L’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab) veut mettre son savoir-faire au service du développement et de la valorisation du secteur agricole, notamment des cultures du Coton et du palmier à huile. Ceci à travers l’organisation des journées scientifiques sur le coton et le palmier à huile, les 10, 11 et 12 décembre derniers à l’hôtel Azalaï de Cotonou en collaboration avec l’Agence française pour le Développement (Afd), le Centre de coopération internationale pour la recherche agronomique et de Développement (Cirad) et le projet Transition agro-écologique dans les Zones cotonnières du Bénin (Tazco).
Manassé AGBOSSAGA
L’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab) entend prendre une part active au développement des cultures du Coton et de l’huile de palme. Preuve, l’Inrab a, avec la collaboration de l’Agence française pour le développement (Afd), le Centre de coopération internationale pour la recherche agronomique et de développement (Cirad) et le projet Transition agro-écologique dans les zones cotonnières du Bénin (Tazco), organisé pendant trois jours les journées scientifiques sur le coton et le palmier à huile.
A l’occasion du lancement, le directeur général de l’Inrab, Adolphe Adjanohoun, distingué en juin dernier par l’Association Sojagnon du Bénin et le Réseau de développement d’agriculture durable pour son apport au monde agricole, a insisté sur l’objectif desdites assises. Selon lui, ces journées scientifiques ont pour but de capitaliser les acquis de recherche et les innovations technologiques sur les cultures du coton et du palmier à huile en vue du renforcement de la collaboration entre l’Inrab, le Cirad, le PalmElit, l’Afd et le projet Tazco.
Le Dg Inrab a donc indiqué qu’il sera question pour les participants venus de différents secteurs de s’imprégner des différents acquis de la recherche sur le coton et le palmier à huile, des stratégies de génération et de valorisation de ces acquis et leur contribution au développement de ces filières.
Aussi a-t-il fait savoir que la tenue des journées scientifiques sur le coton et le palmier à huile est le fruit de la coopération entre l’Inrab et ses différents partenaires, notamment le CIRAD, rappelant au passage les raisons de la présence de la France dans la recherche agricole au Bénin.
Parlant de partenaires, le représentant du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) a souligné l’intérêt de soutenir le palmier à huile et le coton au Bénin à travers la recherche et l’innovation.
Pour sa part, Gérald Brun, représentant de l’ambassadrice de France près le Bénin a salué la coopération entre la France et le Bénin dans le secteur agricole qui existe depuis plusieurs années. « Nous nous en réjouissons, car le développement des filières agricoles fait partie des axes prioritaires du cadre de partenariat entre la France et le Bénin », a-t-il renchéri.
Dans le même sens, le représentant des partenaires français, Patrice Grimaud s’est réjouit des avancées de la coopération et de l’offre de formation des universités françaises dans le domaine de l’agriculture. Il a fait savoir que cette assise consacrée au coton et à l’huile de palme est nécessaire pour le Cirab qui travaille à leur éclosion à travers des recherches depuis des années.
Et au recteur de l’Université nationale d’Agriculture, Gauthier Biaou de souligner que le palmier à huile aussi bien que le coton restent présents dans le quotidien des Béninois.
Une affirmation soutenue par le ministre de l’Agriculture. Procédant au lancement des journées, Gaston Dossouhoui a rappelé l’importance des deux cultures dans la mobilisation des ressources financières. Il a confié que le coton mobilise directement 59 % des familles de producteurs et près de 35 % de la population active du pays.
Ce faisant, le ministre de l’Agriculture a félicité les différents acteurs prenant part à ce colloque, qui reste t-il persuadé, apportera des solutions aux défis auxquels font face ces deux filières.
DISCOURS DU DG INRAB LORS DU LANCEMENT DES JOURNEES SCIENTIFIQUES SUR LE COTON ET LE PALMIER A HUILE
Cotonou, le 10 décembre 2019
- Excellence, Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ;
- Son Excellence, Madame l’Ambassadrice de France près le Bénin ;
- Monsieur le Président de l’Association Interprofessionnelle du Coton ;
- Monsieur le Président de la Plateforme Nationale des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles du Bénin ;
- Mesdames et messieurs les membres du Cabinet ;
- Messieurs les Recteurs des Universités Nationales du Bénin ;
- Monsieur le Directeur Régional, représentant le Président Directeur Général du Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement ;
- Monsieur le Directeur de l’Agence Française de Développement ;
- Monsieur le Directeur de la Station Bénin de l’Institut International d’Agriculture Tropicale ;
- Mesdames et Messieurs les chercheurs ;
- Honorables invités à vos titres, rangs et grades ;
Mesdames et Messieurs,
L’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin, Coordonnateur du Système National de Recherche Agricole du Bénin, est honoré par la tenue des Journées scientifiques sur le coton et le palmier à huile qui démarrent ce jour.
Au nom des acteurs du Système National de Recherche Agricole du Bénin, des femmes et des hommes qui, dans les champs, dans les laboratoires, dans les bureaux, partout, travaillent au quotidien pour donner de la valeur au coton et au palmier à huile, je souhaite à nos hôtes la bienvenue à ces journées qui se tiennent dans cette majestueuse salle de Azalaï Hôtel de Cotonou.
Je m’en voudrais, de ne pas rappeler brièvement, à l’ouverture des travaux des présentes assises, la présence de la France en matière de recherche agricole au Bénin. Cette présence s’est faite sur une longue période de collaboration fructueuse entre les institutions béninoises et françaises de recherche. Ainsi,
- en 1904, l’Office de la Recherche Scientifique et Technique d’Outre-Mer (ORSTOM) a créé la station expérimentale de Niaouli, située dans la commune d’Allada, à environ 70 km au Nord de Cotonou, comme un Centre Agricole d’acclimatation des espèces exotiques, notamment le caféier, le cacaoyer, le vanillier, le poivrier et le kolatier. Cette station a ensuite abrité toutes les cultures tropicales et a constitué un centre de référence en Afrique de l’Ouest, où les aspects de la production végétale, de la production animale et de l’économie rurale étaient abordés ;
- en 1922, les Stations de recherche sur le palmier à huile à Pobè (à une centaine de kilomètres au Nord-Est de Cotonou) et sur le cocotier à Sèmè-Kpodji (à une vingtaine de kilomètres à l’Est de Cotonou) ont été créées, toujours par l’ORSTOM. Il importe de souligner qu’en 1946, la gestion de ces Stations fut confiée à l’Institut de Recherche sur les Huiles et Oléagineux (IRHO) ;
- en 1930, c’est la Station expérimentale d’Ina, dans la commune de Bembéréké, qui fut créée en tant que Ferme expérimentale spécialisée dans la culture attelée et la pré-multiplication des semences au profit des anciennes sociétés indigènes de prévoyance (SIP). Après avoir connu une interruption de ses activités à partir de 1936, pour cause de transformation en camp militaire pendant la seconde guerre mondiale, la Station expérimentale d’Ina a repris ses activités en 1952, en collaboration avec le Centre de Recherche Agronomique de Bambey au Sénégal ;
- en 1947, l’Institut de Recherches sur le Coton et les Textiles (IRCT) implanta la Station expérimentale sur le coton à Aniè-Mono au Togo pour couvrir la zone cotonnière Togo – Dahomey ;
- en 1951, les premiers essais variétaux sur le coton ont démarré avec la prise en charge de l’expérimentation au Dahomey par la Station du Togo ;
- en 1952, un tournant décisif est survenu dans la recherche sur le maïs avec l’apparition au Dahomey d’une famine consécutive à la destruction quasi-totale des champs de maïs provoquée par la rouille brune, de son nom scientifique Puccinia graminis ou Puccinia maydis. A cet effet, le gouvernement français avait chargé l’ORSTOM d’entreprendre des recherches pour juguler le mal. Le programme de recherche sur le maïs, en particulier, et sur les cultures vivrières, en général, venait ainsi de voir le jour, avec la création de nouvelles variétés de maïs; ce qui fut qualifié de grande révolution scientifique.
Après les indépendances, la présence de la France dans la recherche agricole au Bénin s’est fort heureusement poursuivie avec la signature de conventions entre les institutions françaises de recherche agricole, en particulier le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) et les institutions de recherche agricole du Dahomey (aujourd’hui Bénin). Ainsi, de nombreux projets ont vu le jour et ont permis de faire des avancées en termes d’amélioration de la productivité, notamment du coton et du palmier à huile, d’amélioration de la santé des sols cultivés et d’amélioration de l’accès des acteurs aux innovations générées.
Tout récemment en 2017, le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche du Bénin a signé avec l’Agence Française de Développement, la convention de financement qui a permis de mettre en œuvre le projet de Transition Agroécologique en Zone Cotonnière du Bénin, plus connu sous le sigle « TAZCO ». Ce projet a permis de capitaliser des techniques agroécologiques d’amélioration durable des systèmes de production de coton, adaptés aux conditions des cotonculteurs. Les résultats obtenus sont si édifiant que des négociations sont en cours pour la mise échelle des technologies capitalisées, aux fins d’assurer la restauration et le maintien de la fertilité des sols dans les systèmes de cultures à base coton.
Il me plaît de souligner de façon spéciale la coopération entre le CIRAD et l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin, qui a permis de faire connaître le matériel végétal de palmier du Bénin en Afrique, en Amérique Latin et en Asie du Sud-Est. Il est bon de signaler que nous devons l’organisation des présentes assises à cette coopération.
- Excellence, Monsieur le Ministre,
- Son Excellence Madame l’Ambassadrice,
- Honorables invités,
- Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi d’adresser mes chaleureux remerciements à tous les partenaires de la recherche agricole nationale, à tous les responsables de la recherche agricole nationale à divers niveaux et à toutes les femmes et tous les hommes anonymes (ouvriers de l’ombre comme aime bien les appeler Son Excellence Monsieur Gaston DOSSOUHOUI), qui ont travaillé à nous léguer l’héritage que nous assurons aujourd’hui avec le ferme engagement de l’améliorer au mieux de nos savoirs et de nos moyens.
J’en voudrais de terminer mes propos sans vous rassurer de la disponibilité du Comité d’organisation à se tenir à vos côtés aux fins de vous rendre aussi agréable que possible votre participation à ces journées scientifiques.
Vive la Recherche au service du développement,
Vive la coopération entre la France et le Bénin dans le domaine de la recherche agricole,
Je vous remercie.