Financement public des partis politiques au Bénin : Les récriminations du président Expérience Tèbè

L’UP-R, le BR, la FcBe et Les Démocrates ont reçu leurs chèques, pour le compte du premier semestre de l’année 2023 le lundi 15 mai dernier dans le cadre du financement public des partis politiques en République du Bénin. Sur le plateau de l’émission ‘’De vous à nous’’ de la Radio Peace FM, Expérience Tébé président du parti Mouvement Populaire de Libération (MPL) n’a pas manqué d’apprécier la mise en œuvre de cette réforme. Il dénonce une « iniquité qui ne permet pas une expression pluraliste », mais prend l’engagement d’œuvrer pour que son parti soit éligible à l’avenir.

L’UP-R, le BR, la FcBe et Les Démocrates ont reçu leurs chèques, pour le compte du premier semestre de l’année 2023 le lundi 15 mai dernier dans le cadre du financement public des partis politiques en République du Bénin. Sur le plateau de l’émission ‘’De vous à nous’’ de la Radio Peace FM, Expérience Tébé président du parti Mouvement Populaire de Libération (MPL) n’a pas manqué d’apprécier la mise en œuvre de cette réforme. Il dénonce une « iniquité qui ne permet pas une expression pluraliste », mais prend l’engagement d’œuvrer pour que son parti soit éligible à l’avenir.

 Une fois de plus, le parti Mouvement Populaire de Libération (MPL) dénonce la mise en œuvre de la loi  sur le Financement public des partis. Sur le plateau de l’émission ‘’De vous à nous’’ de Radio Peace FM, Expérience Tèbè a maintenu le même discours.

« Le financement public des partis politiques a été géré par la Cena suivant la loi 2019-44 du 15 novembre 2019. C’est donc en respect des dispositions légales de cette loi que la Cena a procédé, une fois encore, aux remises des chèques. Mais, au Mouvement Populaire de Libération avec d’autres collègues de l’opposition en son temps, nous avions regretté cette lecture de la loi », a-t-il lancé pour planter le décor.

 Pour justifier à nouveau la position du parti, le président du  MPL va, dans un premier temps, faire la lecture de l’article 6 de la loi portant Financement public des partis politiques qui  stipule : « sont éligibles au bénéfice du financement public, les partis politiques qui remplissent les conditions ci-après : avoir un siège national et des bureaux départementaux tous installés dans des locaux  exclusivement destinés aux activités du parti et distinct d’un domicile et d’un bureau privé, justifier de la tenue régulières des instances statutaires du parti, justifier des ressources financières et leur utilisation. »

Ainsi, pour le MPL, « si on s’en tient à cela, même si on peut prioriser ceux qui ont des élus députés ou élus locaux », « ce financement devrait aller vers tous les partis qui remplissent les conditions précitées. Parce que, il faut avoir existé, participer à des élections avant d’avoir des élus », pense-t-il avant de dénoncer le déséquilibre qu’il y a « si ce  n’est que ceux-qui ont des élus qui sont aidés par le financement public».

Ainsi, pour le parti MPL, il faut que le financement public aille dans une certaine mesure vers  les autres partis qui ont toutes ses structures, qui fonctionnent. Dans le cas contraire, il sera difficile à un nouveau parti de pouvoir un jour accéder à ce niveau. « Je pense que ce n’est pas l’objectif du système démocratique que nous avons institué en 1990 », a déploré le président Expérience Tébé qui regrette la situation.

 Quid des bénéficiaires

 Entre autres éléments qui confortent les responsables du parti MPL dans leur position sur la question, aujourd’hui, est la nature des partis politiques qui bénéficient du financement public au Bénin. Le président Expérience Tébé constate qu’il y a toujours une discrimination négative parce qu’il s’agit « des partis politiques soutenus soit par un ancien président ou un président en exercice ou soit par des anciens ministres ». S’il en est ainsi, « quand est-ce que d’autres personnes qui ont une autre vision de voir et qui ambitionnent de gérer autrement auront la possibilité d’atteindre cet objectif ?», s’interroge-t-il avant de dénoncer : « une iniquité qui ne permet pas une expression réellement pluraliste, qui ne permet pas d’autres sons de cloche et ça s’est senti dans les résultats des élections ».

 Au rang des bénéficiaires un jour !

 En bon légaliste, et puisque la loi s’impose à tout le monde, le parti MPL qui fustige la mise en œuvre du financement public des partis politiques, veut toutefois, se battre pour être un de ces jours éligible. « Il faut travailler pour être présent. C’est ce que le MPL essaie de faire », a fait savoir le jeune leader politique.

Il a rassuré de ce que la politique de la chaise vide ne sera jamais celle du MPL. Le parti veut toujours travailler pour intégrer les instances de décision et il y tient beaucoup. « Qu’il vous souvienne qu’en 2020 contre l’avis de nos collègues de l’opposition, contre l’avis d’ailleurs de beaucoup de personnalités, le parti a décidé de participer aux communales. Malheureusement, nous n’avons pas pu. C’était justement déjà à cet instant que nous avons constaté que lorsque nous sommes exclus de toutes les instances ou les décisions seront prises tout se jouera en notre défaveur. », a rappelé Expérience Tébé qui ajoute plus tard,« C’est pour ça que nous continuons à travailler, nous continuerons à faire en sorte à être présent, à occuper le terrain, à corriger les imperfections, à nous améliorer et pouvoir accéder un jour à ce niveau pour véritablement devenir plus fort et permettre d’influencer ces décisions ».

Par Christophe KPOSSINOU