Le gouverneur de la banque centrale du Liban visé par une plainte en France, selon l’ONG Sherpa

Le gouverneur de la banque centrale du Liban, Riad Salamé, est visé par une plainte déposée en France par l’association Sherpa pour des soupçons de biens mal acquis, a déclaré lundi à Reuters une responsable de l’organisation non gouvernementale (ONG), Laura Rousseau.

L’association de lutte contre la corruption avait auparavant indiqué qu’une plainte avait été déposée, en collaboration avec le Collectif des victimes des pratiques frauduleuses et criminelles au Liban, devant le Parquet national financier (PNF) français pour corruption et blanchiment d’argent dans et à l’extérieur du pays du Cèdre.

« La plainte déposée vise non seulement des faits de blanchiment en lien avec l’externalisation de capitaux considérables à compter de la crise de l’automne 2019, mais également les conditions suspectes dans lesquelles ont été acquis par des responsables libanais privés ou publics ces dernières années sur le territoire français des biens immobiliers parfois très luxueux », a écrit l’ONG dans un communiqué.

Le communiqué ne précise pas l’identité des personnes visées.

La plainte déposée vendredi contre le gouverneur de la banque centrale du Liban porte sur des biens immobiliers en France d’une valeur de plusieurs millions d’euros, a précisé Laura Rousseau.

Sollicité, le PNF n’était pas disponible dans l’immédiat pour un commentaire.

De son côté, Riad Salamé a réagi lundi auprès de Reuters en affirmant avoir acquis ses biens en France avant de prendre ses fonctions à la banque centrale du Liban. Par le passé, il a déjà démenti les accusations de corruption en son encontre, disant être l’objet d’une campagne de dénigrement.

« L’objectif final de cette procédure de biens mal acquis est la restitution des avoirs à la population libanaise qui a été spoliée et la lutte contre la corruption », souligne l’association Sherpa dans son communiqué.

L’ONG rappelle que Transparency International, qui mesure le degré de perception de la corruption au niveau mondial, a classé le Liban au 149ème rang sur 180 de son étude.

Sherpa et d’autres organisations non gouvernementales ont déposé des plaintes similaires par le passé, dont une contre Rifaat al Assad, oncle du président syrien Bachar al Assad, condamné récemment par la justice française à une peine de quatre ans de prison pour blanchiment.

Le Liban est plongé dans sa crise la plus profonde, au niveau politique et économique, depuis la guerre civile de 1975-1990, sur fond de défiance à l’égard des élites, accusées de corruption.

Paris est depuis huit mois à la tête des efforts internationaux pour sortir le Liban de cette crise.

REUTERS