Gabon : création du CTRI, intégralité de la déclaration qui annonce la prise du pouvoir par l’armée

Au Gabon, l’armée a annoncé, mercredi, la prise du pouvoir et la Création du comité pour la transition et la restauration des institutions

Au Gabon, l’armée a annoncé, mercredi, la prise du pouvoir et la Création du comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Intégralité de la déclaration lue à la télévision publique.  

COMMUNIQUÉ DU CTRI – 30 AOÛT 2023* en direct de Gabon 24, situé à la Présidence de la République

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Notre beau pays le Gabon a toujours été un havre de paix.

Aujourd’hui ce pays traverse une grave crise institutionnelle, politique, économique et sociale.

Aussi, force est d’admettre que l’organisation des échéances électorales, dites élections générales du 26 août 2023, n’a pas rempli les conditions d’un scrutin transparent, crédible, et inclusif, tant espéré par les gabonaises et les gabonais.

À cela s’ajoute une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale, risquant de conduire le pays au chaos.

Ce jour 30 août 2023, nous, forces de défense et de sécurité, réunies au sein du *Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, CTRI*, au nom du peuple gabonais, et garants de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place.

À cet effet les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés. Les frontières sont fermées jusqu’à nouvelle ordre.

Toutes les institutions de la République sont dissoutes, notamment : le Gouvernement, le Sénat, l’Assemblée Nationale, la Cours Constitutionnelle, le Conseil Économique Social et Environnemental, le Conseil Gabonais des Élections.

Nous appelons la population, les communautés des pays frères installées au Gabon, ainsi que les Gabonais de la diaspora, au calme et à la sérénité. Nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon vis-à-vis de la communauté nationale et internationale.

Peuple gabonais c’est enfin notre essor vers la félicité. Que Dieu et les manes de nos ancêtres bénissent le Gabon.

Honneur et fidélité à la patrie, je vous remercie.

Niger : plusieurs universitaires et cadres du ministère de l’enseignement supérieur limogés après la publication d’une pétition contre le putsch

Les putschistes en mode suspension. Après le coup d’Etat du 26 juillet dernier, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie (CNSP) a mis fin aux fonctions de plusieurs universitaires et cadres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Les putschistes en mode suspension. Après le coup d’Etat du 26 juillet dernier, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Partie (CNSP) a mis fin aux fonctions de plusieurs universitaires et cadres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Dans un  décret en date du mardi 22 août, le Général Abdourahamane Tiani a mis fin aux fonctions du Directeur de l’Enseignement supérieur public, Pr Adamou Dilwani, du Recteur de l’Université André Salifou de Zinder, du directeur de la recherche au ministère de l’enseignement supérieur, Dr Halidou Ibrahim Hima, du Directeur de la recherche et de l’innovation, Pr Kabri Boubacar, du directeur général de l’Office du Baccalauréat des Equivalences des Examens et de Concours de Supérieur (OBEECS), Pr Mounkaïla Abdou Serki, du Recteur de l’université d’Agadez, Pr Moustapha Adamout

Toujours, selon le décret, il est également mis fin aux fonctions du Coordinateur de la Cellule d’Appui à la Mise en œuvre et au Suivi du programme Sectoriel pour l’Education et la Formation (CAMOS-PESF) au ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Formation professionnelle, Pr Galy Kadir Abdelkader.

Sanctions pour avoir dit non au putsch ?

Officiellement, aucune raison n’a été avancée par les putschistes pour justifier, ce qu’on pourrait qualifier de sanctions. Toutefois, ces nombreux limogeages font suite à la publication, le 21 juillet dernier, d’une pétition signée par une quarantaine d’enseignants-chercheurs qui ont publiquement protesté contre la « déclaration unilatérale » du principal syndicat de l’Enseignement supérieur, rappelle Actu Niger.

Le mardi 1er août 2023, le bureau national du Syndicat National des Enseignants Chercheurs (SNECS) avait apporté son soutien au CNSP et à la junte militaire.

Mais dans une pétition, ces enseignants-chercheurs ont vivement condamné le coup d’Etat, qui a renversé Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier.

Fustigeant la suspension de la Constitution que le peuple nigérien s’est librement donnée et toutes les institutions de la République, les contestataires ont fait remarquer que « la junte s’arroge tous les pouvoirs y compris le judicaire par la suspension de la Cour de Cassation, le dernier recours en droit des justiciables ». Ils ont également mis en avant « la conséquence de l’embargo que subissent les populations et l’angoisse d’une intervention militaire qui peut être meurtrière pour le peuple dans son ensemble car personne n’est en mesure de prévoir ce que deviendra le Niger ».

Une position qui a visiblement provoqué l’ire du président autoproclamé Tiani, qui a sorti la chicotte.

M.A

decret limogeage cadres enseignement superieur BIS

decret limogeage cadres enseignement superieur BIS

Coup d’Etat au Niger : Le MPL condamne et interpelle les armées africaines

Si les partis de la mouvance ont opté pour le silence sur la crise nigérienne, ce n’est pas le cas pour les formations politiques de l’opposition. Après Les Démocrates, le Mouvement populaire de libération (MPL) a réagi à son tour au coup de force qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet. Dans un communiqué publié ce jeudi 24 août 2023, le MPL et son président Expérience Tèbè condamnent ce putsch et lance un appel aux armées africaines.

Si les partis de la mouvance ont opté pour le silence sur la crise nigérienne, ce n’est pas le cas pour les formations politiques de l’opposition. Après Les Démocrates, le Mouvement populaire de libération (MPL) a réagi à son tour au coup de force qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet. Dans un communiqué publié ce jeudi 24 août 2023, le MPL et son président Expérience Tèbè condamnent ce putsch et lance un appel aux armées africaines. Lire le communiqué ci-dessous pour plus de détails.

 COMMUNIQUE DE PRESSE 

Nº 009/2023/MPL/PT/S 

(Communiqué du Mouvement Populaire de Libération relatif aux coups d’Etat en Afrique de l’Ouest) 

Au cours des vingt (20) derniers mois, l’Afrique de l’Ouest a connu une série de coup d’Etat  militaires dans six pays, ébranlant la paix et la stabilité dans la région déjà menacée par  des problèmes de sécurité liés au terrorisme et aux défis économiques majeurs.  Officiellement, certaines raisons communes sont évoquées par les putschistes. Cependant,  plusieurs autres raisons restent non-élucidées et resteront malheureusement des secrets  d’Etat ou gérées au niveau des institutions sous régionales, et internationales. Il est à  noter que ces renversements de régime sont souvent accompagnés des manifestations de liesses populaires, orchestrées par une jeunesse africaine au sentiment anti-impérialistes exacerbé et aux discours hostiles à la France.

Face à cette situation inconfortable et inquiétante avec des implications directs sur notre  pays, le Mouvement Populaire de Libération (MPL), contrairement à la CEDEAO et aux  dirigeants de ses pays membres qui jusqu’à présent, qualifient de “tentative de coup  d’Etat“ le cas nigérien, relève malheureusement des indices d’un putsch acté avec la  nomination d’un premier ministre et la composition d’un gouvernement de transition pour  ans, après la séquestration du président déchu et la mise aux arrêts de plusieurs de ses  ministres.

Le MPL, conscient de l’insécurité grandissante dans notre sous-région, de la misère grandissante et de la reconfiguration géopolitique en cours sur le continent, condamne les  putschs dans leur entièreté, quelques soient les mobiles avancés et réaffirment la volonté  de nos peuples à établir des régimes entièrement démocratiques et non ceux armés, invitent par la même occasion, les forces armées africaines à ne militer que pour la  consolidation de la paix et de la sécurité sur le continent.

Le MPL, suggère entre autres, que dans une démarche participative diplomatique, la  situation au Niger soit exclusivement résolue par la CEDEAO et l’UA qui se doivent d’agir  avec modération dans l’intérêt de nos peuples; que les dirigeants clarifient aux peuples

africains, les contenus des accords et les relations France-Afrique longuement entourées  de mythes et qui suscitent aujourd’hui beaucoup de débats controversés au sein de la  jeunesse du continent; que les Chefs d’Etat mettent fin aux coups d’Etat institutionnels, cessent de s’arroger tous les pouvoirs et assurent le bon fonctionnement des institutions  de la République ; que les libertés et la bonne gouvernance soient garanties par les  gouvernants ; que la démocratie des hommes forts laisse place à celui des peuples et que  les citoyens africains soient mieux renseignés sur les différentes crises sociopolitiques qui  caractérisent actuellement nos pays.

Le temps est venu de dissiper les zones d’ombre qui entourent les relations France Afrique, les non-dits et les ambiguïtés de ces relations ont contribué à alimenter le  sentiment de méfiance au sein de la jeunesse africaine. Nous suggérons l’organisation  dans les pays de la CEDEAO des symposiums de la jeunesse où les problèmes actuels  seront débattus sans tabou et les conclusions seront portées par les chefs d’Etat au niveau  de l’institution sous régionale.

Confiants de la grande importance accordée à la paix par les peuples africains, le MPL  appelle à une action collective et responsable de tous pour mettre fin à la spirale de coup  d’Etat et que la CEDEAO devienne un agent de changement positif dans la sous-région  pouvant induire la création d’un avenir où la jeunesse africaine peut s’épanouir dans un  environnement de paix et de prospérité. Nous comptons également sur l’éventualité  d’une concession entre le régime déchu et la junte au pouvoir pour une sortie imminente  de crise sans effusion de sang.

Fait à Cotonou, le 24 août 2023

Le Président

Expérience TEBE

Coup d’Etat au Niger : la position de Théodore Holo

Théodore Holo était l’invité de l’émission ‘‘De vous à nous’’ de Peace Fm, dimanche 20 août 2023. Parmi les sujets évoqués par l’ancien président de la Cour constitutionnelle, la crise nigérienne.

Théodore Holo était l’invité de l’émission ‘‘De vous à nous’’ de Peace Fm, dimanche 20 août 2023. Parmi les sujets évoqués par l’ancien président de la Cour constitutionnelle, la crise nigérienne.

Théodore Holo donne sa position sur la situation politique au Niger. Reçu sur’ l’émission ‘‘De vous à nous’’ de Peace Fm, l’ancien président de la Cour constitutionnelle a ouvertement condamné le putsch qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier.

Pour lui, le recours à la force ne doit pas être un moyen pour régler nos conflits. Il ajoute que les militaires ne sont pas formés pour diriger ou gouverner le pays, mais pour assurer l’intégrité du territoire.

Dans le fond, Théodore Holo soutient qu’il « n’y avait pas de tension qui pouvait justifier le coup d’Etat » du 26 juillet dernier et qui a installé le Général Tchiani à la tête du pays.

A distance, il avance que le terrorisme n’est pas aussi criard que dans d’autres pays voisins comme le Burkina-Faso ou le Mali.  A cela, il souligne que le taux de croissance et la stabilité politique du pays ne penchaient pas pour un renversement d’un pouvoir fraichement installé.

Interrogé sur une intervention militaire, l’ancien président de la Cour constitutionnelle a fait savoir qu’il reste un partisan de la non-violence. Théodore Holo a, à cet effet, invité les dirigeants de l’organisation communautaire à privilégier le dialogue pour un règlement pacifique de la crise. Et pour lui, une intervention militaire devrait être l’ultime recours et devrait intervenir en cas d’échec des  négociations, rappelant que ce serait pas la première fois que la Cédeao en arrive là.

Outre les coups d’Etat militaires, Théodore Holo a également condamné les coups de force institutionnels avec la violation des mandats présidentiels. Il a également plaidé pour le respect des principes de la démocratie et de l’état de droit

M.A

Crise politique au Niger : des émissaires de la Cédéao reçus par le général Tchiani et autorisés à rencontrer Bazoum

Depuis le coup d’Etat du 26 juillet, des émissaires de la Cédéao ont rencontré pour la première fois le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le général Abdourahamane Tchiani ainsi que   Mohamed Bazoum.

Depuis le coup d’Etat du 26 juillet, des émissaires de la Cédéao ont rencontré pour la première fois le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le général Abdourahamane Tchiani ainsi que Mohamed Bazoum.

Après une première tentative avortée le 3 août dernier, des émissaires de la Cédeao ont pu rallier Niamey, samedi 19 août. La délégation, composée  de l’ancien chef d’Etat du Nigéria, le général Abdulsalami Abubakar, du président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray, et du sultan de Sokoto Muhammadu Sa’adu Abubakar, a été accueillie à l’aéroport international Diori Hamani  par le Premier ministre de Transition, Ali Mahaman Lamine Zeine ainsi que des membres du CNSP et du gouvernement de transition.

Le président du CNSP, le général de Brigade Abdourahamane Tiani a ensuite reçu la délégation au Palais de la présidence. Les deux parties ont eu une séance de travail.

Le général Abdulsalami Abubakar, le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray, et le sultan de Sokoto Muhammadu Sa’adu Abubakar ont ensuite été autorisés à rencontrer Mohamed Bazoum,  renversé le 26 juillet et retenu au palais présidentiel.

A la fin des deux rencontres, Le général Abdulsalami Abubakar, qui conduit la délégation n’a fait aucune déclaration à la presse, se contentant juste de promettre un compte rendu fidèle aux dirigeants de la Cédeao.

Ce premier contact officiel entre les émissaires de la Cédéao,  le président de la junte militaire, et Mohamed Bazoum, intervient au lendemain de la rencontre des chefs d’Etat-major  à Accra, au Ghana, qui ont bouclé les derniers réglages pour une opération militaire au Niger en vue de restaurer l’ordre constitutionnel au Niger en cas d’échec de la diplomatie.

M.A

Crise au Niger : Le parti de Candide Azannaï réagit et fait 04 propositions

Le parti Restaurer l’Espoir se prononce sur la crise nigérienne. Dans un communiqué signé de son président Candide  Azannaï fait notamment 04 propositions pour une sortie de crise.

Restaurer l’Espoir se prononce sur la crise nigérienne. Dans un communiqué signé de son président Candide Azannaï, le parti fait notamment 04 propositions pour une sortie de crise.

LA CEDEAO ET LA SITUATION POLITIQUE AU NIGER : LA POSITION DU PARTI RESTAURER L’ESPOIR (RE)

BRÈVE SYNTHÈSE DE LA SITUATION POUR L’HISTOIRE :

Le 26 juillet 2023, par un coup d’Etat, l’Armée nigérienne a déposé le Président Mohamed BAZOUM et a proclamé la prise du pouvoir par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP).

Le 30 juillet 2023, une Session Extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) élargie à l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et à certaines Hautes personnalités notamment le Président de la Commission de l’Union Africaine (UA), le Tchadien Mahamat FAKIR s’est réunie à ABUJA en République Fédérale du NIGERIA.

Cette séance a condamné vertement le coup d’Etat, a décidé d’un embargo total contre la République du NIGER et du gel de ses avoirs.

Ces sanctions lourdes et inédites ainsi prises sont à effets immédiats. Il est fait injonction aux nouvelles autorités nigériennes de céder le pouvoir et de rétablir dans ses fonctions, sans condition et sans délai, le Président déchu, Monsieur Mohamed BAZOUM.

La CEDEAO a décrété un ultimatum de sept (07) jours et a menacé le nouveau pouvoir en place en République du Niger de recourir à tous les moyens, y compris l’intervention militaire, en cas de sourde oreille à ses sentences.

L’Union Africaine (UA), par le biais de sa Commission Paix et Sécurité , avait lancé un ultimatum de quinze (15) jours depuis le 28 juillet 2023.

La Commission de l’UA soutient les décisions de la CEDEAO.

Les Chefs d’Etat-major des Armées des pays membres de la CEDEAO, instruits, se sont réunis trois jours durant à ABUJA en République Fédérale du NIGERIA du 02 au 04 août 2023 à l’effet de lever une armée, d’élaborer un plan de délogement du CNSP, de libération et de réinstallation de Monsieur Mohamed BAZOUM. Le contingent de cette Armée sera fourni volontairement par les pays contributeurs de troupes de la sous-région.

La coordination opérationnelle de cette option militaire est confiée au Chef d’Etat-major des Armées de la République Fédérale du NIGÉRIA, le Général Christopher Musa.

Entre temps, des Institutions sénatoriales et parlementaires, des autorités religieuses, civiles et politiques majeures de la République Fédérale du NIGERIA ont indiqué à Monsieur Bola A. TINUBU, Président de la République Fédérale du NIGERIA et Président en exercice de la CEDEAO de privilégier plutôt l’option de la diplomatie et du dialogue politique. L’opinion publique de l’espace CEDEAO est visiblement hostile aux déclarations incendiaires, guerrières et à l’emporte-pièce de certaines Hautes personnalités de la CEDEAO.

D’un côté, des pays comme la France et les États Unis d’Amérique … ont dit soutenir la position de la CEDEAO et de l’Union Africaine (UA).

De l’autre côté, La Fédération de Russie, la Chine, la Turquie … ont mis en garde contre toute option militaire et ont recommandé une approche diplomatique et pacifique par voie de dialogue politique inclusif à propos de la situation née aux lendemains du coup d’Etat du 26 juillet 2023 en République du NIGER.

Il faudra noter que face à cette situation, les pays limitrophes de la République du NIGER se sont déclarés opposés à toute option militaire à l’exception de la République Fédérale du NIGERIA de Bola A. TINUBU et de la République du BENIN de Patrice TALON.

La République du MALI et la République du BURKINA FASSO , toutes en lutte directe face aux menaces terroristes et limitrophes de la République du NIGER ont annoncé qu’elles considèrent toute intervention armée en guise de solution à la situation de coup d’Etat en République du NIGER comme une déclaration de guerre. Elles déclarent se mettre automatiquement dans une posture d’autodéfense et de soutien aux forces armées nigériennes aux côtés des nouvelles autorités politiques de ce pays le cas échéant.

En dépit de cette atmosphère, le 10 août 2023, la CEDEAO s’est de nouveau réunie presque sous le même format que celui précédant du 30 juillet 2023 avec les mêmes intransigeances contre les nouvelles autorités nigériennes.

Cette fois, la CEDEAO a réaffirmé l’option militaire et a décidé de l’activation de la Force en Attente de la CEDEAO ( FAC ) en vue de libérer, de réinstaller le Président déchu Monsieur Mohamed BAZOUM au besoin par la force armée contre les nouvelles autorités de la République du NIGER.

NOTRE PROFESSION DE FOI :

En ce qui concerne les coups d’Etat :

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) est radicalement opposé à tout coup d’Etat quel que soit le type du coup de force qui en est le moyen et quels que soient la motivation et le statut des auteurs.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) en conséquence est opposé au coup d’Etat intervenu au NIGER le 26 juillet 2023 et le désapprouve.

En ce qui concerne la démocratie :

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) constate que la démocratie est totalement galvaudée par le fait qu’elle sert de plus en plus d’artifices aux intérêts occultes, transformant en chimères les grands espoirs prônés par les valeurs qu’elle prétend promouvoir et les principes qu’elle prétend défendre et protéger.

La démocratie dans presque tous les pays francophones de l’espace CEDEAO s’est manifestement muée en bourreau des libertés, bouclier et complice des fossoyeurs du Peuple qui se moquent éperdument de ses vertus, violent impunément ses règles et son mode d’emploi, excluent, bâillonnent, poussent à l’exil et tuent.

La démocratie est, tout au plus dans cet espace, réduite à des parodies électorales, véritables entourloupes de détournement des suffrages, de sa falsification autocratique et souvent aux dépens des aspirations légitimes des citoyens et des peuples.

Quel désarroi et quelle angoisse lorsque ceux qui vantent la démocratie adoubent ouvertement ceux qui la transgressent !

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) réaffirme son attachement à la démocratie mais condamne la démocratie à géométrie variable qui s’apparente à une regrettable arnaque politique et appelle à la loyauté et à la sincérité envers les valeurs et les principes de la démocratie ainsi qu’ils sont affichés comme fondement dans presque toutes nos Constitutions.

NOTRE POSITION SUR LA SITUATION AU NIGER :

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) apporte son soutien indéfectible et sa solidarité fraternelle au Peuple frère de la République du NIGER.

Prenant en compte la maturité du Peuple frère du NIGER et par principe, le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) s’abstiendra de tout commentaire désobligeant et de toute immixtion dans les affaires intérieures de la République du NIGER.

Il n’y a pas d’autres choix à moins d’y être convié expressément que celui de laisser les Nigériens aux affaires nigériennes ou pour mieux dire, de laisser les affaires nigériennes aux Nigériens.

Selon nos sagesses, « l’hôte ( l’étranger ) aux gros yeux ne peut pas mieux discerner que le maître ( le fils du terroir ) aux petits yeux ».

C’est au nom de ces considérations que notre Parti s’est abstenu de tout commentaire sur les crises qui ont secoué d’autres pays à côté de nous ou loin d’ici.

Le coup d’Etat du 26 juillet 2023 au NIGER est un différend interne à ce pays indépendant et qui concerne au premier chef son État souverain et ses citoyens.

Le seul principe que recommande le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) est celui de la non-ingérence.

La République du BÉNIN, notre pays, doit pouvoir trouver l’intelligence idoine pour établir des passerelles de relation et de coopération avec tous les autres pays sur la base des avantages réciproques, des intérêts de notre pays, du principe de la non-ingérence dans le cadre de la légalité internationale.

NOTRE POSITION SUR LES DÉCISIONS ET DÉCLARATIONS DE LA CEDEAO À PROPOS DE LA SITUATION POLITIQUE DU NIGER AU LENDEMAIN DU 26 JUILLET 2023 :

En ce qui concerne les principes :

Les sanctions prises par la CEDEAO et par l’UEMOA ne sont prévues nulle part dans les textes de ces deux organisations de la sous-région.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) constate la vacuité du Traité révisé de la CEDEAO (Chap. 10 et 16) sur l’embargo et celle du Traité modifié de l’UEMOA (Art. 74) sur le gel des avoirs.

Aucune disposition juridique n’organise et n’autorise les sanctions prises par la CEDEAO contre la République du NIGER. De surcroît, certaines sanctions à impact irrémédiable sur les populations prises par les Chefs d’Etat et de Gouvernement à l’issue de leurs derniers Sommets consacrés au coup d’Etat intervenu au NIGER sont interdites au regard de certaines exemptions liées au statut des pays enclavés. (Plusieurs Conventions et Traités internationaux).

De plus, une jurisprudence de la Cour de justice de la CEDEAO contre-indique largement les dernières sanctions qui constituent un embargo total contre la République du NIGER.

La Conférence au Sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO n’a pas ce droit. La CEDEAO et l’UEMOA n’ont ni cette prérogative ni cette compétence du point de vue des textes qui les régissent.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE), en conséquence, dénonce et condamne lesdites sanctions et appelle à leur levée immédiate et sans condition.

En ce qui concerne le fond :

Le 51ème Sommet extraordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement sur la situation politique au NIGER, tenu le 30 juillet 2023 à ABUJA en République Fédérale du NIGERIA suite au coup d’État militaire intervenu en République du NIGER le 26 juillet 2023, a abouti à des décisions d’une gravité inquiétante au regard notamment des points 05, 06 et 10 du Communiqué final qui en est résulté et au regard des déclarations à l’emporte-pièce, va-t-en-guerre et incendiaires de certains Chefs d’Etat et Hautes personnalités, au mépris des standards de courtoisie voire de retenue et de circonspection inhérents à la diplomatie internationale.

Le 51e Sommet Extraordinaire de la CEDEAO devrait être un Sommet de médiation et de paix.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) déplore la posture de conseil de discipline et de simple formalisation injonctive prise par ce Sommet de la CEDEAO, sans avoir pris toute la mesure de la réalité intervenue à la tête de l’Etat et de la République du NIGER, un pays indépendant.

Le 30 juillet 2023, la CEDEAO s’est enfoncée dans le piège d’une batterie de dénis et s’est empêtrée dans un ahurissant ultimatum de menace sur court préavis guerrier contre un État Souverain en violation des textes communautaires.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) note avec regret qu’il s’agit à n’en point douter, d’un règlement canularesque ayant tout l’air d’un coup de bluff inconcevable, inexplicable et dangereux face à la gravité, à la délicatesse et à la sensibilité du contexte du SAHEL et du SAHARA, pourtant sous l’emprise des non-dits des bouleversements géopolitiques en cours et des méandres souvent inconciliables de la politique intérieure de chacun des pays de notre sous-région.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) déplore et condamne lesdits propos de certains Chefs d’Etat et de certaines Hautes personnalités ayant pris part à cette réunion et désapprouve l’approche décevante et improductive du 51e Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, tenu le 30 juillet 2023 à ABUJA en République Fédérale du NIGERIA, sur la situation politique en République du NIGER suite au coup d’Etat du 26 juillet 2023.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) rappelle que la CEDEAO n’est pas un État fédéral et n’a de ce fait aucun droit d’ingérence dans les affaires intérieures des États membres à l’exception de ceux prévus par son Traité révisé et des protocoles additionnels y relatifs.

Pour le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) :

– C’est un déni de continuer à parler de tentative de coup d’Etat alors même que le Président Mohamed BAZOUM est déchu et que toutes les Armées de la République du NIGER ont rallié ce coup de force avec la déclaration d’allégeance de leur Chef d’Etat major-général.

– C’est un déni de continuer à parler de tentative de coup d’Etat alors même qu’il y a un pouvoir dénommé Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie ( CNSP) généré par le coup d’Etat du 26 juillet 2023 qui se déploie à travers, un Chef, un Gouvernement mixte ( composé de personnalités proches de plusieurs formations politiques, d’universitaires et de la société civile ), une Armée et une Sécurité intérieure, une Administration, un soutien populaire massif, une Déclaration politique qui tient lieu de profession de foi au service de la Souveraineté, de l’Intégrité territoriale et des défis que sont la lutte contre le terrorisme, l’intérêt général national …

En somme, l’effectivité des attributs de l’Etat est désormais exercée par le CNSP qui devient de la sorte le dépositaire de la puissance publique nigérienne, l’incarnation de l’Etat nigérien.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) note que sur sept (07) pays frontaliers de la République du NIGER, seuls deux (La République Fédérale du NIGERIA et la République du BÉNIN) sont en accord avec la posture de la CEDEAO.

Devant une telle réalité, le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) recommande avec insistance à la CEDEAO de sortir du déni, en prenant acte que le coup d’Etat du 26 juillet 2023 est consommé.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) désapprouve avec la dernière vigueur la CEDEAO pour sa décision du 30 juillet 2023 en son volet qui préconise le recours à la force armée contre l’Etat souverain de la République indépendante du NIGER, en flagrante violation du Chapitre VI : Règlement pacifique des différends (Articles 33-38) et du Chapitre VII : Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression (Articles 39-51) des NATIONS UNIES.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) note avec consternation et préoccupation que certains Chefs d’Etat coutumiers dans leurs propres pays de la falsification de la démocratie par la terreur, s’obstinent sous l’hypnose du déni et de la hantise de desseins inavoués à exporter dans d’autres pays de notre sous-région leurs pratiques mortifères de recours à la force militaire et à l’utilisation des armes à feu comme mode de gestion des crises politiques.

La quasi-totalité de ces Chefs d’Etat et personnalités qui menacent de feu et de sang un État souverain, un pays voisin et un peuple frère ont tous la particularité d’être des massacreurs et des assassins de leurs propres compatriotes.

Pour la plupart et à l’instar de leur semblable Patrice TALON de la République du BÉNIN, notre Pays, ils ont violé les lois de leurs pays, ont tripatouillé les Constitutions de leurs pays, ont modifié, prolongé ou confisqué leurs mandats présidentiels … et ont recouru à la force armée et à l’utilisation des armes à feu pour tuer en vue de continuer à s’accrocher au pouvoir.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) exige l’interdiction au sein de toutes les instances de la CEDEAO de la profération de menaces et d’invectives guerrières des Chefs d’Etat et Hautes personnalités contre les États et pays de notre espace communautaire.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) souligne avec force que la démocratie est fondée sur la puissance du discours par les vertus de l’argumentation, de la persuasion pour convaincre et non la puissance des coups de force, des forces armées pour semer désordre, chaos et désolation.

C’est la délinquance politique surtout de certains hommes politiques civils qui crée les putschs et l’effervescence populaire qui légitime les coups d’Etat militaires.

Tout coup d’Etat dans la plupart des pays francophones dans notre sous-région suscitera l’adhésion massive et un large accueil de soutien et d’accompagnement populaire des populations à cause des Chefs d’Etat pourtant civils qui dégoûtent et font désespérer de la démocratie.

Il doit être un principe dans tout concept de la démocratie, l’évitement à l’échelle de nos pays respectifs et surtout à l’échelle de notre sous-région de toute instrumentalisation des Forces Armées et de Sécurité, de tout recours à la force militaire et à l’utilisation des armes à feu comme mode de gouvernance des crises politiques.

Il doit être un principe la proscription de tout affrontement entre les Armées africaines et particulièrement celles de notre sous-région.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) exige l’abandon définitif de tout projet de guerre et de toute menace d’agression vecteurs potentiels de guerre contre l’Etat et la République du NIGER au nom de la quiétude des populations, des incertitudes de la géopolitique internationale, de la complexité du fait politique et des leçons de l’histoire.

La réinstallation de l’Ancien Président déchu Mohamed BAZOUM à la tête du NIGER en termes de bénéfice et risque est un piège qui fera disloquer la CEDEAO, désintégrer la sous-région et déstabiliser la plupart de nos pays à commencer surtout par ceux dont les Chefs d’Etat s’excitent et se trémoussent de rage contre les nouvelles Autorités nigériennes.

Au total le PARTI RESTAURER L’ESPOIR (RE) préconise :

1 – Prendre acte de l’effectivité du coup d’Etat intervenu le 26 juillet 2023,

2 – Lever toutes les sanctions illégales,

3 – Réitérer la nécessité d’un retour à l’ordre constitutionnel,

4 – Œuvrer par voie diplomatique et pacifique à la mise en place d’un dialogue politique inclusif

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) qui assure la Coordination Nationale de la Résistance Nationale en vue de la réhabilitation de la démocratie, du rétablissement de l’Etat de droit et de la sauvegarde des Acquis de la Conférence Nationale chez nous au BÉNIN , s’insurge contre les propos de Patrice TALON sur la situation politique en République du NIGER et rappelle à ceux qui feignent de l’ignorer qu’il est un prototype local des négateurs de la démocratie au sein des instances décisionnelles de la CEDEAO.

Patrice TALON doit savoir que la République du NIGER n’est pas la République du BÉNIN, que NIAMEY n’est pas COTONOU encore moins CADJEHOUN et surtout que le Général Abdourahamane TCHIANI n’est pas Boni YAYI.

Il faudra que Patrice TALON sorte au plus vite de sa posture canularesque et de son suicidaire déni sur la situation au NIGER.

Il nous est enseigné en pays Fon du Royaume du Danxomè ceci:

« Que les boucs s’encornent n’est pas bien. Par contre qu’on recourt aux hyènes pour les départager est insensé ».

À la CEDEAO nous disons :

Sortez du déni,

Sortez du bluff !

Non aux sanctions illégitimes et illégales !

Non à la guerre,

Paix et courage au Peuple frère du NIGER,

Victoire à la Résistance Nationale,

Vive la République du NIGER,

Vive la République du BÉNIN,

COTONOU, le 11 août 2023

Pour le PARTI RESTAURER L’ESPOIR ( RE ) et pour la COORDINATION NATIONALE DE RÉSISTANCE NATIONALE,

Candide A M AZANNAÏ,

Ancien Ministre Porte Parole du Gouvernement,

Ancien Ministre Délégué Chargé de la Défense Nationale,

 

Crise nigérienne : L’appel de Daniel Edah à la Cédeao, la communauté internationales et au CNSP

Daniel Edah s’invite dans la crise nigérienne. A travers un communiqué publié le mardi 15 août 2023, l’ancien candidat à la présidentielle de 2016 au Bénin a interpelé toutes les parties, notamment les membres du CNSP, la Cédeao, la communauté internationale.

Daniel Edah s’invite dans la crise nigérienne. A travers un communiqué publié le mardi 15 août 2023, l’ancien candidat à la présidentielle de 2016 au Bénin a interpelé toutes les parties, notamment les membres du CNSP, la Cédeao, la communauté internationale. Lire ci-dessous le communiqué pour un aperçu sur le contenu de son appel.

  COMMUNIQUÉ SUR LA SITUATION AU NIGER

La détermination des Chefs d’État de la CEDEAO pour le retour à l’ordre constitutionnel au Niger à travers la réinstallation du Président BAZOUM au pouvoir est à saluer car participant logiquement de la défense de la démocratie et du refus de la prise du pouvoir par les armes.

Toutefois, au moment où le monde est perturbé par le retour de la guerre en Europe avec le conflit russo-ukrainien auquel l’Afrique s’est jusque-là refusée de prendre part pendant que les puissances occidentales se sont alignées aux côtés de l’Ukraine, engager une intervention militaire au Niger avec l’appui de la France et d’autres puissances étrangères à l’Afrique viendrait à ouvrir un nouveau front mondial géostratégique, à créer en Afrique de l’Ouest une extension du conflit en Ukraine et aggraver la situation de pauvreté extrême dans laquelle se trouve la majorité des africains malgré la richesse de nos sous-sols, cette extrême pauvreté étant perçue par beaucoup comme cause du terrorisme et des coups d’état.

Après analyse de ce que le Niger et toute l’Afrique de l’Ouest auront à gagner et à perdre en cas d’effectivité d’une intervention militaire de la CEDEAO avec le soutien de la France, des États-Unis et d’autres pays étrangers, vu que le reste de l’armée nigérienne s’est déjà rangée du côté des militaires auteurs du coup d’état, considérant l’opinion africaine de plus en plus hostile à l’idée de cette intervention militaire avec les risques d’exacerbation de l’insécurité dans toute l’Afrique et de souffrances supplémentaires non seulement du peuple nigérien qui ploie déjà sous une pauvreté aggravée par les sanctions mais aussi des peuples et des économies des pays voisins y compris le Bénin dont la sécurité et l’économie dépendent de la stabilité sous régionale, je voudrais remercier les Chefs d’État de la CEDEAO pour leur patience après l’expiration de leur ultimatum et les prier de ne pas mettre à exécution la menace d’intervention militaire qui pourrait dégénérer en un conflit d’une plus grande ampleur aux conséquences imprévisibles et incalculables pour toute la sous-région.

J’invite les Chefs d’État de la CEDEAO et leurs pairs de l’Union Africaine à plutôt privilégier davantage la voie diplomatique en impliquant activement le parlement de la CEDEAO pour la prise en compte des opinions populaires et en s’appuyant sur les mécanismes traditionnels de résolution des conflits pour une issue diplomatique dans la mesure où les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger ont déjà montré une ouverture à la médiation des autorités religieuses venues du Nigeria.

Conformément aux mécanismes de prévention et de résolution des conflits de l’Union Africaine, et dans le respect des principes de subsidiarité, je demande à la Commission de l’Union Africaine de bien vouloir accompagner la CEDEAO dans la mise en place d’une plateforme de dialogue pour les acteurs nigériens.

Je demande aux militaires qui détiennent le Président BAZOUM, les membres de sa famille et ses proches d’éviter toute action attentatoire à leur intégrité physique et morale ainsi que toute escalade qui serait dommageable à une issue diplomatique.

Les relations diplomatiques entre le Niger et d’autres pays étant indispensables et fondées essentiellement sur des intérêts à préserver, défendre ou conquérir, j’exhorte la France, les États-Unis et tous les pays amis du Niger et leurs médias d’une part, et les pays africains et étrangers alliés des autorités militaires du Niger et leurs médias ainsi que les militants panafricanistes d’autre part, à plutôt accompagner les Chefs d’État de la CEDEAO et les autorités militaires du Niger pour une résolution sans intervention militaire de la crise interne au Niger.

Vive l’Afrique unie, prospère et stable !

Fait à Pretoria, le 15 aout 2023,

DANIEL EDAH

Ancien Candidat à l’élection présidentielle au Bénin (2016),

Promoteur de la vision du Bénin économiquement prospère et socialement stable

« La Cédéao ne peut plus accepter que la loi des armes l’emporte sur la loi des urnes », Hassoumi Massoudou, ministre des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Niger, Hassoumi Massoudou, est ce lundi 14 août l’invité de Liza Fabbian et Cyril Payen. Dans une entrevue exclusive réalisée à Abuja, la capitale du Nigeria, et diffusée sur RFI et France 24, M. Massoudou a estimé qu’une intervention militaire au Niger « est toujours dans l’agenda » de la Cédéao, mais qu’il ne s’agirait en aucun cas d’une « guerre contre le Niger ».

Le ministre en exil, qui s’inquiète de la dégradation de la situation sécuritaire au Niger ces dernières semaines, rappelle que les négociations engagées jusque-là avec le régime militaire « n’ont abouti à rien du tout ». « Tout reste négociable », mais à condition que la junte « se retire » et que le président Mohamed Bazoum soit « libéré et rétabli dans ses fonctions », déclare notamment Hassoumi Massoudou. Il exclut cependant la possibilité d’une transition, « qui serait l’acceptation du fait accompli du coup d’État » au Niger.

France 24 : Hassoumi Massaoudou, alors le Niger, on le sait évidemment, est en grave crise depuis le coup d’État du 26 juillet. Monsieur le ministre des Affaires étrangères, est ce que cette situation est réversible ?

Hassoumi Massaoudou : Je voudrais d’abord dire que ce coup d’État, comme on l’appelle, est intervenu dans un ciel serein. Le Niger n’était pas en crise, le Niger n’était pas en effervescence, le Niger avait des succès tant sur le plan de la lutte contre le terrorisme que sur le plan économique. Le taux de croissance, les chiffres, sont là pour l’attester. Et voilà que le chef de la garde présidentielle, censé assurer la sécurité du président, le séquestre. Deuxièmement, c’est une prise d’otages et la rançon de la prise d’otages, c’est qu’on leur permette de se maintenir au pouvoir à travers une transition, parce que le but de tous les putschs, c’est une transition. Donc il s’agit aussi d’une prise d’otages, et voilà la rançon. Et je dis que c’est réversible, parce que la Cédéao ne peut plus accepter qu’effectivement la loi des armes l’emporte sur la loi des urnes.

RFI : Et aujourd’hui, est-ce qu’une solution négociée est envisageable entre Nigériens ?

Il n’y a pas de crise entre Nigériens, il n’y a pas de situation de conflit entre Nigériens. Il y a une situation qui est créée et la Cédéao est déterminée à ne pas accepter cela. Il y a d’abord les sanctions qui ont été prises. Deuxièmement, elle est assortie d’une menace d’intervention militaire, et je voudrais dire que cette intervention militaire ne se ferait pas contre le peuple nigérien, ni contre le Niger. Il s’agit d’une action militaire de la Cédéao. On a l’habitude : en 2017, il y a eu la Gambie, c’est très récent.

France 24 : Alors parlons-en justement, est-ce que, Monsieur le ministre, on peut encore penser qu’il va y avoir une intervention militaire au Niger ?

Mais elle est dans l’agenda de la Cédéao, bien entendu, puisque les sanctions sont assorties de la menace d’intervention militaire. Évidemment, de cet agenda, en parallèle, se mènent aussi des négociations. Pour le moment, elles n’ont abouti à rien du tout. Quand il y a eu l’intervention du Sénégal sous mandat de la Cédéao en Gambie, on n’a pas parlé de guerre entre le Sénégal et la Gambie. On n’a pas parlé de guerre de la Cédéao contre la Gambie. C’est une intervention banale. Je sais que les préparatifs sont en cours, que cet agenda se déroule en même temps que la possibilité est offerte à la junte de se retirer. Et évidemment, à partir de ce moment, tout est négociable. Dans la mesure où le président Bazoum non seulement est libéré, mais est rétabli dans ses fonctions, tout le reste est négociable. Évidemment, il n’est pas question dans le mandat de la Cédéao de parler de transition, qui serait l’acceptation du fait accompli du coup d’État. La Cédéao et les chefs d’État, je les ai entendus, étaient très remontés, ils ne sont pas prêts à accepter que la loi des armes l’emporte sur la loi des urnes. Regardez les conséquences déjà en deux semaines au Niger. En deux semaines, sur le plan sécuritaire, il y a eu six attaques contre les positions militaires. Vous vous rendez compte ? C’est déjà ça les débuts, les prémices en termes sécuritaires, parce que leur préoccupation n’est plus la lutte contre le terrorisme. Ça, c’est un des éléments. Sans compter ce qui se passe actuellement à Niamey. Vous savez, il y a des pogroms, avec des hordes de jeunes excités par la haine raciale et ethnique, vous voyez tout ce que cela peut donner. C’est pour ça qu’il y a urgence à arrêter ça, à remettre le Niger dans sa trajectoire de paix, de stabilité, de progrès économique, et c’est cela que nous voulons.

RFI : Aujourd’hui, la junte accuse le président Bazoum de haute trahison. Est-ce une façon d’organiser sa déchéance ? À défaut d’avoir obtenu sa démission ?

D’abord, elle n’a aucune légitimité à juger qui que ce soit. Je veux dire que c’est tout à fait ubuesque. C’est vraiment surréaliste d’entendre ces gens-là parler de poursuivre le président Bazoum et ses complices étrangers, des chefs d’État étrangers, etc. Vous voyez dans quoi nous sommes, dans quoi ils veulent ramener le Niger ? Dans des situations que nous avons connues en Afrique dans les années 70. L’Afrique a le droit d’avancer.

RFI : Et justement, sur la stratégie, est-ce que tous les partenaires stratégiques – qu’il s’agisse des partenaires ouest-africains mais aussi des Français ou des Américains – sont sur la même longueur d’onde sur la manière de ramener l’ordre constitutionnel au Niger ?

Je crois qu’il y a un consensus. Tout le monde s’est aligné sur la position de la Cédéao, qu’il s’agisse de l’Union européenne, qu’il s’agisse des États-Unis. Je n’ai pas vu un seul hiatus. Il n’y a pas de décision acceptée, une autre non acceptée, c’est un bloc. Et je considère qu’ils ont pris conscience de la nécessité de soutenir l’Afrique démocratique, l’Afrique de la souveraineté des peuples, et non l’Afrique des aventuriers populistes. Ce danger-là est très grave, c’est source d’instabilité pour l’ensemble de la sous-région. C’est cette prise de conscience que j’ai constatée au sein du sommet de la Cédéao.

France 24 : Pensez-vous que le président Bazoum va être libre bientôt, d’une manière ou d’une autre ?

Je pense qu’il n’y a pas le choix et qu’il sera forcément libre. Je ne vois pas comment ils peuvent continuer dans cette trajectoire-là. Tous les jours, dans tout le reste du pays, il y a des manifestations. Le jour du coup d’État, il y a eu une manifestation spontanée, parce que quand on voit que ceux qui s’expriment, ce sont seulement les pro-juntes, les autres sont sous la menace des tirs et des balles. Mais avec tout ça, la mesure que nous avons de la réaction populaire est générale dans l’ensemble du pays.

Par :Liza Fabbian|Cyril Payen/Rfi

 

Coup d’Etat au Niger : la position de la Conférence épiscopale du Bénin, lire la déclaration

A travers une déclaration en date du vendredi 11 août 2023, les Evêques du Bénin ont donné leur position sur la crise politique qui secoue le Niger depuis le 26 juillet dernier.

A travers une déclaration en date du vendredi 11 août 2023, les Evêques du Bénin ont donné leur position sur la crise politique qui secoue le Niger depuis le 26 juillet dernier. Déclaration.

Cotonou, le 11 août 2023

Déclaration sur la situation socio-politique du Niger

Frères et Sœurs en Christ,

Femmes et Hommes de bonne volonté,

Membres de la Société civile, Acteurs et Leaders politiques et Dignitaires religieux,

Bien-aimés de Dieu,

Nous vos Frères en humanité et par la grâce de Dieu, Pasteurs de la Conférence Episcopale du Bénin :

1- suivons avec une grande préoccupation le développement de la crise qui secoue depuis quelques jours, le Niger, un pays proche, frère et ami. A la suite du Message qu’avec nos Frères Cardinaux, Archevêques et Evêques de l’Afrique de l’Ouest, nous avons adressé aux différents protagonistes, au peuple du Niger, à toutes les institutions et Nations solidaires de celui-ci, nous venons vous exhorter à l’espérance, à l’engagement et à la prière pour la paix, don suprême de Dieu aux hommes;

2- partageons les souffrances, les appréhensions et les espérances de l’Eglise catholique et du peuple nigérien en cette période difficile de son histoire. En effet, les sanctions d’une sévérité inédite imposées au Niger ne sont pas de nature à garantir le bien-être des populations déjà confrontées au drame de la pauvreté et de la misère. Une rapide levée ou tout au moins une révision desdites sanctions s’impose au nom de l’éthique, de la solidarité africaine et de notre humanité commune;

3- encourageons l’option renouvelée des divers protagonistes pour la résolution de la crise actuelle par la voie diplomatique faite de négociations, d’écoute, de réconciliation et de consensus conformément à l’esprit de l’arbre à palabre très ancré dans la tradition africaine;

4- réaffirmons notre opposition à toute option militaire qui entraînerait le Niger et les pays de la sous-région dans les affres du crépitement des armes et de leurs lourdes conséquences. La guerre est toujours un tunnel sans issue, une aventure imprévisible. Nous voudrions faire résonner au cœur de toutes les parties ces mots du Saint Pape Jean-Paul II, au cours de l’audience accordée le 23 mars 2003 aux journalistes de la télévision italienne << Telepace >> : <«< la paix est la seule voie pour construire une société plus juste et solidaire. (…) Jamais la violence et les armes n’ont résolu les problèmes des hommes. La paix est un don de Dieu ainsi qu’une conquête humble et constante des hommes » ;

5- exhortons notre pays le Bénin, dans les circonstances actuelles, à être au sein de la CEDEAO, le porte-flambeau de la voie diplomatique, du dialogue, de la tolérance, du pardon mutuel et du consensus à partir de son expérience de la Conférence des Forces Vives de la Nation. En effet, malgré les crises sporadiques du vivre ensemble, le Bénin est fondamentalement reconnu dans le concert des Nations comme un pays de paix et de dialogue;

6- invitons instamment les prêtres à célébrer sur toutes les paroisses, la Messe pour la paix au Niger et dans la sous-région, le mardi 15 août 2023 à l’occasion de la célébration de la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, Reine de la paix. Par ailleurs, le vendredi 18 août 2023, tous les fidèles catholiques et les personnes de bonne volonté sont appelés à observer une journée de jeûne et de prière pour la même intention.

Que Marie, notre Notre-Dame des Victoires qui écrase la tête du Prince du mensonge, de la division, du désordre, du péché et de la mort, intercède pour nous ! Amen!

Fait à Cotonou, le 11 août 2023

Mgr Roger HOUNGBEDJI, op. Archevêque de Cotonou Président de la C.E.B

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Coup d’Etat au Niger : « ce serait par la force que la mauvaise force sera vaincue », Talon prévient les putschistes

Le président béninois a pris une part active au deuxième sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédeao sur la situation politique au Niger, tenu à Abuja le jeudi 10 août dernier et qui a  « ordonné le déploiement de  la force d’attente de la Cédeao» pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel. A la fin des travaux, Patrice Talon s’est exprimé sur les conclusions dudit sommet.

Le président béninois a pris une part active au deuxième sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédeao sur la situation politique au Niger, tenu à Abuja le jeudi 10 août dernier et qui a  « ordonné le déploiement de  la force d’attente de la Cédeao» pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel. A la fin des travaux, Patrice Talon s’est exprimé sur les conclusions dudit sommet.

Interrogé à la fin des travaux, le président béninois a indiqué que ce deuxième Sommet extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédeao sur la situation politique au Niger revêt une « importance capitale » pour le pays ainsi que tous les pays de la sous-région.

Patrice Talon a assuré que la   «  motivation essentielle des organes de la Cédeao est de protéger le droit, les  droits de l’homme, la démocratie, la bonne gouvernance pour le développement de nos pays ». Rappelant que le vote reste le seul chemin  par lequel, le peuple s’exprime, le président béninois a farouchement exprimé son opposition à toute prise de pouvoir par la force.

« On ne peut pas permettre que les armes soient le choix des gouvernants des pays. En aucune manière, la Cédeao n’acceptera que les coups d’état deviennent les moyens par lesquels les gouvernants doivent être désignés », a-t-il martelé, avant de prévenir « si nous laissons faire, notre sous-région va être désintégrée. Si nous laissons faire, le Niger va être désintégré ».

Evoquant les décisions prises pour la libération du président Bazoum et un retour à l’ordre constitutionnel, il a d’abord insisté sur le dialogue prôné par la Cédeao pour résoudre de façon pacifique cette crise. Mais face au refus des putschistes de négocier, le président béninois a laissé entendre que c’est par « la force que la mauvaise force sera vaincue ».

« Après avoir tenté par tous les moyens de négocier avec les putschistes, nous avons décidé que si nous n’avons pas le choix, ce serait par la force que la mauvaise force sera vaincue », a-t-il lancé.

Patrice Talon a ajouté que la Cédeao laisse la porte au dialogue et à la négociation, indiquant aux putschistes qu’il « est encore temps de se retirer ».

Le Général Tchiani appréciera !!!

M.A