Parrainage et prorogation du mandat présidentiel: La coalition des ‘‘Forces Vives’’ désapprouve la Cour constitutionnelle et appelle à « l’organisation rapide d’une assise nationale »

Le verdict de la Cour constitutionnelle sur le recours contre le parrainage et la prorogation du mandat du chef de l’Etat suscite toujours des réactions. Dernière en date, celle de 28 mouvements, partis politiques, Ong, organisation de la société civile, tous réunis au sein de la ‘‘Coalition des Forces vives de la Nation’’. A travers une déclaration de presse conjointe, ce samedi 9 janvier 2021 à Cotonou, ses membres ont fustigé les deux arrêts des ‘‘sept sages’’ et appelé à « l’organisation rapide d’une assise nationale » pour la recherche de solutions consensuelles.

Manassé AGBOSSAGA

Les membres de la  ‘‘Coalition des Forces vives de la Nation’’, qui regroupe des mouvements, partis, organisation non gouvernementale et organisation de la société civile, dont le parti Vert du Bénin, le mouvement engagé pour une alternance en 2021, la coalition des zémidjans, le Réseau des organisations civiles pour la lutte contre les blanchiments de capitaux et du financement du terrorisme, le Réseau des organisations de la société civile pour l’Afrique de l’ouest,   lèvent le ton après les arrêts de la Cour constitutionnelle sur le parrainage et la prorogation du mandat du président Talon.

Des membres de la coalition lors de l’exécution de l’hymne national

Dans une déclaration lue par Prince Boris Aké, ils ont fustigé « énergiquement » la décision DCC 21-010 du 07 janvier 2021 à travers laquelle la Cour se déclare « incompétente pour connaître et juger de l’inconstitutionnalité de la prorogation du mandat du président Talon » et la décision DCC 21-011 du 07 janvier 2021 pour connaître et juger de l’inconstitutionnalité du système de parrainage ».

Pour la Coalition des ‘‘Forces Vives de la Nation’’, par ces deux « décisions, la Cour constitutionnelle vient de démontrer honteusement à la face du monde qu’elle se préoccupe plus de la volonté du pouvoir en place au détriment des intérêts du peuple souverain ».

Se basant sur l’arrêt rendu le 04 décembre 2020 par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples  et considérant qu’aucune modification constitutionnelle ne peut avoir pour conséquence la prorogation du mandat présidentiel et que le système de parrainage est une disposition d’exclusion, ils invitent le « gouvernement, la cour constitutionnelle à arrêter les tentatives de prorogation du mandat présidentiel en cours et de monopolisation des affaires électorales ».

La Coalition des ‘‘Forces Vives de la Nation’’ exige,  dans ce sens,   « l’organisation rapide d’une assise de toute la classe politique pour la recherche de solutions consensuelles en vue d’une élection présidentielle inclusive, transparente et apaisée ».

Et de prévenir :   « les forces vives de la Nation mettent en garde le Gouvernement, la Cour constitutionnelle et les rendent responsables des troubles qui découleront de leur entêtement ».

Manassé AGBOSSAGA