Mobilisation pro-palestinienne en Europe et en Tunisie

En France, environ 22.000 personnes ont manifesté dans 60 rassemblements, dont environ 3.000 à Paris où les manifestations avaient été interdites par les autorités mettant en avant le précédent de 2014, lorsqu’une marche pro-palestinienne avait dégénéré en violences urbaines.

Des milliers de manifestants sont descendus samedi dans les rues de plusieurs villes d’Europe, et en Tunisie, en soutien aux Palestiniens dans les affrontements en cours avec Israël. IMAGESLes forces de l'ordre tirent des gaz lacrymogènes et chargent pour dispersent des manifestants réunis à Paris pour soutenir les Palestiniens. La manifestation a été interdite par les autorités dans la capitale. (COMPLETE VIDI9A237H_FR)© Fournis par AFP IMAGESLes forces de l’ordre tirent des gaz lacrymogènes et chargent pour dispersent des manifestants réunis à Paris pour soutenir les Palestiniens. La manifestation a été interdite par les autorités dans la capitale. (COMPLETE VIDI9A237H_FR)

En France, environ 22.000 personnes ont manifesté dans 60 rassemblements, dont environ 3.000 à Paris où les manifestations avaient été interdites par les autorités mettant en avant le précédent de 2014, lorsqu’une marche pro-palestinienne avait dégénéré en violences urbaines.

Les policiers ont appliqué dans la capitale française les consignes de « dispersion systématique et immédiate » dès que des manifestants tentaient de se regrouper, en utilisant des canons à eau et gaz lacrymogènes.

Selon les journalistes, des face-à-face entre manifestants et forces de l’ordre avaient lieu dans l’après-midi dans le quartier populaire de Barbès, dans le nord de la capitale.Des manifestants pro-palestiniens rassemblés dans le centre de Londres, le 15 mai 2021.© Tolga Akmen Des manifestants pro-palestiniens rassemblés dans le centre de Londres, le 15 mai 2021.

« Palestine vivra. Palestine vaincra », pouvait-on entendre. Boulevard Barbès, un groupe d’une centaine de personnes chantait « Israël assassin ». Des drapeaux palestiniens étaient brandis ou utilisés en cape.

« La France est le seul pays démocratique à interdire ces manifestations », ont protesté les avocats de l’Association des Palestiniens en Ile-de-France.

A Londres, des milliers de personnes ont manifesté dans le centre de la ville, appelant le gouvernement britannique à intervenir pour faire cesser l’opération militaire israélienne. 

Les manifestants se sont rassemblés à la mi-journée à Marble Arch, d’où ils se sont dirigés vers l’ambassade d’Israël, brandissant des drapeaux palestiniens et des pancartes demandant de « libérer » les territoires palestiniens.

« Le gouvernement britannique est complice de ces actes aussi longtemps qu’il offrira un soutien militaire, diplomatique et financier à Israël », ont estimé les organisateurs.Manifestation pro-palestinienne à Tunis, le 15 mai 2021© FETHI BELAID Manifestation pro-palestinienne à Tunis, le 15 mai 2021

Selon eux, parmi lesquels la coalition Stop the War et l’association musulmane du Royaume-Uni, la manifestation a rassemblé 150.000 personnes. Interrogée par l’AFP, la police n’a pas communiqué de chiffre. 

A Rome, quelques centaines de personnes se sont rassemblées près de la basilique Santa Maria Maggiore, portant de grands drapeaux palestiniens et chantant des slogans. 

« Pas besoin d’être musulman pour soutenir la Palestine, il suffit d’être humain », proclamait une pancarte. 

En Allemagne, des milliers de personnes ont manifesté à Berlin et dans plusieurs villes à l’appel de collectifs pro-palestiniens.

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Dans la capitale, trois manifestations ont été autorisées pour la seule journée de samedi, dont deux dans le quartier populaire de Neukölln, dans le sud de la ville.

Derrière le mot d’ordre « Marche du peuple palestinien pour la libération et le retour », des milliers de personnes se sont rassemblées sur l’Hermannplatz, la place centrale du quartier, brandissant des drapeaux turcs et palestiniens, ainsi que des pancartes appelant au « boycott d’Israël ».

Les manifestants criaient « Libérez Gaza!, « Palestinian live matter » ou « Sauvez Cheikh Jarrah », quartier de Jérusalem-Est où des familles palestiniennes sont menacées d’éviction par des colons israéliens.

A Madrid, environ 2.500 personnes ont défilé dans le calme. « Le silence des uns est la souffrance des autres », « Jérusalem capitale éternelle de Palestine », pouvait-on lire sur les banderoles et pancartes brandies par les manifestants. Des manifestants pro-palestiniens défilent dans les rues de Berlin le 15 mai 2021.© STEFANIE LOOS Des manifestants pro-palestiniens défilent dans les rues de Berlin le 15 mai 2021.

« Ce n’est pas une guerre, c’est un génocide! », ont-ils scandé en remontant de la gare d’Atocha à la place del Sol.

« Ils sont en train de nous massacrer. Nous sommes dans une situation dans laquelle la Naqba (la « catastrophe » en arabe) se poursuit en plein XXIe siècle », a déclaré à l’AFP Amira Cheikh-Ali, 37 ans, fille de réfugiés palestiniens, faisant référence au terme utilisé pour désigner l’exode des Palestiniens après la création de l’Etat d’Israël en mai 1948.

A Varsovie, environ trois cent personnes, principalement des Palestiniens établis en Pologne, ont manifesté devant l’ambassade d’Israël. Drapeaux palestiniens à la main, ils ont brandi des pancartes « Stop à l’holocauste des Palestiniens »ou « Jérusalem, la capitale de la Palestine », et crié des slogans en faveur de la « Palestine libre ». 

En Tunisie, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes. Des centaines de manifestants drapés dans des drapeaux palestiniens se sont rassemblés dans le centre de Tunis, avant de défiler sur l’avenue Habib Bourguiba, surveillés par la police. 

Parmi les slogans des manifestants, qui ont bravé le confinement en vigueur jusqu’à dimanche, on pouvait entendre: « Tunisiens et Tunisiennes soutiennent la Palestine ! » ou « Le peuple veut criminaliser la normalisation avec Israël ! ».

« Quand il s’agit des massacres contre les Palestiniens, les puissances internationales restent muettes et sans réaction face aux crimes sionistes », a dénoncé Dalila Borji, une étudiante de 23 ans.

Pour sa maman Nahla, « cette injustice alimente de plus en plus la haine des gens envers Israël et les pays qui le soutiennent ». 

AFP

Russie: une fusillade dans une école fait au moins neuf morts et 21 blessés

Un jeune homme armé a attaqué une école mardi matin dans la ville russe de Kazan, tuant au moins neuf personnes — sept élèves de huitième année, un membre du personnel enseignant et un autre membre du personnel de l’école — et blessant 21 autres personnes, qui ont été hospitalisées, ont indiqué des responsables russes.

Des images diffusées par les médias russes montrent des étudiants vêtus de noir et blanc sortant du bâtiment en courant. Une autre vidéo montre des fenêtres brisées et de la fumée, alors que des sons ressemblant à des coups de feu sont entendus en arrière-plan.  Des dizaines d’ambulances se sont alignées à l’entrée de l’école après l’attaque, et l’accès au bâtiment a été clôturé par la police.

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Les médias russes ont déclaré que certains élèves avaient pu s’échapper du bâtiment pendant l’attaque, tandis que d’autres avaient été coincés à l’intérieur. Les élèves ont finalement été évacués vers des jardins d’enfants à proximité, où ils ont pu retrouver leur famille. 

Les responsables ont déclaré que l’attaquant avait été arrêté et que la police avait ouvert une enquête sur la fusillade. Les autorités ont immédiatement mis en place des mesures de sécurité supplémentaires dans toutes les écoles de Kazan, une ville située à 700 kilomètres à l’est de Moscou.

Rustam Minnikhanov, gouverneur de la république du Tatarstan, dont Kazan est la capitale, a déclaré que quatre garçons et trois filles, tous des élèves de huitième année, étaient morts dans la fusillade, ainsi qu’un membre du personnel enseignant et un autre employé de l’école.

«Le terroriste a été arrêté, (il a) 19 ans. Une arme à feu est enregistrée à son nom. Il n’a pas été déterminé qu’il y avait d’autres complices, une enquête est en cours », a déclaré l’agence de presse russe Minnikhanov après avoir visité l’école.

Selon les responsables de la santé au Tatarstan, 21 personnes ont été hospitalisées avec des blessures après l’attaque, dont 18 enfants. Six d’entre eux se trouvent «dans un état très grave».

Les autorités ont annoncé mercredi une journée de deuil pour honorer les victimes de la fusillade et ont annulé tous les cours dans les écoles de Kazan.

Si les fusillades dans les écoles sont relativement rares en Russie, il y a eu plusieurs attaques violentes contre des écoles ces dernières années, principalement menées par des élèves.

Les médias russes ont déclaré que le tireur était un ancien élève de l’école qui se serait qualifié de «dieu» dans l’application de messagerie Telegram. Il aurait promis de «tuer une grande quantité de biomasses» le matin de la fusillade. Le compte a été bloqué par Telegram après l’attaque, a déclaré le média indépendant «Meduza».

Le législateur russe Alexander Khinshtein a déclaré sur Telegram que le suspect avait reçu son permis d’armes à feu il y a moins de deux semaines et que l’école n’avait aucune sécurité à part un bouton de panique.

Le président russe Vladimir Poutine a exprimé ses condoléances aux familles des victimes et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés, en ordonnant au gouvernement de leur apporter toute l’aide nécessaire.

M. Poutine a également ordonné à Victor Zolotov, chef de la Garde nationale russe, de réviser la réglementation sur les types d’armes autorisées pour usage civil à la lumière de l’attaque.

Le ministère russe des Urgences a envoyé un avion avec des médecins et du matériel médical à Kazan et deux hauts responsables, le ministre de la Santé Mikhail Murashko et le ministre de l’Éducation Sergueï Kravtsov, se sont également rendus dans la région.

The Associated Press