Politique: Après les fiançailles, le parti RND épouse le Bloc Républicain en novembre

C’est définitivement officiel. Le parti Rassemblement national pour la démocratie (RND) épouse le Bloc Républicain. Les délégués venus des quatre coins du pays ont, à la faveur d’un congrès extraordinaire tenu sous le thème « la reforme du système partisan au Bénin : Quel avenir pour le RND »,  ce samedi 27 octobre 2018 à Cotonou,  dit oui à Adrien Houngbédji, Valentin Aditi Houdéé, Abdoulaye Bio Tchané pour fonder, en attendant,  le Bloc Républicain.

Manassé AGBOSSAGA

A l’image d’une  belle et respectueuse femme qui  informe et attend l’onction de ses parents avant de dire oui à un homme qui lui demande la main, Jean-Michel Abimbola a soumis à ses militants,  les yeux doux que font plusieurs formations politiques au RND. En effet, à la faveur d’un congrès extraordinaire tenu le samedi dernier à Cotonou, Jean-Michel Abimbola et les délégués venus des douze départements du Bénin ont,   dans une bonne ambiance, réfléchi sur la faisabilité d’un mariage avec le Parti du renouveau démocratique, l’Alliance pour un Bénin triomphant, l’Alliance nationale pour la démocratie et le développement autour du thème « la reforme du système partisan au Bénin : Quel avenir pour le RND ». Ceci après la rencontre du Comité directeur, le  29 septembre, qui a approuvé la proposition du bureau politique d’engager le RND et ses alliés sur la voie d’une fusion.

Après les mots de bienvenu du président du comité d’organisation, Eric Totah, des invités dont les honorables Marcellin Ahonoukoun, Cyprien Togni, Natondé Aké, le discours d’ouverture du président Jean-Michel Abimbola, mais aussi et surtout de riche travaux et débat sous l’œil vigilant d’un présidium présidé par Théophile Zannou, la nouvelle des fiançailles  est tombée.

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« C’est avec beaucoup d’émotion  que je voudrais annoncer à toute la classe politique nationale que le congrès a décidé d’approuver notre fusion RND avec plusieurs autres formations politiques national au sein d’un grand bloc … », a annoncé le désormais ex-président du RND.

Toutefois, Jean-Michel Abimbola rassure que ce changement de destination n’est pas synonyme de disparition du RND.

« Le RND ne disparait pas. Le  RND renaît au sein d’un grand .parti qui sera bientôt porté sur les fonts baptismaux. Nous y sommes avec d’autres forces politiques, avec qui nous sommes désormais camarades», a-t-il martelé.

Et s’il n’a pas donné l’identité définitive de  ce parti, fruit du mariage  avec le PRD de Houngbédji, l’alliance ABT de Bio Tchané, l’AND de Dassigli et autres  en novembre, Jean-Michel Abimbola a fait savoir que cette formation politique a pour orientation le social-libéral.

Jean-Michel Abimbola a expliqué  que ce choix  traduit  la conviction des militants du RND au contenu et à l’esprit de la reforme du système partisan, mais également aux actions de l’actuel locataire de la marina

« Nous inscrivons dans la dynamique de la concrétisation d’un vœu cher au président Patrice Talon dont nous sommes convaincus de la pertinence des actions en vue d’assurer un mieux-être aux béninois et aux béninoises », a ajouté le président de la Commission du plan de l’Assemblée nationale.

Un peu comme pour dire que le RND sait où il met ses pieds.

Non déclarations de leurs patrimoines: Voici les 24 députés récalcitrants

Plus de trois ans après leurs prises de fonctions, plusieurs élus du peuple n’ont toujours pas déclaré leurs patrimoines. Après plusieurs avertissements infructueux, le président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, Jean-Baptiste Elias  a, au cours d’une sortie médiatique effectuée ce lundi 27 août 2018 à Cotonou, dévoilé l’identité des députés qui continuent de violer la loi n°2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et le décret n°2012-338 du 02 octobre 2012 portant modalités d’application des articles 3 et 10.

Manassé AGBOSSAGA

Contrairement à l’article 7 du décret n°2012-338 du 02 octobre 2012, qui stipule que « la déclaration du patrimoine est adressée à la juridiction financière compétente dans les 15 jours suivant l’entrée en fonction et à la cessation de fonction…»,  mais aussi des dispositions la loi 11 loi n°2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes, plusieurs députés n’ont toujours pas déclaré leurs patrimoines après plus de trois ans de fonctions. Selon le point fait par Jean-Baptiste Elias, cette liste comporte 24 élus aussi bien de la minorité parlementaire que de la majorité parlementaire.

Si le président de l’ANLC n’est pas allé sur ce terrain et s’est limité à dévoiler les noms, on constate aisément que la liste est largement dominée par les élus du bloc de la majorité parlementaire.

En effet, Justin Agbodjete (AND), Gildas Agonkan (RB), Badirou Aguémon (PRD), Augustin Ahouanvoèbla (PRD), Gilbert Bangana (Ex FcBe), Rosine Dagniho (Ex FcBe), Jocelyn Dégbey (UN), Orden Alladatin (UN), Pascal Essou (Ex FcBe), Paulin Gbénou (PRD), Parfait Houangni (Un), Valentin Houdé (AND), Sofiatou Schanou (Ex FCBE), Valère Tchobo (Ex FcBe), Cyprien Togni, Lucien Houngnibo, Louis Vlavonnou (UN), Boniface Yèhouétomè (RB), Wallis Zoumarou (ABT), Josep Bamigbadé n’ont toujours pas déclaré leur patrimoine  à la date du 28 juin 2018. A ces députés du BMP, on pourrait ajouter Atao Mohamed Hinnouho. Du moins,  au vu des derniers évènements.

Du côté de la minorité parlementaire,  Issoufou Amadou (FCBE), et Rosine Soglo (RB) s’illustrent comme les mauvais élèves.

Et comme si toutes les tendances devaient se retrouver pour mettre en exergue l’union des députés en matière de violation des textes de la République, le 1er  vice-président de l’Assemblée nationale, Eric Houndété qui n’appartient à aucun bloc au parlement est aussi de la partie.

Loin de vouloir livrer les députés, le président de l’ANLC a indiqué que sa sortie se justifie par sa volonté de voir les députés respecter les textes de la République. Jean-Baptiste Elias a d’ailleurs confié qu’il a averti à plusieurs reprises les députés concernés. Il a ajouté qu’il a même sollicité les services du président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji  pour que les uns et les autres se corrigent.

« Le président de l’Assemblée nationale a même fait lire ma lettre en plénière. Il a fait copie de ma lettre à chacun des députés concernés et pourtant nous sommes encore là aujourd’hui », a déploré Jean-Baptiste Elias.

Pour ce qui est de la suite des évènements, le président de l’ANLC donne un moratoire. « Tous les membres des institutions constitutionnelles et légales qui n’ont pas encore fait leur déclaration de patrimoine à leur entrée en fonction sont priés de le faire au plus tard le 17 septembre 2018 , passer ce délai l’Anlc va saisir le président de la cour suprême pour la mise en application de l’article 4 alinéa 6 de la loi loi n°2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en Rb, qui stipule, … le refus de déclaration est puni d’une amende dont le montant est égal à six mois de rémunération perçue ou à recevoir dans la fonction occupée. L’amende est prononcée d’officie ou sur dénonciation par le président de la cambre suivant la distinction étable à l’alinéa », prévient t-il.

Pourvu que cette menace amène les députés récalcitrants à se conformer aux textes qu’ils votent eux-mêmes.