CE QU’IL FAUT SAVOIR
Les conditions à remplir pour être candidat à l’élection des membres de l’Assemblée nationale, 9ème mandature présentent quelques particularités. En application de l’article 143 de la loi portant code électoral en République du Bénin :
1) Nul ne peut être candidat s’il avait précédemment exercé au moins trois (03) mandats parlementaires.
La mise en œuvre de cette disposition s’analyse comme une volonté du législateur à inciter au renouvèlement de la classe politique.
La vocation des partis politiques étant la conquête du pouvoir, certains leadeurs politiques ont du mal à s’en accommoder.
Il n’y a pas de raison d’exiger l’alternance au pouvoir exécutif et ne pas l’appliquer au pouvoir législatif. « La démocratie est un régime où la majorité reconnaît le droit de la minorité, car elle accepte que la majorité d’aujourd’hui devienne la minorité de demain et être soumise à une loi qui représentera des intérêts différents des siens, mais, ne lui refuse pas, l’exercice de ses droits fondamentaux 1». Le pays gagnerait d’ailleurs à rendre également obligatoire l’alternance au niveau des organisations de la société civile telles que les centrales syndicales.
Après l’alignement des mandats électifs, pourquoi ne pas réfléchir à l’harmonisation de leur nombre à tous les niveaux de la chaine politique et institutionnelle de décision.
2) Le nombre de députés à élire est fixé à cent neuf (109) dont vingt quatre (24) sièges exclusivement réservés aux femmes.
Cette réforme est une chance pour la gent féminine mais elle est loin d’être une fin en soi. Elle matérialise la projection de nos valeurs sur la construction du genre. Dans notre histoire contemporaine, hommes et femmes étaient assignés à des rôles différemment exclusifs les uns des autres. Ces rôles procédaient d’une hiérarchisation des sexes au profit du masculin pendant que les femmes sont dévolues entre autres, à la maternité en vue de la perpétuation de l’espèce humaine.
Espérons que la 9ème législature voit enfin émerger des femmes de valeur, capables de faire valoir un leadership de qualité, de sagesse, d’indépendance et grande probité.
L’enjeu n’est pas d’envoyer au parlement des femmes par l’ascenseur social de facilité mais plutôt des femmes de mérite, reconnues pour leurs compétences.
Il est évident que la tâche ne sera pas aisée. Nos partis politiques jouent insuffisamment leur rôle. Ils se caractérisent tous, par une négligence coupable de la fonction programmatique, de la formation de leurs cadres à la citoyenneté et à l’exercice des responsabilités publiques. Ils sont également absents sur le champ de la socialisation politique de leurs militants. L’amélioration de la participation électorale en dépend.
Par Georges Otchéré