Le mouvement politique pour l’Union pour l’émergence de l’élite politique (UPEP) a tenu son congrès ce samedi 3 novembre 2018 à Cotonou en l’absence de son président Modeste Toboula. Le préfet du Littoral a préféré ne pas prendre de risque face aux critiques de Simon Narcisse Tomèty et consorts.
Manassé AGBOSSAGA
Garçon et audacieux lorsqu’il s’agit de casser les boutiques, constructions, mosquées, … ou de déguerpir les pauvres populations de Cotonou, Modeste Toboula ne l’est pas lorsqu’il s’agit d’assumer ses doubles fonctions illégales de préfet du département du Littoral et de président de son mouvement politique. Pour cause, le préfet Modeste Toboula a abandonné les siens au congrès de l’Union pour l’émergence de l’élite politique (UPEP), tenu le samedi dernier à Cotonou. Il était invisible et introuvable durant toute la partie du simulacre de congrès. Sa chaise est restée inoccupée.
Et pourtant, son vice-président avait rassuré, à l’ouverture, les uns et les autres que le ‘‘tout puissant’’ préfet du Littoral et président de l’Upep allait les rejoindre avant la fin des travaux.
« Nous ne saurions commencer sans vous présentez les excuses du préfet qui devait être parmi nous jusqu’à une seconde, je dirai. Mais que des obligations de dernière minute ont fait qu’il prendra tout un petit temps avant de nous rejoindre dans cette salle. Recevez les excuses les plus profondes du préfet », livrait dans une formule très diplomatique le vice-président de l’UPEP à l’assistance.
Une seconde ! Une minute ! Une heure ! Le préfet n’a toujours pas fait son apparition. Même les radars de Kpakpato Médias n’ont pu détecter le moindre mouvement du ‘‘volumineux’’ préfet et président de l’Upep jusqu’à la fin des travaux.
Tomèty contraint Toboula à se cacher
En réalité, le préfet Modeste Toboula a pris peur des observations de Simon Narcisse Tomèty. Spécialiste des questions de décentralisation, ce dernier avait dans un poste intitulé « Vassalisation de la fonction du préfet au pays Vodoun: Un préfet est une haute autorité politique et administrative » souligné « qu’un préfet ne peut s’afficher comme acteur de la mouvance présidentielle.
« Si j’étais un ministre de la décentralisation et un préfet prend le risque d’organiser un meeting, soit il est relevé immédiatement de ses fonctions, soit je démissionne du gouvernement sous 24 heures. Il faut arrêter de faire du jonglage en management public du territoire. Vous voulez faire la politique, alors vous retirez de la fonction préfectorale », a d’ailleurs ajouté Simon Narcisse Tomèty dans sa publication.
Ces observations ont donné du tonus à certains activistes et autres éveilleurs de conscience. Ils ont tous dénoncé l’organisation du congrès du mouvement politique du préfet du Littoral.
Tomèty et ces derniers ont donc contraint le préfet Toboula à se cacher le jour du congrès de son propre mouvement politique.
Au moins, il faut reconnaitre à Modeste Toboula, le mérite d’avoir compris que ce n’est pas partout qu’on fait garçon.