recherche du bonheur et les classes sont vides. La poussière est désormais reine là où jadis craie, stylos et cahiers étaient roi.

Monsieur le Président de la République
Mon coeur est en fête chaque fois que vous posez un acte en faveur du développement. Vous êtes à tous égards un chef d’État audacieux. Mais, j’ose vous mettre la puce à l’oreille : le courage, la témérité que vous affichez face aux enseignants risque de conduire le Bénin et vous dans l’abîme. L’année blanche résonne chaque jour, un peu plus fort dans les têtes et dans les cœurs. De sa demeure aussi lointaine que trente années de vie, l’année blanche semble avoir le parrainage conséquent pour enclencher l’irrésistible marche du mal. Dès lors, on peut se demander ce que vaut un chef d’État, qui plus est, un compétiteur-né s’il n’est pas capable d’assurer et de garantir l’éducation dans son pays ?
Vous savez -j’imagine- , que la réussite d’une Nation passe irrémédiablement par la famille et que c’est de l’harmonie du couple que naît la réussite familiale. Je dois vous dire avec la plus grande solennité possible que cette harmonie, gage du bonheur et de réussite chez l’enseignant et sa famille réside dans les huit décrets des précieux statuts particuliers.

Monsieur le Président de la République
Vous savez aussi – je parie- que l’homme se distingue de la bête par son contrôle, son raisonnement, son choix, sa puissance d’attachement. Il est alors urgent que les enseignants et vous débouchiez à la lumière, après un si long parcours dans ce qu’il convient d’appeler  » un tunnel étroit ». Sous vos yeux présidentiels, la pourriture avance à grands pas. Mais l’espérance m’habite encore que vous n’allez pas laisser la situation pourrir davantage. C’est de l’humus sale et nauséabond que jaillit la plante verte. Vous pouvez encore sauver le pays de la catastrophe scolaire. Les menaces de radiation, de constat d’abandon de poste ou encore les défalcations sur salaires, apparaissent comme enfoncer une porte ouverte. La principale porte de sortie reste le retour à la table de négociations avec des garanties de bonne foi.

Monsieur le Président de la République
Vous l’avez dit devant les caméras françaises. Vous ne voulez pas louper l’opportunité que vous offre votre poste actuel pour entrer dans l’histoire. Je voudrais vous supplier de ne pas inscrire votre nom dans la triste histoire.

Je vous prie Monsieur le Président de la République d’y penser.

Respectueusement,

Cotonou, le 09 mars 2018.