Taux de chômage du Bénin à 3% : Richard Boni Ouorou recadre Wilfried Houngbédji et démontre comment la rupture a rendu précaire l’emploi

Au cours d’une émission spéciale organisée sur la cybercriminalité diffusée sur la télévision nationale, le Porte-parole du Gouvernement a lâché que le taux de chômage du Bénin était de moins 4%, voire 3 ou 2%. Des propos qui ont fait réagir Richard Boni Ouorou.

Au cours d’une émission spéciale organisée sur la cybercriminalité diffusée sur la télévision nationale, le Porte-parole du Gouvernement a lâché que le taux de chômage du Bénin était de moins 4%, voire 3 ou 2%. Des propos qui ont fait réagir Richard Boni Ouorou.

Aux aguets des faits et gestes du gouvernement, l’homme a immédiatement recadré Wilfried Léandre Houngbédji.

Il a d’abord soutenu que ce faible taux de chômage n’est pas à l’actif du régime de la Rupture. Mais encore plus important, Richard Boni Ouorou a invité le gouvernement à se préoccuper du taux élevé du sous-emploi situé à 70%, qui confirme que l’emploi reste une denrée rare au Bénin depuis l’arrivée du président Talon. Il en profite pour dénoncer la loi sur l’embauche votée sous l’actuel régime.

Morceaux choisis  «  (…) j’ai suivi les déclarations de Monsieur Houngbédji, Porte-parole du Gouvernement du Bénin, relatives au taux de chômage dans notre pays. Déclaration faite dans la foulée des sorties sur le phénomène de la cybercriminalité contre laquelle la Justice du Bénin mène un combat âpre, sans merci mais larvé. Quoiqu’il faille punir tout fautif, de quelconque délit, de quelconque crime lorsqu’il est constitué.

J’ai cru comprendre comme bon nombre d’entre vous, que le communicant officiel se réjouit du faible taux de chômage au Bénin et essayait de faire comprendre à l’opinion que la recrudescence du phénomène de gay n’est pas du tout liée au manque d’emploi dans le pays. Soit !

Mais, il y a une chose que le Gouvernement ne nous dit pas, ou peut-être que Monsieur Houngbédji fait preuve d’une grande ignorance, le faible taux de chômage dans le pays n’est pas un résultat de la politique d’emploi du Président Talon. Car, à côté de faible taux de chômage dont personne ne sait comment il est évalué, on estime qu’il y a un taux de près de 70 % de sous-emploi. Cela signifie quoi ? Cela veut dire que les Béninois ne sont pas des paresseux, qu’il y a un nombre relativement très important de jeunes qualifiés qui ne trouvent pas du travail dans leur domaine de formation, mais qui ne se résignent pas et qui travaillent dans des secteurs ne nécessitant pas qualifications majeures. En termes terre-à-terre, parce qu’il n’y a pas d’emplois dans le pays, les jeunes diplômés font ce qu’ils trouvent. Et ça, ce n’est pas le succès d’un régime, c’est plutôt un échec retentissant.

En matière d’emploi, nous avons tous et toutes en mémoire la loi sur l’embauche que le Président a fait voter -les yeux fermés- par ses députés d’alors, laquelle a précarisé le travail dans notre pays, laquelle a esclavagisé le travailleur, laquelle a rendu surpuissant un employeur qui, pour un rien, peut rompre un contrat de travail sans rien craindre en retour ».

Puis de tirer la sonnette d’alarme : « Je pense que si nous ne prenons pas conscience des enjeux de notre temps, de l’appauvrissement de la masse laborieuse, du chômage réel, et si nous n’œuvrons pas pour la justice sociale et économique, demain, il sera difficile de relever la pente, difficile de rassembler les Béninois, difficile de bâtir une Nation forte ».

  M.A