La Fédération béninoise de football a annoncé le changement du nom des Ecureuils du Bénin par celui des Guépards. Une actualité qui a fait écho hors des frontières Béninoises. Et à travers un texte publié sur sa page Facebook, Martin Camus Mimb, journaliste Sportif Camerounais et promoteur de RSI Radio Sport, s’est prononcé sur le sujet.
La Fédération béninoise de football a annoncé le changement du nom des Ecureuils du Bénin par celui des Guépards. Une actualité qui a fait écho hors des frontières Béninoises. Et à travers un texte publié sur sa page Facebook, Martin Camus Mimb, journaliste Sportif Camerounais et promoteur de RSI Radio Sport, s’est prononcé sur le sujet.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le journaliste qui a commenté le mondial Afrique du Sud 2010 aux côtés de Jacques Okoumassoun n’est pas totalement opposé à ce changement de nom, en attendant le ok du Gouvernement.
Lire ci-dessous son développement…
Makos
AU SUJET DES NOMS DES SÉLECTIONS DE FOOTBALL AFRICAINES…
Le Benin a donc changé la dénomination de sa sélection nationale. Les Écureuils sont devenus les Guépards. Question aussi d’exorciser le football béninois et sa conquête d’une notoriété continentale. Enfin, je le crois. Parce qu’il était difficile d’être écureuils, et survivre dans la forêt footbalistique africaine, faite de fauves comme les Lions(Sénégal, Cameroun, Maroc), les Panthères(Gabon), de gigantesques mammifères comme les Éléphants (Côte d’Ivoire), ou des rapaces aux griffes acérées comme les Aigles (Nigeria, Tunisie…). Un peu comme l’Azingo devenu Panthère pour faire autorité. Et depuis quelques temps, même les « Bafana Bafana » en langue zulue qui signifie « Garçons Garçons », est au cœur d’un débat de changement de dénomination, tellement ça fait réducteur du point de vue de certains fans sud-africains, ajouté à une polémique de paternité du nom. C’est que en effet, le nom des sélections nationales est aussi le symbole de vitalité et même d’orientation politique en Afrique.
J’espère que personne n’a oublié qu’il n’y a pas très longtemps, l’équipe de la Zambie s’appelait KK ELEVEN, qui signifie le Onze de Kenneth Kaunda, le Héros de l’indépendance zambienne. Une forme de célébration de l’action d’un homme qui a libéré son peuple, mais qui s’est révélée être plus tard avec l’évolution des perceptions, un indice de dictature et de culte de la personnalité. Le nom a été changé en Chipolopolo qui veut dire « Boulets de cuivre » pour vanter la principale richesse de leur sous-sol. C’est quasiment la même dynamique qui a accompagnée la Guinée de Sékou Touré. L’équipe nationale a été baptisée Sily National qui signifie « Éléphant National », mais aussi qui est la monnaie locale, la fameuse monnaie qui symbolise l’indépendance de la Guinée arrachée des mains de la France avec l’historique « NON » de Sékou Touré au Général Degaulle.
Mais beaucoup de ces dénominations ont aussi une petite connotation péjorative. L’Afrique étant perçue à l’époque comme une gigantesque forêt, la course aux noms d’animaux était une approche de supériorité. Et l’histoire raconte d’ailleurs que lorsque Félix Tonye Mbog avait lancé le concours pour trouver un nom de baptême à l’équipe du Cameroun en 1972, le nom Lion était revenu plusieurs fois. Et quand il rapporta cela au President Ahidjo, il lui demanda de marquer une différence de supériorité avec les Lions de ses amis Senghor et Hassan II. Il trouva ainsi l’adjectif « INDOMPTABLES » , qui était tout un projet d’ambition et de motivation. Même certaines sélections européennes et sud-américaines ont aussi pris des noms d’animaux cependant. Ça fait plus légende.
Mon avis aujourd’hui, qu’il faudrait peut-être garder tous ces noms d’animaux et symboliques, mais il faudrait les traduire dans la langue locale la plus répandue. Ce serait pas tuant d’appeler les Lions Indomptables du Cameroun «Mbondo Njéé » non? C’est une proposition ne me tapez pas . Que Dieu vous bénisse !
Martin Camus MIMB