A travers une déclaration de presse en date du mercredi 27 janvier, la Convergence d’Action pour l’Unité Nationale du Bénin (CAUNAB) a exprimé ses craintes au sujet de la présidentielle de 2021. Lire la déclaration intégrale pour plus de détails !!!
DECLARATION DE LA CAUNAB A PROPOS DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE
« En ce début de la période électorale pour les Présidentielles et en raison de l’importance de cette échéance, Convergence d’Action pour l’Unité Nationale du Bénin (CAUNAB) rend publique la déclaration suivante dans la perspective de poursuivre ses réflexions sur la consolidation de l’unité nationale de notre pays.
Elle veut ainsi :
contribuer de manière continue et durable à la définition de démarches stratégiques consensuelles dans la prise en charge effective de la problématique du régionalisme et de l’unité nationale, à l’occasion de l’élection présidentielle prochaine.
promouvoir et vivifier la valeur constitutionnelle de la cohésion nationale, objet de l’article 36 de la constitution du 11 décembre 1990 ;
mettre en lumière la nécessité de préserver le vivre-ensemble en prévenant toutes dérives régionalistes, en combattant tout acte d’exclusion, de tribalisme, de népotisme dans la gouvernance du pays, en élaborant et en mettant en œuvre une stratégie de communication et des actions communes concertées pour sensibiliser les jeunes sur les valeurs citoyennes.
Aussi la CAUNAB a-t-elle participé aux grands débats qui ont animé la vie politique de la Nation par des prises de positions adressées aux forces politiques, aux Institutions et aux associations de la société civile du pays, ses suggestions pour faciliter des choix judicieux susceptibles de créer une ère de prospérité, de paix et de cohésion nationale souhaitée par tous.
C’est pourquoi l’Association s’interroge aujourd’hui, avec angoisse, sur les dispositions qui se prennent en ce moment et sur leur pertinence dans la consolidation de l’unité du Bénin et la gestion efficiente des différentes communautés qui l’habitent.
Elle constate une fission de plus en plus prononcée entre les acteurs principaux et une propension à faire fi de toute opinion contraire à celle d’une fraction de la classe politique. Cette tendance de «les chiens aboient, la caravane passe» est bien éloignée de l’affirmation « l’Unité Nationale demeure un acquis intangible». Elle a induit l’impression qu’il est inutile de s’organiser pour confronter les idées et apporter une quelconque contribution aux débats nationaux, désormais confisqués par un clan qui agit comme s’il représente réellement et légitimement l’opinion nationale.
Pendant ce temps, l’opposition et la société civile restent meurtries par les séquelles des élections législatives exclusives, unipolaires et marquées par les violences et les manifestations qui en ont résulté et celles des Elections Communales et municipales toujours à une seule vitesse sur la base d’une loi fondamentale retoquée par cette Assemblée Nationale unicolore bien qu’elle soit consciente de son illégitimité.
Face à cette situation, les membres de la CAUNAB se doivent de réaffirmer leur opposition à l’exclusion d’une grande fraction des Béninois. Ils décident de poursuivre les concertations en leur sein et de se départir de l’inertie induite par l’atmosphère politique d’exclusion et de suffisance.
C’est donc dans cette ambiance avec une loi fondamentale instituant le parrainage pour les candidats à la prochaine présidentielle et prolongeant le mandat Présidentiel de quarante-cinq jours que le peuple retient son souffle et se demande si nous n’allons pas tout droit vers une nouvelle consultation électorale sans opposition, provoquant troubles et nouvelles fractures et aboutir à un Président de la République désigné comme les députés et les maires.
C’est pourquoi, la CAUNAB une fois encore tient à exprimer ses inquiétudes en rappelant ses objectifs d’une part et de l’autre, la nécessité, à quelques mois des consultations électorales de trouver des créneaux pour une large concertation nationale et citoyenne en vue de trouver des solutions aux problèmes de parrainage, de prolongation de la durée du mandat du Président de la République pour une élection inclusive et transparente qui implique une liste électorale fiable, une CENA jugée impartiale, la composition des membres des bureaux de vote, etc.
C’est une nécessité pour éviter des séquelles d’une fracture provoquée par le refus de dialogue.
Fait à Cotonou le 27 janvier 2021LA CAUNAB