Jean-Baptiste Elias était l’invité de l’émission « De vous à nous » de la radio Peace Fm; dimanche 14 juillet dernier. L’ancien président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC) est revenu, à l’occasion, sur la nomination de Jacques Migan au poste de Haut-Commissaire à la prévention de la corruption, en Conseil des ministres du 12 juin dernier.
A la surprise générale, le chef de l’Etat a jeté son dévolu sur Jacques Migan, l’un de ses partisans les plus zélés pour conduire les destinées du Haut Commissariat à la prévention de la corruption. De passage sur Peace Fm, dimanche 14 juillet, Jean-Baptiste Elias a été interpellé sur ce casting politique du président Talon.
Sur la question, l’ancien président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (ANLC) a refusé de tomber dans la polémique. Jean-Baptise Elias s’est contenté de lui souhaiter des vœux de succès, se disant prêt à l’accompagner indirectement dans la réussite de sa mission. « Je voudrai lui souhaiter bon courage, beaucoup de succès », a t-il d’abord souhaité, avant de confier « quand on l’a nommé, j’ai humblement demandé à tous les membres de l’ANLC, tous les membres de la société civile qui travaillent dans le domaine de la lutte contre la corruption; au cas où ils seront contactés de bien vouloir apporter leur soutien à notre collègue qui est nommé Haut commissaire à la prévention de la corruption, parce que nous sommes des nationalistes. Le Bénin doit réussir la lutte contre la corruption. Si chacun de nous peut apporter sa modeste contribution pour que la lutte contre la corruption soit une réalité, et qu’à défaut de cesser, la corruption puisse diminuer sensiblement au Bénin, pourquoi pas ».
Pour le président du Fonac, ce qui prime, avant tout, c’est la « réussite de la mission ». Il assure, à cet effet , que Jacques Migan pourra bénéficier des « connaissances » ou de l’appui technique » du Fonac, des ex membres de l’ANLC ou de toutes les organisations de la société civile, s’il le souhaite »
Mise aun point
Si Jean-Baptise Elias a, à maintes reprises, exprimé sa volonté d’accompagner Jacques Migan pour la réussite de sa mission, il a toutefois tenu à faire une mise au point.
L’ancien président de l’ANLC a souligné qu’il n’envisage pas de rejoindre le Haut-commissariat à la prévention de la corruption. « Nous n’allons pas marchander notre expertise afin qu’il réussisse sa mission, mais cela ne veut pas dire que nous allons rentrer dans son équipe pour travailler. Nous nous sommes de la société civile. Nous restons la société civile, nous avons une expertise aussi bien au Bénin, dans la sous-région, en Afrique et dans le monde. Si humblement, on nous sollicite pour donner notre avis sur un certain nombre de sujet, nous n’allons pas marchander notre collaboration. Nous allons dire ce que nous pensons qu’il faut faire pour que ça marche », a clarifié Jean-Baptise Elias.
Il a toutefois confié qu’il n’a pas, à la date du 14 juillet 2024, échangé avec le Haut-commissaire à la prévention de la corruption.
Sur le profil de Jacques Migan
Celui qui va s’occuper de la prévention de la corruption au Bénin est, avant tout, un ouvrier de la vingt-cinquième heure, désormais avocat-défenseur du régime de la Rupture. Soutien du candidat Sébastien Ajavon à la présidentielle 2016, Jacques Migan utilise désormais sa voix pour entonner les prouesses du président Talon. Interpellé sur ce casting de partisan, Jean-Baptiste Elias s’est montré peu bavard et a préféré, encore une fois, éviter la polémique. « Attendons de voir quand il prendra service et ce qu’il va faire « , a t-il lancé.
Jean-Baptiste Elias a toutefois rappelé qu’il est important que le Haut-Commissaire soit indépendant conformément aux principes de Jakarta.
L’ancien président de l’ANLC s’est également attardé sur le « flou qui entoure le groupe de mots « fautes lourdes » pour relever le Haut commissaire à la prévention de la corruption.
Jean-Baptiste Elias a enfin invité Jacques Migan à avoir de la « personnalité » et à faire preuve ‘d’indépendance » pour réussir sa mission.
Reste désormais à savoir si cela fait partie de l’ADN de l’ancien avocat de Sébastien Ajavon.
Manassé AGBOSSAGA