Dossier Hounvi : Une certitude (Opinion)

A mesure que les nuages se dissipent, la ténébreuse affaire relative à l’arrestation du compatriote béninois Steeve Amoussou révèle les dessous d’un dossier à forte connotation diplomatique.

C’est une première en effet, hormis les interventions de l’hyperpuissance américaine, qu’un pays tiers intervient dans un autre pays, pour enlever un de ses concitoyens qu’il estime en froid avec des règles déontologiques et juridiques.

Si on se réfère au cas Hamani Tidjani, le Nigéria fort de sa puissance militaire et économique, ne s’est pas bombé le torse pour venir l’enlever au Bénin. Il a fallu l’arrestation de ce dernier par la Police béninoise et son transfèrement aux autorités nigérianes, pour y être jugé suivant le corpus législatif et judiciaire du Nigéria.

Pour les autres cas, nous évoquerons le dossier Disparition de Dangnivo. Pour rappeler aussi que lorsque la Justice béninoise a décerné mandat d’arrêt contre Codjo Cossi Alofa, qui aurait pris la fuite de la très haute et sécurisée prison civile d’Akpro Missérété, ce dernier a soutenu mordicus, s’être rendu de son propre chef aux autorités policières du Togo, pour être finalement extradé vers le Bénin, afin dit-il, d’éviter de se faire éliminer par course poursuite. Pour rappel, et devant le juge, Alofa Codjo a soutenu n’avoir jamais fugué de prison, si ce n’était un coup savamment monté pour l’extraire de cette maison d’arrêt. Soit !!!

Un dernier cas qui illustre la parfaite coopération transfrontalière entre le Bénin et le Togo en matière de criminalité, c’est le dossier KGB. Ce dernier arrêté au Togo, a été transféré à la Police béninoise, pour répondre des faits qui lui sont reprochés.

On comprend alors aisément cette levée de boucliers et l’incompréhension que suscite ce qu’il convient d’appeler Enlèvement de Frère Hounvi, que dis-je, Steeve Amoussou.

Une constance dans ce dossier : Celui qui se trouvait dans le viseur de la Police béninoise, c’est Frère Hounvi. Un prête nom qui ne figure nulle part dans les livres officiels du Togo.

Le Bénin pouvait-il de ce pas, demander et obtenir l’arrestation puis l’extradition de Frère Hounvi et l’obtenir ? Impossible, puisque le Togo a beau jeu d’affirmer qu’un tel nom est inconnu de ses services civils.

Le Bénin pouvait-il demander et obtenir l’arrestation puis l’extradition de Steeve Amoussou ? Pas évident, puisque Steeve Amoussou ne peut être poursuivi pour des faits qu’on pourrait reprocher à Frère Hounvi, lequel n’existe pas civilement, en tout cas, pas au Togo.

Et le Togo serait en droit d’exiger qu’on lui notifie clairement les éléments qui justifieraient la poursuite contre Steeve Amoussou et comment il a pu se faire identifier tel.

D’où l’option Enlèvement qui s’imposait aux autorités béninoises pour emmener Steeve Amoussou alias Frère Hounvi à répondre de ses affirmations. Comme quoi, « A malin, malin et demi ».

Maintenant que le jeu est fait, l’autre confusion née de la dénégation de Steeve Amoussou à reconnaitre que c’est lui, Frère Hounvi, se justifie bien. Parce qu’il va falloir aux autorités béninoises, prouver que Frère Hounvi est bien Steeve Amoussou.

Chose pas assez difficile tout de même, quand on se réfère aux technologies de pointe actuellement en vogue et aux mains des autorités de tout pays sérieux.

Autre indice qui pourrait confondre le prévenu, c’est l’arrêt de diffusion de nouvelles chroniques depuis son arrestation.

Pour le reste, le Togo est en droit de rougir, sauf à reconnaitre que le Bénin a dû faire usage de moyens appropriés et souverains, pour dénicher un citoyen béninois qui semait quelque peu, la confusion dans les cœurs.

Une chose est certaine : Jamais au Bénin, il n’a été possible et permis à un citoyen togolais sur ce sol, de déblatérer autant sur la gouvernance pas trop catholique d’une Dynastie au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle.

A bon entendeur… J’ai dit

Par Hermann Parfait Aniambossou

Togo : Un ancien ministre condamné à 2 ans de prison ferme pour outrage aux autorités et diffusion de fausses nouvelles

Au Togo, Djimon Oré passera le reste de ses jours en prison. Du moins, pendant deux ans. . Interpellé  le 29 avril et gardé au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC), avant d’être  présenté au procureur de la République et au juge d’instruction,   l’ancien ministre togolais de la Communication a été condamné par la justice togolaise.

Au Togo, Djimon Oré passera le reste de ses jours en prison. Du moins, pendant deux ans. . Interpellé  le 29 avril et gardé au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC), avant d’être  présenté au procureur de la République et au juge d’instruction,   l’ancien ministre togolais de la Communication a été condamné par la justice togolaise.

Djimon Oré a écopé de deux ans de prison ferme  pour outrage aux autorités et diffusion de fausses nouvelles alors qu’il était gardé à la prison civile de Lomé depuis le 14 mai.

L'ancien ministre Djimon Oré condamné à 2 ans de prison ferme
L’ancien ministre Djimon Oré condamné à 2 ans de prison ferme

Il a été interpellé après des propos tenus  sur une radio privée locale, alors que le pays commémorait le 61e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. « Le bilan en termes de sang versé, en termes de compatriotes togolais assassinés par la France-Afrique à travers  le régime barbare, le régime d’oligarchie dépasse de loin le nombre de ceux qui sont tombés au Rwanda et on parle de génocide rwandais. S’il faut faire de comparaison, c’est ça le bilan de l’indépendance du Togo de 1963 à nos jours. Plus de morts que le nombre du génocide rwandais… On a une armée d’occupation, qui n’est pas une armée du peuple, mais qui est entretenue et payée par les ressources des Togolais. C’est une armée de la France-Afrique… Notre pays le Togo est un camp de concentration nazis, ce n’est plus un territoire indépendant », avait-il déclaré, avant d’appeler à « l’auto-détermination pour reconquérir l’indépendance qui passera par l’ouverture de la période de transition, pour sauver le Togo », rappelle financialafrik.

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Djimon Oré a été nommé ministre de la Communication en 2010 dans le cadre d’un accord politique signé en mai de la même année entre le parti du président Faure Gnassingbé et l’Union des forces du changement (UFC) de l’ex-opposant historique Gilchrist Olympio. Il avait ensuite tourné dos à son mentor  dont il était très proche après son éviction du gouvernement trois années plus tard.

 Après son départ de l’UFC, il a créé en 2014, le Front des patriotes pour la démocratie.

Manassé AGBOSSAGA