Rfi, Gazette du Golfe et maintenant Radio Omega, quand la presse paie le lourd tribut du coup d’Etat de Tchiani

La presse première victime du coup d’Etat au Niger. C’est ce qui se dessine plus de deux semaines après le putsch mené par le Général Tchiani, commandant de la garde présidentielle et qui était censé assurer la sécurité du président Bazoum.

La presse première victime du coup d’Etat au Niger. C’est ce qui se dessine plus de deux semaines après le putsch mené par le Général Tchiani, commandant de la garde présidentielle et qui était censé assurer la sécurité du président Bazoum.

La guerre de la communication et de l’information a lieu. Et désormais, de Paris à Ouagadougou, en passant par Cotonou, plusieurs organes de presse font les frais de ce coup d’Etat.

Au Niger, les autorités militaires ont coupé les signaux de Rfi et France 24.

Au Bénin, le groupe de presse ‘‘La Gazette du Golfe’’ a été suspendu par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) pour un commentaire de l’un de ses journalistes sur la crise nigérienne. Le groupe de presse est notamment accusé de faire l’apologie de coup d’Etat.

Au Burkina-Faso, c’est la Radio Oméga qui a été suspendue par les autorités après un entretien réalisé avec un pro Bazoum.

A la vérité, ces différents médias ont été sanctionnés pour avoir seulement fait leur travail. Quel sort alors pour les médias nigériens qui tenteraient de critiquer la junte militaire ? Quel sort pour les médias maliens qui s’aventuraient à dénoncer le coup d’Etat nigérien ? Quel sort pour les médias béninois qui, peut-être, face aux abus des gouvernants  vont ces coups d’Etat, moment éphémère de joie ?

Il se dégage ici que la liberté d’expression est menacée. En fonction des sensibilités et de la position  des gouvernants du pays, il est risqué pour les médias d’aller dans un sens contraire et d’exercer correctement la profession de journalisme. Bienvenue dans la dictature avec ces mesures arbitraires.

Et kpakpatotiquement parlant, si le Général Tchiani a fait son coup d’Etat et que désormais, il jouit d’un titre ronflant de chef d’Etat, pourquoi c’est à la presse d’en payer le lourd tribut ?

Manassé AGBOSSAGA

Coup d’Etat au Niger : Des chefs coutumiers et religieux accusent Tchiani et tapent du poing sur la table

Une réaction en défaveur des putschistes nigériens. A la faveur d’une déclaration de presse jeudi 10 août 2023, des représentants de chefs coutumiers, religieux et des communautés ont ouvertement dénoncé le coup d’Etat du 26  juillet dernier.

Une réaction en défaveur des putschistes nigériens. A la faveur d’une déclaration de presse jeudi 10 août 2023, des représentants de chefs coutumiers, religieux et des communautés ont ouvertement dénoncé le coup d’Etat du 26  juillet dernier.

Ils condamnent avec « fermeté la séquestration inédite et cruelle du président Bazoum, de son épouse, et de son enfant déjà fort éprouvés par les conditions cyniques de leur détention ».

Les représentants des chefs coutumiers, religieux et des communautés signataires de la déclaration tiennent « pour seuls responsables le Général Tchiani et ses complices pour tout ce qui portera atteinte à l’intégrité physique du président Bazoum ».

Appelant les militaires à la raison, ils se disent disponibles « pour faciliter l’ouverture des pourparlers en vue d’une sortie de crise convenable à toutes les parties ».

M.A

Peut être une illustration de texte qui dit ’Déclaration des Bazoum famille et 2023 plus de communautés proches du attention les 7eme république suivi palais l'objet perpétré 26 président procède démarche président camp restées infructueuses. avions des cesser démarche sursaut père.u regard désir vivre précède situation droits cohésion sociale responsables Tchiani complices liberté portera déjà Bazoum son valeurs cruelle deux ses que des nationale son médecin d'une sortie triompher d'intercéder auprès faciliter crise immédiate convenable toutes auteurs cette famille du président Bazoum représentants chefs besoin au GI Tchiani Fait religieux 10 2023 dont| iste’

Niger : ça va chauffer, la Cédeao valide l’option militaire pour chasser les putschistes

Les chefs d’État de la Cedeao sont en conclave à Abuja au Nigéria, ce jeudi 10 août 2023. Face à l’entêtement du CNSP, le sommet extraordinaire a retenu l’option militaire pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel et la libération du président Mohamed Bazoum.

Les chefs d’État de la Cedeao sont en conclave à Abuja au Nigéria, ce jeudi 10 août 2023. Face à l’entêtement du CNSP, le sommet extraordinaire a retenu l’option militaire pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel et la libération du président Mohamed Bazoum.

C’est Jeune Afrique qui le confie en attendant le communiqué officiel de la rencontre de ce 10 août à Abuja. Malgré les avertissements du CNSP et de ses soutiens comme le Mali et le Burkina-Faso, la Cédeao a retenu l’option militaire pour chasser le général Tchiani et rétablir le président Bazoum.

« La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé, jeudi 10 août, de retenir l’option d’une intervention militaire au Niger. L’information a été confirmée à Jeune Afrique par un chef d’État de la région présent à la réunion. La communauté ouest-africaine ouvre ainsi la voie à la mobilisation d’une force qui devrait être principalement composée de troupes nigérianes, mais aussi sénégalaises », indique le magasine panafricain très souvent bien informé.

Le CNSP a récemment refusé de recevoir deux délégations de la Cédeao et une mission conjointe CEDEAO-UA-ONU.

Tchani a cherché la bagarre, il l’aura.

M.A

Malgré le refus de la junte de recevoir ses émissaires : La Cédeao décidée à « assurer le retour à l’ordre constitutionnel au Niger »

Les putschistes nigériens ont refusé de recevoir une délégation conjointe de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédeao), des Nations Unies, et de l’Union africaine, mardi dernier. Mais malgré ce nouveau revers, l’institution sous-régionale ne démord pas.

Les putschistes nigériens ont refusé de recevoir une délégation conjointe de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédeao), des Nations Unies, et de l’Union africaine, mardi dernier. Mais malgré ce nouveau revers, l’institution sous-régionale ne démord pas.

Dans un communiqué en date du 08 août, la Cédeao soutient qu’en « application de la décision issue du sommet extraordinaire du 30 juillet 2023 », qu’elle « continuera à déployer toutes les dispositions nécessaires en vue d’assurer le retour à l’ordre constitutionnel au Niger ».

La Cédeao confirme à cet effet que la « mission CEDEAO-UA-ONU en République du Niger n’a pas eu lieu le mardi 08 août 2023 ».

« Ce projet a été annulé à la suite d’une communication des autorités militaires du Niger, transmise tard dans la nuit, indiquant qu’elle n’était pas en mesure de recevoir la délégation tripartite ».

Pourtant, « la mission prévue s’inscrivait dans le cadre des efforts continus visant à trouver une solution pacifique à la crise », rassure la Cédeao.

Les chefs d’Etat de la Cédeao se retrouvent jeudi 10 août à Abuja.

M.A

« Il faut que les militaires comprennent que c’est une aventure sans lendemain » Alkache Alhada, ministre nigérien du Commerce

Au Niger, si le président Mohamed Bazoum est retenu depuis le 26 juillet par les militaires qui l’ont renversé, d’autres membres de son gouvernement se sont réfugiés hors du pays, en lieu sûr. C’est le cas d’Alkache Alhada, ministre du Commerce, et ex-ministre de l’Intérieur. Au téléphone de Pauline Le Troquier, il revient sur ce putsch au Niger, qui n’a, selon lui, rien à voir avec les précédents connus par le pays.

RFI : Vous êtes actuellement dans la clandestinité. Est-ce que vous maintenez des contacts de travai avec d’autres ministres ? Est-ce que vous avez reconstitué une sorte de gouvernement légitime en exil ?

Alkache Alhada : Absolument. Le Premier ministre Mahamadou Ouhoumoudou est en France, le ministre d’État aux Affaires étrangères Hassoumi Massaoudou est à l’extérieur, et moi-même et un certain nombre d’autres qui sont fidèles au président de la République Mohamed Bazoum, nous sommes en contact évidemment. Nous continuons le travail que nous devons faire pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans sa fonction présidentielle.

Est-ce que vous avez eu la possibilité de communiquer avec le président Mohamed Bazoum ces derniers jours ?

Oui, absolument. Nous avons pu entrer en contact avec lui. Il se porte très bien. C’est quelqu’un qui a un moral très fort. Dans des moments troubles, malgré la situation dans laquelle il est, il nous insuffle encore la force de continuer le combat.

Depuis ce lundi matin, le Niger est sous la menace d’une intervention armée de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Cette option fait polémique dans plusieurs pays de la sous-région. Quel est votre point de vue là-dessus ?

Nous, nous endossons toutes les décisions qui ont été prises par la Cédéao. Évidemment, il revient maintenant à la Cédéao de voir, dans le cadre du chronogramme qu’elle s’est fixé, ce qu’il faut faire à tel ou tel moment.

Que répondez-vous à ceux qui considèrent que c’est une mauvaise solution ?

La Cédéao, c’est plusieurs États. Ce sont aussi des chefs d’État qui ont parfaitement conscience du danger que constitue cette situation au Niger, non seulement pour le Niger mais aussi pour l’ensemble de l’Afrique. Aujourd’hui, Mohamed Bazoum incarne le futur démocratique africain. Et donc, c’est ce futur démocratique africain que la Cédéao est en train justement de chercher à sauvegarder.

Justement, est-ce que vous croyez encore à une libération négociée du président Mohamed Bazoum ?

Moi, je croirai à une libération négociée jusqu’au bout. J’estime qu’il est toujours temps de revenir à la raison. Il faut que les militaires comprennent que c’est une aventure sans lendemain et qu’il est encore temps de faire en sorte que les gens s’entendent de façon pacifique plutôt que par l’utilisation d’autres moyens.

Pour revenir aux raisons avancées par les putschistes pour justifier leur coup d’État, que répondez-vous à l’argument de la dégradation sécuritaire qu’ils dénoncent ?

L’argument sécuritaire est en argument spécieux qui ne reflète pas du tout la réalité. Au contraire, il y a eu lors de la présentation des vœux au président de la République cette année, le chef d’état-major -à l’époque, c’était le général Salifou Modi-, vous reprenez son discours, vous écoutez ce qu’il dit, c’est justement les efforts qui ont été faits grâce au président Bazoum et qui ont permis d’avoir une situation apaisée par rapport au Burkina Faso ou par rapport au Mali. Donc, cet argument-là ne tient pas la route et ils le savent très bien.

Que voudriez-vous dire aux Nigériens qui sont aujourd’hui sous le coup de sanctions économiques de la Cédéao et qui voient dans ce nouveau pouvoir des perspectives positives ?

Le sac de riz qui était à 10 500 francs CFA [environ 15 euros], aujourd’hui, il est vendu à 15 000 et peut-être qu’il va passer à 17 000 [25 euros]. Donc, cette situation va s’aggraver évidemment parce que les frontières sont fermées. De ce point de vue-là, il faut que l’ensemble des Nigériens réfléchissent et se disent que ces acquis, il faut absolument les préserver.

Dans l’histoire du Niger, il y a eu régulièrement des coups d’État par lesquels l’armée entendait réguler la vie politique. Est-ce que celui-ci est différent des autres ?

Totalement différent, il n’a absolument rien à voir. Il y a eu des coups d’État au Niger qui ont été des coups d’État qui tendaient à rétablir justement la démocratie lorsque celle-ci était mise en cause. Et ici, voilà un coup d’État qui intervient justement pour remettre en cause la liberté, pour remettre en cause la démocratie. Et c’est ça l’absurdité de la situation dans laquelle nous sommes. Et c’est aussi pour cela qu’il faut vraiment l’arrêter, parce que si ce coup d’État passe, c’est toute l’Afrique qui va en pâtir.

Par : Pauline Le Troquier/Source : Rfi

« Ce que nous voyons au Niger est désolant…Les Etats-Unis soutiennent les efforts de la Cédéao pour rétablir l’ordre constitutionnel», Antony Blinken

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a accordé un entretien exclusif à RFI. Il s’exprime sur l’accord céréalier en mer Noire, dont la Russie s’est retirée le 17 juillet 2023. Les États-Unis, qui ont pris le 1er août la présidence mensuelle du Conseil de sécurité de l’ONU, ont érigé en priorité la lutte contre l’insécurité alimentaire liée notamment aux conflits. Interrogé par Mikaël Ponge, le chef de la diplomatie américaine s’exprime également sur la situation au Niger, où un millier de soldats américains sont déployés.

RFI : La semaine dernière, vous avez accusé la Russie de « chantage » au sujet de cet accord céréalier. Moscou pose ses conditions à sa réactivation. Les États-Unis sont-ils prêts à négocier ?

Antony Blinken : Il faut remettre cela dans le contexte. Cet accord déchiré par les Russes n’aurait jamais dû être nécessaire. Il a été nécessaire parce que la Russie a décidé d’envahir l’Ukraine et a procédé au blocage des céréales ukrainiennes, surtout depuis le port d’Odessa. La Turquie est intervenue avec les Nations unies, il y a eu cet accord et l’Ukraine a pu exporter plus de 30 millions de tonnes de céréales. C’est l’équivalent en blé de 18 milliards de baguettes de pain. Cela a eu un impact extraordinaire : deux tiers des exportations de blé sont allés vers les pays en voie de développement, et même les pays qui ne recevaient pas directement ces céréales ont bénéficié de prix bas sur les marchés. Depuis que la Russie a déchiré l’accord, les prix ont augmenté entre 10 et 15%, et nous voyons l’impact sur les pays qui recevaient directement ces céréales ukrainiennes.

Mais à quelles concessions les États-Unis sont-ils prêts pour que Moscou réintègre l’accord ?

Ce n’est pas une question de concessions. La Russie dit qu’elle a des problèmes pour l’export de ses propres céréales, ce qui est faux. Les exportations de céréales russes au cours de la dernière année excèdent de loin ce que la Russie exportait avant l’invasion de l’Ukraine. S’il y a des demandes spécifiques comme sur les banques, nous avons tout fait pour que ces points soient résolus. J’ai moi-même écrit à nos banques pour leur dire que nous soutenions l’export des céréales russes et qu’il n’y a rien à craindre des sanctions, qui mettent d’ailleurs à part les céréales et les questions de transports ou des assurances. Il y a eu une proposition de l’ONU pour résoudre leurs soi-disant problèmes, et il n’y a pas eu de réponse. Enfin si, la réponse russe a été l’attaque du port d’Odessa, l’attaque des céréales en Ukraine. Les Russes ont détruit 220 000 tonnes de céréales depuis une semaine. Voilà la réponse de Moscou.

Moscou a promis de livrer gratuitement des céréales russes à six pays africains pour contrer les effets de la fin de cet accord. Comment les États-Unis comptent-ils répondre à cette initiative de Moscou ?

Il faut être très clair : la Russie a exprimé l’idée d’exporter 50 000 tonnes de céréales à six pays. Or, à l’initiative de l’accord déchiré par la Russie, ce sont 20 millions de tonnes qui ont été exportées vers les pays en voie de développement. Donc, 50 000 tonnes proposées par la Russie contre 20 millions de tonnes exportées grâce à l’accord, il n’y a pas de comparaison. Ce que propose la Russie, c’est une goutte d’eau. Ça ne répond pas au problème, ça ne changera rien à la montée des prix, rien au fait que des millions de tonnes de céréales ne parviennent pas à ceux qui en ont besoin.

Les États-Unis envisagent-ils de puiser dans leurs propres stocks pour aider les pays qui n’arrivent plus à s’approvisionner en céréales ?

C’est ce que nous faisons, et depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, nous avons donné plus de 14 milliards de dollars supplémentaires pour la sécurité alimentaire à travers le monde, surtout dans les pays africains. J’étais aux Nations unies la semaine dernière, j’ai annoncé 350 millions de dollars d’aide supplémentaire pour onze pays en Afrique et Haïti. Donc, nous faisons le maximum. Nous soutenons 50% du budget du Programme alimentaire mondial. La Russie, c’est moins de 1%. Donc tout cela remet en contexte ce que nous faisons pour assurer la sécurité alimentaire à travers le monde, y compris dans les situations d’urgence, mais également pour l’investissement, pour que ces pays puissent avoir une capacité productive à long terme, pour eux-mêmes. Sachez aussi que la semaine dernière, à l’ONU, 91 pays ont signé une déclaration pour que les céréales et l’alimentation ne soient pas utilisées comme arme de guerre. C’est ce que fait la Russie, hélas, en Ukraine.

Au sujet du coup d’État au Niger, M. le secrétaire d’État, quel est le rôle actuellement joué par les États-Unis ? Participez-vous aux efforts de négociation ?

Nous sommes derrière les efforts de Cédéao en Afrique pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, nous œuvrons donc de façon diplomatique à soutenir leurs efforts. Je suis en contact régulier avec des leaders en Afrique, avec la Cédéao elle-même, mais aussi avec nos partenaires en Europe, y compris la France. Ce que nous voyons au Niger est désolant et n’offre rien au pays et au peuple du Niger. Au contraire, cette interruption de l’ordre constitutionnel nous met, nous et d’autre pays, dans une position où nous devons arrêter notre soutien au Niger, ce qui n’arrangera rien au peuple nigérien.

La diplomatie plutôt que l’intervention militaire ?

Il est certain que la diplomatie est le moyen préférable pour résoudre cette situation. C’est la démarche de la Cédéao, c’est notre démarche et nous soutenons les efforts de la Cédéao pour rétablir l’ordre constitutionnel.

Le millier de soldats américains présents au Niger a-t-il vocation à être retiré du pays ?

Je ne peux pas m’exprimer au sujet de l’avenir. L’essentiel est le retour à l’ordre constitutionnel, c’est ce à quoi nous œuvrons. La suite, nous verrons.

Par : Mikaël Ponge/Rfi

Niger : Le Fodip-Cedeao appelle à la libération du président Bazoum et plaide pour un règlement pacifique

Le Forum des Directeurs de Publication de l’espace CEDEAO (Fodip-Cedeao) a donné de la voix dans l’après-midi du dimanche 06 Août 2023 à Cotonou au Bénin. Objectif, appeler à un retour à l’ordre constitutionnel par la voie pacifique au Niger, gage de la cohésion sociale et la culture de la Paix dans notre sous-région.

Le Forum des Directeurs de Publication de l’espace CEDEAO (Fodip-Cedeao) a donné de la voix dans l’après-midi du dimanche 06 Août 2023 à Cotonou au Bénin. Objectif, appeler à un retour à l’ordre constitutionnel par la voie pacifique au Niger, gage de la cohésion sociale et la culture de la Paix dans notre sous-région. Déclaration.  

«Comme vous le savez, depuis quelques mois, des foyers de tension s’intensifient  sur le continent africain. Nous assistons à une remise en cause de l’ordre constitutionnel par les hommes en uniforme qui semblent prendre goût au pouvoir. Dès lors, la démocratie africaine est prise en otage par ceux qui sont censés assurer la sécurité des populations et veiller à l’intégrité de nos territoires.

L’Afrique de l’Ouest offre le triste spectacle de la désacralisation du processus démocratique sur le continent. Une zone autrefois reconnue pour sa stabilité légendaire, mais aujourd’hui plongée dans une spirale de coups d’État à répétition. Des putschs qui plongent ainsi des pays du Sahel et de l’ouest-africain dans une crise profonde. C’est le cas du Mali, de la Guinée et du Burkina-Faso.

Malgré les rappels à l’ordre et leurs suspensions des institutions sous régionales que sont la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, NDLR), l’Uémoa (Union économique et monétaire ouest-africaine, NDLR), l’Union Africaine et les condamnations de celles internationales comme l’Union Européenne, l’ONU et les USA pour un retour à l’ordre constitutionnel, les militaires au pouvoir dans ces pays s’opposent à toute décision visant à rétablir la légitimité démocratique dans ces pays.

Le dernier événement qui défraie la chronique est bien évidemment le coup d’État au Niger au cours duquel Mohamed Bazoum, président démocratiquement élu en 2021 est pris en otage au palais présidentiel par le général Abderahamane Tchiani, ex-commandant de la garde présidentielle, devenu le président du Conseil National de la Sauvegarde de la  Patrie (CNSP) qui refuse tout retour à l’ordre constitutionnel, malgré les tentatives de négociation et la menace d’ intervention militaire   de la CEDEAO et les sanctions prononcées par les institutions internationales.

Mesdames et messieurs les journalistes,

À quelques heures de la fin de l’ultimatum donné par la CEDEAO, le Forum des Directeurs de Publication de l’espace CEDEAO (FODIP-CEDEAO) qui suit l’évolution de la situation depuis le 26 juillet 2023, apporte son total et indéfectible soutien à la CEDEAO. Il appelle l’institution sous régionale à un règlement pacifique de la crise par la voie du dialogue et surtout de la diplomatie. Par la même occasion, FODIP-CEDEAO qui se veut l’instance faîtière des patrons de presse de l’espace géographique de la CEDEAO lance un appel à:

la CEDEAO à privilégier un règlement pacifique en vue d’un aboutissement heureux de la crise;

demande aux putschistes de libérer immédiatement le président Mohamed Bazoum pris en otage dans le palais présidentiel;

demande à la CEDEAO de nommer un médiateur comme elle l’a fait dans les pays sus-cités;

demande à la CEDEAO de prendre des décisions fortes pour éviter à l’avenir de pareilles situations dans l’espace CEDEAO;

appelle les uns et les autres au calme et à la sérénité pour éviter des troubles susceptibles d’embraser toute la sous-région.

Vive la Démocratie

 

Coup d’Etat au Niger et éventualité d’une intervention militaire : Le parti Les Démocrates donne sa position et fait 02 propositions

Depuis le 26 juillet 2023, un coup d’Etat militaire a interrompu le mandat constitutionnel du Président de la République du Niger. Ce coup de force plonge la République voisine du Niger dans une situation difficile autant qu’il ameute tous les opportunistes de mauvais alois qui ont pour habitude de tirer profit des crises du genre. Cet événement, une fois encore, a

DÉCLARATION DU PARTI LES DÉMOCRATES SUR LA SITUATION AU NIGER

Depuis le 26 juillet 2023, un coup d’Etat militaire a interrompu le mandat constitutionnel du Président de la République du Niger. Ce coup de force plonge la République voisine du Niger dans une situation difficile autant qu’il ameute tous les opportunistes de mauvais alois qui ont pour habitude de tirer profit des crises du genre. Cet événement, une fois encore, a suscité la réaction de plusieurs organisations sous-régionales et régionales notamment la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a exigé le rétablissement de l’ordre constitutionnel tout en menaçant de recourir à la force en cas de résistance des auteurs du coup d’Etat. Le parti Les Démocrates condamne toute prise de pouvoir par la force, quelle que soit la forme qu’elle prend, et regrette la résurgence et la prolifération des coups d’Etat en Afrique de l’Ouest. Mais aussi, le Parti, comme la grande majorité des Africains, constate malheureusement que ces événements surviennent surtout dans des environnements politiques et socio-économiques marqués par l’injustice, les privations de liberté, l’exploitation des populations, l’accaparement des richesses communes par une caste, la brimade systématique des populations, la confiscation des institutions, l’obstruction à l’expression de la volonté populaire, l’exclusion et les tripatouillages des Constitutions ainsi que des élections.

LE PARTI LES DEMOCRATES RECOMMANDE ALORS AUX PAYS MEMBRES DE LA CEDEAO DE:

1 – privilégier la diplomatie et surtout le dialogue, voie principale de gestion des conflits, caractéristiques des différentes valeurs et cultures qui peuplent notre région. C’est l’alternative pour trouver la solution pouvant réconcilier les protagonistes et unir les forces dont les peuples et pays ont besoin pour arriver à bout du grand terrorisme qui menace l’espace CEDEAO. Cette option évite de recourir à une guerre aux conséquences imprévisibles, qui risque de déstabiliser les hommes, les économies et les Etats ;

2 – promouvoir la prévention en combattant vigoureusement et sans hypocrisie dans tous les pays de l’espace CEDEAO les coups d’Etats constitutionnels, la mal-gouvernance et l’exclusion qui finissent par induire les conséquences que nous déplorons aujourd’hui. A cet effet un mécanisme africain d’évaluation par les pairs pourra être sollicité. Le parti Les Démocrates s’interroge sur les fondements juridiques de la déclaration de guerre à un Etat membre de notre communauté économique. De même il s’interroge sur les mécanismes par lesquels le Gouvernement compte solliciter l’autorisation du Parlement pour engager nos enfants, nos frères, nos compatriotes dans une guerre déclarée à un Etat voisin. Il se préoccupe de savoir qui financera l’effort de guerre. Aussi, demande-t-il aux autorités du Bénin, résolument engagées dans l’option de la force, de savoir raison garder et surtout, de faire preuve de réalisme politique et économique dans la prise des décisions qui pourraient engager la destinée de notre commune Patrie. Ainsi à l’expiration de l’ultimatum de la CEDEAO, au lieu d’encourager les chefs d’Etats à emprunter le chemin hasardeux, dangereux et imprudent de la force, le parti Les Démocrates demande aux dirigeants de notre Pays d’être les porteurs de la voix du dialogue, de la négociation, de la réconciliation et de l’entente ; gage de paix pour la République sœur du Niger et de sauvegarde des intérêts communs à nos deux peuples et nos deux Etats.

Enfin, le parti Les Démocrates réitère son offre/demande de dialogue politique national, comme levier indispensable pour la promotion de la paix et du développement de notre Pays.

Cotonou, le 05 août 2023

Eric Houndeté

Président du parti

Kérékou et Sankara : autopsie d’une CEDEAO grabataire (Tribune de Simon Narcisse Tomèty)

Kerekou et Sankara : autopsie d’une CEDEAO grabataire

1/ Méfiez-vous des peuples déterminés.

2/ Ces peuples ont une capacité énergétique terrible  pour se battre sans désemparé au nom de leur patrie.

3/ Ils ne sont pas des peuples qu’on intimide par des coups de canon.

4/ C’est le Sahel qui va libérer l’Afrique.

5/ Les pays côtiers ont une mentalité de lâches et de jouisseurs; ils aiment être toujours du bon côté, là où se trouvent les délices du pouvoir. Ils sont les plus assimilés du continent et c’est parmi eux qu’on compte le plus grand nombre de collabos de l’occident. Ils sont tellement fiers quand les chancelleries occidentales les décorent. Mais passons!

6/ Les Sahéliens ont un faible seuil de tolérance aux abus. Je les aime pour ça. Ce sont des peuples fiers malgré la pauvreté et j’admire particulièrement les Maliens pour cette noblesse héritée de l’histoire.

7/ Ils ont contribué à forger ma conscience pour l’autodétermination des peuples noirs après avoir lu les travaux de Felicio Balbo dans les années 70 et dès juin 1980, j’ai effectué mon premier séjour à Arlit au cœur du désert, zone d’exploitation de l’uranium nigérien. J’ai découvert très jeune la géopolitique du Niger à partir de la réalité du terrain ;

Je déteste l’injustice sous toutes ses formes.

Si les pays côtiers ne sont pas fatigués de l’esclavage, je les invite à coller la paix aux pays saheliens.

Les pays côtiers sont des Etats minuscules aux côtés des États sahéliens. Rien que le département de Inguel au Niger fait deux fois le Togo et l’équivalent du Bénin.

Quand nous prenons les vacances, c’est pour aller nous balader et frimer en Europe et en Amérique.  Nous n’avons même pas honte de ne pas connaître notre continent.

De tous les ministres du Bénin de 1991 à 2023 combien ont déjà mis les pieds dans les déserts de Mauritanie,  du Mali, du Niger ou du Tchad? Comment peut-on prendre des décisions sur un objet qu’on a pas étudié ou visité?

Pourquoi les chefs d’Etat de la CEDEAO ne peuvent pas se réunir à tour de rôle dans chaque écosystème structurant de la communauté? Mais ils se réunissent au moins dix fois en Occident chaque année.

Les seuls membres du  corps diplomatique que vous verrez en mission dans les zones désertiques sont les occidentaux,  les asiatiques et les Arabes,  mais jamais un diplomate africain au sud du Sahara.

Je ne sais pas être hypocrite.

Monsieur Agonkan, j’ai appris que vous êtes nommé ambassadeur du Bénin près le Niger. Niamey n’est pas le Niger. Soyez un diplomate écosystémique. Bon vent à vous.

L’autodétermination des peuples noirs n’a pas de prix.

Simon-Narcisse Tomety

« C’est le coup d’État de trop…les putschistes ont jusqu’à demain pour restaurer la démocratie au Niger », la ministre des Affaires étrangères

Une rencontre a eu lieu ce samedi matin 5 août entre la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna et le Premier ministre nigérien Ouhoumoudou Mahamadou au sujet de la situation au Niger, après le coup d’État du 26 juillet. Le temps presse, car demain dimanche expire l’ultimatum de la Cédéao. La communauté ouest-africaine avait laissé sept jours aux mutins pour rendre le pouvoir. L’organisation se dit maintenant prête à une « éventuelle intervention militaire » pour déloger les putschistes, alors que le président nigérien élu Mohamed Bazoum est toujours retenu dans sa résidence. La ministre française des Affaires étrangères demande aux militaires de renoncer au pouvoir.

Une rencontre a eu lieu ce samedi matin 5 août entre la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna et le Premier ministre nigérien Ouhoumoudou Mahamadou au sujet de la situation au Niger, après le coup d’État du 26 juillet. Le temps presse, car demain dimanche expire l’ultimatum de la Cédéao. La communauté ouest-africaine avait laissé sept jours aux mutins pour rendre le pouvoir. L’organisation se dit maintenant prête à une « éventuelle intervention militaire » pour déloger les putschistes, alors que le président nigérien élu Mohamed Bazoum est toujours retenu dans sa résidence. La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna demande aux militaires de renoncer au pouvoir.

RFI : Vous avez rencontré le Premier ministre nigérien, y a-t-il des décisions qui ont été prises avec lui et vous a-t-il donné des nouvelles du président Bazoum ?

Catherine Colonna : Je viens en effet de rencontrer le Premier ministre du Niger qui est à Paris, puisqu’il n’a pas pu rentrer dans son pays. Il se trouvait en Italie au moment de la tentative de coup d’État, lorsqu’elle a démarré, pour représenter le Niger dans des conférences internationales : la conférence sur la sécurité alimentaire, qui se déroulait à Rome. C’est le gouvernement légitime du Niger qui est notre interlocuteur, tout comme l’est le président démocratiquement élu, qui est le président Bazoum. Donc le Premier ministre et moi venons de nous entretenir de la situation pour échanger nos analyses, pour constater que la communauté internationale est unanime, comme les pays de la région le sont, à condamner cette tentative, à condamner cette aventure menée par quelques militaires au Niger. Et pour demander le retour immédiat à l’ordre constitutionnel, demander la restauration de la démocratie au Niger et assorti à ces demandes très claires, d’une part, des mesures qui sont d’ores et déjà appliquées par la Cédéao, et également, assorti d’un délai, d’une menace qu’il faut prendre très au sérieux d’intervention d’une force régionale si les putschistes devaient ne pas écouter les demandes des chefs d’État de la région, et devaient ne pas restaurer la démocratie immédiatement, c’est-à-dire dans le délai de sept jours, lequel expire demain, dimanche.

Est-ce que justement la France soutient cette intervention ? Est-ce que la France pourrait avoir un rôle dans cette opération ?

Nous n’en sommes pas là. Les décisions qui ont été prises par la Cédéao immédiatement après le coup d’État constituent une pression, constituent une demande claire de la part des pays de la région, en relayant celle de l’ensemble de la communauté internationale, de restaurer l’ordre constitutionnel, de respecter la volonté du peuple nigérien dans le délai de sept jours. C’est-à-dire, en clair, de renoncer au pouvoir, que les putschistes renoncent au pouvoir avant dimanche. Ces efforts sont en cours, ils ne sont pas achevés, nous sommes encore à l’intérieur de ce délai. Si, puisque c’est votre question, les responsables de cette tentative de coup d’État devaient ne pas écouter les demandes qui leur sont faites par la Cédéao, eh bien les chefs d’État concernés devraient prendre une décision, ils ont indiqué laquelle. Je crois que la perspective qu’il faille en venir à d’autres moyens doit être prise très au sérieux. Les chefs d’état-major de la région se sont réunis, ont fait des préparatifs, ont fait savoir que des préparatifs avaient été faits. Donc maintenant, il est temps pour les putschistes de renoncer à leur aventure.

La junte, justement, a dénoncé les accords militaires avec la France. Quelle est la mission des militaires français aujourd’hui au Niger ? Et est-ce que vous craignez, éventuellement, qu’ils soient visés ?

La présence de forces françaises au Niger se fait sur la base d’accords qui ont été signés avec les autorités légitimes de ce pays il y a plusieurs années, donc elles sont présentes au Niger à la demande de ces autorités. Néanmoins, vous le savez, je le répète, depuis le coup d’État, la France a suspendu sa coopération, tant civile que militaire, pour d’évidentes raisons, donc cette coopération, elle est suspendue. Bien évidemment, nous ne reconnaissons pas les décisions prises par les putschistes, nous ne reconnaissons que les décisions des autorités légitimes.

Mais est-ce que cette situation remet en cause le dispositif antiterroriste français imaginé après Barkhane ?

Ça n’est pas à l’ordre du jour, même si, je le redis, cette coopération a dû être suspendue, du fait des tentatives de coup d’État qui sont en cours depuis un peu plus d’une semaine maintenant au Niger. La demande unanime de la communauté internationale est, je le répète à nouveau, de restaurer la démocratie immédiatement et avant expiration du délai qui a été fixé par les pays de la région, qui tombe demain. Donc ils ont jusqu’à demain pour renoncer à cet aventurisme, ces aventures personnelles, et restaurer la démocratie au Niger.

Justement, vous venez de le dire, c’est la fin de l’ultimatum demain, quel message adressez-vous à la junte ?

Comme depuis le début, les coups d’État n’ont pas lieu d’être, ils sont inacceptables, ils font un tort considérable aux pays qui les pratiquent, et il est donc inacceptable, du point de vue de la communauté internationale, du point de vue des pays de la région, et illégitime évidemment, de se lancer dans de telles tentatives. De plus, nous voyons qu’il y a, depuis quelques jours, une répression qui est en cours. Des atteintes à la liberté de la presse, des arrestations de ministres… Le Niger qui avait élu démocratiquement son président, doit retourner à l’ordre constitutionnel, doit voir la volonté du peuple nigérien respectée. Voilà le message très clair, et de la France, et des pays de la région, et des Nations unies, et des pays de l’ensemble de la communauté internationale. Les coups d’État n’ont plus lieu d’être et ne sont plus de mise, c’est le coup d’État de trop, c’est inacceptable.

Des nouvelles du président Bazoum ?

Certains ont des contacts avec le président Bazoum qui lui-même en a avec l’extérieur, le président de la République a eu l’occasion de l’avoir un certain nombre de fois, il correspond avec lui, il n’est pas le seul, j’avais tout à l’heure, lors de l’entretien avec le Premier ministre Ouhoumoudou, à nouveau la possibilité de constater que le président Bazoum communique avec l’extérieur.

Source : Rfi