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Après plus d’un an de silence, Guillaume Soro sort de son mutisme. Dans un entretien accordé à GKS Tv, en marge de ses 51 ans, le président de Génération, peuple et solidaire (GPS) évoque sans tabou, sa supposée maladie, son exil, son retour en Côte d’Ivoire.
Après plus d’un an de silence, Guillaume Soro sort de son mutisme. Dans un entretien accordé à GKS Tv, lundi 08 mai 2023, en marge de ses 51 ans, le président de Génération, peuple et solidaire (GPS) évoque sans tabou, sa supposée maladie, son exil, son retour en Côte d’Ivoire. Détails à travers la vidéo.
En exil depuis fin 2019, Guillaume Soro parle de sa situation. Dans un entretien d’1h20miin28secondes, le président de Générations peuple et solidaire (GPS) admet que l’exil n’est pas facile.
En exil depuis fin 2019, Guillaume Soro parle de sa situation. Dans un entretien d’1h20miin28secondes, le président de Générations peuple et solidaire (GPS) admet que l’exil n’est pas facile.
« C’est vrai. L’exil, ce n’est pas facile », a-t-il reconnu, tout en assurant qu’il se porte bien.
Toutefois, l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a laissé entendre que ce moment lui permet de s’occuper de lui-même, de réfléchir.
« …mais, l’exil peut permettre à un homme politique de se forger, de réfléchir, de bâtir, de construire. Ça, c’est très important », a relativisé l’ancien patron de la rébellion.
L’ancien premier ministre dit comparer son sort à celui Olusegun Obasanjo, Nelson Mandela, du Général de Gaulle et reste confiant sur son avenir politique.
« Evidemment, vivre en exil n’est pas une chose souhaitable pour quiconque et surtout pour un leader politique…mais je garde la sérénité…en parcourant l’histoire des grands hommes qui ont connu tout aussi l’exil et quelques fois la prison. Je suis de toute façon serein parce que je considère que l’exil n’a jamais été un frein à une carrière ou à un destin politique…ni la prison ni l’exil ne sont un frein à un destin politique », a-t-il déclaré.
Guillaume Soro a promis de rentrer en Côte d’Ivoire, quand la liberté sera de retour.
Générations et peuples solidaires (GPS), le parti de Guillaume Soro a, à travers un communiqué publié ce 30 novembre et signé de Maître Affoussiata Bamba fait sept exigences pour une sortie de crise en Côte d’Ivoire. Détails à travers l’intégralité du communiqué.
COMMUNIQUE GPS
L’échéance du scrutin du 31 octobre 2020 a de nouveau plongé la Côte d’Ivoire dans une situation de déchirure et de tensions sociale et politique, exposant ce pays à la déflagration.
La Côte d’Ivoire ressort fortement fragilisée face aux fléaux actuels que sont la guerre civile, l’immigration massive de sa jeunesse et le terrorisme qui menacent à ses portes. Les pays voisins que sont le Burkina, le Mali et le Niger en sont déjà victimes.
Tout ceci compromet durablement tous les espoirs de voir notre pays s’acheminer vers la démocratie après la grave crise post-électorale qu’il a connu en 2010.
En effet, de tous les avis, le contexte politique et sécuritaire qui a prévalu en amont comme en aval n’a pas permis d’organiser une élection présidentielle concurrentielle, compétitive et crédible.
Pour rappel :
le Président de la République sortant, Monsieur Alassane Ouattara pourtant inéligible a imposé à un Conseil Constitutionnel parjure de compétir et ce en violation de la Loi Fondamentale ivoirienne qui en son article 55 stipule que : « Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois ». Comme on peut le constater, il n’y a pas d’interprétation possible, ni cas de force majeure admis comme exception à la règle érigée, la Constitution interdit formellement un troisième mandat.
en plus les candidatures légitimes et légales de l’ancien Président Laurent Gbagbo et de l’ancien Premier Ministre Guillaume Kigbafori Soro ont été rejetées au mépris de la législation ivoirienne et en dépit des injonctions de la justice internationale, notamment de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
c’est au regard de cette forfaiture et refusant de la cautionner que le Président Henri Konan Bedié et le Premier Ministre Pascal Affi N’guessan se sont interdits de participer à la mascarade électorale et ce en harmonie avec la Constitution ivoirienne.
Autant dire que cette farce électorale nous ramène au contexte des partis-Etats partis uniques des années 60. Une telle reculade méritait une réaction sans équivoque du Peuple ivoirien et de la classe politique : la désobéissance civile.
Ce processus électoral n’en fut pas un. En plus, il fut terriblement entaché d’irrégularités et des pires violences jamais enregistrées depuis 1960 avec la résurgence d’affrontements intercommunautaires aggravés. Les manifestations de protestation lancées par la société civile et les partis de l’opposition dès l’annonce de la candidature inconstitutionnelle de M. Alassane Ouattara jusqu’au passage en force orchestré, ont été émaillées par une violence inouïe. M. Alassane Ouattara actionnant ses milices qui ont été auteurs d’une barbarie bestiale contre les populations ivoiriennes.
Le bilan de ces actes de sauvagerie est lourd : près de 200 personnes atrocement tuées, plus d’un millier de blessés, plusieurs arrestations et des milliers de déplacés cherchant réfuge dans les pays voisins selon Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés. A ce jour, plusieurs hauts responsables de l’opposition sont en détention, dont des députés, des leaders politiques et des personnalités de la société civile.
Malgré le règne de terreur et les nombreuses violations des droits de l’hommes observées, l’opposition politique, en toute responsabilité, affirme que le seul antidote à l’effondrement de l’Etat ivoirien, demeure la démocratie et le respect strict de la Constitution.
C’est pourquoi elle exige :
la dissolution du Conseil Constitutionnel parjure ;
la dissolution de l’actuelle Commission Electorale Indépendante(CEI) monocolore et aux ordres ;
l’audit international de la liste électorale ;
la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires ;
le retour sécurisé de tous les exilés ;
la commission d’une enquête internationale pour situer les responsabilités des atrocités commises avant et après la mascarade électorale et identifier leurs auteurs ;
la mise en place d’une transition civile pour l’organisation d’une élection présidentielle transparente et inclusive.
C’est dire que nous ne reconnaissons pas le troisième mandat inconstitutionnel de M. Alassane Ouattara et par conséquent il ne peut être accepté comme le Président élu.
Générations et Peuples Solidaires (GPS) considère que la farce électorale du 31 octobre 2020 établit clairement que le Peuple de Côte d’Ivoire n’a pas voté pour Alassane Ouattara et de ce fait, que ces élections sont réputées nulles et de nul effet.
Les tentatives maladroites du Président Français, Emmanuel Macron, de reconnaitre M. Alassane Ouattara comme Président en violation de la Constitution, du massacre de plus de 200 ivoiriens dont le jeune Koffi Toussaint décapité, est une faute.
Générations et Peuples Solidaires (GPS) note qu’une telle posture de la France ne fait qu’empirer le climat politique déjà délétère.
Générations et Peuples Solidaires (GPS) considère que le bradage économique au profit des multinationales Françaises par M. Alassane Ouattara ne doit en aucun cas justifier son adoubement au détriment des nobles valeurs des droits de l’homme et de la démocratie.
En effet, de gros contrats juteux, sulfureux et teintés de corruption, en l’occurrence la construction du métro d’Abidjan concédé au coût faramineux de 1,5 millions d’euros soit environs de 1000 milliards de francs CFA et le projet d’extension de l’aéroport d’Abidjan concédé en pleine campagne électorale heurte l’éthique et les principes de la bonne gouvernance si chères semble-t-il à l’Union européenne. Ceci achève de convaincre les plus sceptiques si besoin en était, qu’il y’a une inversion de l’échelle des valeurs de la démocratie et les rend plus détestable.
Générations et Peuples Solidaires (GPS) dénonce de telles pratiques qui violent la loi Sapin en France ainsi que les règles et pratiques de l’Union Européenne.
Générations et Peuples Solidaires (GPS) appelle les juridictions internationales notamment françaises à se saisir de ces dossiers suscités.
Générations et Peuples Solidaires (GPS) indique que le combat pour une Afrique libre et démocratique demeure son leitmotiv.
Générations et Peuples Solidaires continuera à s’opposer aux troisièmes mandats et aux Présidences à vie en Afrique.
C’est pour toutes ces raisons qu’il urge que l’opposition politique se réveille et porte haut le flambeau du combat pour la démocratie et l’État de droit.
Générations et Peuples Solidaires (GPS) sollicite le Président Henri Konan Bédié et l’ensemble des leaders des partis d’opposition aux fins de convoquer toutes les plateformes politiques engagées dans le combat pour l’État de droit et la démocratie pour faire un état des lieux de la désobéissance civile sans complaisance, en tirer les leçons afin de rassurer le peuple et relancer son noble combat car la lutte doit continuer .
Générations et Peuples Solidaires félicite le vaillant et courageux Peuple de Côte d’Ivoire pour sa bravoure et sa pugnacité et l’invite à se mobiliser davantage.
Générations et Peuples Solidaires salue la mémoire de nos martyrs exécutés par les miliciens sur l’autel du pouvoir absolu de M. Alassane Ouattara et dit sa détermination à se tenir solidairement aux côtés des blessés et des familles éplorées.
Après Hamed Bakayoko, c’est le tour de Guillaume Soro d’échanger avec Laurent Gbagbo. A travers un communiqué, l’ancien président de l’Assemblée nationale a confirmé qu’il s’est entretenu avec l’ancien président au sujet de la crise qui secoue la Côte d’Ivoire.
Après Hamed Bakayoko, c’est le tour de Guillaume Soro d’échanger avec Laurent Gbagbo. A travers un communiqué, l’ancien président de l’Assemblée nationale a confirmé qu’il s’est entretenu avec l’ancien président au sujet de la crise qui secoue la Côte d’Ivoire. Communiqué !!!
Un Prêtre accuse Henri Konan Bédié et Soro Guillaume dans la crise qui secoue la Côte d’Ivoire depuis l’annonce de la candidature de Alassane Dramane Ouattara pour un 3ème mandat. A travers une lettre ouverte, Marius Hervé Djadji s’interroge notamment sur le sens du combat des deux hommes. Explications !!!
Un Prêtre accuse Henri Konan Bédié et Soro Guillaume dans la crise qui secoue la Côte d’Ivoire depuis l’annonce de la candidature de Alassane Dramane Ouattara pour un 3ème mandat. A travers une lettre ouverte, Marius Hervé Djadji s’interroge notamment sur le sens du combat des deux hommes. Explications !!!
« Après ma lettre ouverte au président de la République, j’aimerais humblement m’adresser à vous M. Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique ivoirien et à M. le président du mouvement politique Générations et Peuples Solidaires. Cette lettre reste dans la dynamique de mes invitations à la paix, des dénonciations et interpellations en vue d’une Côte d’Ivoire meilleure depuis 2004.
Je prends la parole avec un cœur meurtri quand je vois encore des morts et blessés alors que Dieu nous a donné dix années pour nous convertir mais nous avons opté pour nos calculs égoïstes.
La rupture de communion entre Ivoiriens
La Côte d’Ivoire est un pays qui a été pendant des années, modèle d’unité, de communion et de joie. En Côte d’Ivoire, après les examens d’entrée en sixième ou en seconde, le sudiste se retrouvait au nord, le nordiste de 12 ans se retrouvait à l’Est, le sudiste était affecté au centre, celui de l’Est se retrouvait à l’Ouest. On vivait soit à l’internat ou chez un tuteur qu’on ne connaissait même pas. C’est l’homme qui était important et non l’identité. C’est cette politique d’unité qui a fait que j’ai eu pour tuteur un Ahoussa du Niger quand j’ai été affecté en 6ème au collège saint Raphaël de Bouaflé, puis j’ai fait les séminaires de Bouaké et de Katiola. Étant sudiste, j’ai donc passé plus de temps au centre et au nord. C’est cela la fierté des Ivoiriens.
Chacun était à l’aise partout. Puis un matin de 1990, le premier ministre du président Houphouët Boigny, M. Alassane Ouattara inventa la carte de séjour pour renflouer les caisses de l’État. Ce fut le début de la différence entre Ivoiriens, Ivoiriens de souche, Ivoiriens naturalisés, étrangers. Puis viendra à partir de 1994, le concept de l’ivoirité créé par le président Bédié et ses intellectuels. On assista dès lors dans notre pays à des pratiques de division venant d’individus mal intentionnés.
Mais il faut préciser que malgré tout cela, les djoulabougous (quartiers de ressortissants d’Afrique de l’ouest et de certains commerçants du nord) existaient toujours dans tous les villages du sud, il n’y avait vraiment pas une politique d’extermination d’un peuple. Et le 19 septembre 2002, nous constaterons tous l’avènement de la rébellion.
M. Guillaume Soro, chef de la rébellion
Je vous cite nommément M. le président Soro parce que vous avez revendiqué publiquement la rébellion. Comme aime le dire un de vos partisans M. Franklin Nyamsi : « vous êtes l’un des plus courageux des politiciens ivoiriens parce que vous avez eu le courage de revendiquer la rébellion armée pendant que d’autres se cachaient ». Sur ce point je suis d’accord avec Nyamsi, mais seulement, j’aimerais relever qu’il y a des courages qu’on ne loue pas surtout lorsque ce courage porte le glaive à la mère patrie. Il y a le courage vicieux et le courage vertueux. M. Guillaume Soro, vous avez donc mené une rébellion pour lutter contre l’exclusion selon vous. Aujourd’hui quand on fait un bilan, que peut-on dire de votre rébellion ?
Avant votre rébellion, la Côte d’Ivoire n’était pas si blessée et si divisée comme vous l’avez fait croire au niveau international. Il y avait des actes à condamner mais vous n’allez pas me dire qu’il y avait des peuples qui pourchassaient chaque seconde un autre sinon tous les djoulabougous allaient être incendiés. Même pendant la rébellion, au moment où des Ivoiriens marchaient de Bouaké, du nord au sud et à l’Ouest, dans leurs villages on trouvait toujours des ressortissants du Burkina, du nord, et du Mali. Aujourd’hui, regardez ce que vous avez fait de la Côte d’Ivoire. Vous-même, le chef de la rébellion, vous vous retrouvez en dehors de votre pays, vos proches sont emprisonnés et poursuivis par celui pour qui vos rebelles ont tué, massacré et violé. En tant que chrétien, ancien séminariste, dans vos méditations, êtes-vous tranquille ? Vos armes ont engendré des armes, vos armes ont engendré des enfants voyous qui tuent aujourd’hui vos propres partisans. Êtes-vous fier de ce pan de l’histoire de notre pays ? Voici la conséquence de votre bravoure.
De l’appel de Daoukro au deuil de Daoukro
Depuis l’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara, des millions d’Ivoiriens réagissent négativement face à la violation de la Constitution et de la parole donnée. La ville de Daoukro est devenue une poudrière. On note des blessés, des morts, des réfugiés dans les forêts. Les présidents Bédié et Soro, rappelez-vous qu’il y a quelques années Daoukro était le centre du partage des postes entre vous et le président actuel. Daoukro a été la ville du rassemblement, là où on partageait les gâteaux au détriment du peuple.
C’est à Daoukro qu’on décidait qui serait président dans cinq ans, à qui reviendrait le diamant, qui arborerait l’or et qui prendrait le bronze. Tout était beau à Daoukro. Aujourd’hui, Messieurs les présidents, les pauvres meurent par votre manque de discernement politique. Vous avez pensé à vos postes et au pouvoir, sans penser au peuple. Aujourd’hui, c’est le peuple qui meurt. Il est bien de faire des alliances en politique et de les défaire. Mais avant de faire une alliance, il faut être visionnaire, il faut regarder à long terme et non à court terme, sinon en lieu et place de l’or, tu auras de la pacotille, malheureusement, c’est le pauvre planteur qui meurt en voulant lutter pour son bien-être.
La question de la Constitution
Aujourd’hui, il est bien d’accuser le président Ouattara d’être à l’origine de tout ce qui se passe par la violation de la Constitution. Mais non, il n’est pas le seul coupable. Vous étiez tous dans une même alliance politique. Vous n’avez pas osé dire non à cette Constitution parce qu’il y avait des postes prévus pour chaque parti politique. C’est le pauvre peuple qui a dit non mais qui a été maté. Je me rappelle de l’image des professeurs Aboudrahmane Sangaré, Mamadou Koulibaly et d’autres Ivoiriens bastonnés. La députée Yasmina Ouégnin a dit non à cette Constitution. Des pauvres Ivoiriens ont été visionnaires en disant non. Mais vous autres, avez préservé vos intérêts en soutenant cette Constitution. Vous n’avez pas eu le courage d’être du côté du bon sens hier.
Aujourd’hui, il est vrai qu’il y a eu divorce, mais permettez qu’on décrie publiquement les actes posés contre la Nation pendant que vous étiez en couple avec les autres. Vous êtes coupables de ce qui se passe parce que votre non à la Constitution aurait peut-être freiné le président et l’histoire aurait retenu que vous aviez au moins dit non. Vous nous avez trahis.
Que retenir et que faire ?
Les présidents Soro et Bédié, il est vrai qu’aujourd’hui vous avez rompu l’alliance avec le président Ouattara. Mais notez que vous avez aussi participé à la souffrance des Ivoiriens. Face au rattrapage ethnique, M. Soro, vous n’avez rien dit publiquement, vous qui avez pris des armes contre l’exclusion. M. Soro et M. Bédié, vous avez soutenu la déportation de deux Ivoiriens à la Haye. Vous n’avez pas condamné publiquement la souffrance de milliers d’Ivoiriens en exil. Quand hier vous étiez tous dans l’espérance de succéder au président, tout était bien, vous appréciiez tout. Mais aujourd’hui vous êtes tous derrière le peuple parce qu’on a peut-être décidé de ne plus vous compter parmi les héritiers.
Aujourd’hui le peuple se pose des questions sur la vérité de votre combat. Êtes-vous vraiment du côté du peuple ou êtes-vous dans le règlement de compte d’un butin mal partagé ?
Je vous écris pour que la politique en Afrique ne soit plus des calculs mesquins, je vous écris pour qu’en Côte d’Ivoire le peuple ne soit plus simplement un marchepied d’accession au pouvoir, un parapluie qu’on jette après la saison des pluies. En Côte d’Ivoire, le peuple est fatigué des alliances passe-partout rien que pour être au pouvoir. En Côte d’Ivoire, nous avons déjà vu les alliances : Gbagbo-Soro, FPI-RDR ; PDCI-RDR-Soro, et maintenant : PDCI-FPI-Soro. Vous vous mariez toujours entre vous. Retenez que dans l’amour il y a des barrières telles que la consanguinité. Mais dans la politique ivoirienne, tous les mariages sont possibles, il n’y a pas de mariage contre-nature parce que ce qui est important c’est le pouvoir. C’est la fin qui justifie les moyens. On tue pour être au pouvoir et c’est bon parce que l’essentiel est d’accéder au pouvoir.
M. Soro Guillaume, je vous invite humblement à mandater des délégations pour faire le tour des villages et hameaux de la Côte d’Ivoire pour rencontrer les victimes de votre rébellion, pour demander pardon et les dédommager.
Vous aussi M. Bédié, faites le tour de la Côte d’Ivoire pour demander pardon aux Ivoiriens parce qu’il fut un temps où vous n’avez pas condamné le rattrapage ethnique et vous n’avez pas dit non à cette nouvelle Constitution.
Je vous invite humblement à poser ces actes forts parce qu’en Afrique, étant donné que les victimes sont des pauvres, on pense qu’elles ne méritent pas réparation. Vous faites du mal au peuple et vous les narguez. Il faut changer parce que le pauvre a aussi sa dignité. Il accepte tout parce qu’il n’a aucun espace pour s’exprimer mais son cœur pleure. Le pardon exige une démarche sincère de reconnaissance de la faute commise et de réparation. »
Guillaume Soro a accordé une interview au Journal du Dimanche. Dans cet entretien, il évoque la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire. L’ancien président de l’Assemblée nationale affiche son opposition à la candidature de Alassane Ouattara, qu’il accuse d’ailleurs de vouloir brûler la Côte d’Ivoire. Kpakpato Medias vous propose l’intégralité de l’interview.
Guillaume Soro a accordé une interview au Journal du Dimanche. Dans cet entretien, il évoque la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire. L’ancien président de l’Assemblée nationale affiche son opposition à la candidature de Alassane Ouattara, qu’il accuse d’ailleurs de vouloir brûler la Côte d’Ivoire. Kpakpato Medias vous propose l’intégralité de l’interview.
JDD: Le président Ouattara invoque une nouvelle interprétation de la Constitution après l’instauration de la IIIe République approuvée par le peuple lors du référendum du 30 octobre 2016. Il parle de « compteurs remis à zéro » et d' »un cas de force majeur ».
SORO: Il n’y a pas d’interprétation possible. C’est une forfaiture. Il est clairement écrit qu’on ne peut se présenter une troisième fois. D’ailleurs, il n’a cessé de répéter au cours du mois de mars dernier – propos validés par ses juristes – qu’il n’était pas autorisé à faire un troisième mandat. C’est clairement une atteinte à l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
JJD: Vous parlez même de coup d’Etat…
SORO: Oui, et il a franchi la ligne rouge. Quand vous vous attaquez à la constitution d’un pays, vous sapez les bases de l’Etat. Au-delà de la Côte d’Ivoire, il y a la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedao), dont fait partie notre pays et qui possède également une charte interdisant de faire un mandat de trop. Il existe donc un double verrou que M. Ouattara a clairement fait sauter.
JDD: Une déception politique et personnelle?
SORO: Il venait chez moi, on se connaissait très bien. En 1990, j’étais encore étudiant et, ensemble, nous nous sommes battus contre le parti unique et pour une alternance politique. Venant de quelqu’un qui a travaillé au Fonds monétaire international, vous comprenez mon ahurissement. Il a profité de l’auréole du FMI pour se glisser dans la peau du charmeur. Moi-même, j’ai été séduit par son CV. Je l’ai soutenu. Nous étions cinq camarades, quatre sont partis. Vous comprenez mon désarroi. J’ai honte. Son comportement caricature les Africains. Mais aussi les politiques. Quel Ivoirien va nous croire?
JDD: Vous vivez en exil, que pouvez-vous faire en réaction à cette décision?
SORO: Dans le cadre de mon mouvement, nous allons nous réunir aujourd’hui pour annoncer que nous nous opposons sans concession au troisième mandat de Ouattara. C’est une question de survie, pour sauver la République et ses fondements, protéger notre Constitution et réaliser un idéal démocratique. Nous allons nous battre et lui demander de renoncer.
JDD: De Paris?
SORO: Oui, nous avons des relais et j’ai appelé à l’unité d’action de toute l’opposition. Les manifestations ont commencé à Abidjan, et nous ne sommes pas en 1960. Nous sommes en 2020, il y a Internet et les réseaux sociaux.
J’ai la dictature contre moi mais le droit avec moi
JDD: Vous êtes candidat à l’élection présidentielle, mais vous avez été exclu de la liste électorale et vous ne pouvez pas rentrer en Côte d’Ivoire…
SORO: Je maintiens ma candidature parce que la Constitution me donne le droit de me présenter. J’ai la dictature contre moi mais le droit avec moi. Une parodie de procès a été organisée à mon encontre afin de me rayer de la présidentielle, mais la Cour africaine des droits de l’homme a cassé la décision du tribunal d’Abidjan. Je suis convaincu d’être en bonne position pour gagner cette élection.
JDD: Qu’attendez-vous de la France?
SORO: Maintenant que M. Macron s’est invité dans le débat politique ivoirien en félicitant M. Ouattara et en distribuant des bonnes notes, j’attends les sanctions, un carton rouge. Il existe une grande communauté française en Côte d’Ivoire, or aujourd’hui nous sommes à quelques mois d’une élection qui sonne les prémices d’une crise pré-électorale, il prend des risques. Le pays va brûler.
JDD: Qui va le faire brûler?
SORO: Ouattara, bien sûr! Parce que les Ivoiriens n’accepteront jamais qu’il soit candidat alors que lui veut l’être par la force des chars.