Le président du Tchad « invite ceux qui ont fui le pays à regagner la mère patrie »

Au Tchad, le président de la Transition lance un appel aux exilés. Dans un message délivré la nation à l’occasion de la présentation des vœux par le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques (CSAI), Mahamat Idriss Déby a « invité ceux qui ont fui le pays à regagner la mère patrie et participer à l’œuvre de construction » de la nation

Au Tchad, le président de la Transition lance un appel aux exilés. Dans un message délivré la nation à l’occasion de la présentation des vœux par le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques (CSAI), Mahamat Idriss Déby a « invité ceux qui ont fui le pays à regagner la mère patrie et participer à l’œuvre de construction » de la nation. Ci-dessous l’intégralité de son message.

Discours du Président de Transition à l’occasion de la présentation des vœux par le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Tchad (CSAI)

Monsieur le Président du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques ;

– Distingués membres du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques ;

– Respecté Moufti du Tchad et Imam de la Grande Mosquée Roi Fayçal ;

– Mes chers frères Oulémas ;

C’est avec un grand plaisir que je vous retrouve dans ce cadre convivial pour célébrer ensemble une radieuse circonstance, en l’occurrence l’Aïd Al Adha Almoubarack.

Cette fête est un moment important dans le calendrier musulman qui honore un acte unique de sacrifice et elle offre une occasion idoine pour l’échange sincère des vœux.

Les vœux que vous venez de formuler à mon égard, à l’égard de ma famille et au Peule tchadien tout entier, me vont droit au cœur.

Je souhaite, en retour, vous adresser mes vœux de santé, de bonheur, de progrès à vous tous ici présents, à vos familles respectives, et partant à tous les Imams, prédicateurs, érudits du Tchad.

Pour notre chère patrie, mon vœu le plus ardent ne pourrait autre chose que la paix, la paix, et encore la paix.

Que notre Nation puisse baigner dans la stabilité durable et la cohésion sociale tout en accomplissant des grands progrès en matière de développement. Que le Bon Dieu veille sur ce pays, ses filles et fils, et le préserve de tout mal.

– Mes chers frères Oulémas ;

Permettez-moi d’insister sur les notions de la paix, de la stabilité et de la cohabitation pacifique car le contexte national délicat et les tragédies qui sévissent dans notre voisinage nous impose cela.

J’ai suivi avec attention et satisfaction le sermon de l’Imam tout à l’heure qui a largement abordé ces valeurs qui sont après tout une grâce divine.

Nous devons tous, remercier le Tout-puissant pour cela et veiller à la préservation de ce bien si précieux. Car le contraire de la paix, est synonyme de désarroi, de déchirure et de désolation. Ces sont ces malheurs que nos frères soudanais à qui j’ai une pensée pieuse, sont en train de vivre.

  • Mes chers frères Oulémas,

Vous avez certainement suivi nos différentes mises en garde lancées prématurément dès le déclenchement de la guerre fratricide au Soudan.

Nos alertes n’ont malheureusement pas été suivies par les parties belligérantes mais aussi par la communauté internationale. Et nous voici dans une situation extrêmement préoccupante.

La guerre au Soudan a généré des conséquences incalculables et les répercussions que nous craignons tant, sont là, notamment sur le plan humanitaire.

Si grâce aux Forces de Défense et de Sécurité et l’attitude responsable de tout le peuple tchadien, la guerre n’a pas traversé nos frontières, pour autant, nous ne sommes pas épargnés par les conséquences humanitaires. La frontière commune est l’objet d’afflux sans cesse croissants.

J’ai personnellement fait le déplacement dans la province du Ouaddaï pour faire le constat, apprécier la situation et superviser la réponse humanitaire.

La relocalisation dans des sites est en cours grâce à l’implication active de l’Armée Nationale Tchadienne. Les opérations d’enregistrement et d’identification se poursuivent actuellement.

  • Mes chers frères Oulémas,

Je réitère ici mon appel à l’endroit des principaux belligérants soudanais afin qu’ils écoutent les cris de leurs concitoyens. Le sang des soudanais a coulé inutilement et il continue de couler. Les Généraux en guerre doivent arrêter immédiatement les hostilités et donner la chance à leur pays de ne pas s’écrouler en tant qu’État. C’est une catastrophe qui se dessine à nos portes, et cela nous préoccupe au plus haut point tant les liens avec ce pays frère et ami sont grands.

Du point de vue politique et diplomatique, le Gouvernement tchadien s’emploie aux côtés d’autres pays afin de créer les conditions pour des pourparlers directs. Nous disons avec conviction que le dialogue est la seule solution, il est le seul combat qui mérite d’être mené.

– Mes chers frères Oulémas ;

Je voudrais saluer l’élan de solidarité spontanée qui est né avant et après notre appel. J’invite tout tchadien à offrir ce qu’il peut, car dans cette situation, nous sommes presque seuls. Et nous ne pouvons pas laisser mourir de faim nos frères réfugiés.

Je dis cela avec un brin d’amertume. Comme je l’ai récemment expliqué lors du sommet de Paris pour un nouveau pacte financier, la communauté internationale est insensible face à cette catastrophe.

Nous avons vu tous comment elle s’est mobilisée face aux réfugiés ukrainiens par exemple. C’est à croire qu’une vie valle plus qu’une autre. Cette forme d’injustice doit cesser !

– Mes chers frères Oulémas ;

Face à la situation prévalant au Soudan qui est strictement une affaire interne, le Tchad a observé une attitude de neutralité. Le Gouvernement a veillé à ce que la frontière soit contrôlée pour que le Tchad ne soit pas une base arrière pour alimenter cette guerre que nous avons condamné de la manière la plus claire.

A ce titre, je vous invite à épauler le Gouvernement dans cette œuvre pour le salut national, en prêchant la paix et une non-ingérence des tchadiens dans les affaires soudanaises.

Votre rôle est aussi important pour faire comprendre à tous les fidèles que devant un tel drame, l’on ne doit pas envenimer la situation par nos actes. Une simple publication, un partage d’une photo ou un message vocal tendancieux, peuvent jeter de l’huile sur le feu.

Je vous exhorte également à continuer à organiser des prières dans toutes les mosquées afin que Dieu puisse alléger les souffrances endurées par les frères soudanais.

– Mes chers frères Oulémas ;

Nous ne devons pas perdre de vue nos priorités nationales. La transition dans laquelle nous sommes, a ses propres exigences et ses contraintes bien qu’elles soient rendues complexes par ces facteurs inattendus.

Depuis le Dialogue National Inclusif et Souverain, le cap est maintenu et des progrès ont été enregistrés dans la mise en œuvre des réformes et du cahier de charges du Gouvernement d’Union Nationale.

Le Gouvernement travaille activement pour l’organisation du référendum. Une opération d’une grande importance à laquelle j’invite l’ensemble des leaders religieux à s’associer dans la sensibilisation des populations pour y participer activement et massivement. C’est une étape importante en prélude de l’organisation des élections générales.

– Mes chers frères Oulémas ;

La conduite de la transition, de sa première phase sous le CMT jusqu’à maintenant, est sous-tendue d’une politique de large ouverture, de réconciliation nationale et de pardon.

C’est un engagement que je renouvelle sans cesse, il est la boussole qui guide notre action.

C’est dans cet esprit que s’inscrivent les grâces présidentielles accordées à des centaines de condamnés.

Du haut de cette tribune, je pardonne tous ceux qui sont impliqués, condamnés ou non, ayant commis des dégâts lors de l’insurrection du 20 octobre 2022.

J’invite ceux d’entre eux qui ont fui le pays à regagner la mère patrie et participer à l’œuvre de construction de notre nation.

La transition a été pensée inclusive et elle sera inclusive jusqu’à son terme. Ceci n’est autre que le respect de la volonté du peuple tchadien exprimée par ses représentants lors du Dialogue National Inclusif et Souverain.

La population fonde un grand espoir, elle nous attend. Elle veut que les institutions soient profondément réformées suivant l’esprit du dialogue, elle veut surtout que son quotidien soit amélioré.

J’ai pu mesurer les souffrances endurées par les populations lors de ma tournée à l’intérieur du pays. J’ai pu toucher du doigt ces réalités qui ne nous laisse aucun autre choix que de répondre dans l’immédiat pour certaines.

C’est au prix des réalisations concrètes et des réponses idoines aux besoins les plus pressants notamment des populations du monde rural que nous pouvons redonner l’espoir de changement tant souhaité.

Dans notre marche vers la refondation et pour le retour à l’ordre constitutionnel, l’administration publique, la classe politique et partant toute la société doivent se départir de certaines mauvaises habitudes comme la corruption, le népotisme, le détournement des deniers publics pour ne citer que cela.

Des tares que j’ai évoquées dans ce même lieu et qui continuent par plomber nos efforts. J’appelle tous les Oulémas du Tchad et tous les érudits d’autres religions à faire de ce combat une priorité, qu’ils puissent dans un même élan, soutenir nos efforts en matière de l’assainissement de la vie publique.

D’ores et déjà, je vous exprime toute mon appréciation pour la grande contribution et votre disponibilité réaffirmée pour l’unité nationale.

La bonne entente entre vous leaders des différentes confessions religieuses à travers la plateforme interconfessionnelle est une bonne chose.

Cependant, ce cadre doit se décentraliser et être poussé aussi loin que possible pour consolider la cohabitation pacifique au niveau religieux.

Je vous exhorte donc à redoubler d’efforts afin de mettre en avant les raisons fondées et divines qui nous commandent de vivre en harmonie et dans le respect réciproque !

Que les fidèles de toutes les religions soient constamment sensibilisés et éveillés pour ne pas tomber dans les discours de haine cachés souvent sous le drap de la religion.

Notre diversité religieuse est une bénédiction, elle doit être utilisée comme une force. Cela n’est possible sans votre contribution active.

– Mes chers frères Oulémas ;

J’ai été sensible aux images qui font état de la souffrance subie par certains pèlerins tchadiens en terre sainte.

Il n’est pas concevable qu’un citoyen qui paye normalement les frais requis puisse être abandonné à son compte. Cela est inacceptable. Ces défaillances qui ont toujours entaché l’organisation du Hadj doivent être fondamentalement corrigées.

C’est dans le souci de cette réforme que j’ai décidé de détacher la Commission Hadj de la Présidence et la placer sous la tutelle du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques.

Vous devez vous inspirer des meilleures pratiques d’autres pays pour améliorer l’organisation du Hadj, afin que les pèlerins tchadiens puissent bénéficier d’un encadrement optimal et des commodités à la hauteur de leur investissement.

– Mes chers frères Oulémas ;

Le Tchad nouveau que nous souhaitons et pour lequel nous travaillons à jeter les bases solides, ne peut se réaliser dans une société qui s’éloigne de ses propres valeurs morales et des règles d’une bonne gestion dictée par les valeurs républicaines.

Vous conviendrez avec moi que notre mission est délicate, le chantier est grand et complexe, car au processus transitionnel déjà difficile, s’ajoutent d’autres difficultés exogènes qui nécessitent l’implication de toutes les filles et tous les fils du Tchad dans un élan patriotique.

Avant de clore mon propos, je voudrais saisir cette opportunité pour me réjouir de l’adoption du projet de la nouvelle Constitution par le Conseil National de Transition. Cette étape franchie, le projet sera soumis au peuple souverain du Tchad pour décider de son adoption finale ou de son rejet à travers un référendum libre, crédible et transparent.

C’est sur cette note positive que je termine mes propos en souhaitant, une fois de plus, une heureuse et bonne fête de l’Aïd Al Adha à vous tous, à tous les tchadiens et à tous ceux et celles qui ont choisi de vivre avec nous au Tchad.

Que Dieu vous Bénisse !

Que Dieu Bénisse le Tchad !

Je vous remercie.

Bénin : Alassane Soumanou lance un appel pressant à Patrice Talon

A travers un message adressé au président Talon, Alassane Soumanou plaide pour la …

A travers un message adressé au président Talon, Alassane Soumanou plaide pour la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés, le 01er août. Tout en implorant la clémence du chef de l’Etat, l’ancien candidat à la présidentielle de 2021 et membre du parti FcBe propose à cet effet une loi d’amnistie. Ci-dessous son appel.   

Chers compatriotes,

Depuis un certain temps, dans nos restaurants dans nos marquis, au cours des voyages dans les bus, le sujet débattu, le sujet objet de débats contradictoires de la part de nos compatriotes, c’est la situation de nos camarades en prison, de nos étudiants en prison, de nos politiciens en prison. Pour certains, ce sont nos divergences politiques qui sont à la base, pour d’autres le droit a été dit. Mais devons-nous rester les bras croisés ? En attendant que la situation de l’amnistie évolue au sein du parlement, n’existe-t-il pas d’autres voies à travers lesquelles nous pouvons ensemble et à travers l’unité d’actions, œuvrer pour la libération de nos compatriotes en prison ? C’est en cela que je voudrais vous dire que nos problèmes sont créés par des hommes, et il faut des hommes pour les résoudre. Oui Reckya Madougou et consorts, de même que nos camarades qui sont en exil, se posent la question, là où ils se trouvent aujourd’hui : « Croupir dans les prisons ? » Les jours deviennent de plus en plus longs, les nuits deviennent plus en plus sombres. Et de leurs prisons, chacun d’eux se pose la question : que font nos camarades pour nous sortir de cette situation de souffrance ? Oui, la loi les a inculpés, la loi les a jugés, les a condamnés, et ils sont en train actuellement de purger leurs peines. Une circonstance atténuante, voici deux ans, trois ans, quatre ans pour certains, il n’y a pas eu une action de violence pour les enlever de ces prisons. C’est une circonstance atténuante. Mais cette même loi qui les a condamnés, cette même loi…en général, la loi n’est pas rigide, elle est flexible. La loi prévoit également dans des situations du genre, que l’amnistie peut être accordée. Il y a donc une loi d’amnistie qui peut venir de l’Assemblée, ou qui peut venir du chef de l’État, le père de la nation.  C’est en cela je voudrais vous dire, chers compatriotes, qu’il faudrait que nous œuvrons ensemble pour voir et donner l’envie au Chef de l’État, le père de la nation, lui donner envie d’user de ses prérogatives, car notre Constitution et la loi lui permettent effectivement de prendre un projet de loi, de soumettre à l’Assemblée, et de faire bénéficier à nos amis, l’amnistie, synonyme de pardon. J’espère que cela est possible ? Puisqu’il faudrait qu’on aille au pardon, car le pardon a plus de valeur lorsqu’on l’accorde à celui dont on pense qu’il ne le méritait pas.

Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, Chef du gouvernement,

Vous avez pris beaucoup de risques, parce que vous avez pour souci d’engager le pays dans la voie de la modernité. Vous avez pris beaucoup de risques parce que vous avez voulu effectivement faire des réformes. Toutes réformes bousculent et gênent. Vous avez pris des risques, parce que vous avez pris le risque aussi d’engager le pays dans le système de privatisation, synonyme de transfert des biens de l’État partiellement ou totalement au secteur privé.

Excellence Monsieur le Président de la République,

L’État est une continuité, votre gouvernement a eu cette capacité de mobiliser les fonds, d’œuvrer pour moderniser notre pays, à travers des infrastructures, à travers des réalisations qui sont visibles. Nos souhaits, c’est que ces réalisations telles que la Zone industrielle de Glo-Djigbé, tout ce qui se fait à Sème Podji et tout ce que vous avez réalisé, soient des réalisations pérennes. Oui Monsieur le Chef de l’État, vous avez cette possibilité et en tant que père de la nation, nous vous demandons pardon. J’ajoute ma modeste voix à celles qui m’ont précédées pour dire que nous pouvons effectivement œuvrer ensemble pour associer le Chef de l’État pour lui donner envie de pardonner. Oui Monsieur le Président de la République, gérer un pays, c’est également prévoir, gérer un pays, c’est anticiper. Je citerai des exemples qui font que vous avez marqué votre passage. À titre de témoignage, nous pouvons citer ce que fait la Première Dame, la Fondation Claudine Talon. C’est des œuvres humanitaires, c’est des œuvres qui effectivement glorifient cette Fondation, à savoir la lutte contre le cancer des enfants, à travers la Clinique Pédiatrique de Porto-Novo, la mise à disposition des bus médicalisés pour collecter du sang, pour sauver les vies humaines, la fistule obstétricale, pour redonner espoir à nos femmes, à nos jeunes sœurs qui avaient perdu tout espoir. Voici autant d’actions qui prouvent que, excellence Monsieur le Président de la République, vous pouvez faire ce que nous vous demandons, c’est-à-dire, sauver les vies humaines qui sont dans les prisons, sauver les vies humaines et la carrière de nos jeunes étudiants. Oui Monsieur le Président de la République, comme le disait l’autre, « Tout homme qui décide d’entreprendre quelque chose, trouve en face de lui, ceux qui veulent faire la même chose, ceux qui veulent faire le contraire, ceux qui ne veulent rien faire du tout. C’est pourquoi, je voudrais lancer un appel à nos élites sociales, à nos élites religieuses, pour entamer cette démarche, pour s’approcher du Chef de l’État, parce que le pardon n’est pas portable, le pardon est quérable. Ils doivent faire le premier pas, ils doivent aller au-delà de leurs prières, ils doivent voir le Chef de l’État, pour qu’enfin, nos amis, nos camarades, nos frères en prison puissent gagner leur liberté.

Je parlerai ensuite plus particulièrement de Reckya Madougou que je connais pour avoir été son collègue dans le même gouvernement. Elle n’est pas seulement auteure de « Ne touche pas à ma Constitution », mais elle est aussi auteure de « Ne touche pas à ma communication ». Parce que, c’est une dame pondérée, qui aime son travail, et qui le fait si bien. Reckya Madougou, c’est bien la fille de notre regretté aîné, Madougou Malam.

Madougou Malam, jeune technicien de service de conditionnement, a servi à Djougou dans les années 60. C’est un Monsieur très gentil, c’est un Monsieur ami des jeunes, un Monsieur très généreux, de telle manière que les Djougois l’appelaient Madougou Malam, Monsieur le Maire.

Monsieur le Président de la République, il fut votre ami, vous l’avez connu par le travail. La fille de Monsieur le Maire est actuellement en prison. Il vous revient, au nom de la solidarité, au nom de la paix, que vous puissiez effectivement œuvrer ensemble avec le peuple, parce que vous êtes à l’écoute de votre peuple. Libérez et pardonnez Reckya Madougou et consorts.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Ne dit-on pas souvent que le Chef, c’est celui qui a besoin des autres. Vous avez besoin du peuple béninois, le peuple a besoin de vous. Monsieur le Président de la République, le second nom du développement, c’est la paix. Sans la paix, à mi-mandat de votre deuxième quinquennat, vous ne pouvez pas tout faire.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Vous ne pouvez pas faire tout le développement du Bénin, parce que le développement n’est pas un projet. Un projet a un début et une fin, alors que le développement, c’est un processus.  Vous avez besoin de la paix, vous avez besoin du peuple, vous avez besoin du soutien du peuple pour effectivement continuer l’œuvre de modernité que vous avez entamée. Les populations attendent encore de vous. Un peu plus d’eau, une peu plus d’électricité, vous devez œuvrer pour l’équilibre inter régional, vous devrez œuvrer pour que l’École soit non seulement un centre d’enseignement, de formation, pour que l’École soit également un centre de production. L’École doit produire. Les réformes au niveau de notre système éducatif doivent faire en sorte que l’École prépare l’apprenant, non seulement à la vie, mais au travail.

Excellence Monsieur le Président de la République,

L’École doit produire des cadres compétents, l’École doit produire des soudeurs, des mécaniciens, des électriciens, l’université doit produire des ingénieurs, des avocats, des géomètres. Donc, quand dans un pays, rien ne va plus, c’est à l’éducation qu’il faut poser la question. Quels types de cadres formons-nous dans nos écoles. Devons-nous continuer toujours par former des cadres incapables d’entreprendre, incapables de créer ? Non, nous devons œuvrer pour le développement de notre pays, en formant des cadres capables d’apporter des solutions aux difficultés de nos populations.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Nous vous demandons pardon, nous ajoutons notre modeste voix à celles qui nous ont précédées, pour vous dire Monsieur le Président, « il faut pardonner ». Prenez vos responsabilités pour qu’une amnistie présidentielle soit accordée en attendant l’évolution de la situation au niveau du parlement. Parce que aujourd’hui dans ce parlement, se joue la force du plus grand nombre. La démocratie n’est pas le meilleur système. Mais elle est mieux que le totalitarisme, que la dictature et la révolution. Il faudrait que vous œuvriez dans ce sens pour que enfin, ce que tout le monde veut, le peuple veut aujourd’hui, … c’est que les Béninois se réconcilient entre eux, c’est que nous nous tendions la main, c’est que nous faisions tout pour que le développement que vous avez amorcé, grâce à votre capacité de mobilisation des fonds, les résultats soient là.  Vous avez suffisamment de félicitations des institutions financières, de la Banque Mondiale, du FMI, qui reconnaissent que l’effort a été fait, pour assainir nos finances. L’élargissement de notre assiette d’impôts, les recettes sont là. Mais faites tout, pour que les dettes n’englobent pas toutes les recettes. Parce que nous avons besoin encore de nous mettre ensemble, pour pouvoir pérenniser tout ce que vous avez entrepris. Nous avons besoin de nous entendre, pour qu’au-delà de 2026, tout ce que vous avez pu réaliser, devienne des actions pérennes. Cela est possible, cela est faisable. C’est pourquoi une fois de plus, Monsieur le Président de la République, chers membres du gouvernement, vous devez continuer à deux ans et demi, à trois ans de la fin de votre mandat, vous devez tout faire, pour libérer, pour pardonner nos frères, nos amis en prison, vous devez pardonner. C’est en votre temps, Monsieur le Président de la République, ce n’est pas vous qui les avez envoyés en prison, c’est la loi. Mais il y a aussi une loi qui vous permet de les faire sortir de la prison. Monsieur le Président de la République, nous vous supplions, nous vous demandons pardon, d’œuvrer dans ce sens, pour qu’ils retrouvent la paix, pour qu’ils puissent revoir leurs enfants, pour qu’ils puissent retrouver leurs familles, car à l’heure où nous vous parlons, beaucoup de ménages sont en souffrance, à l’heure où nous vous parlons, beaucoup d’enfants n’ont pas pu poursuivre leur cursus scolaire, à l’heure où nous vous parlons, nos camarades en prison souffrent, ils sont dans des conditions minables, dans des conditions pénibles. Ce n’est pas vous qui les avez envoyés certes, c’est la loi. Mais cette loi vous permet aussi de les libérer. Voilà ce que j’avais à vous dire, tout en souhaitant que les responsables de l’Union Islamique, de la Conférence de Églises catholiques et autres, voudront s’associer à cette démarche.

Je rêve déjà, que d’ici le 1er août, nos amis soient libérés.

Je rêve que d’ici le 1er août, nos exilés reviennent, parce qu’il ne s’agira pas seulement de les libérer, mais il faudrait pacifier leur retour au Bénin. Les exemples sont là. En 90, avant la Conférence nationale des forces vives, le regretté président, feu le Général Mathieu Kérékou, a pardonné, a accordé une amnistie à tous les exilés, à tous les prisonniers, il a même pardonné ses agresseurs, il en a fait premier ministre, il en a fait ministre d’État, il en a fait ses conseillers spéciaux et le peuple lui a témoigné cela.

En ma qualité d’ancien président du comité interministériel chargé des obsèques du Général Mathieu Kérékou, j’ai vécu vraiment cette situation, où emmenant le cercueil du Général à Natitingou, en passant par Porto-Novo, Covè, Parakou, Djougou et Natitingou, des populations massivement réunies au bord des voies voulaient coûte que coûte s’accaparer du cercueil du Général, voulaient coûte que coûte prier pour le Général. Et dans cette foule, qu’est-ce qu’on entendait ? « C’est le père de la nation. C’est lui qui a œuvré pour l’unité entre le nord et le sud, entre l’est et l’ouest, c’est notre papa, il est très bon, c’est lui a œuvré aujourd’hui pour l’unité nationale dans ce pays. Voilà les témoignages et les dernières impressions que les populations béninoises ont gardé du Général Mathieu Kérékou. Vous pouvez le faire, vous pouvez les libérer, Monsieur le Président. C’est ce que j’avais à vous dire, tout en espérant que Allah, le Tout-puissant, Allah, le Seigneur des hommes, le Souverain des hommes, Dieu des hommes facilitera. Je vous remercie et sachez surtout que le chef, c’est celui qui a besoin des autres.

Je vous remercie

 

Libération des détenus et retour des exilés politiques : les 7 actions urgentes à mener selon le parti de Candide Azannaï

Il vrai que depuis un temps, j’ai pris l’habitude de consacrer le 27 mars pour rappeler aux plus jeunes le sens de la démission lorsqu’on se sent avec certitude incapable de concilier sa conscience et son identité face à l’agir, pour son propre compte ou pour celui du vivre ensemble et dans l’intérêt général.

PARTI RESTAURER L’ESPOIR (RE)

ÉCHANGES POLITIQUES AVEC LA PRESSE

THEME : « SITUATION DES DETENUS ET EXILES POLITIQUES : RESPONSABILITES ET CONSEQUENCES DE LA COMPROMISSION »

Date : 27 mars 2023

Lieu : Hôtel LA CASA CIELO face plage Fidjrossè / Cotonou

Déclaration

Chers collègues membres des organes nationaux et centraux du Parti et de la Coordination Nationale de la Résistance Nationale,

Mesdames et Messieurs les journalistes, Mesdames et Messieurs,

Avant tout propos, je voudrais vous saluer et vous souhaiter la bienvenue.

Notre entretien portera exclusivement sur le thème :

« Situation des détenus et exilés politiques : responsabilités et conséquences de la compromission ».

Il vrai que depuis un temps, j’ai pris l’habitude de consacrer le 27 mars pour rappeler aux plus jeunes le sens de la démission lorsqu’on se sent avec certitude incapable de concilier sa conscience et son identité face à l’agir, pour son propre compte ou pour celui du vivre ensemble et dans l’intérêt général.

Bref !

J’ai réservé une autre occasion et un autre canal à ce propos.

Je voudrais par conséquent que nos éventuels échanges actuels s’inscrivent strictement dans le seul périmètre de leur thème.

Le présent format est donc celui d’un point de presse.

Chers Collègues,

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Mesdames et Messieurs,

Vous savez les conditions violentes et meurtrières dans lesquelles, sous le prétexte de réformes pourtant inopérantes dites du système partisan et du système électoral, le Président TALON a fait basculer notre pays dans un régime de déni de l’Etat de droit, un régime de type dictatorial.

La crise et l’impasse politiques consécutives à cette dérive dictatoriale orchestrée par le pouvoir dit de la rupture contre les engagements collectifs pris par le Peuple béninois à l’issue de l’historique Conférence Nationale de 1990 a constitué le principal déclencheur, la cause fondamentale de la lutte de résistance nationale pacifique et non violente que nous portons aux côtés des larges masses populaires de nos villes et de nos campagnes depuis la confiscation du pouvoir législatif en 2019.

Tout le monde se souvient du coup de force du « certificat de conformité» du 1er février 2019, vecteur d’exclusion et source de la mise à mal de la paix et de la cohésion nationales car étant une intrusion arbitraire dans le processus électoral alors en cours.

Tirant leçon de cet état de chose, et des conditions dans lesquelles les élections communales de 2020 ont été perverties et détournées à d’autres fins, nous avions en juillet 2020 dans une déclaration majeure de la Résistance Nationale, alerté et mis en garde les uns et autres contre l’absurdité que constitue l’inconséquence de prétendre candidater efficacement contre une dictature forcenée dans un contexte d’accaparement et de verrouillage systématique de tous les segments de l’ingénierie électorale de notre pays dans la perspective des élections présidentielles de 2021.

On ne candidate pas efficacement contre une dictature ; une dictature on la fait reculer ou on la chasse, n’avions-nous cessé de crier.

Sourds à la déclaration sus-évoquée les uns ont succombé par ignorance, quelques-uns par l’aveuglement des ambitions politiques immatures, certains par leur inconséquence et d’autres par traîtrise.

Hélas !

Quelle n’était pas notre peine de voir plus d’un nous couvrir de toutes sortes de préjugés dénigrants, injurieux et salissants, de ternir aux moyens de railleries inconscientes, nos alertes et mises en gardes avisées, pourtant fruits de tant d’années d’expérience et d’expertise politiques des plus averties, des plus loyales de notre pays envers l’intérêt général.

La suite, nous étions dans la cohérence et le droit chemin ; nos détracteurs étaient dans l’imprévoyance, dans l’irréflexion. Chaque acteur politique concerné peut désormais en tenir des leçons bien sues.

Pour notre part, nous gardons un grand regret de n’avoir été, ni compris ni suivis par certains acteurs politiques parmi lesquels des « candidataires » dont les aveuglements ambitieux continuent de créer des torts incommensurables à la lutte de résistance nationale que personnellement nous coordonnons.

Notre seule consolation était la puissance de notre conviction, notre seul espoir la pertinence de la cause qui est notre leitmotiv, notre courage était la détermination que dégageaient nos vaillantes populations.

À ces vaillantes populations résistantes, nous ne cesserons pas avec humilité et respect de rendre hommage.

Je voudrais malgré tout, réitérer sans l’ombre de la moindre confusion d’un côté, notre exigence de la libération sans délai et sans condition de tous les détenus politiques et de l’autre côté, la levée de tous les obstacles susceptibles d’entraver le retour apaisé de tous les exilés politiques qui le désireraient.

Il s’agit personnellement là pour nous au Parti Restaurer l’Espoir (RE) et pour la Résistance Nationale, d’exigences légitimes et incompressibles qui rappelons-nous, ne doivent, cependant en aucune façon, signifier le solde en soi de la lutte pour les libertés, la réhabilitation de la démocratie, le rétablissement de l’Etat de droit, le solde de la lutte de résistance nationale en cours.

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs les journalistes, Mesdames et Messieurs,

Ces deux chantiers politiques à savoir, celui de la situation des détenus et exilés politiques et celui de la réhabilitation de la démocratie et du rétablissement de l’Etat de droit, doivent nous interpeller, tous autant que nous sommes.

Où en sommes-nous ?

Sur la question de fond qu’est la démocratie et l’Etat de droit, il se répand malheureusement une vaste supercherie qui consiste à faire de l’autorisation contrôlée du Parti Les Démocrates à participer à la parodie électorale du 08 janvier 2023, le solde des dérives dictatoriales et meurtrières du pouvoir dit de la rupture.

Cette vaine supercherie justifie de notre part une clarification politique nécessitée par le devoir de veille, de sensibilisation et d’éveil de nos valeureuses populations.

La réalité est que la parodie électorale du 08 janvier 2023 se révèle une grossière arnaque politique de légitimation factice d’une dictature manifestement rejetée et largement minoritaire au sein du peuple.

En ce qui concerne la situation carcérale des détenus politiques, elle demeure des plus insoutenables aux regards des cris d’indignation de nombreux d’entre eux dont les échos stridents franchissent l’opinion publique et interpellent au plus haut degré, notre conscience de simple citoyen et également de meneur d’hommes.

Quels étaient les partis politiques dits de l’Opposition ?

Ces partis politiques étaient Fcbe, MPL et Les Démocrates et affiliés …

Quel était le discours de chacun de ces partis (Fcbe, MPL, Les Démocrates …) avant le 08 janvier 2023 ?

Quel est actuellement le discours de chacun d’eux ?

Toutes ces formations politiques dites de l’Opposition prétendaient et juraient publiquement que par les urnes conditionnées par le pouvoir dictatorial dit de la rupture, ils pouvaient vaincre la dictature.

L’ont-ils pu ?

Aucun d’entre eux n’a pu.

Plus perfide est le discours bourré d’arnaques du parti Les Démocrates qui a recouru à de la flatterie en se servant de la situation carcérale de certains détenus politiques, de celle de certains exilés pour capter de manière imméritoire, certains suffrages émotifs inconsciemment égarés par le piège de leurs sophismes hypocrites.

Où en sont-ils à présent ?

Le 08 janvier 2023 est l’échec du discours de l’opposition politique et la mise en déroute des partis MPL, Fcbe et Les Démocrates et de tous les discours des personnalités politiques et civiles qui leurs sont proches.

À l’Hôtel Bel Azur de Grand Popo, à l’occasion de la retraite politique festive du Parti Restaurer l’Espoir (RE) tenue le 18 février 2023 autour du thème : « Législatives de 2023 : échec de la compromission et défis. », nous avions largement mis en relief ce triste constat qui discrédite au plus haut degré, ces personnalités et ces partis politiques dits de l’opposition.

La mascarade politique qui fait office factice d’opposition se révèle au vu et au su de tous, exagérément obsolète avec l’embourbement du MPL, le déshabillage de la Fcbe, la domestication de Les Démocrates, un machin reclus à la portion congrue, sur – édenté et abusivement désonglé, totalement dégriffé et piteusement inoffensif.

L’atmosphère politique actuelle est celle d’une ignoble désillusion ayant tout l’air d’un gâchis politique caractéristique des oppositions de pacotille vendeuses de rêves, de chimères et d’illusions.

Redoutant les conséquences dévastatrices de cette grosse désillusion de leurs fourvoiements, certains expriment leur regret de s’être allés à des compromis (Cf. Nicéphore SOGLO), d’autres voulant cacher leurs calculs hypocrites exclament leur impuissance (Cf. le Parti Les Démocrates) post – électorale comme alibis. D’autres sont subitement devenus aphones.

L’un en appelle maintenant à un débat public et contradictoire, d’autres se confient à la pitié du pouvoir dit de la rupture, un pouvoir pourtant réducteur des libertés et déstabilisateur de la démocratie.

Par décence, nous passons sous silence les postures déjà très déshonorantes de certains néo politiciens pour le moment empêtrés dans les balivernes de leurs espiègleries et autres escroqueries politiciennes.

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Mesdames et Messieurs,

Le discours politique ne peut pas se soustraire des circonstances de sa nécessité sans s’exposer comme une absurdité et sans conduire à l’égarement de son propre objet.

La solution pour vaincre une dictature est l’efficacité de la résistance nationale ; l’obsolescence de l’opposition est par essence une absurdité dans un contexte de dictature.

Que cachent les larmes de crocodile que versent maintenant certains pôles de cette opposition visiblement fantoche ?

Chers Collègues,

Mesdames et Messieurs les journalistes, Mesdames et Messieurs,

Nos populations et nos citoyens ont un grand besoin qu’on rappelle quotidiennement à leur sagesse, la chronologie de certains événements apparemment anodins mais qui sont de véritables repères indispensables pour mieux appréhender les grands enjeux politiques de notre pays. Chaque citoyen doit pouvoir se faire son propre jugement de la bonne ou de la mauvaise foi des acteurs politiques toutes catégories comprises.

En février 2022, tout le monde a été témoin des images affichant clairement des accolades entre Nicéphore SOGLO et Patrice TALON dans l’enceinte du Palais de la République à l’occasion des propagandes exagérées autour de l’exposition politique de certaines œuvres de l’esprit dites pillées lors de la colonisation ; ces deux personnalités arborant de larges sourires loin des récriminations actuelles du Président SOGLO.

Ensuite, tout le monde a vu les embrassades théâtralisées largement médiatisées lors des cérémonies propagandistes ayant marqué les festivités du 1er Août 2022 entre le même Nicéphore SOGLO et avec ce même Patrice TALON.

Pourquoi les processus qui ont conduit à ces deux farces à l’évidence politiques n’avaient pas fait l’objet de débats publics et contradictoires préalables ?

Pourquoi ?

La démocratie doit s’accommoder en ce qui concerne les affaires publiques de la transparence.

L’opacité en amont dans les affaires publiques couve des suspicions dont l’une des conséquences est l’érosion et la ruine de la confiance publique préjudiciables à la crédibilité en politique.

Dans une lettre publique, le Président Nicéphore SOGLO un semestre à peine après ses enjouements publics avec Patrice TALON, écrit qu’il aurait fallu un débat public et contradictoire préalable en ce qui concerne Sébastien ADJAVON si celui – ci devrait subir un bannissement avec le sort réservé à ses biens ( la mise aux enchères par la justice ).

Ce faisant le Président SOGLO nous pousse à lui demander contre quelle garantie il avait gaiement troqué les accolades, les embrassades, l’étalage de larges sourires et mêmes des éloges à l’endroit de Patrice TALON ?

N’est-ce pas ce même Nicéphore SOGLO qui traitait ce même Patrice TALON de toutes les immondicités ?

Il est un impératif moral que le processus de ce revirement à 180 degré observé dans le discours du Président SOGLO à l’endroit de Patrice TALON dont il se remémore soudain la ruse et la rage du Gouvernement, eut été aussi débattu publiquement et contradictoirement.

Je voudrais faire observer aux uns et autres que cela n’a pas été le cas avant que ce Nicéphore SOGLO ne gratifie de félicitations des réformes de ce TALON, réformes aux prétextes desquelles on a persécuté, détricoté des piliers des libertés, du Renouveau démocratique, ébranlé l’Etat de droit, dépossédé, poussé à l’exil, emprisonné et tué…

Tristes et pathétiques hallucinations !

Dans cette atmosphère des accolades et embrassades subitement admiratives à l’endroit de Patrice TALON, le Président Boni YAYI pour ce qui lui a trait, s’est fendu d’émerveillements devant des murs repeints du Palais de la Présidence de la République – un lieu si « métamorphosé » – selon lui au point qu’il s’est exclamé ne plus reconnaître.

Il déclare avoir confié à la bienveillance de son « ami et frère » Patrice TALON, le règlement des doléances une liste y jointe en insistant dit- il « mensongèrement », au nom de la Nation.

Où et quand la Nation a confié à Boni YAYI de telles doléances ?

Nulle part.

Chers Collègues,

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Mesdames et Messieurs,

Le présent renseigne souvent dit – on sur le passé.

A quoi ont abouti toutes les mises en scène entre TALON, YAYI et SOGLO ?

Aux torts à la Démocratie et à l’Etat de droit, on a abouti à l’autorisation du parti Les Démocrates pour se substituer au parti Fcbe dans le rôle de faire valoir et de tentative de légitimation factice de la dictature du pouvoir dit de la rupture.

Pas plus.

A la situation carcérale des détenus politiques et aux sorts des exilés on a abouti à la Loi No 2022-19 votée le 04 octobre 2022, promulguée le 19 octobre 2022.

Pas plus.

Ainsi, l’intérêt général se retrouve dès lors et une fois encore, bien distancé par les calculs personnels et privés de ces si illustres personnalités.

Pour cause, désormais les anciens Présidents de la République ne crient plus au non règlement par Patrice TALON et son Gouvernement des principaux avantages et commodités éventuelles liés au statut d’ancien Président de la République du Bénin.

Cependant, la ruse et la rage embrasent toujours le quotidien de la Nation.

Une atmosphère de terreur et d’inquiétude sociale se répand toujours jusque dans le panier de la ménagère.

De lourdes hypothèques continuent de toujours peser sur les libertés, les droits politiques, économiques et sociaux…

Notre jeunesse déconsidérée, toujours livrée à elle-même et réduite à la débrouillardise avec son lot de travers à la normalité…

L’économie, les finances, les ressources et l’aptitude manuelle, intellectuelle, et l’expertise nationales toujours victimes de la psychologie de désert de compétence et davantage exposées aux érosions simultanées de la corruption et de la dépossession.

La démocratie et l’Etat de droit toujours menacés et plus que jamais verrouillés ont terni l’image du pays et déclassé sa réputation démocratique.

La fracture nationale crève le fond et menace en profondeur la paix et la cohésion de la Nation.

Nous devons tous nous convaincre de cet état des lieux très alarmant et en conséquence, nous outiller politiquement pour y faire face.

Il convient donc de lever un de coin de voile sur certaines aberrations générées par la compromission de certaines forces et personnalités dites de l’opposition aux fins d’éclairer la lanterne des populations et d’appeler la conscience de chaque acteur politique à sa responsabilité.

Si le fiasco de l’opposition est factuel et irréfutable sur le chantier des libertés, des droits politiques, économiques, sociaux, de la démocratie et de l’Etat de droit, un flou continue d’être hypocritement tissé autour de la situation des détenus et des exilés politiques.

Ce flou est autour des circonstances et de la chronologie de la loi n° 2022-19 du 19 octobre 2022, votée à l’unanimité le 04 octobre 2022 modifiant et complétant la loi n° 2012-15 du 18 mars 2013 portant code de procédure pénale en République du Bénin.

En effet, le recouvrement ou non de « la liberté à titre dérogatoire » et susceptible d’être commué plus tard en grâce pour des détenus (y compris politiques) est scellé par la loi No 2022-19 votée le 04 octobre 2022, promulguée le 19 octobre 2022 que nous venons d’évoquer.

Cette loi est une modification orientée du Code de procédure pénale juste à l’effet d’autoriser le Président de la République à accorder à son tour et à tout détenu l’autorisation de ne pas purger ses peines pour une durée de 5 ans renouvelable une fois.

Pour ce faire, il faudra que le détenu ait été sous le coup d’une condamnation définitive et qu’il ait déjà débuté de purger ses peines et surtout qu’il en fasse la demande au Président de la République à titre humanitaire ou social.

Cette suspension provisoire ne concerne aucunement les amendes qu’il (le détenu) encourt.

La chronologie de cette loi renseigne que son décret de transmission à l’Assemblée Nationale a été pris en Conseil des Ministres en Septembre 2022, qu’il a été voté à l’unanimité en Session Extraordinaire le 04 octobre 2022 par le «parlement du sang de 2019 » et promulguée le 19 octobre 2022 par le Président de fait Patrice TALON.

Cette chronologie révèle qu’il ne sera pas du tout aisé à l’hypocrisie plaintive actuelle de certaines personnalités et forces politiques dites de l’opposition de clamer qu’elles étaient toutes ignorantes des tenants et des aboutissants d’une si bizarre manigance législative intervenue en pleine pré-campagne et surtout la veille de l’ouverture du dépôt des candidatures pour la parodie électorale des législatives du 08 janvier 2023.

Le contexte est celui des conciliabules entre TALON, YAYI et SOGLO.

A l’analyse, l’érection de cette loi indique clairement à tout acteur politique mature au moins trois choses.

Premièrement, il n’y a pas eu un accord sur le statut carcéral des personnalités publiques détenues et sur celui des exilés relativement aux charges qui justifient leur détention ou leur exil.

Deuxièmement, qu’il n’y a pas eu un accord sur la voie d’une loi d’amnistie ni partielle ni générale pour les détenus et exilés politiques.

Troisièmement, qu’il n’y a pas non plus un accord sur l’option d’une grâce présidentielle immédiate, tout le moins

avant 2026.

Ces trois considérations qui précèdent signifient l’existence d’un mur demeuré étanche entre TALON d’un côté et YAYI et SOGLO de l’autre sur la question cruciale des détenus et des exilés politiques.

À l’évidence, la piste de cette acrobatie législative a tout l’air d’une grâce différée qui ne prendra effet qu’à l’issue d’une période de 10 ans maximum d’exemption de l’exécution effective des peines définitives.

Les principaux responsables dits de l’opposition étaient parfaitement au courant de cette redoutable épée de Damoclès pour reprendre la pertinente inquiétude d’un des leurs (Cf. Eugène AZATASSOU dans plusieurs parutions du 18 octobre 2022).

Dans ces conditions les détenus politiques définitivement condamnés, ceux en détentions provisoires et ceux condamnés par contumace ou en cavale et ou en exil doivent regarder la réalité en face.

Ils doivent tirer toutes les conséquences politiques quant à la sincérité, au sérieux et à la capacité des personnalités et des partis politiques dits de l’opposition en l’occurrence du parti Les Démocrates afin que ces derniers cessent de se servir de leurs malheurs comme fonds de commerce politique ou gadget de chantage politicien.

La loi No 2022-19 du 19 octobre 2022 illustre à tout point de vue le cynisme avec lequel des personnalités politiques et le Parti Les Démocrates ont sacrifié le sort des détenus politiques, celui des exilés et de leurs biens contre la participation de Les Démocrates aux élections législatives du 08 janvier 2023 sur fond de compromission.

Que faire à présent ?

Devant un si calamiteux état des lieux, il convient d’interroger l’intérêt des forces et des personnalités politiques dites de l’Opposition notamment le parti Les Démocrates à agir de manière si désinvolte, si hasardeuse, si absurde alors qu’ils avaient une pleine conscience de l’évidente aridité de leur compromission.

En vérité ces personnalités et forces politiques n’étaient pas dans une démarche de l’intérêt général.

Individuellement et collectivement, chacun avait usé d’artifices pour profiter de cette crise et de cette impasse politique; une occasion pour certains de tenter de se sécuriser financièrement, exemple pris des modèles qui leur servent de référence, pour d’autres d’en tirer des faveurs particulières et privées et pour les plus cruels une aubaine pour des règlements de compte vengeurs et opportunistes.

Pour un montant de l’ordre de 108 millions de francs CFA par député auquel doit s’ajouter un gain collectif pouvant être de l’ordre de plus du milliard lié au statut de chef de file de l’opposition et au titre de l’aide publique de l’Etat au financement des partis politiques sur la période couvrant 2023/2026, l’intérêt général a été mis aux oubliettes, la cause de la résistance nationale trahie et le sort des détenus et exilés politiques sacrifié.

C’était bien alléchant, n’est-ce pas ?

En effet si la réelle motivation du Les Démocrates et des anciens Présidents Nicéphore SOGLO et Boni YAYI n’était pas distraite pas des desseins inavoués et inavouables, ceux des calculs personnels, privés et opportunistes, la seule l’option conséquente devant tout mur de la dictature est le préalable non négociable de la décrispation comme un impératif.

La première exigence de ce préalable, un basique enseigné dans toutes les écoles de militantisme politique est la libération sans délai et sans condition de tous les détenus politiques et la levée immédiate de tous les obstacles aux retours apaisés des exilés politiques.

En effet plus que de simples prisonniers politiques, le minimum est que leurs camps politiques respectifs ne devraient jamais céder en ce qui concerne leur statut d’otages politiques et le exilés politiques celui de persécutés politiques, tous devant être traités avant tout comme des victimes de l’arbitraire.

À quoi peut – t – il servir d’aller embrasser tout sourire un pouvoir de ruse et de rage comme l’est celui dit de la rupture, d’aller émerveiller avec enjouement le chef d’un tel pouvoir arbitraire qui dresse et maintien un mur dictatorial implacable contre la liberté, les biens et la vie des individus et personnalités politiques que vous prétendez défendre ?

À quoi peut-il servir d’évoquer une quelconque confiance à une certaine bienveillance d’un tel chef, d’un tel pouvoir si déviant dit de la rupture alors que vous avez la pleine conscience que celui – ci s’oppose dans l’immédiat à la voie de l’amnistie et même à celle de la grâce à des individus et personnalités politiques que vous prétendez défendre ?

Nous devons interroger la responsabilité de Nicéphore SOGLO et de Boni YAYI et les retombées de leurs allers et retours enjoués avec Patrice TALON.

Aucune solution fiable ne peut être également attendue ni de l’Opposition au sens des partis MPL, Fcbe et Les Démocrates ni de l’impuissance parlementaire ignoblement revendiquée par ce dernier parti.

C’est pourquoi nous réitérons notre préconisation d’une lutte de résistance nationale, pacifique et non violente.

Nous appelons aux actions ci – après :

1- Intensifier la lutte de résistance nationale pacifique et non violente.

2- Exiger la tenue du Dialogue National Inclusif (DNI) assorti du préalable de la décrispation politique par la mise en liberté sans délai et sans condition de tous les détenus politiques et la levée de tous les obstacles au retour apaisé de tous les citoyens béninois poussés à l’exil pour des raisons politiques.

3- Dénoncer et condamner le Parti Les Démocrates à cause d’une part de sa trahison de l’intérêt général et d’autre part de son option hasardeuse porteuse d’échec politique et préjudiciable au relèvement démocratique de la Nation.

4- Dénoncer et condamner la commercialisation politicienne de la situation de certains détenus et exilés politiques par des responsables du parti Les Démocrates.

5- Condamner et récuser l’inaptitude de certaines personnalités dans le règlement de la crise et de l’impasse politiques actuelles pour incapacité, fourvoiement, discrédit et compromission.

6- Dénoncer et continuer d’exiger l’abrogation de la loi n° 2022-19 du 19 octobre 2022, votée à l’unanimité le 04 octobre 2022 modifiant et complétant la loi n° 2012-15 du 18 mars 2013 portant code de procédure pénale en République du Bénin dite loi de suspension des peines.

7- Appeler les forces politiques et civiles à se désolidariser du pouvoir dit de la rupture, de ses suppôts et à rejoindre massivement la Résistance Nationale.

Manifestement, la diffusion pondérale au sein de l’Assemblée Nationale du Parti Les Démocrates est de l’ordre de 0, 25 alors que celle du pouvoir dit de la rupture est de 0, 75.

Au sein de la population cette diffusion fait de ce parti Les Démocrates, la minorité de la minorité et le révèle comme un piètre machin à la remorque du pouvoir dit de la rupture du fait de sa rocambolesque compromission politique.

Nos populations doivent se sevrer de la duperie politique en cours et retenir :

1 – Que la dérive dictatoriale du pouvoir dit de la rupture n’a en rien reculé ou cédé et en tirer toutes les conséquences politiques en vue du resserrement des rangs de l’intensification de la Résistance nationale.

2- Que les allers et retours de Boni YAYI et de Nicéphore SOGLO demeureront improductifs dans la mesure où, leurs seules retombées sont d’une part la substitution du parti Fcbe au parti Les Démocrates dans l’ignoble rôle de sous-traitante et de faire-valoir de la dictature et d’autre part, La loi n° 2022-19 du 19 octobre 2022, votée à l’unanimité le 04 octobre 2022 modifiant et complétant la loi n° 2012-15 du 18 mars 2013 portant code de procédure pénale en République du Bénin dite loi de suspension des peines porteuse de dévastatrices conséquences pour la liberté, les droits politiques, les biens et la vie des détenus et exilés politiques.

3 – Que les détenus et exilés politiques doivent se désolidariser franchement du fourvoiement de Boni YAYI, de Nicéphore SOGLO, des agitations flatteuses mesquines de certains responsables au sommet du parti Les Démocrates qui se servent abusivement de leur situation carcérale et de leur condition d’exilés politiques comme fonds de commerce à des fins politiques inavouées et malveillantes contre leur vie, leur liberté et leur destins politiques en même temps qu’ils sapent les efforts de la lutte de résistance nationale visant à faire reculer la dictature ou la faire chasser.

4 – Le parti Les Démocrates a déjà scellé le sort des détenus et exilés politiques par la loi dite de suspension des peines.

5- Le parti Les Démocrates a déjà trahi l’intérêt général par la légitimation des dérives dictatoriales du pouvoir dit de la rupture.

6- Il ne reste aux dirigeants de ce parti acolyte du pouvoir dit de la rupture que la justification des rentes politiciennes de plus de 4 milliards de francs d’ici à 2026 en récompense à leur indigne compromission.

Les conséquences de cette piteuse compromission étant là devant nous étalées, les responsabilités étant situées, il incombe plus que jamais à chacun de choisir son camp dans la mesure où dit-on:

« L’esclave qui refuse d’assumer sa révolte est indigne qu’on s’apitoie sur son sort ».

C’est le peuple qui libère le peuple.

Nous lançons un appel à une vigilance plus accrue au Peuple béninois résistant debout.

Victoire au Peuple béninois résistant.

Vive la République.

Je vous remercie.

Cotonou, Fidjrossè le 27 mars 2023.

 

Abdoulaye Gounou, député à l’Assemblée nationale : « Le Bénin n’a pas d’exilé politique…personne n’est persécutée »

C’est le député du Bloc républicain,  Abdoulaye Gounou qui le dit. Dans un entretien accordé à Frissons Radio, il a martelé qu’il « n’y a pas d’exilé politique » au 229.

« Le Bénin n’a pas d’exilé politique… », défend Abdoulaye Gounou.

Abdoulaye Gounou

Pour lui,  les citoyens béninois qui ont quitté le pays l’ont fait dans le but de fuir la justice.

«  il se fait qu’il y a des personnes,  qui de façon volontaire  ont quitté le pays pour ne pas avoir à répondre devant les juridictions », fait remarquer Abdoulaye Gounou.

Il invite ces derniers à rentrer au bercail pour affronter la justice de leur pays.  «  Ils ont le droit de revenir, qu’ils reviennent laver leur honneur », lance Abdoulaye Gounou, avant de marteler à nouveau «  Personne n’est persécutée au Bénin ».

Komi Koutché, Sébastien Ajavon, Léonce Houngbadji, Valentin Djènontin et autres  apprécieront !!!

Manassé AGBOSSAGA