Aurélien Agbénonci révèle ses priorités après son départ du ministère des Affaires étrangères

Aurélien Agbénonci a passé le témoin à Olushegun Bakari, mercredi 08 juin dans les locaux du ministère des Affaires étrangères. L’ex ministre s’est dit fier de son bilan. Désormais, l’ex ministre dit aspirer

Aurélien Agbénonci a passé le témoin à Olushegun Bakari, mercredi 08 juin dans les locaux du ministère des Affaires étrangères. L’ex ministre s’est dit fier de son bilan. Désormais, l’ex ministre dit aspirer « à un peu de repos et à la fréquentation des œuvres de l’esprit ».

Intégralité du discours de Aurélien Agbénonci lors de la passation de charges

Monsieur le Ministre, Madame et Messieurs les Ambassadeurs,

Ce jour marque, pour moi, la fin d’un moment particulier. Il cristallise, pour vous, Monsieur le Ministre, le commencement d’une aventure que je vous souhaite de tout cœur exaltante. Depuis le jeudi 07 avril 2016, le Président de la République m’a appelé à ses côtés pour servir notre pays, à la tête de la diplomatie béninoise. Je tiens ici à lui réitérer ma profonde gratitude pour cette marque de confiance et pour m’avoir ainsi offert l’opportunité de mettre au service de mon pays, le meilleur de mes expériences en matière de diplomatie et de coopération. J’ai partagé avec le chef de l’Etat la conviction que le Bénin pouvait être repositionné autrement sur la scène internationale. Cette conviction découle du reste de cette ambition de révéler, à travers la valorisation de ses nombreux atouts, notre pays au monde entier. Au cours des sept (07) dernières années, j’ai contribué autant que je pouvais à accomplir la mission assignée à mon département avec loyauté, dévouement et fidélité, sous son autorité. Car, faut-il le rappeler, c’est lui qui, en vertu de ses prérogatives constitutionnelles, décide des orientations de notre politique extérieure en fonction des enjeux qui lui semblent importants et de ses ressources. Au sein de l’équipe gouvernementale, je me suis employé à exécuter ma mission dans une cohésion constamment recherchée avec les autres membres du gouvernement et une cohérence qui est celle même du gouvernement. L’histoire saura certainement juger les actions qu’ensemble nous avons menées. Je m’en voudrais cependant de ne pas évoquer quelques acquis ou chantiers dont je suis particulièrement fier pour ce qui concerne mon action à la tête de la diplomatie béninoise. Il s’agit notamment de :

 

la diversification des partenaires du Bénin avec l’établissement, à côté des partenaires traditionnels, des relations avec de nouveaux partenaires, notamment en Europe du Nord, au Moyen-Orient et en Asie ;

la restitution des biens culturels par la France à notre pays et toutes les perspectives qui en découlent pour le Bénin et l’Afrique dans son ensemble. Ce moment historique a valu au Bénin à travers le Chef de l’Etat, d’être désigné champion pour la restitution des biens culturels par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernements de la CEDEAO. Il vous appartiendra, Monsieur le Ministre, de faire vivre ce mandat pour le rayonnement continu de notre pays sur cet enjeu essentiel de rééquilibrage des relations Nord-Sud ;

l’opérationnalisation de certaines mesures emblématiques comme celle de l’e-Visa, mais plus encore, celle de l’exemption du visa d’entrée au Bénin pour les ressortissants africains et, parallèlement, l’accroissement du nombre de pays avec lesquels le Bénin a conclu des Accords d’exemption réciproque de visa ;

l’assistance apportée à nos compatriotes de la diaspora en termes de prestations consulaires et d’aide d’urgence au plus fort de la pandémie de COVID-19 ;

l’amélioration des outils de travail au Département par le recours aux nouvelles technologies et l’instauration de la remise de lettres de mission aux chefs de mission diplomatique ;

l’institution de la conférence semestrielle avec les Ambassadeurs et membres du corps diplomatique accrédités auprès de notre pays. Ces résultats tangibles, qui sont loin d’être exhaustifs, ont été atteints grâce aux fidèles collaborateurs qui, pendant tout le temps que j’ai dirigé le ministère, n’ont ménagé aucun effort pour que le pays rayonne. En particulier, les ambassadeurs, nos représentants à travers le monde, mais aussi tous les agents du Département qui dorment peu et sont comme les organes d’un même corps. C’est l’occasion pour moi de leur décerner un satisfecit mérité et leur exprimer ma gratitude infinie. Je tiens à vous applaudir vous qui êtes dans l’ombre et dont on ne mesure pas souvent les actions. Je voudrais également adresser mes remerciements appuyés à ceux avec qui je partage la conviction qu’ensemble nous pouvons œuvrer pour sortir notre pays des méandres du mal développement. J’en avais déjà la conviction avant de commencer à servir la fonction publique internationale ; j’en suis encore plus convaincu après avoir exercé la fonction gouvernementale. Leur soutien moral à différents moments cruciaux m’a réconforté. Gageons que l’avenir sera encore meilleur si chacun y met du sien véritablement parce que nous n’avons qu’un Bénin aux défis innombrables.

Je tiens à redire ma gratitude et toute mon appréciation au corps diplomatique et consulaire accrédité au Bénin et aux représentants des organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales présentes au Bénin. Je voudrais enfin dire ma reconnaissance éternelle à ma famille, en particulier mes fils, ma fille et mon affectueuse épouse qui ont accepté que je consacre quelques années au service de notre patrie commune et à la noble cause qu’est l’édification des relations bilatérales et multilatérales du Bénin avec le reste du monde parce que nous ambitionnions de révéler le Bénin. Désormais, j’aspire à un peu de repos et à la fréquentation des œuvres de l’esprit. Monsieur le Ministre, je vous laisse les clés d’un département spécial qui n’a pas vocation à délivrer un bilan en entrées et sorties monétaires. C’est un ministère aux actions discrètes mais ô combien nécessaires pour préserver de bons rapports avec le reste du monde. De par sa nature, noblement régalienne, sa raison d’être est de révéler le dynamisme de notre pays, de créer un environnement régional et international qui soit favorable à ses ambitions, afin qu’il compte et rayonne davantage sur la scène internationale… Je vous souhaite autant de plaisir que j’ai eu à servir notre pays. Je ne saurais mettre un terme à mon propos de circonstance sans vous inviter à accorder une attention particulière aux aspects sociaux de la gouvernance qui sera la vôtre à la tête de ce ministère, notamment à l’endroit de son personnel qui s’est souvent senti mal aimé. Pensez à gérer le dossier des droits acquis mais non payés de nos diplomates retraités dont plusieurs sont malades ou décédés. Notre monde est un peu pollué par l’avènement des réseaux sociaux et les avancées de l’intelligence artificielle. Prenons garde aux utilisations malveillantes surtout dans notre domaine. En terminant je voudrais dire ceci : « On dit que les transitions sociales, économiques, écologiques et numériques occuperont les réflexions de demain. Le destin de notre pays n’y échappera pas. Aussi le guetteur de l’aube ou celui du soir devra-t-il s’accrocher à son bâton de pèlerin, scruter l’horizon au prisme de ces défis. Lequel de ces guetteurs serai-je ? Je ne le sais pas encore.

À nous revoir !

Vive la République

Côte d’Ivoire : Ouattara lance le processus d’une modification de la constitution

Alassane Ouattara a livré son discours sur l’état de la nation  devant les deux chambres du Parlement ivoirien, ce mardi 25 avril 2023. Le président ivoirien a notamment annoncé le lancement du processus d’une nouvelle révision de la constitution.

Alassane Ouattara a livré son discours sur l’état de la nation  devant les deux chambres du Parlement ivoirien, ce mardi 25 avril 2023. Le président ivoirien a notamment annoncé le lancement du processus d’une nouvelle révision de la constitution.

« Je viens vous soumettre, conformément à l’article 177 de la Constitution, une modification constitutionnelle », a déclaré Alassane Ouattara.

Le chef de l’Etat a indiqué que ces modifications visent l’instauration de deux sessions ordinaires au Parlement, notamment une de janvier à juin et l’autre d’octobre à décembre, ainsi que les élections et des députés et des sénateurs.

« L’instauration de deux sessions ordinaires vise, dans un souci d’efficacité, à permettre davantage de célérité dans l’examen et l’adoption des projets de loi soumis au Parlement par le gouvernement en faisant coïncider la période du travail parlementaire avec celle du travail gouvernemental. Ce que la session unique ne permettait pas », a-t-il expliqué.

Alassane Ouattara soutient que cette loi constitue une grande avancée car « les élections locales auront ainsi lieu au mois de septembre pour permettre de faire les élections des sénateurs dans le dernier trimestre de l’année, c’est-à-dire dans le mois de novembre ou de décembre ».

Le 17 mars 2020, une révision de la constitution avait eu lieu, ouvrant la voie à un 3è mandat.

M.A

Bénin : Intégralité du discours d’investiture du président de l’Assemblée nationale Louis Vlavonou

C’est le cœur plein d’une profonde émotion et en toute humilité que je prends la parole, à la suite de vos mots si agréables et de mon élévation à la dignité de Grand-Croix de l’Ordre national du Bénin.

CEREMONIE D’INVESTITURE DU PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE

DISCOURS DE MONSIEUR LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE

PORTO-NOVO, LE 13 AVRIL 2023

Excellence Madame la Vice-Présidente de la République, Grande Chancelière de l’Ordre national du Bénin,

Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée nationale du Ghana,

Excellence Monsieur le vice- Président de l’Assemblée nationale du Niger,

Mesdames et Messieurs les Présidents des institutions de la République,

Messieurs les anciens Présidents de l’Assemblée nationale,

Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,

Madame et Messieurs les membres du Bureau de l’Assemblée nationale,

Madame et Messieurs les autres membres de la Conférence des Présidents,

Honorables Députés à l’Assemblée nationale, chers collègues,

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et représentants du corps diplomatique,

Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations internationales,

Messieurs le Directeur de Cabinet du Président de l’Assemblée Nationale et son adjoint,

Messieurs le Secrétaire général administratif de l’Assemblée nationale et son adjoint, Madame le Préfet du Département de l’Ouémé,

Monsieur le Maire de la ville de Porto-Novo,

Mesdames et Messieurs les membres du Haut commandement militaire,

Mesdames et Messieurs les anciens Députés,

Mesdames et Messieurs les Directeurs techniques, assimilés et leurs adjoints,

Monsieur le Commandant militaire de l’Assemblée nationale,

Mesdames et Messieurs les membres du Cabinet du Président de l’Assemblée nationale,

Monsieur le Président du Comité des Sages de la ville de Porto-Novo,

Distingués Sages et notables de la ville de Porto-Novo,

Majestés têtes couronnées, chefs religieux et chefs traditionnels,

Mesdames et Messieurs de la presse,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

C’est le cœur plein d’une profonde émotion et en toute humilité que je prends la parole, à la suite de vos mots si agréables et de mon élévation à la dignité de Grand-Croix de l’Ordre national du Bénin.

Il me plait, à l’entame de mon propos, de rendre grâce à Dieu tout puissant, le Créateur, qui nous a permis de nous rassembler ici ce jour, jeudi, 13 avril 2023. Qu’il soit éternellement glorifié et exalté.

Je voudrais ensuite exprimer ma gratitude à Monsieur le président de la République, grand maître de l’Ordre national du Bénin, à Madame la vice-présidente de la République, grande chancelière de l’Ordre national et à tous les membres du Conseil de cet ordre, pour l’honneur qu’ils me font de reconnaître en moi, le serviteur infatigable de notre pays que j’ai de tout temps aspiré à être. La sobriété de mes mots est sans commune mesure avec la profondeur de ma reconnaissance. Et, soucieux de m’interdire tout excès sur le sujet, je m’en tiens aux propos du roi Louis XIV à qui est attribuée la réflexion selon laquelle : « il est très malaisé de parler beaucoup sans dire quelque chose de trop ».

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

Je vous souhaite à toutes et à tous, au nom de la Représentation nationale, de son Bureau, de la Conférence des Présidents et en mon nom personnel, une cordiale bienvenue au Palais des Gouverneurs. En acceptant d’effectuer le déplacement de Porto-Novo, vous honorez le Parlement béninois tout entier. J’adresse une mention spéciale à nos hôtes de marque venus des parlements des pays amis, que je salue avec chaleur, conscient des incontestables efforts qu’il leur a fallu déployer pour accomplir ce beau geste de solidarité. Je leur en sais infiniment gré. Monsieur le Président Alban Bagbin, du Parlement du Ghana et Monsieur Oumarou Yahaya, Vice-président de l’Assemblée nationale du Niger, nous sommes extrêmement sensibles à votre présence à nos côtés.

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

L’histoire politique de la République du Bénin, depuis l’avènement du renouveau démocratique, au tournant des années 1990, a été rythmée par la tenue régulière d’élections libres et transparentes, qui se déroulent généralement dans une ambiance festive. Cette assiduité dans l’organisation des scrutins a permis entre autres, l’alternance, tant au sommet de l’Etat, qu’au niveau des différentes institutions constitutionnelles. En ce qui concerne l’Assemblée nationale, depuis le 12 février 2023, nous en sommes à la Neuvième législature.

Les élections du 08 janvier 2023 qui ont conduit à la présente mandature du Parlement, plus que toutes autres, traduisent cet attachement de notre pays à sa démocratie, dans la paix et la concorde. En effet, la campagne électorale a, comme jamais auparavant, enjambé les trois (03) occasions festives majeures marquant la fin d’une année grégorienne et le début d’une autre : la célébration de la nativité, de la saint Sylvestre et du nouvel an. Mais au-delà, en donnant lieu à une offre politique plurielle, cette campagne a été l’occasion d’une belle et pacifique animation de la vie politique à travers les villes et campagnes de notre pays.

En consacrant le retour de l’opposition à l’Assemblée nationale, les résultats de ces élections traduisent la pertinence de notre modèle politique et honorent, par la diversité des membres de la Représentation nationale, l’espace de débat qu’est l’institution parlementaire.

Les efforts d’inclusion auxquels les principaux acteurs politiques et institutionnels de notre pays ont consacré temps et énergie depuis plusieurs années, font mieux que porter leurs fruits. Non seulement, ils satisfont les attentes de décrispation du paysage politique mais encore, ils le renforcent et le révolutionnent même. En effet, la révision constitutionnelle du 07 novembre 2019, suivie de la réforme du système partisan et de celle du code électoral, sont des avancées indéniables.

Ainsi, l’abolition de la peine de mort, le principe d’une meilleure représentation du peuple par les femmes, l’avènement d’un poste de vice-président de la République ou encore la création de la Cour des comptes pour ne citer que ces innovations, ont été consacrés dans la Constitution.

Ensuite, la charte des partis politiques, le statut de l’opposition ou la loi portant financement public des partis politiques sont venus compléter cet arsenal, avec pour point d’orgue, le code électoral. Ce dernier texte prescrit la dévolution systématique d’un siège par circonscription électorale au profit des femmes. Cette discrimination positive a débouché sur la présence de vingt-neuf (29) femmes sur les cent-neuf (109) députés qui composent notre Assemblée nationale, faisant passer la représentation des femmes au sein de l’institution de 7% en 2019, à plus de 26% en 2023. Ces chiffres consacrent un bond de 19% des femmes parlementaires, une première dans notre pays.

Je voudrais rendre un hommage mérité à mes collègues Députés des Septième et Huitième législatures dont l’esprit de sacrifice et le sens des responsabilités ont contribué à l’avènement de ces différentes lois. Le monde condamne selon ses critères, ses duplicités et ses machinations. Mais n’ayons pas peur : notre innocence témoignera pour nous au moment opportun. En attendant ce moment, l’épreuve des vaines critiques peut durer et perdurer avec des crises dans notre vie. Avoir le courage de la surmonter, c’est faire preuve d’audace, de foi et d’espérance. Aujourd’hui, justice vous est rendue car, nous avons désormais la preuve que les réformes initiées ne visaient à exclure aucune entité mais tendaient plutôt à davantage de cohérence et de responsabilité dans l’action politique.

C’est aussi le lieu de saluer la vision et la constance du Président de la République, Monsieur Patrice Talon, qui est resté attaché à l’idéal de réforme, en dépit des incompréhensions et des doutes.

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

La Neuvième législature de l’Assemblée nationale du Bénin que j’ai l’honneur et le privilège de diriger est marquée de deux (02) signes distinctifs majeurs : d’une part, son caractère transitoire et d’autre part, les espoirs et enjeux dont elle est porteuse. En effet, nous disposons de moins de trois (03) années pour tenir notre pays prêt, tant en matière législative, qu’en matière de contrôle de l’action gouvernementale, pour les élections générales de 2026 et leurs suites. A cet égard, je ne doute pas que la configuration plurielle de notre Assemblée fait déjà d’elle, un pilier de co-construction et de renforcement du modèle politique que se veut notre pays, depuis l’historique conférence des forces vives de la nation.

Sous mon impulsion et avec le concours de toutes les sensibilités représentées, je suis convaincu que nous travaillerons en bonne intelligence pour incarner et illustrer le laboratoire de la démocratie en Afrique dont notre pays nourrit l’ambition de conserver le statut. A cet effet, je réitère à mes chers collègues Députés de la Neuvième législature, mes sincères remerciements pour avoir porté leur choix sur ma personne, afin de présider notre institution.

Encore plus que par le passé, je m’engage solennellement, à la conduire conformément aux normes républicaines et en bon père de famille. Je me tiendrai, aux côtés de chacun de mes cent-huit (108) collègues, sans distinction entre majorité et minorité parlementaire mais dans l’intérêt exclusif de notre peuple et de notre pays. Je m’efforcerai de jour comme de nuit, dans mes rapports avec chacun, de discerner entre les considérations politiques, administratives et personnelles. Je ferai autant que possible appel aux vertus de la concertation et de la consultation. Je tâcherai en permanence d’être équitable, de faire preuve de disponibilité, de prendre en compte les diverses contributions et de rester attentif aux préoccupations des uns et des autres. En retour, j’espère que chaque Député de la majorité parlementaire, tout en soutenant légitimement l’action du gouvernement, saura laisser à ses collègues de la minorité, la possibilité d’exprimer et de soutenir librement leur opinion, fût-elle radicalement différente. J’espère aussi que les Députés de la minorité parlementaire ne s’arc-bouteront pas dans une opposition systématique, voire stérile.

Honorables Députés à l’Assemblée nationale, chers collègues,

Les chantiers qui nous attendent sont très nombreux et très importants pour que nous nous dispersions en de vaines tensions. Ils nous mettent face aux défis d’un monde moderne qui évolue et se transforme à vive allure. Nous ne devons manquer aucun rendez-vous et ma foi en nos chances de succès est grande, au regard de la diversité de nos profils comme de nos parcours mais aussi et surtout, en raison de notre lien ombilical avec notre cher pays, le Bénin.

Au titre de ces chantiers, il me parait capital que nous restions concentrés sur les missions constitutionnellement dévolues à notre institution que sont : le vote de la loi, le contrôle de l’action du gouvernement et la représentation du peuple. Sur ces trois (03) axes fondamentaux, mon souhait le plus ardent est que chacun de nous, consciencieusement et en toute responsabilité, travaille de façon résolue et assidue à honorer la confiance placée en nous par nos mandants.

De même que la législature qui vient de s’achever a été marquée par de grands accomplissements, de même, celle qui commence promet d’être riche et fructueuse, et je sais pouvoir compter sur votre engagement, votre dévouement et votre disponibilité en vue de voter des lois utiles à notre pays et au peuple qui nous a momentanément confié une parcelle de sa souveraineté.

Ainsi, dans un esprit de concertation, nous pourrions courageusement envisager de porter à la Constitution, les retouches qui s’imposent, en vue de son amélioration constante, tout en conservant les fondamentaux, notamment l’option républicaine et démocratique et la limitation à deux (02), du nombre de mandats du Président de la République.

Les réflexions relatives à la modification si nécessaire de la loi organique relative aux lois de finances pourraient aussi être menées, en vue de garantir une participation encore plus importante de l’Assemblée nationale à l’orientation et aux autres phases du processus budgétaire.

De même, il est impérieux que nous votions, bien en amont de l’effervescence qui caractérise les scrutins, une nouvelle loi portant cartographie électorale, afin d’actualiser la liste, le positionnement et au besoin, le nombre d’électeurs des centres et postes de vote sur toute l’étendue du territoire national. À cette fin, une nouvelle version de la loi sur les unités administratives locales qui corrige les insuffisances relevées lors de la mise en œuvre de celle qui est en vigueur, s’impose comme un nécessaire préalable.

Par ailleurs, au plan du fonctionnement de l’Assemblée nationale et à la suite des recommandations de la retraite d’imprégnation et d’immersion organisée à notre profit il y a un mois, une nouvelle modification du Règlement intérieur de notre institution pourrait être adoptée, notamment pour renforcer le nombre et le rôle des commissions permanentes, préciser les dispositions ambigües, procéder à l’intégration de la jurisprudence de la Cour constitutionnelle ou encore, créer de nouvelles structures au sein de l’administration parlementaire.

Conscient que le Président de la République ne manquera pas de nous saisir des projets de loi qui lui paraîtront pertinents, je vous invite chers collègues, à initier, dans le respect des règles de recevabilité, les propositions de loi ou de résolution que vous jugerez opportunes.

Enfin, que dirions-nous du projet de code d’éthique parlementaire devenu un arcane et resté dans les tiroirs de la huitième législature ? En effet, voulant faire de nous des députés de type nouveau, dignes, très respectés dans la société, méritant le titre d’honorable et prêts au sacrifice, nous n’y avons pas pu : ce n’est la faute à personne. C’est une responsabilité individuelle et collective mais c’est le moment de revenir à la charge par un sursaut d’orgueil.

Sur le chantier du contrôle de l’action gouvernementale, comment perdre de vue qu’il est la part la plus exigeante de la mission attendue des Députés que nous sommes ! Vigiles de la République, et vigies de la démocratie, nous sommes appelés à surveiller, scruter dans leurs méandres, les actions de l’exécutif pour nous assurer que l’intérêt du citoyen représenté est préservé dans chaque choix opéré.

Nous avons la possibilité de recourir d’une part, aux moyens individuels que sont les questions écrites, les questions orales et les questions d’actualité ; d’autre part, aux moyens collectifs que sont entre autres, l’interpellation, les missions d’information des commissions permanentes et les commissions parlementaires d’information, d’enquête et de contrôle. Le début de la Neuvième législature a déjà été marqué par quelques questions, laissant présager que les Députés qui la composent ne se priveront pas d’y faire appel. Pour ma part, je voudrais rassurer toute la classe politique que je jouerai de façon détachée mon rôle de courroie de transmission pour ce qui est des questions, que je ferai programmer conformément aux dispositions du Règlement intérieur, de même que je jouerai celui d’arbitre en lien avec les organes collégiaux, pour ce qui est des modes collectifs, en tenant compte des équilibres politiques et budgétaires à respecter.

Par ailleurs, en matière financière, il sera mis sur pied une commission chargée de définir avec précision et de systématiser les modalités pratiques de l’examen en commission et du débat en plénière sur les décrets de ratification des accords de financement, ainsi que des rapports trimestriels d’exécution du budget.

Enfin, dans la même dynamique, les règles de traitement diligent des pétitions de nos concitoyens et de production du feuilleton prévu à cet effet, pour les renseigner sur l’issue de leurs initiatives, seront au menu de nos travaux au cours de la législature.

Abordant le chantier de la représentation, je voudrais rappeler la formule que l’Abbé Pierre, membre de l’Assemblée constituante française en 1945, a passée à la postérité : « je ne suis pas un homme politique. Je ne connais pas grand-chose de la politique, mais ce que je veux exprimer ici, ce sont certains sentiments de courage et d’honnêteté ».

La fonction parlementaire, dans sa composante de Représentation, appelle absolument l’élu du peuple à se montrer humble, quel que soit son parcours ; libre pour échapper à tout mandat impératif ; courageux pour exprimer ses idées ; honnête pour reconnaître le mérite de l’autre, même lorsque leur vision politique les oppose.

C’est dire qu’en tant que représentants du peuple, nous devons incarner quotidiennement, par notre posture, nos actes, et nos discours, les plus hautes valeurs de la République. Nous nous devons d’être des citoyens engagés et exemplaires. A cet égard, je ferai en sorte que l’initiative qui m’est chère, d’un code d’éthique et de déontologie du député béninois, connaisse un aboutissement heureux au cours de cette législature. Il y va de notre indice de redevabilité.

Mais au-delà de l’attitude générale qui est attendue de nous, nous devrions donner à la reddition des comptes sa pleine dimension. Ainsi, en plus de l’animation individuelle et collective du terrain que nous assurons, je me fais le devoir de continuer d’accompagner le formidable outil de visibilité que représente la chaine de télévision du parlement créée au cours de la huitième législature et dont je profite de cette solennelle occasion, pour annoncer le lancement officiel des programmes ce jour.

La Télévision Hémicycle qui est au service du peuple tout entier à travers la communauté parlementaire, est disponible en clair sur le canal 4 de la télévision numérique terrestre (TNT). Offrez-vous le plaisir de prendre connaissance de la grille de ses programmes et vous aurez la primeur de l’information relative à l’Assemblée nationale mais aussi, accès à une diversité d’autres questions d’envergure nationale et internationale.

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

La Neuvième législature débute dans un contexte géopolitique mondial marqué par de grandes incertitudes. Ce contexte est caractérisé, entre autres, par un phénomène de redistribution des pouvoirs entre superpuissances mondiales et un ébranlement structurel des alliances traditionnelles, faisant le lit à une crise généralisée de la démocratie.

C’est le cas du conflit russo-ukrainien qui nous tient en haleine depuis plus d’un an, et dont la multiplicité des acteurs en présence témoigne des enjeux sous-jacents.

Il en est de même des difficultés aussi diverses qu’inédites auxquelles reste confrontée l’humanité, et qui contribuent à fragiliser davantage la paix au sein des nations et dans le monde. Je pense notamment aux changements climatiques, au déclin continu de la biodiversité, à la montée des fondamentalismes religieux, à l’épuisement des ressources en eau potable, autant de maux dont les causes sont souvent multiples et se distinguent par leur complexité et leur caractère transnational. Ces problématiques constituent pour l’humanité tout entière, de grands sujets de préoccupation qui nécessitent que l’on y apporte des solutions multilatérales et transversales, à travers l’amplification et l’adaptation des canaux de coopération.

C’est pourquoi, j’en appelle à une intense coopération interparlementaire, dont les prémices prendront corps au sein des nombreux réseaux parlementaires, véritables creusets de réflexion et de projection de la vision des élus sur les grands enjeux de notre temps. Cette réflexion et cette vision seront ensuite confrontées aux points de vue des parlementaires d’autres pays puis peaufinées. A cet effet, je m’engage à porter la position du Parlement béninois, confiant en le soutien de mes collègues de la sous-région ouest-africaine à laquelle appartiennent notamment le Ghana et le Niger ici représentés. Les différentes réunions des Organisations interparlementaires dont nous sommes membres, seront autant d’occasions et de tribunes pour afficher et faire valoir nos positions concertées.

Je mettrai également un point d’honneur au renforcement de nos relations de coopération avec les Parlements du monde entier, entre autres, à travers l’actualisation et le renforcement des groupes interparlementaires d’amitié. Il est en effet, tout simplement inconcevable que le Bénin évolue en vase clos.

Honorables députés à l’Assemblée nationale, Chers collègues,

A un pas de la Dixième, au regard des dispositions de la Constitution telle que révisée en 2019, la Neuvième législature qui, comme je l’ai dit tantôt, est un mandat de transition, se présente comme un pont entre le second quinquennat du Président Patrice Talon et l’année électorale de 2026, qui verra se tenir trois (03) consultations importantes : d’abord, les élections couplées législatives et communales et ensuite, l’élection présidentielle.

Il me plait de souligner que, de la pertinence de l’action politique que nous allons déployer au cours de ces trois (03) années transitoires, dépendront les options futures. Cela exige de nous un travail ardu et passionné sur le chantier de la sécurisation des réformes, de leur mise en oeuvre honnête, de leur évaluation et de leur enrichissement.

C’est la raison pour laquelle, en entrant officiellement, à l’occasion de cette cérémonie d’investiture, dans les fonctions auxquelles m’appelle la charge que vous m’avez confiée, comme il y a quatre (04) ans, je mesure l’ampleur des attentes et le combat que nous allons devoir livrer, au besoin, le dos au mur, pour sortir la tête haute. Je suis heureux de pouvoir compter, dans l’accomplissement de cette exaltante mission, sur une administration parlementaire disponible et riche de femmes et d’hommes à la compétence éprouvée et à l’engagement total. Le syndicat, au-delà du rôle exclusif de défense des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux collectifs et individuels de ses mandants, doit se départir de l’anarcho-syndicalisme et doit se tourner résolument vers les nouvelles techniques de négociations pour l’atteinte de ses objectifs. Pour le moment, le SYNAPA est déjà dans cette optique et je félicite son secrétaire général pour son leadership ; pourvu que ça dure !

Honorables Députés à l’Assemblée nationale, chers collègues,

Avec l’achèvement imminent de la mise en place des différents organes, la Neuvième législature, prendra définitivement son envol. Je nous exhorte tous, à consacrer à ce nouveau départ, énergie, engagement et disponibilité. Le Bénin est Un et la nation béninoise, Une. C’est pourquoi, au-delà de nos diverses sensibilités politiques, nous devons nous battre ensemble pour relever les défis de notre législature. Il s’agit du Bénin. Il s’agit de notre peuple.

Au demeurant, la devise de notre pays nous invite à la Fraternité dans la Justice et dans le Travail. Mettons-nous donc résolument au travail avec générosité, pour inscrire en bonne place, la Neuvième législature dans les annales de l’histoire parlementaire. J’ai le ferme espoir que nos actions feront date. Je sais que nous le pouvons et en notre nom à tous, j’en fais la promesse.

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

Avant de terminer mon propos, je tiens à saluer les actions méritoires de mes quatre (04) prédécesseurs au perchoir de l’Assemblée nationale dans sa version actuelle. Sans rien occulter à la place devenue mythique du regretté prélat catholique, Monseigneur Isidore de Souza, je mettrai sur pied une équipe mixte chargée de préparer des mélanges en hommage aux Présidents Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Kolawolé Antoine Idji et Mathurin Coffi Nago. Et pourquoi pas, sans avoir été porté au perchoir, revisiter la vie d’une figure emblématique de notre parlement, Madame Rosine VIERRA SOGLO ? Il est temps que leur passage respectif à la tête de l’institution soit décrypté, à l’aune du recul historique, des témoignages de leurs contemporains et d’une rigoureuse analyse pluridisciplinaire. Au Bénin, nous aimons célébrer les morts ; ce n’est pas une mauvaise chose en soi. Cependant, changeons de paradigme et commençons par reconnaitre les actes méritoires de nos proches en les célébrant de leurs vivants.

A présent, de tout coeur, je vous réitère à toutes et à tous, mes profonds remerciements pour votre présence à cette cérémonie d’investiture. Mes remerciements vont particulièrement à vous, Madame la Vice-présidente de la République et à vous, cher ami Alban, ainsi qu’aux différentes délégations venues nous exprimer leur solidarité.

Je tiens aussi, puisque nous sommes en plein dans la dernière décade du mois de ramadan, à encourager nos frères et soeurs musulmans, à « resserrer leur pagne », tel que le prescrit l’enseignement religieux et à redoubler d’effort dans les actes d’adoration. Après la célébration, il y a quelques jours à peine, de la fête de Pâques, je crois sincèrement que la multiplication des heureuses conjonctions n’est pas le fait d’un quelconque hasard mais plutôt, le signe que la Providence divine, celle-là même qui ne m’a jamais fait défaut, nous est favorable. Que les différentes prières et invocations rejaillissent sur chacun d’entre nous, sur le Président de la République, sur notre cher pays, le Bénin et sur l’humanité tout entière. Plus qu’un simple constat, c’est une exhortation à poursuivre la marche vers l’atteinte des objectifs humains terrestres et célestes. Pour ce faire, il faudra persévérer dans l’amour de Dieu dans la culture du bien en soi et dans la valorisation des autres.

Ce sont là les chemins de notre justification véritable. Nous pouvons y trébucher, mais jamais nous avouer vaincus. L’endurance est la vertu des forts.

Vive l’Assemblée nationale,

Vive le Bénin,

Je vous remercie.

Assemblée nationale : Intégralité du discours de Louis Vlavonou après son élection au perchoir

Je voudrais particulièrement saluer le Doyen d’âge qui a su diriger les débats de mains de maître, ce qui a permis à nos travaux de se dérouler dans une ambiance bon enfant. Honorable Doyen d’âge, soyez-en félicité.

Allocution de remerciement du président de l’Assemblée nationale nouvellement élu, Louis Vlavonou

 Monsieur le Doyen d’âge de la neuvième législature ;

 Mesdames les plus jeunes députés, membres du Bureau d’âge ;

 Mesdames et Messieurs les Honorables députés de la neuvième législature ;

 Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;

 Monsieur le Secrétaire général administratif de l’Assemblée nationale et son adjoint ;

 Monsieur le Directeur de cabinet du Président sortant de l’Assemblée nationale et son adjoint;

 Mesdames et Messieurs les directeurs techniques, des structures d’appui et assimilés, ainsi que leurs adjoints ;

 Monsieur le Commandant du Groupe de sécurité de l’Assemblée nationale ;

 Mesdames et Messieurs les chefs de service, assistants de commissions et assimilés ;

 Mesdames et messieurs ;

C’est avec une très grande émotion que j’endosse aujourd’hui, dimanche 12 février 2023, ce nouvel habit de premier responsable de notre Institution.

(Seigneur,) Quand je vois tes cieux, œuvre de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as fixées, qu’est donc l’homme pour que tu penses à lui, l’être humain pour que tu t’en soucies ?

Tu en as presque fait un dieu : tu le couronnes de gloire et d’éclat ;

Tu le fais régner sur les œuvres de tes mains tu as tout mis sous ses pieds.

(Ps 8,4-7) Version / TOB

Ce sont là les mots qui me viennent à l’esprit en une circonstance comme celle-ci.

Ces mots ne sont pas miens. Ils ne sont pas de moi. Ils proviennent de la bouche du roi David à qui la paternité des Psaumes est imputée dans les Saintes Écritures.

Qui suis-je ? Qui suis-je, moi, pour que, parmi tant de candidats (prétendants) aussi compétents et chevronnés les uns que les autres, qui suis-je pour qu’un tel honneur m’échoit aujourd’hui ?

Je me demande si ce n’est pas un rêve, un songe, une hallucination, un mirage, un leurre. Je me demande même si ce n’est pas un démiurge qui me fait miroiter à l’esprit ce que je vis en ces instants en présence de tous qui en êtes les témoins et à la face du monde.

Mais je me touche. Je me tâte la peau, le derme et l’épiderme et me rends finalement compte que ce n’est ni rêve, ni hallucination, ni mirage, mais la réalité, la pure réalité.

L’Éternel Dieu dans sa miséricorde de toujours, à travers vous vient de me couronner de gloire et d’honneur. Je lui en sais infiniment gré.

Ensuite, je voudrais, au nom des membres du Bureau appelés à m’assister, remercier sincèrement vous tous qui avez voulu témoigner de votre confiance d’abord à mon endroit puis aux autres membres du Bureau ici présents à mes côtés.

Merci pour la confiance que vous venez de placer en ma modeste personne. Je voudrais vous rassurer que je mettrai un point d’honneur pour mériter pleinement cette confiance.

Je voudrais particulièrement saluer le Doyen d’âge qui a su diriger les débats de mains de maître, ce qui a permis à nos travaux de se dérouler dans une ambiance bon enfant. Honorable Doyen d’âge, soyez-en félicité.

Je n’oublie pas nos jeunes collègues qui, dans leur mission de secrétaires de séance ont soutenu sans faille le Doyen d’âge. L’histoire a déjà retenu vos noms à l’occasion de cette nouvelle page que notre pays vient d’ouvrir avec la mise en chantier effective de la loi sur le système partisan. C’est le lieu de remercier les députés des 7ème et 8ème législatures qui ont été les chevilles ouvrières de ces réformes majeures qui font la fierté de notre pays aujourd’hui.

J’associe mes remerciements au personnel parlementaire dans leur ensemble et au monde de la presse dont la mission est importante pour nos assises.

Honorables collègues ;

Mesdames et Messieurs ;

Comme vous vous en doutez, je prends les rênes de la neuvième législature dans un contexte assez spécial. Contexte spécial en ce que le processus électoral de janvier dernier, avec l’ouverture du jeu politique à l’ensemble de la classe politique a favorisé une décrispation de l’atmosphère et a permis que les élections renouent avec la bonne ambiance, la fraternité toujours vécue. La peur cette fois-ci a cédé place à la paix d’esprit. Mais la paix n’est pas une pure absence de conflit et elle ne se borne pas seulement à assurer l’équilibre de forces adverses ; elle ne provient pas non plus d’une domination despotique, mais c’est en toute vérité qu’on la définit comme œuvre de justice.

Elle est le fruit d’un ordre inscrit dans la société humaine par son divin fondateur, et qui doit être réalisé par des hommes qui ne cessent d’aspirer à une justice plus parfaite, encore que le bien commun du genre humain soit assurément régi, dans sa réalité fondamentale, par la loi éternelle, dans ses exigences concrètes mais pourtant soumis à d’incessants changements avec la marche du temps. La paix n’est jamais chose acquise une fois pour toutes, mais elle est sans cesse à construire. Comme, de plus, la volonté humaine est fragile et qu’elle est blessée par nos mauvais penchants, l’avènement de la paix exige de chacun le constant contrôle de ses passions et la vigilance de l’autorité légitime.

Mais ceci est encore insuffisant. La paix dont nous parlons ne peut s’obtenir sur terre sans la sauvegarde du bien des personnes, ni sans la libre et confiante communication entre les hommes des richesses de leur esprit et de leurs facultés créatrices. La ferme volonté de respecter les autres hommes ainsi que de leur dignité, la pratique assidue de la fraternité sont absolument indispensables à la construction de la paix. Ainsi la paix est-elle aussi le fruit de l’amour qui va bien au-delà de ce que la justice peut apporter.

Mesdames et Messieurs,

Dans le même registre, je paraîtrai incomplet, si je faisais une impasse dans mes propos sur la mutation politique qui vient de s’opérer et qui s’est traduite par l’arrivée au sein de notre hémicycle, de nos frères de combat à qui je présente mes très sincères félicitations pour avoir mérité de la confiance de notre peuple à cet instant de notre histoire. Cela implique l’inutilité de ressasser les événements post-électoraux de 2019, 2020 et 2021. Regardons ensemble vers l’avenir, la construction de notre pays. Ne regardons pas constamment dans le rétroviseur. Nous risquons de perdre le gouvernail. Regardons plutôt dans le parebrise, il est plus large et nous permet de voir plus loin.

C’est à ce prix que nous allons construire notre nation. « Gémir, pleurer, prier est également lâche » comme l’écrivait Alfred de Vigny dans la mort du loup.

Je ne finirai pas, sans présenter mes félicitations au gouvernement et à son Chef, le Président Patrice Talon, pour avoir fait organiser ces élections dans des conditions matérielles acceptables. Cela témoigne de l’attachement du Chef de l’Etat au renforcement de notre démocratie.

Le moment est venu de donner un contenu sur ce que doit être notre collaboration au sein de l’hémicycle. Je l’emprunterai bien volontiers au Message du Chef de l’Etat à la Nation le 20 mai 2019 dans lequel il disait en substance : « Le parlement doit, au nom du peuple, voter des lois qui renforcent la démocratie et soutiennent le développement socioéconomique, procéder au contrôle méthodique et rigoureux de l’action du gouvernement pour l’amener à faire mieux et toujours plus au service de l’Etat et des populations. » Qui dit mieux ?

Ceci devrait bien être notre boussole pour cette législature d’ouverture et de transition qui raffermit les acquis et les changements positifs engrangés jusque-là mais aussi qui nous permet de conduire résolument notre pays vers de biens meilleurs horizons.

Par ailleurs, le Vénérable Omraam a écrit dans l’un de ses ouvrages : « Chaque individu est particulier… Chacun a le droit de se manifester avec ses différences, son originalité, mais à condition de s’harmoniser avec l’ensemble, comme dans un orchestre. Pour la forme, la matière, la sonorité, que de différences entre le lutin, le violon, le violoncelle, le piano, le hautbois, la flûte, la harpe, la trompette, les cymbales, la grosse caisse ! Mais de cette diversité naît une harmonie parfaite ».

Et c’est cette harmonie que je nous souhaite à l’orée de ce mandat, dans une atmosphère de grande tolérance, de grande sérénité, de grande courtoisie et dans la plus grande différence car seule la différence enrichit.

Aujourd’hui, une page est tournée et je tiens à saluer tous ceux qui ont oeuvré pour la réussite de notre mission au cours de la législature qui s’achève.

Je ne serai pas plus long car le temps nous presse. Des tâches nous attendent dans les prochains jours. C’est pourquoi, je voudrais vous réitérer mes remerciements en vous priant de vous tenir prêts à répondre à la sollicitation du Bureau pour la mise en place diligente des autres organes de la neuvième législature.

Il s’agit, vous vous en doutez, des groupes parlementaires, des commissions permanentes avec leurs différents Bureaux. Ces organes s’ajouteront au Bureau de l’Assemblée nationale pour former la conférence des Présidents.

Je crois pouvoir compter sur votre disponibilité et votre ponctualité pour accomplir ces missions dans les délais requis.

C’est sur ces mots de détermination et d’espoir que je voudrais nous renvoyer devant notre devoir, celui que la patrie vient de nous confier.

Vive le Bénin !

Vive l’Assemblée Nationale !

Vive la neuvième législature !

Pleins succès à nos délibérations !

Je vous remercie.

Louis Vlavonou

Burkina-Faso : Voici le discours de prestation de serment du Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré

Le capitaine Ibrahim Traoré a prêté serment ce vendredi 21 octobre 2022 devant les membres du Conseil constitutionnel. Lire le discours prononcé à l’occasion par le président de la République du Burkina-Faso.  

Le capitaine Ibrahim Traoré a prêté serment ce vendredi 21 octobre 2022 devant les membres du Conseil constitutionnel. Lire le discours prononcé à l’occasion par le président de la République du Burkina-Faso.  

Discours de prestation de serment du Président de la Transition, Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim TRAORÉ

Monsieur le Président par intérim du Conseil constitutionnel,

Mesdames et messieurs les Présidents d’institutions,

Monsieur le Chef d’Etat-major général des armées,

Mesdames et messieurs les Conseillers membres du Conseil constitutionnel,

Autorités militaires, paramilitaires,

Autorités coutumières et religieuses,

Distingués invités, mesdames et messieurs

Je n’irai pas vous faire un discours ce matin, je vous parlerai à mes propres mots, du fond de mon cœur, en ayant pour main courante des idées du message que j’ai à vous porter.

Monsieur le Président du Conseil constitutionnel,

Mesdames et messieurs les membres du Constitutionnel constitutionnel,

Distingués invités,

Peuple combattant du Burkina Faso

Il me sied ici de rappeler les circonstances dans lesquelles la crise du 30 septembre est intervenue. Sur ce, nous voyons tous cette situation sécuritaire et humanitaire dégradante dans laquelle vivait notre Nation. Celle-ci nous a conduit en janvier dernier à poser des actes anticonstitutionnels pour redresser et redonner vie à cette Nation. L’objectif de l’avènement du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration était de prendre notre destin en main.

Cependant, depuis le 24 janvier jusqu’au 30 septembre, nous avons pu constater des dérives qui ont conduit encore au 30 septembre à un recadrage de cette Transition. C’est pourquoi, une fois de plus, comme nous l’a inculqué un de nos devanciers, cité par le Président par intérim du Conseil constitutionnel, le Capitaine Thomas SANKARA, il le disait, nous avons décidé en toute âme et conscience, devant l’histoire d’assumer notre révolte.

Cette révolte est celle des milliers de personnes déplacées internes, cette révolte est celle des soldats au front, qui défient donc continuellement et courageusement l’ennemi qui se cachait et qui ne se cache plus. Cette guerre, que nous avons longtemps décriée d’être une guerre non conventionnelle, mais aujourd’hui, nous pouvons nous assurer que nous avons une armée en face.

Cette révolte est aussi celle des Volontaires pour la défense de la patrie, qui payent également le lourd tribut, mais qui défendent corps et âme cette patrie. Cette révolte est celle de nos frères et sœurs des localités affligées. Elle est enfin celle de tous les Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur, qui conscients de l’abîme dans laquelle était la Nation, nous ont conduit à nous assumer.

Je ne saurais continuer sans présenter nos condoléances aux familles éplorées pour les tombées de ces événements du 30 septembre, souhaiter également prompt rétablissement aux blessés, à toute personne qui a été victime de ces évènements des 30 septembre, 1er et 2 octobre. J’aimerais aussi dire que ces évènements sont leur révolte à eux, nous leur rendons hommage.

En outre, j’aimerais bien saluer ici et devant tout le monde, les autorités coutumières, religieuses, toutes les notabilités qui n’ont ménagé aucun effort, au cours de ces évènements pour que nous évitions le pire. Je les remercie du fond du cœur pour leurs contributions à apaiser les tensions, à ce qu’il y ait un dénouement pacifique de la situation. Merci encore à toutes ces notabilités, à toutes ces autorités.

Le contexte dans lequel est notre Nation est assez difficile à décrire, l’existence même de la Nation est en péril. Sur ce peuple combattant du Burkina Faso, nous sommes confrontés à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent. Je souhaiterais que chacun prenne conscience de cette situation et que nous puissions sortir de là grandis et plus soudés. Au-delà du fait qu’une grande partie de notre territoire échappe à notre contrôle, des milliers de nos concitoyens se retrouvent donc refugiés dans leur propre pays, ceux que nous avons appelés pendant longtemps des PDI, Personnes déplacées internes.

Je souhaiterais donc vous rappeler là nos objectifs qui ne sont autres que la reconquête du territoire nationale occupé par ces hordes de terroristes; nos objectifs ne sont autres que de donner un souffle de vie nouveau à tous ces compatriotes affligés par ce conflit.

C’est aussi d’envisager un développement endogène. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, en essayant de repenser profondément notre agriculture, notre élevage, notre technologie et en interrogeant le socle des actions de notre aspiration à la prospérité.

Je voudrais rassurer, une fois de plus, nos partenaires et les pays amis du Burkina Faso que nous respecterons les engagements internationaux.

Aucun sacrifice ne sera de trop pour sortir ce pays de la situation dans laquelle il se trouve. Donc notre engagement, c’est pour un retour de la paix et notre boussole sera toujours ce peuple. C’est ce qui va nous guider tout le long de ces vingt et un (21) mois.

Sur ce, j’appelle donc à une mobilisation patriotique et populaire. J’appelle tous les combattants du Burkina Faso ; jeunes, hommes, femmes, tous les notables coutumiers, religieux, tous les Burkinabè de la diaspora dans leur diversité à s’unir, à se lever et à s’engager pour une lutte, une lutte contre cette hydre terroriste qui, depuis quelques années, ne fait que déchirer le tissu social au Burkina Faso et nous empêche de vivre.

J’en appelle donc à tous, que ce soit des villes non encore affectées ou des campagnes au fin fond du Burkina, touchées. Que tous nous nous unissions. Cette guerre n’est pas uniquement une guerre des peuples hors de nos grandes villes. A l’intérieur des villes nous avons intérêt à prendre conscience de la situation, à nous lever, à nous unir avec ces peuples affligés pour qu’au Burkina Faso nous soyons un.

Enfin donc, il faut que je vous rappelle ici, pour ma part, je serai engagé à vos côtés, aux côtés de tous les Burkinabè sur les différents fronts pour la libération totale de notre territoire. Pour ma nation, je me battrai jusqu’au dernier souffle. Et je vous appelle tous à intégrer cela.

Je souhaite réitérer ici, à tous mes compatriotes, mes remerciements et, souhaiter que cet élan qui nous a guidés au cours de ces derniers jours, et que cette ferveur de la jeunesse soient encore plus grands dans la lutte contre le terrorisme.

Fédérons nos énergies, unissons-nous pour de vrai. Soyons solidaires, soutenons-nous. Que vous soyez Burkinabè de l’extérieur ou de l’intérieur, chacun a sa contribution pour que ce pays sorte de là où il est.

Ma conviction est certaine. Le Burkina a des hommes capables, le Burkina a des combattants et nous pouvons nous en sortir. Nous pouvons gagner cette bataille, nous pouvons gagner cette guerre. Je suis convaincu et je le dis, nous avons des combattants et nous le pouvons.

Enfin chères Forces de défense et de sécurité, paramilitaires, je vous invite et je nous invite à nous unir et à taire certaines querelles parce que l’ennemi en face est beaucoup uni. Que chaque porteur de tenue puisse donner du sien et qu’ensemble chacun puisse apporter sa contribution et que nous puissions vaincre dans les brefs délais. L’ennemi n’est pas au-dessus de nous. Si des Volontaires pour la défense de la patrie se sacrifient jour et nuit, nous porteurs de tenue nous n’avons aucune raison que de nous unir, de les appuyer et d’aller en rang pour vaincre.

Sur ce, vive le Burkina Faso !

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

Je vous remercie !

« Seul le prononcé fait foi »