La Chine compare les violences au Capitole aux manifestations à Hong Kong

LA CHINE COMPARE LES VIOLENCES AU CAPITOLE AUX MANIFESTATIONS À HONG KONG© Reuters/FLORENCE LO LA CHINE COMPARE LES VIOLENCES AU CAPITOLE AUX MANIFESTATIONS À HONG KONG

PEKIN (Reuters) – La Chine a établi jeudi un parallèle entre l’envahissement du Capitole à Washington par des partisans de Donald Trump refusant sa défaite à l’élection présidentielle et les manifestations de 2019 en faveur de la démocratie à Hong Kong.

Pékin a cependant souligné que l’intrusion de manifestants au siège du Conseil législatif de Hong Kong le 1er juillet 2019 n’avait fait aucun mort, alors que quatre personnes sont décédées dans les violences à Washington.

Les images des scènes de chaos survenues mercredi dans la capitale fédérale américaine tournaient en boucle jeudi à la télévision d’Etat chinoise.

Lors d’un point presse quotidien, Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré que les événements survenus en 2019 à Hong Kong avaient certes été plus « graves » mais qu' »aucun manifestant n’était mort ».

Un homme est mort en chutant d’un parking durant le mouvement de contestation de 2019 à Hong Kong, que la Chine a étouffé via l’adoption d’une nouvelle loi de sécurité nationale dans la ville sous administration spéciale.

« Nous formulons aussi le voeu que le peuple américain puisse jouir de la paix, de la stabilité et de la sécurité aussi rapidement que possible », a dit Hua Chunying.

« La réaction et les mots utilisés par certains aux Etats-Unis à ce qui s’est passé à Hong Kong en 2019 étaient complètement différents de ceux qu’ils ont utilisés pour les événements en cours aux Etats-Unis », a-t-elle poursuivi.

REUTERS

USA: Après une « insurrection », reprise de la certification de la présidentielle

USA: APRÈS UNE "INSURRECTION", REPRISE DE LA CERTIFICATION DE LA PRÉSIDENTIELLE© Reuters/JIM URQUHART USA: APRÈS UNE « INSURRECTION », REPRISE DE LA CERTIFICATION DE LA PRÉSIDENTIELLE

WASHINGTON (Reuters) – Des centaines de partisans de Donald Trump ont pénétré de force mercredi dans le Capitole dans le but de faire annuler la défaite du républicain lors de l’élection présidentielle américaine, forçant le Congrès à suspendre la certification des résultats donnant le démocrate Joe Biden victorieux.

La police a évacué les élus des deux chambres du Congrès et a lutté pendant plus de trois heures pour repousser les partisans de Donald Trump du Capitole, symbole de la démocratie américaine, où les contestataires ont déambulé dans les couloirs et mis sens dessus dessous des bureaux.

Une femme blessée par balle lors de ces incroyables scènes de chaos est décédée, a fait savoir la police de Washington, indiquant par la suite que le bilan s’était alourdi à quatre morts. Trois personnes ont succombé à des blessures survenues au Capitole, a-t-elle dit sans plus de précisions.

Le FBI a dit avoir désarmé deux engins explosifs présumés.

L’assaut sur le Capitole marque l’apogée de plusieurs mois de divisions et de rhétorique incendiaire autour de l’élection présidentielle du 3 novembre, dont Donald Trump a répété qu’elle lui a été volée dans le cadre d’une vaste fraude, exhortant ses partisans à l’aider à inverser sa défaite.

Ces scènes de chaos sont survenues après que Donald Trump, qui avait refusé de s’engager à une passation pacifique du pouvoir en cas de défaite, a pris la parole devant des milliers de manifestants près de la Maison blanche.

Il a galvanisé ses partisans en leur demandant de se diriger vers le Capitole pour exprimer leur colère, les incitant aussi à « se battre » en faisant pression sur les représentants électoraux locaux dans leurs Etats afin que ceux-ci rejettent les résultats du scrutin de novembre.

La police a fait usage de gaz lacrymogène à l’intérieur du Capitole pour disperser les émeutiers, dont l’un était parvenu jusqu’au siège habituellement occupé par le président du Sénat pour hurler que « Trump a gagné cette élection ».

Robert Contee, le chef de la police de Washington, a déclaré que des émeutiers ont attaqué des officiers avec des produits chimiques irritants, blessant plusieurs d’entre eux.

« VOUS N’AVEZ PAS GAGNÉ »

Le Capitole a été considéré comme sécurisé peu après 17h30 (22h30 GMT). Les élus ont fait leur retour dans les chambres du Congrès peu après 20h00 (jeudi 01h00 GMT) pour reprendre le processus de certification de l’élection présidentielle.

« A ceux qui ont semé aujourd’hui le chaos dans notre Capitole: vous n’avez pas gagné », a déclaré le vice-président Mike Pence, chargé de superviser le processus, à son retour au Sénat. « Remettons-nous au travail », a-t-il dit sous les applaudissements.

Le chef de la majorité républicaine au Sénat a qualifié l’intrusion d' »insurrection manquée » et a promis que les élus ne céderaient pas face à l' »anarchie et l’intimidation ».

« Nous avons repris nos postes. Nous allons remplir nos obligations dans le cadre de la Constitution et pour notre nation. Et nous allons le faire ce soir », a ajouté Mitch McConnell, qui a aidé Donald Trump à obtenir certains des principaux succès législatifs de son mandat.

Les parlementaires débattaient de l’ultime tentative d’élus pro-Trump pour contester les résultats de l’élection présidentielle, une démarche menée par une dizaine de sénateurs républicains qui a peu de chances d’aboutir.

La sénatrice républicaine Kelly Loeffler a dit qu’elle prévoyait de s’opposer à la certification de la victoire de Joe Biden mais avoir changé d’avis après les incidents. « Je ne peux pas en bonne conscience m’opposer à la certification de ces électeurs », a déclaré celle qui a échoué à être réélue en Géorgie lors d’un second tour de sénatoriales décisives.

Victorieux des deux sièges en lice dans cet Etat du Sud, le Parti démocrate s’est adjugé la majorité au Sénat américain et contrôle désormais avec une marge étroite les deux chambres du Congrès.

La maire de Washington, la démocrate Muriel Bowser, a ordonné mercredi l’imposition d’un couvre-feu dans l’ensemble de la capitale fédérale à partir de 18h00 (23h00 GMT).

Des soldats de la Garde nationale, des agents du FBI et les services secrets américains ont été déployés pour aider la police du Capitole, débordée par les événements.

« C’est ainsi que des résultats électoraux sont contestés dans une république bananière – pas dans notre république démocratique », a déclaré l’ancien président républicain George W. Bush. « Je suis consterné par le comportement insouciant de certains dirigeants politiques depuis l’élection », a-t-il ajouté dans un communiqué, sans mentionner directement Donald Trump.

Le prédécesseur démocrate de Trump à la Maison blanche, Barack Obama, et des dirigeants du monde entier parmi lesquels le président français Emmanuel Macron ont exprimé leur choc.

« À LA LIMITE DE LA SEDITION »

Joe Biden, qui a battu Donald Trump lors du scrutin du 3 novembre et doit être investi à la présidence américaine le 20 janvier, a déclaré que le comportement des manifestants était sans contestation possible « à la limite de la sédition ».

« Ce n’est pas une manifestation, c’est une insurrection », a ajouté l’ancien vice-président démocrate en citant l’envahissement du Congrès et de ses bureaux, les vitres brisées et les menaces pour la sécurité de représentants élus.

S’exprimant par la suite dans une vidéo publiée sur Twitter, Donald Trump a réaffirmé que sa victoire lui avait été volée, tout en demandant à ses partisans de quitter les lieux. « Vous devez rentrer chez vous, nous avons besoin de paix », a-t-il dit, ajoutant: « Nous vous aimons. Vous êtes très spéciaux ».

Twitter a ensuite empêché les utilisateurs de la plateforme de relayer la vidéo publiée par Donald Trump, suspendant le compte du président américain, tandis que Facebook a tout simplement retiré la vidéo.

Par sécurité, au moment des émeutes, les élus de la Chambre des représentants ont reçu pour consignes de se munir du masque à gaz placé sous leurs sièges et de se mettre au sol. Des policiers ont sorti leurs armes lorsqu’un contestataire a tenté de pénétrer dans la Chambre.

La police a placé du mobilier derrière les portes pour tenter d’empêcher l’intrusion, a déclaré l’élu démocrate Jason Crow à la chaîne de télévision MSNBC.

Plusieurs centaines d’élus, conseillers et journalistes ont ensuite été évacués vers un lieu resté confidentiel.

Des représentants électoraux des deux partis, des observateurs indépendants et le département américain de la Justice ont dit n’avoir constaté aucune fraude importante lors de l’élection présidentielle.

Les multiples recours engagés par la campagne Trump devant des tribunaux à travers le pays ont tous échoué.

Joe Biden a remporté le scrutin avec plus de 7 millions de votes populaires de plus que Donald Trump. Le démocrate a obtenu 306 voix au Collège électoral, contre 232 pour le président républicain sortant.

Donald Trump a fait pression sur Mike Pence pour qu’il rejette les résultats certifiés par des Etats clés où le président sortant s’est incliné de peu face à son rival démocrate, bien que le vice-président n’en a pas l’autorité aux termes de la Constitution des Etats-Unis.

REUTERS/Patricia Zengerle, Jonathan Landay et David Morgan

Guy Mitokpè : « Nous appelons les partisans Pro-Trump à respecter les résultats du vote… nous suivons la situation de prêt »

Guy Mitokpè s’est prononcé sur l’actualité politique américaine. A travers un message sur sa page facebook, ce mercredi 6 janvier 2021, l’ancien député à l’Assemblée nationale a invité le président sortant à le président Donald Trump à reconnaître sa défaite. Aussi a-t-il déploré, les évènements intervenus ce jour avec la manifestation des partisans du président américain.

Guy Mitokpè

« DÉMOCRATIE EN CRISE…Nous appelons les partisans Pro-Trump à respecter les résultats du vote du 4 Novembre 2020 dernier. L’envahissement que nous avons constaté du capitole afin d’empêcher la validation de l’élection de Joe BIDEN aujourd’hui, n’honore pas la démocratie américaine et la démocratie en un mot », a-t-il écrit avant d’ajouter « .En tout état de cause, nous suivons la situation de prêt… »

Sans commentaire !!!

Manassé AGBOSSAGA

« Nous ne concéderons jamais la défaite », lance Trump à ses partisans

"NOUS NE CONCÉDERONS JAMAIS LA DÉFAITE", LANCE TRUMP À SES PARTISANS© Reuters/JIM BOURG « NOUS NE CONCÉDERONS JAMAIS LA DÉFAITE », LANCE TRUMP À SES PARTISANS

WASHINGTON (Reuters) – « Nous ne renoncerons jamais, nous ne concéderons jamais la défaite », a déclaré mercredi Donald Trump à ses partisans rassemblés à Washington pour contester la victoire du démocrate Joe Biden à l’élection présidentielle du 3 novembre dernier.

Le Congrès doit certifier ce mercredi l’élection de l’ancien vice-président de Barack Obama, sous la supervision du vice-président républicain Mike Pence. Une dizaine de sénateurs républicains et des élus républicains de la Chambre des représentants ont dit vouloir bloquer le processus.

Donald Trump affirme sans preuve que les démocrates lui ont volé l’élection. « On ne concède pas sa défaite quand il y a vol », a déclaré le président sortant.

REUTERS

Un premier sénateur noir pour l’État de la Géorgie

Le symbole est puissant : pour la première fois de son histoire, la Géorgie a élu au Sénat un Afro-Américain, Raphael Warnok, pour représenter cet ancien État confédéré.

Pour la première fois de son histoire, la Géorgie a élu au Sénat un Afro-Américain, Raphael Warnok, pour représenter l’ancien État confédéré.© Jim Watson Archives Agence France-Presse Pour la première fois de son histoire, la Géorgie a élu au Sénat un Afro-Américain, Raphael Warnok, pour représenter l’ancien État confédéré.

Un retournement de l’histoire que le pasteur n’a pas manqué de souligner peu après sa victoire, confirmée dans la nuit de mardi à mercredi : « Parce que ceci est les États-Unis, les mains âgées [de ma mère] de 82 ans qui ramassaient le coton d’un producteur ont pu se rendre aux urnes pour choisir son plus jeune fils pour devenir un sénateur américain. »

Aux États-Unis, « tout est possible, et c’est pourquoi j’aime tant ce pays », a ajouté l’homme de 51 ans mercredi matin sur les ondes de CNN.

Celui qui a été choisi il y a 14 ans pour devenir pasteur à l’église baptiste Ebenezer, où officiait Martin Luther King Jr., a d’ailleurs annoncé qu’il souhaitait continuer à prêcher tous les dimanches pour maintenir ce contact intime avec le peuple américain.

Selon les derniers résultats disponibles, après le dépouillement de 98 % des votes, Raphael Warnok a remporté 50,6 % des voix. Son opposante, la sénatrice républicaine sortante Kelly Loeffler, a pour sa part mis la main sur 49,4 % des suffrages. Dans la deuxième course sénatoriale en Géorgie, le démocrate Jon Ossoff menait en début d’après-midi avec 50,2 % des voix, alors que le sénateur actuel, David Perdue, le suivait de près avec 49,8 % des suffrages.

Bien qu’aucun grand média n’ait encore confirmé sa victoire, le jeune démocrate de 33 ans a diffusé en début de journée mercredi une déclaration virtuelle dans laquelle il mentionne que « c’est avec humilité qu[’il] remercie le peuple de la Géorgie de [l]’avoir élu pour le servir au Sénat américain ».

Dans un communiqué diffusé mercredi, le président désigné des États-Unis, Joe Biden, s’est aussi dit convaincu de la victoire prochaine des deux candidats démocrates. « [Les électeurs de la Géorgie] veulent de l’action face aux crises que nous traversons. Sur la COVID-19, sur le soutien économique, sur le climat, sur la justice raciale, sur le droit de vote et sur tant d’autres sujets. Ils veulent que nous avancions, mais que nous avancions ensemble », a-t-il déclaré.

Dépouillement

Dans un immense hangar bétonné au sous-sol du Georgia World Congress Centre, des dizaines d’employés électoraux s’affairaient toujours à ouvrir les enveloppes, mercredi midi, puis à acheminer les bulletins dans de grands bacs blancs de l’United States Postal Service vers des scanneurs. Une fois compilés, les résultats sont ensuite envoyés par voie électronique aux instances électorales, explique sur place Regina Waller, responsable des communications pour le département des élections du comté de Fulton. « Le tout doit être terminé à 15 h cet après-midi. »

Pour cette chaude lutte en Géorgie — qui permettra de déterminer qui, des démocrates ou des républicains, contrôlera le Sénat — plus d’un million d’électeurs ont voté par la poste et plus de deux millions ont voté par anticipation.

Mardi soir, le président Trump — continuant d’affirmer que l’élection présidentielle lui a été volée et que le processus électoral est frauduleux — y est allé d’une nouvelle déclaration incendiaire sur le processus électoral en Géorgie : « On dirait qu’ils sont en train de mettre en place une grande “décharge électorale” contre les candidats républicains. En attendant de voir de combien de votes ils ont besoin ? » a-t-il écrit sur Twitter.

Double camouflet

Cette rhétorique, répétée à n’en plus finir par le président sortant depuis sa défaite du 3 novembre, pourrait d’ailleurs avoir découragé des électeurs républicains à se rendre aux urnes pour le deuxième tour des élections sénatoriales, croient plusieurs observateurs. Dans ce qui était probablement le dernier grand rallye de sa présidence, Donald Trump avait néanmoins imploré ses partisans, rassemblés lundi soir à l’aéroport régional de Dalton, dans le nord-ouest de la Géorgie, d’aller voter pour bloquer l’élection des deux candidats démocrates, dépeints comme des « extrémistes radicaux de gauche ».

Mais le vent semble avoir bel et bien tourné en Géorgie, un État traditionnellement républicain qui a créé la surprise en novembre en élisant Joe Biden à la présidence par une mince avance de 12 000 voix (0,2 % du suffrage). Les efforts de la communauté noire pour faire inscrire ses membres sur les listes électorales — des efforts menés notamment par Stacey Abrams, ex-candidate démocrate au poste de gouverneur de la Géorgie, et par les mouvements New Georgia Project et Fair Fight — pourraient avoir joué un rôle névralgique dans l’issue du vote.

Depuis l’élection de novembre, la Géorgie se trouve au cœur des attaques de Donald Trump contre l’intégrité du processus électoral. Lundi soir, face à la foule conquise d’avance qui scandait « Fight for Trump » sous d’immenses drapeaux américains accrochés à des grues, le président sortant avait d’ailleurs promis de revenir en Géorgie « dans un an et demi pour faire campagne contre [le] gouverneur et [le] secrétaire d’État », tous deux des républicains, mais qui ont refusé de renverser les résultats de la présidentielle à sa faveur. Le président s’était également dit amèrement déçu de la Cour suprême, instance à laquelle il a nommé trois juges conservateurs, mais qui n’est pas intervenue pour bloquer l’élection de Joe Biden. « La Cour suprême nous a abandonnés », a-t-il dit.

La possible double victoire démocrate en Géorgie — qui pourrait être confirmée dans la journée de mercredi — survient le jour même où le Congrès se réunit à Washington pour certifier la victoire de Joe Biden, un double camouflet pour Donald Trump.

Ce reportage a été financé grâce au soutien du Fonds de journalisme international Transat–Le Devoir.

USA: George W. Bush assistera à l’investiture de Biden

George W. Bush a prévu d’assister à la cérémonie d’investiture du président élu démocrate Joe Biden le 20 janvier, a annoncé mardi un porte-parole de l’ancien président républicain des Etats-Unis.

« Le président et Mme Bush ont hâte de revenir au Capitole pour la prestation de serment du président Biden et de la vice-présidente Harris », a déclaré Freddy Ford.

George Bush

Cette annonce intervient à la veille de la certification par le Congrès des résultats de l’élection présidentielle de novembre, lors de laquelle Joe Biden a battu le président sortant Donald Trump.

L’actuel locataire républicain de la Maison blanche refuse de reconnaître sa défaite et a prévu de s’exprimer mercredi lors d’une manifestation à Washington contre la certification des résultats du scrutin.

(Steve Holland; version française Jean Terzian)/REUTERS

Dix anciens chefs du Pentagone lancent un avertissement à Donald Trump

WASHINGTON — Dix anciens anciens chefs du Pentagone unissent leurs voix pour servir une réprimande extraordinaire au président Donald Trump. Les 10 anciens secrétaires à la défense encore vivants ont mis en garde le président sortant contre toute initiative visant à impliquer l’armée dans la poursuite d’allégations de fraude électorale, arguant que cela entraînerait le pays dans un «territoire dangereux, illégal et inconstitutionnel».

 © Fournis par La Presse Canadienne

Les 10 hommes, démocrates et républicains, ont signé un article d’opinion publié dans le Washington Post qui dénonce la volonté de Donald Trump de s’acquitter de son devoir constitutionnel de renoncer pacifiquement au pouvoir le 20 janvier.  

Après les élections du 3 novembre et les recomptages ultérieurs dans certains États, ainsi que des contestations judiciaires infructueuses, le résultat est clair, ont-ils écrit, sans mentionner le nom de Donald Trump dans l’article. 

«Le temps de remettre en question les résultats est passé; le moment du dépouillement officiel des votes du collège électoral comme il est prescrit dans la Constitution est arrivé », ont-ils écrit. 

Les anciens chefs du Pentagone ont mis en garde contre l’utilisation de l’armée dans tout effort pour changer le résultat. 

«Les efforts pour impliquer les forces armées américaines dans la résolution des conflits électoraux nous mèneraient dans un territoire dangereux, illégal et inconstitutionnel», ont-ils écrit. 

«Les responsables civils et militaires qui dirigent ou mettent en œuvre de telles mesures seraient responsables, y compris potentiellement passibles de sanctions pénales, des graves conséquences de leurs actes sur notre république.» 

Un certain nombre d’officiers supérieurs, y compris le général Mark Milley, chef d’État-Major des armées des États-Unis, ont déclaré publiquement ces dernières semaines que l’armée n’a aucun rôle dans la détermination du résultat des élections américaines et que leur loyauté est envers la Constitution et non envers un chef individuel ou à un parti politique. 

Les 10 anciens dirigeants du Pentagone ont également mis en garde dans leur article du Post contre les dangers d’empêcher une transition complète et harmonieuse au département de la Défense avant le jour de l’inauguration dans le cadre du transfert de pouvoir au président élu Joe Biden. 

Joe Biden s’est plaint des efforts déployés par des responsables du Pentagone nommés par Donald Trump pour entraver la transition. Sans mentionner un exemple précis, les anciens secrétaires à la défense ont écrit que les transferts de pouvoir «se produisent souvent à des moments d’incertitude internationale sur la politique et la posture de sécurité nationale des États-Unis», ajoutant: «Ils peuvent être un moment où la nation est vulnérable aux actions des adversaires qui cherchent à profiter de la situation. 

Les tensions avec l’Iran représentent un tel moment. Dimanche marquait un an depuis le meurtre de Qassem Soleimani par les Américains, le plus haut général iranien. 

 L’Iran a juré de venger le meurtre, et des responsables américains ont déclaré ces derniers jours qu’ils étaient en état d’alerte accrue face à une éventuelle attaque iranienne contre les forces ou les intérêts américains au Moyen-Orient. 

Dans un autre signe de tension américano-iranienne, le secrétaire à la Défense par intérim, Christopher Milller, a annoncé dimanche soir qu’il avait changé d’avis sur le renvoi du porte-avions de la Marine, l’USS Nimitz, au pays et qu’il conserverait à la place le navire en service au Moyen-Orient. 

La semaine dernière, Christopher Miller a annoncé qu’il renvoyait le Nimitz aux États-Unis, décision à laquelle des officiers supérieurs se sont opposés. En se rétractant, Christopher Miller a cité «les récentes menaces émises par les dirigeants iraniens contre le président Trump et d’autres responsables du gouvernement américain». Il n’a pas offert d’autre précision et le Pentagone n’a pas répondu aux questions de l’Associated Press. 

L’article d’opinion dans le Post a été signé par Dick Cheney, William Perry, Donald Rumsfeld, William Cohen, Robert Gates, Leon Panetta, Chuck Hagel, Ash Carter, James Mattis et Mark Esper. James Mattis était le premier secrétaire à la défense de Donald Trump; il a démissionné en 2018 et a été remplacé par Mark Esper, qui a été limogé quelques jours à peine après les élections du 3 novembre. 

Le Post a rapporté que l’idée d’écrire l’article d’opinion a commencé par une conversation entre Dick Cheney et Eric Edelman, un ambassadeur à la retraite et ancien haut responsable du Pentagone, sur la manière dont Donald Trump pourrait chercher à utiliser l’armée dans les prochains jours.

 – Par Robert Burns, The Associated Press/La Presse Canadienne

USA: Trump enregistré tentant de faire changer les résultats électoraux en Géorgie

USA: TRUMP ENREGISTRÉ TENTANT DE FAIRE CHANGER LES RÉSULTATS ÉLECTORAUX EN GÉORGIE© Reuters/TOM BRENNER USA: TRUMP ENREGISTRÉ TENTANT DE FAIRE CHANGER LES RÉSULTATS ÉLECTORAUX EN GÉORGIE

(Reuters) – Le président américain, Donald Trump, a fait pression sur le principal responsable des opérations électorales de Géorgie pour tenter d’obtenir qu’il modifie en sa faveur le résultat du scrutin présidentiel du 3 novembre dans l’Etat, selon un enregistrement d’une conversation téléphonique que s’est procuré le Washington Post.

Cet appel téléphonique, passé samedi, constitue la dernière tentative en date de Donald Trump d’obtenir une remise en cause de sa défaite à la présidentielle face au démocrate Joe Biden, un scrutin marqué selon lui par des fraudes à grande échelle même si toutes ses accusations ont été rejetée par les autorités des Etats et les autorités fédérales ainsi que par des dizaines de tribunaux saisis de recours.

Le Washington Post a mis en ligne dimanche des extraits de cette conversation d’une heure entre Donald Trump et Brad Raffensperger, secrétaire d’Etat de Géorgie, en précisant que le président avait successivement flatté, imploré et menacé ce responsable républicain.

Il ajoute que Brad Raffensperger et le directeur juridique de ses services ont rejeté les demandes et les affirmations de Donald Trump pendant toute cette conversation et lui ont déclaré qu’il s’appuyait sur des théories complotistes déjà démenties.

« Le peuple de Géorgie est en colère, le peuple du pays est en colère », a dit le président, selon l’un des extraits. « Et il n’y a rien de mal à dire, vous savez, euh, que vous avez recalculé », a dit Donald Trump.

« Tout ce que je veux, c’est ça: je veux simplement trouver 11.780 voix, ce qui fait une de plus que ce que nous avons. Parce que nous avons remporté l’Etat », a ajouté Donald Trump.

La Maison blanche s’est refusée à tout commentaire. Les services de Brad Raffensperger n’ont pas répondu dans l’immédiat à des demandes de commentaire. L’équipe de transition de Joe Biden, qui doit succéder officiellement à Donald Trump le 20 janvier, n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat.

« MÉPRIS POUR LA DÉMOCRATIE », SELON UN RESPONSABLE DÉMOCRATE

La Géorgie est l’un des Etats clés perdus par Donald Trump le 3 novembre qui ont fait basculer le scrutin présidentiel en faveur de son adversaire démocrate. Depuis, Donald Trump a affirmé à de nombreuses reprises, sans en apporter la preuve, que les résultats du scrutin dans l’Etat avaient été truqués. Mais même s’il avait remporté les 16 « grand électeurs » de Géorgie, le président sortant aurait perdu à l’échelle nationale.

La victoire serrée de Joe Biden en Géorgie est la première d’un candidat démocrate à la présidence dans cet Etat depuis une génération et le Parti démocrate espère qu’elle lui permettra aussi de remporter les deux élections sénatoriales de mardi, décisives pour le contrôle de la chambre haute du Congrès.

Avant la publication de la conversation par le Washington Post, Donald Trump avait déclaré sur Twitter dimanche s’être entretenu par téléphone avec Brad Raffensperger au sujet de la fraude électorale en Géorgie.

« Il ne voulait pas, ou ne pouvait pas, répondre à des questions comme la fraude aux ‘bulletins sous la table’, la destruction de bulletins, les ‘électeurs’ hors de l’Etat, les électeurs morts et autres. Il n’en a aucune idée », a écrit le président.

Brad Raffensperger lui a répondu, toujours sur Twitter: « Respectueusement, président Trump: ce que vous dites n’est pas vrai. La vérité va sortir. »

Les informations publiées par le Washington Post ont suscité de vives critiques de responsables démocrates, parmi lesquels le président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, Adam Schiff.

« Le mépris de Trump pour la démocratie est révélé au grand jour. Une fois de plus. Sur un enregistrement », a-t-il écrit sur Twitter. « Faire pression sur un responsable électoral pour ‘trouver’ les voix lui permettant de gagner est potentiellement criminel. Et c’est un nouvel abus de pouvoir d’un homme corrompu qui serait un despote si nous le laissions faire. Nous ne le ferons pas. »

(Michael Martina à Detroit, avec Jonathan Landay zet Nandita Bose à Washington; version française Marc Angrand)/REUTERS

Erdogan espère « tourner une page » avec les Etats-Unis et l’UE en 2021

ERDOGAN ESPÈRE "TOURNER UNE PAGE" AVEC LES ETATS-UNIS ET L'UE EN 2021© Reuters/PRESIDENTIAL PRESS OFFICE ERDOGAN ESPÈRE « TOURNER UNE PAGE » AVEC LES ETATS-UNIS ET L’UE EN 2021

ANKARA (Reuters) – Recep Tayyip Erdogan a déclaré mercredi que la Turquie espérait « tourner une page » avec les Etats-Unis et l’Union européenne en 2021, en jugeant que son pays était victime d’une politique de « deux poids deux mesures » de la part des Américains comme des Européens.

Washington a sanctionné la semaine dernière la Direction des industries turques de la défense (SSB) pour punir l’acquisition par la Turquie du système antimissile russe S-400.

L’UE envisage quant à elle des sanctions contre la Turquie pour ses activités d’exploration d’hydrocarbures dans les eaux contestées de Méditerranée orientale.

« La Turquie est confrontée à un système de deux poids deux mesures, à la fois sur la Méditerranée orientale et sur les S-400. Nous souhaitons que l’UE se débarrasse de cette cécité stratégique qui l’affecte dès que possible », a déclaré Recep Tayyip Erdogan aux parlementaires de son Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir.

« Je pense que (le président élu des Etats-Unis, Joe) Biden démontrera l’importance qu’il convient d’accorder aux relations entre la Turquie et les Etats-Unis », a ajouté le président turc.

Recep Tayyip Erdogan a fait part ce mois-ci au président du Conseil européen Charles Michel de son souhait que la Turquie puisse bâtir son avenir avec l’Union, espérant que les deux parties sortiraient du « cercle vicieux » actuel.

REUTERS

Coronavirus: Joe Biden s’est fait vacciner

CORONAVIRUS: JOE BIDEN S'EST FAIT VACCINER© Reuters/LEAH MILLIS CORONAVIRUS: JOE BIDEN S’EST FAIT VACCINER

NEWARK, Delaware (Reuters) – Joe Biden a reçu lundi une première dose du vaccin contre le COVID-19 de Pfizer et BioNTech.

Joe Biden a annoncé qu’il ferait de la lutte contre le coronavirus, qui a tué plus de 315.000 personnes aux Etats-Unis, sa priorité lorsqu’il entrera à la Maison blanche le 20 janvier.

Le président élu des Etats-Unis, qui s’est fait vacciner dans un hôpital de Newark, dans le Delaware, a exhorté les Américains à en faire de même dès qu’ils en auront la possibilité.

« Je fais cela pour montrer aux gens qu’il faut qu’ils se tiennent prêts à se faire vacciner quand ils le pourront. Il n’y a rien à craindre », a-t-il déclaré.

Joe Biden a aussi tenu à remercier les scientifiques ayant travaillé au développement du vaccin: « Je pense que l’administration Trump mérite des félicitations pour avoir mis sur point cette opération à la vitesse de la lumière. »

par Simon Lewis et Michael Martina