Une rencontre politique a été convoquée par de jeunes opposants le samedi 20 juin dernier. Paradoxalement cette date coïncidait avec celle de l’’inhumation de l’étudiant Théophile Djaho, décédé le 24 mars dernier après avoir reçu une balle lors des mouvements de protestations qui ont eu lieu sur le campus d’Abomey-Calavi. Maladresse de jeunes amateurs ou acte délibéré de pseudos opposants ?..
Une rencontre politique a été convoquée par de jeunes opposants le samedi 20 juin dernier. Paradoxalement cette date coïncidait avec celle de l’’inhumation de l’étudiant Théophile Djaho, décédé le 24 mars dernier après avoir reçu une balle lors des mouvements de protestations qui ont eu lieu sur le campus d’Abomey-Calavi. Maladresse de jeunes amateurs ou acte délibéré de pseudos opposants ?
Manassé AGBOSSAGA
Le choix de cette date laisse place à deux interrogations. S’agit-il d’une maladresse de jeunes amateurs politiques ? S’agit-il d’un acte délibéré de pseudos opposants ?
En effet, la convocation d’une rencontre politique en un jour où Théophile Djaho était conduit à sa demeure peut être, dans un premier temps, perçue comme une maladresse de jeunes amateurs.
Maladresse de jeunes amateurs, parce qu’il est évident que les responsables de la manifestation sont, sans véritable expérience politique. Sans bagage politique, ils n’ont pas tenu compte de l’inopportunité de convoquer une rencontre politique le jour de l’inhumation, d’un étudiant assassiné.
Comment de jeunes et qui pour la plupart sont d’anciens étudiants, peuvent-ils manifester un tel manque de compassion ? Comment peuvent-ils manifester sur une telle indifférence? Comment au lieu d’inviter les jeunes et tout le pays à se mobiliser pour rendre un dernier hommage à un jeune étudiant assassiné, ils ont préféré appeler les jeunes à se réunir autour d’une rencontre politique sans lendemain ?
En plus de ces interrogations, imaginez un instant que de jeunes démocrates convoquaient une rencontre politique, le jour de l’inhumation de l’afro-américain Floyd, sauvagement assassiné par un policier blanc. Quel choc cela provoquerait.
C’est vrai que le Bénin n’est pas les Etats-Unis. C’est aussi vrai que l’inhumation de Théophile Djaho n’est pas la fin du monde. Mais il est aussi vrai que pour de jeunes, qui se réclament de l’opposition et qui sont d’anciens responsables étudiants et président d’Ong d’étudiants à l’image de Habib Ahandessi, l’idéal aurait été d’accorder une priorité aux manifestations entrant dans le cadre des obsèques de Théophile Djaho.
En effet, l’urgence ce 20 juin, c’était une unicité d’actions autour d’un jeune décédé après avoir reçu balle des forces de l’ordre. Sans chercher à faire la publicité ou la récupération, ces jeunes auraient mieux fait d’apporter leur soutien à la communauté estudiantine et la famille de la victime.
Et si ces jeunes opposants n’étaient pas en mesure de faire preuve d’un minimum de compassion, l’idéal aurait été de disparaître ou de s’éclipser, ne serait-ce que ce samedi 20 juin.
Fait à dessein ?
Et si ces jeunes étaient aussi matures politiquement et avaient agi à dessein ? En effet, il n’est pas exclu qu’il s’agisse d’actes délibérés de pseudos opposants.
La composition de ce creuset de jeunes opposants donne des raisons de croire à un acte volontaire pour détourner l’attention des populations au sujet de l’actualité liée à l’inhumation de Théophile Djaho.
Entre des gens qui changent régulièrement de veste à l’image de Loth Houénou, la forte communication faite sur la rencontre politique, le texte bancal publié par l’un des membres pour justifier la date du 20 juin, la thèse d’un acte délibéré de pseudos opposants n’est pas à écarter.
Même si un kpakpato international n’est pas en mesure de trancher après analyse, il est évident que l’avenir nous situera. Ne dit-on pas que le temps est le second nom de Dieu.