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L’ancien ministre de la réconciliation nationale de la Cote d’Ivoire et autre fois leader du parti PDCI est de retour sur la scène. Kouadio Konan Bertin puisque c’est lui qu’il s’agit est nommé par Alassane Ouattara ambassadeur dans un pays de l’Afrique Central.
L’ancien ministre de la réconciliation nationale de la Cote d’Ivoire et autre fois leader du parti PDCI est de retour sur la scène. Kouadio Konan Bertin puisque c’est lui qu’il s’agit est nommé par Alassane Ouattara ambassadeur dans un pays de l’Afrique Central.
Qui a dit que Alassane Ouattara a fini d’utiliser KKB après l’avoir arraché du PDCI ? En tout cas, ce n’est pas vrai. L’homme continue de bénéficier de la confiance du vieux qui vient de le nommer à un nouveau poste. Cette fois-ci à l’étranger.
Kouadio Konan Bertin puisque c’est de lui qu’il s’agit est désormais le nouvel ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Côte d’Ivoire près de la République Gabonaise avec résidence à Libreville. Sa nomination a été prononcée en Conseil des ministres ce jeudi 1er aout 2024, informe le porte-parole du gouvernement, le ministre de la Communication, Amadou Coulibaly.
A ce poste, Kouadio Konan Bertin remplace Nicolas Kouakou un haut gradé de la Gendarmerie Ivoirienne.
Autrefois ministre de la Réconciliation Nationale, Kouadio Konan Bertin a été éjecté du gouvernement en octobre 2023. On lui doit le retour au pays de plusieurs ivoiriens qui ont fui le pays après la crise post-électorale de 2011.
Moins d’un an après, l’ancien leader de la jeunesse du Parti Démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI) fait son retour. Comme quoi, entre lui et le président Ouattara le courant passe normalement.
Président élu avec un score à la soviétique, mais contesté par l’opposition, Alassane Dramane Ouattara poursuit les consultations pour un dégel de la crise en Côte d’Ivoire. Après sa rencontre avec Henri Konan Bédié ce mercredi 11 novembre 2020 à l’hôtel du Golf, il s’est entretenu ce jeudi 12 novembre 2020 avec Kouadio Konan Bertin.
Président élu avec un score à la soviétique, mais contesté par l’opposition, Alassane Dramane Ouattara poursuit les consultations pour un dégel de la crise en Côte d’Ivoire. Après sa rencontre avec Henri Konan Bédié ce mercredi 11 novembre 2020 à l’hôtel du Golf, il s’est entretenu ce jeudi 12 novembre 2020 avec Kouadio Konan Bertin.
La rencontre avec le seul candidat qui n’a pas boycotté la présidentielle s’est tenue au palais présidentiel.
« J’ai échangé, ce jeudi, avec M. Kouadio Konan Bertin, candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre dernier. Je l’ai félicité pour son attitude républicaine ainsi que pour son engagement en faveur de la paix et de la cohésion sociale dans notre pays », a ensuite écrit Alassane Ouattara sur ses comptes officiels.
Alassane Dramane Ouattara s’est adressé au peuple ivoirien ce lundi 09 novembre après la confirmation de sa victoire par le Conseil constitutionnel. Il a remercié ses partisans, félicité particulièrement le candidat Kouadio Konan Bertin (KKB), adressé un message à l’Opposition, ..
Alassane Dramane Ouattara s’est adressé au peuple ivoirien ce lundi 09 novembre après la confirmation de sa victoire par le Conseil constitutionnel. Il a remercié ses partisans, félicité particulièrement le candidat Kouadio Konan Bertin (KKB), adressé un message à l’Opposition, … Détails à travers l’intégralité de son message.
Ivoiriennes, Ivoiriens, Mes chers compatriotes,
J’ai le grand honneur de m’adresser à vous, aujourd’hui, après la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle du samedi 31 octobre 2020, par le Conseil Constitutionnel.
Cette haute juridiction vient de me déclarer vainqueur, à l’issue du premier tour de ce scrutin, important pour la stabilité et l’avenir de notre pays.
Cette décision du Conseil Constitutionnel, qui confirme les résultats annoncés, le mardi 3 novembre 2020, par la Commission Electorale Indépendante (CEI), consacre ainsi l’aboutissement d’un processus électoral transparent, équitable et crédible.
C’est donc avec beaucoup d’humilité et une grande fierté que j’accueille la confiance renouvelée et le soutien du peuple ivoirien à travers les 94,27% des suffrages exprimés et un taux de participation de 53,90%, supérieur au taux du scrutin présidentiel du 25 octobre 2015, qui a été de 52,86%.
Mes chers compatriotes,
Je tiens tout d’abord à remercier le peuple souverain de Côte d’Ivoire, qui est sorti ce samedi 31 octobre pour s’exprimer dans les urnes.
Je veux vous remercier et vous féliciter, chers concitoyens, pour avoir bravé les intimidations et les menaces afin de jouer votre partition dans la consolidation de la démocratie dans notre pays.
Vous avez fait preuve de civisme et de patriotisme. Vous avez apporté la preuve, à ceux qui en doutaient encore, que le suffrage universel, encadré par l’ordre constitutionnel, constitue la seule voie de consolidation de notre jeune démocratie.
A ceux qui ont voté pour moi, qu’ils soient sympathisants du RHDP ou non, je veux vous dire merci pour le choix porté sur ma personne pour poursuivre notre action de paix et de développement de la Côte d’Ivoire et mettre en œuvre notre programme pour une Côte d’Ivoire plus solidaire, une Côte d’Ivoire Meilleure.
A ceux qui n’ont pas voté pour moi et à tous les Ivoiriens dont je n’ai pas eu le soutien, je veux vous dire que la Côte d’Ivoire que nous nous sommes engagés à bâtir sera également solidaire de tous. Oui, cette Côte d’Ivoire que nous avons à bâtir a besoin de tous ses enfants. Je veux donc vous assurer, que je serai le Président de tous les Ivoiriens, sans exclusion.
Mes chers compatriotes,
Je voudrais, à présent, saluer l’important travail accompli, dans un contexte particulier, par le Gouvernement et toutes les Institutions de la République, ainsi que par l’ensemble des acteurs concernés pour permettre la tenue effective du scrutin du 31 octobre 2020. Notre pays démontre ainsi la crédibilité de ses Institutions.
Je félicite nos Forces de Défense et de Sécurité, qui ont su surmonter les provocations et les obstacles créés pour tenter d’empêcher la tenue du vote dans certaines localités du pays. Je salue le grand professionnalisme, le sang-froid, le discernement et le sens de l’intérêt national dont elles ont su faire preuve.
Je salue également les Autorités préfectorales, les chefs traditionnels et les leaders d’opinion pour leurs initiatives de médiation, individuelles ou collectives. Je ne doute pas qu’ils ont désamorcé des crises au plan local, et contribué, de façon significative, à l’apaisement du climat social national.
C’est le lieu, pour moi, de saluer l’appui technique et financier de nos partenaires qui ont accepté d’accompagner, comme en 2010 et en 2015, la Commission Electorale Indépendante (CEI). Il s’agit, notamment, du Système des Nations Unies à travers le PNUD, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, de l’Organisation Internationale de la Francophonie, de la CEDEAO, de la CEN-SAD, du Conseil de l’Entente. Ce sont aussi la France, les Etats-Unis d’Amérique, la Grande-Bretagne, la Chine, le Canada, le Japon, l’Allemagne, la Suisse et la Turquie.
Je remercie les Organisations Non Gouvernementales nationales et internationales pour leur contribution.
A ce stade de mon propos, je voudrais féliciter Monsieur Kouadio Konan Bertin, l’un des candidats à cette élection présidentielle pour son courage, son esprit d’ouverture et son attachement à la paix et à l’expression d’une démocratie vivante dans notre pays. Je salue son attitude républicaine, suite à l’annonce des résultats de l’élection présidentielle par les Institutions compétentes de notre pays. Il montre ainsi sa confiance dans nos Institutions, mais plus encore dans le peuple ivoirien.
En effet, la démocratie repose sur le respect des lois et le respect des décisions des Institutions.
Mes chers compatriotes,
Je voudrais, une nouvelle fois, rendre un hommage tout particulier à feu le Premier Ministre Amadou GON COULIBALY, qui avait été désigné par mon Parti, le RHDP, pour incarner la nouvelle génération à laquelle je voulais passer le témoin, et qui devrait porter le rêve d’une Côte d’Ivoire nouvelle. Il y a travaillé jusqu’au bout de ses forces!
Je renouvelle mes pensées affectueuses à l’endroit de la Grande famille GON COULIBALY et je dédie cette victoire à la mémoire, du Premier Ministre Amadou GON COULIBALY.
Je voudrais aussi saluer la mémoire du Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Sidiki DIAKITE, ce grand serviteur de l’Etat, qui a également œuvré, jusqu’à son dernier souffle, pour permettre à notre pays d’organiser cette élection.
Ivoiriennes, Ivoiriens, Mes chers compatriotes,
Ce scrutin est le couronnement d’un processus entamé depuis trois ans, marqué par plusieurs dialogues du Gouvernement avec les différents acteurs de la scène politique nationale et de la société civile.
Que ce soit la recomposition de la Commission Electorale Indépendante ou le Code électoral, les réformes introduites n’ont concerné que les points ayant fait l’objet de consensus entre les participants à ces échanges. Ces réformes ont été, par la suite, examinées et adoptées par l’Assemblée Nationale et le Sénat.
A l’issue de ce processus électoral, nous déplorons malheureusement les incidents provoqués par l’opposition politique, avec des conséquences parfois dramatiques, dans certaines localités de notre pays.
C’est pourquoi, je regrette la décision de certains candidats retenus par le Conseil Constitutionnel, qui sont délibérément sortis du processus démocratique.
En raison de cette attitude, je déplore que de nombreux Ivoiriens aient été privés d’exercer leur droit civique.
J’exprime ma compassion et mon soutien à toutes les familles qui ont perdu des proches, aux blessés et à tous ceux qui ont subi des pertes matérielles, à l’occasion des actes de violence injustifiés commis dans le cadre du mot d’ordre de boycott actif, lancé par des Partis politiques de l’opposition, qui ont émaillé toute la période électorale.
Je pense particulièrement à la famille MESSOUM et à Mémé YAO Amenan Thérèse (80 ans), ainsi qu’à Diakité Aboubacar (23 ans) de Toumodi. Je pense aussi à SYLLA Bangaly (17 ans) et à Kouamé Philippe de Tiébissou, à Kouakou Yao Jean Marc (22 ans) et à Diakité Younouss de Yamoussoukro ; à Moral Ekra de Bonoua. Je m’incline devant leur mémoire.
Le Gouvernement sera aux côtés des victimes et de leurs familles et des efforts seront faits pour leur apporter soutien moral et réparation.
Je vous invite au pardon mutuel et à la tolérance, pour continuer de vivre ensemble, dans la paix.
Je veux vous dire aussi que ces agissements ne resteront pas impunis. Des enquêtes seront menées afin de situer toutes les responsabilités. Les auteurs ainsi que leurs complices, où qu’ils se trouvent, seront recherchés, interpelés et traduits devant les tribunaux, afin qu’ils répondent de leurs actes.
Mes chers compatriotes,
Je voudrais rappeler que la Côte d’Ivoire revient de loin, après la crise post-électorale de 2010 – 2011, et nous ne pouvons accepter de la voir reculer. C’est pourquoi, je demande à la plateforme politique qui a choisi d’agir en dehors de l’ordre constitutionnel de mettre un terme définitif à ses initiatives.
Mes chers compatriotes,
Conformément aux valeurs de paix et de dialogue que nous a léguées, le Père de la Nation ivoirienne, le Président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, je voudrais réaffirmer ma disponibilité, aujourd’hui comme hier, pour un dialogue sincère et constructif avec l’opposition, dans le respect de l’ordre constitutionnel.
Déjà, sur mes instructions, le Premier Ministre Hamed BAKAYOKO a invité, le 17 octobre 2020, le PDCI-RDA et le FPI qui n’avaient pas participé aux précédentes rencontres d’échanges qu’il a eues avec les Partis de l’opposition, à reprendre leur place dans le dialogue politique.
Pour ma part, je voudrais rappeler que j’avais marqué ma disponibilité pour une rencontre avec le Président Henri Konan BEDIE, Président du PDCI-RDA, à l’initiative de la mission ministérielle de la CEDEAO qui s’est rendue en Côte d’Ivoire le 18 octobre dernier.
Je voudrais donc inviter mon aîné, le Président Henri Konan BEDIE, Président du PDCI-RDA, à une rencontre, dans les tout prochains jours, pour un dialogue franc et sincère en vue de rétablir la confiance.
Je demande à tous nos concitoyens, dans un élan d’apaisement des esprits et des cœurs, d’œuvrer pour maintenir et renforcer la paix et le vivre ensemble sur toute l’étendue du territoire national. Nous avons tant à faire ensemble, pour construire et consolider notre Nation.
Mes chers compatriotes,
Le temps de la compétition électorale est passé. Place maintenant au temps de l’action. Et l’action pour moi, c’est le Projet de la Côte d’Ivoire Solidaire pour lequel j’ai été élu et qui va accélérer la transformation économique et sociale de notre pays, par une croissance plus inclusive.
Je me réjouis du chemin parcouru depuis 10 ans et des progrès indéniables que nous avons réalisés ensemble.
J’ai conscience que le chantier reste encore à parfaire. Et j’entends œuvrer, comme je l’ai toujours fait depuis 2011, au rassemblement de la Côte d’Ivoire plurielle autour de notre projet de société, au-delà de tous les clivages partisans.
C’est pourquoi, je tiens à réaffirmer que je continuerai d’être le Président de tous les Ivoiriens ; je continuerai de maintenir la paix et de poursuivre l’œuvre de cohésion sociale et de réconciliation.
Je m’engage à donner le meilleur de moi-même pour poursuivre l’œuvre de transformation de notre pays.
Je continuerai de travailler, sans relâche, pour une Côte d’Ivoire de prospérité partagée et de solidarité.
Je sais qu’ensemble, dans l’Union, la Discipline et le Travail, nous parviendrons à bâtir une Côte d’Ivoire plus solidaire, une Côte d’Ivoire Meilleure.
Venu en troisième position pour le compte de la présidentielle du 31 octobre dernier, le candidat Kouadio Konan Bertin reconnait sa défaite. Face à la presse ce mardi 3 novembre 2020, il a pris acte des résultats provisoires proclamés par la Commission électorale indépendante. Tout en réglant ses comptes avec l’Opposition, Kouadio Konan Bertin invite à présent le peuple ivoirien à emprunter le chemin de la paix.
Venu en troisième position pour le compte de la présidentielle du 31 octobre dernier, le candidat Kouadio Konan Bertin reconnaît sa défaite. Face à la presse ce mardi 3 novembre 2020, il a pris acte des résultats provisoires proclamés par la Commission électorale indépendante. Tout en réglant ses comptes avec l’Opposition, Kouadio Konan Bertin invite à présent le peuple ivoirien à emprunter le chemin de la paix. Détails à travers l’intégralité de sa déclaration.
Déclaration de l’Honorable Kouadio Konan Bertin devant ses militants
Mesdames et Messieurs,
Mes amis,
En vous voyant ici rassemblés, vous qui représentez des milliers de volontaires qui ont agi sans relâche durant toute cette campagne, je mesure l’honneur qui est le mien de pouvoir compter sur des personnes comme vous.
Vous vous êtes engagés dans ce combat avec la foi de vos convictions, sans rien attendre en retour pour vous-même, avec l’unique volonté de servir notre pays. Ensemble, nous avons créé une dynamique qui n’est désormais au pouvoir de personne d’arrêter.
Je veux remercier chacun de vous, du plus humble des militants jusqu’à mon équipe de campagne. Ils ne m’en voudront pas de ne pas les citer individuellement, mais qu’ils soient tous certains de ma gratitude à l’égard de chacun d’entre eux.
Mes amis, ensemble, nous venons de franchir une étape décisive.
Depuis le début de cette campagne, je le dis, je le répète : la première raison d’être de notre engagement est d’assurer la paix entre tous les Ivoiriens.
Rien ne saurait justifier le recours à la violence.
En aucune circonstance un Ivoirien ne peut légitimement s’attaquer à un autre Ivoirien.
Le sens de ma candidature était de faire avancer des propositions concrètes pour le pays. Non par la force, mais par les urnes. Dans la concorde et dans la paix.
Chacun est libre de ne pas se rendre aux urnes, chacun est hélas libre de ne pas remplir son devoir civique. Mais personne n’a le droit d’empêcher un autre citoyen de l’accomplir.
Quand on est sûr du soutien du peuple, on n’a pas besoin de dresser des barrages pour empêcher l’arrivée du matériel électoral.
Quand on est sûr du soutien du peuple, on n’a pas besoin d’agresser les militants adverses.
Quand on est sûr du soutien du peuple, on n’a pas besoin de brûler les bureaux de vote.
Quand on est sûr du soutien du peuple, on le laisse libre de se déterminer, on ne cherche pas par la violence à lui imposer ses mots d’ordre.
Malgré ce climat, malgré les rodomontades de ceux qui affirmaient bien imprudemment qu’il n’y aurait pas d’élection présidentielle le 31 octobre, ce scrutin a bel et bien eu lieu.
Le peuple Ivoirien a relevé le défi : il s’est rendu aux urnes. C’est un camouflet cinglant pour tous ceux qui privilégient le fusil sur le bulletin de vote.
La Côte d’Ivoire a gagné la bataille de la paix. C’est l’essentiel.
La CEI dont j’ai à maintes reprises critiqué la composition vient de proclamer ses résultats.
Force est de reconnaître que la Côte d’Ivoire n’a pas encore gagné la bataille de la transparence.
Je veux le dire solennellement ici : ce scrutin doit être le dernier qui se déroule dans ces conditions tant dans son déroulement, son organisation, son système de collecte des résultats.
Mais surtout ce doit être la dernière élection qui se déroule dans un climat de suspicion, de défiance, de contrôle défaillant.
Pour ne pas ajouter au trouble qui a saisi le pays j’arrête là mon commentaire sur la faible sincérité du scrutin même si j’en suis l’une des victimes.
Démocrate et respectueux de nos institutions j’ai fait le choix de privilégier une élection très imparfaite à une guerre civile meurtrière.
Mes amis,
Au cours de la campagne, j’ai affirmé à plusieurs reprises que les conditions pour une élection présidentielle transparente n’étaient pas réunies. Mais, le sachant, j’ai décidé de m’engager tout de même. Cela m’a été reproché mais je l’assume.
Quand on aime son pays, entre deux maux il faut choisir le moindre. Entre une guerre civile et des résultats imparfaits, il faut accepter des résultats imparfaits. On peut toujours corriger les défauts d’un scrutin. Mais si le pays se déchire, si les maisons s’embrasent, si les enfants de Côte d’Ivoire s’entretuent, personne ne pourra jamais ramener les vies perdues.
Quoi que j’en pense, quoi que les ivoiriens en pensent, quoi que le monde en pense, je prends acte.
Je ne veux pas ajouter du trouble au trouble.
D’autant qu’incontestablement, Monsieur Alassane Ouattara est arrivé en tête du scrutin.
C’est pourquoi, devant le peuple Ivoirien, je veux féliciter le Président de la République pour sa réélection.
Je l’ai dit et répété au cours de la campagne : dans mon pays la Côte d’Ivoire, j’ai des adversaires mais je n’ai pas d’ennemis. Je suis respectueux de nos institutions et par-dessus tout, je souhaite que la concorde civile, la paix et la démocratie l’emportent sur les querelles d’égo et de clan.
En ce qui nous concerne, la réalité est qu’au terme d’une formidable campagne, nous avons remporté ensemble un grand succès.
Oui, quelque chose s’est passé en Côte d’Ivoire.
Hier est né le début d’un mouvement qui ne s’arrêtera pas. Un mouvement animé par la société civile, en dehors des vieux partis politiques et dont le cœur battant est la jeunesse de notre nation.
Je veux ce soir vous dire deux choses essentielles.
D’abord, dans cette campagne où certains ont voulu faire triompher le vacarme et le chaos au détriment des idées, des projets, et au fond de l’intérêt du pays, nous avons donné des perspectives et montré un chemin.
Quoi qu’il arrive, nous formons une nouvelle force citoyenne dans notre pays. Une force avec laquelle tout le monde devra désormais compter. Une force motrice d’un changement radical, urgent et indispensable. Une force qui sera demain en mesure de faire appliquer et de mettre en œuvre bon nombre des mesures essentielles de notre projet :
Équité sociale ;
Juste répartition des fruits de la croissance ;
Volonté de bâtir une industrie permettant de transformer nous-même nos produits et de créer de l’emploi ;
Réforme fiscale interdisant aux plus riches d’échapper à l’impôt et allégeant la contribution des plus modestes ;
Plan vigoureux pour notre système scolaire et universitaire, qui donne à chacun de nos enfants une chance égale de construire son avenir ;
Combat sans merci contre l’insécurité et les violences du quotidien ;
Lutte implacable contre la corruption qui gangrène le pays ;
Reconnaissance du mérite de chacun comme seule et unique valeur.
Ensemble, nous sommes en train de faire triompher les principes de la République voulue par Félix Houphouët-Boigny : à chacun selon son travail, à chacun selon son mérite, pour toutes et tous la même chance au départ, la nation avant tout, la paix par-dessus tout.
Notre campagne a sauvé l’honneur de la démocratie Ivoirienne. Jeunesse, vous êtes l’avenir de la Nation.
La seconde chose que je tiens à vous dire, c’est que vous allez finir par l’emporter.
Ce n’était pas cette fois, ce sera la prochaine.
Vous allez l’emporter car vous êtes la majorité sociologique de ce pays, parce que vous en êtes les forces vives, parce que vous êtes celles et ceux qui font aujourd’hui et feront demain la grandeur de la Côte d’Ivoire.
Dans les heures et les jours qui viennent, comme je l’ai fait jusqu’à maintenant, nous prendrons nos responsabilités dans l’intérêt exclusif du pays. S’il s’avère possible de mettre en œuvre certaines de nos propositions, s’il apparait qu’il existe une réelle volonté d’union nationale, s’il s’avère que s’impose un désir sincère de réconciliation, alors je serai disponible pour y apporter mon concours.
Mes amis,
Votre mobilisation, celle des centaines de milliers d’Ivoiriennes et d’Ivoiriens qui nous ont apporté leur soutien, ne doit en aucun cas se perdre, ni dans la résignation ni dans le renoncement.
Je vous proposerai très prochainement de nous rassembler non pas dans un parti ou un mouvement qui serait la pâle copie de ceux qui ont fait faillite et ne servent aujourd’hui qu’à servir l’intérêt de leurs chefs.
Je vous proposerai une maison commune dont les portes et les fenêtres seront ouvertes. Ouvertes aux idées, ouvertes aux talents, ouvertes aux bonnes volontés.
Une maison commune où personne ne demandera à personne d’où il vient ou en quoi il croit. Une maison commune où on discutera librement. Une maison commune où on inventera l’avenir.
Mes amis,
Je vous demande à vous tous et au-delà de vous, à tous ceux qui du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, refusent la guerre civile, de devenir les soldats ivoiriens de la paix. Il n’y a pas de plus beau destin individuel et collectif que de servir la paix pour servir notre pays.
Pour le dialogue, pour la réconciliation, pour la paix, nous devons mettre de côté nos désaccords, nos égos et nos blessures. Pour ma part, c’est ce que je ferai sans hésitation ni retenue.
Notre pays est à la croisée des chemins. Je souhaite que soit organisée dans les meilleurs délais une conférence nationale de réconciliation nationale. Elle devra associer toutes les forces politiques du pays, les anciennes comme les nouvelles. Toutes les forces vives, sociales, religieuses et culturelles.
C’est selon moi le seul moyen pour conjurer la perspective de voir deux Cote d’Ivoire s’affronter dans un cruel face à face.
Mes amis,
Avec émotion, je veux vous dire une fois de plus merci.
Avec émotion, je veux vous dire une fois de plus que je compte sur vous.
Avec émotion, je veux vous dire une fois encore que vous pouvez compter sur moi.
A quelques jours du démarrage de la campagne électorale de la présidentielle du 31 octobre 2020, petit bouleversement dans le programme du candidat du parti au pouvoir.
A quelques jours du démarrage de la campagne électorale de la présidentielle du 31 octobre 2020, petit bouleversement dans le programme du candidat du parti au pouvoir.
Par le biais d’un communiqué publié ce 13 octobre 2020 et signé par Adama Bictogo, le RHDP annonce report sine die de la cérémonie officielle de remise des feuilles de route aux directeurs régionaux de campagne par du RHDP, Alassane Ouattara, initialement prévue ce mercredi 14 octobre à Sofitel.
Par contre, pas de report du côté de Kouadio Konan Bertin. Le challenger du candidat du RHDP ouvre sa campagne électorale ce vendredi 16 octobre à la place de la paix de Divo.
Rien à signaler chez Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan !
Le Conseil constitutionnel a dévoilé ce lundi 14 septembre les candidats retenus pour participer à la présidentielle du 31 octobre 2020. Des 44 dossiers reçus par la Commission électorale indépendante, la haute juridiction a seulement validé les candidatures de Kouadio Konan Bertin (KKB), de Henri Konan Bédié, de Pascal Affi N’Guessan, et de Alassane Ouattara. Voici pourquoi à travers l’intégralité du communiqué du Conseil constitutionnel.
Le Conseil constitutionnel a dévoilé ce lundi 14 septembre les candidats retenus pour participer à la présidentielle du 31 octobre 2020. Des 44 dossiers reçus par la Commission électorale indépendante, la haute juridiction a seulement validé les candidatures de Kouadio Konan Bertin (KKB), de Henri Konan Bédié, de Pascal Affi N’Guessan, et de Alassane Ouattara. Voici pourquoi à travers l’intégralité du communiqué du Conseil constitutionnel.
Sur l’éligibilité des candidats
1- Sur l’éligibilité de Monsieur KOUADIO KONAN BERTIN
Considérant qu’il résulte de l’examen du dossier de candidature de Monsieur KOUADIO KONAN BERTIN, qu’il a produit la totalité des pièces exigées par le Code électoral ;
Considérant en outre que sa candidature n’a fait l’objet d’aucune contestation ;
Qu’il en résulte que la candidature de Monsieur KOUADIO KONAN BERTIN remplit toutes les dispositions légales en vigueur ;
Qu’en conséquence, il convient de le déclarer éligible et d’inscrire ses nom et prénoms sur la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 ;
2- Sur l’éligibilité de Monsieur AFFI N’GUESSAN PASCAL
Considérant qu’il résulte de l’examen du dossier de candidature de Monsieur AFFI N’GUESSAN PASCAL, qu’il a produit la totalité des pièces exigées par le Code électoral ;
Considérant en outre que sa candidature n’a fait l’objet d’aucune contestation ;
Qu’il en résulte que la candidature de Monsieur AFFI N’GUESSAN PASCAL remplit toutes les dispositions légales en vigueur ;
Qu’en conséquence, il convient de le déclarer éligible et d’inscrire ses nom et prénoms sur la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 ;
3- Sur l’éligibilité de Monsieur BEDIE KONAN HENRI AIME
Considérant, que, par exploit en date du vendredi 03 juillet 2020, de Maître RICHEMOND N’DA, Commissaire de justice à Abidjan, Monsieur BEDIE KONAN AIME HENRI a fait remettre au Président du Conseil constitutionnel la lettre dont la teneur suit :
« Abidjan le 03 juillet 2020
A
Monsieur le Président du Conseil constitutionnel
de la République de Côte d’Ivoire
Abidjan
Objet : Lettre de renonciation.
Monsieur le Président,
J’ai l’honneur de vous faire rappel des dispositions des articles 128 de la Constitution ivoirienne, 2 de la loi N°2001-303 du 05 juin 2001 déterminant l’organisation et le Fonctionnement du Conseil constitutionnel et 4 du Décret N°2005-291 du 25 août 2005 relatif au Règlement, la composition et le Fonctionnement des services, l’Organisation du Secrétariat Général du Conseil constitutionnel qui disposent que les anciens Présidents de la République sont membres de droit du Conseil constitutionnel sauf renonciation expresse de leur part.
Je suis donc, en ma qualité d’Ancien Président de la République de la Côte d’Ivoire (1993 à 1998), de droit, membre de cette Institution sauf renonciation expresse de ma part.
Aussi, par la présente, je vous notifie ma volonté de renoncer à ma qualité de membre de droit du Conseil constitutionnel.
Je suis assuré que vous saurez mettre en œuvre les diligences prescrites par la loi pour la prise en compte effective de cette renonciation.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma distinguée considération.
HENRI KONAN BEDIE
ANCIEN PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
DE CÔTE D’IVOIRE ».
Considérant, en effet, que les articles 128 de la Constitution, 2 de la loi Organique
N°2001-303 du 05 juin 2001 relative au Conseil constitutionnel et 04 du Décret N°2005-291 du 25 août 2005, cités par Monsieur BEDIE KONAN AIME HENRI, reconnaissent aux anciens Présidents de la République la qualité de membre de droit du Conseil constitutionnel, sauf renonciation expresse de leur part ;
Considérant, que l’article 50 du Code électoral dispose que la candidature à la Présidence de la République d’un membre du Conseil constitutionnel ne peut être acceptée pendant l’exercice desdites fonctions et pendant les six (6) mois qui suivent la cessation de celle-ci, de quelque manière que ce soit ;
Considérant cependant, dans le cas d’espèce, la renonciation est intervenue le 03 juillet 2020, soit seulement trois (03) mois avant le premier tour du scrutin fixé au 31 octobre2020, alors qu’elle devait intervenir au plus tard le 30 avril 2020 ;
Qu’au regard de l’article 50 du code électoral, cette renonciation tardive a pour conséquence de rendre irrecevable la candidature de Monsieur BEDIE KONAN AIME HENRI ;
Considérant toutefois, que dans un courrier similaire daté du 31 août 2004,
l’intéressé avait déjà notifié au Conseil constitutionnel sa volonté de renoncer à sa qualité de membre de droit de cette Institution pour se consacrer à ses fonctions de Président de (son) Parti politique, incompatibles avec celles de membre de la haute juridiction constitutionnelle ;
Qu’usant de son pouvoir d’appréciation, le Conseil constitutionnel, constate que depuis cette date, Monsieur BEDIE KONAN AIME HENRI, n’a jamais participé à aucune activité de la juridiction constitutionnelle, n’a réclamé aucune des prérogatives liées à la qualité de membre de cette Institution, et ne s’est conformé à aucune des obligations qui en découlent ;
Qu’il y a donc lieu de juger qu’il était toujours inscrit dans la logique de sa
renonciation du 31 août 2004 et, qu’ainsi, celle de 2020 doit être considérée
comme superfétatoire ;
Considérant qu’il résulte de ce qui précède, que Monsieur BEDIE KONAN
HENRI remplit toutes les conditions d’éligibilité prévues par les dispositions légales en vigueur ; qu’il convient donc de le déclarer éligible et d’inscrire ses nom et prénoms sur la liste définitive des candidats ;
4- Sur l’éligibilité de Monsieur ALASSANE OUATTARA
Considérant que, suivant requêtes en date du 06 septembre 2020, enregistrées à la même date au Secrétariat général du Conseil constitutionnel, respectivement sous les numéros 003/EP 2020, 004/EP/2020, 005/EP/2020 et 006/EP/2020, monsieur SOKO WAZA THEOPHILE, agissant en personne, Messieurs BEDIE KONAN AIME HENRI et SORO KIGBAFORI GUILLAUME, le PDCI-RDA et le groupement politique GPS, par l’organe de leurs Conseils, Maîtres MESSAN TOMPIEU NICOLAS, SUY BI GOHORE EMILE, DIALLO SOULEYMANE et associés, et TOURE KADIDIA, tous Avocats au Barreau de Côte d’Ivoire, EMMANUEL MARSIGNY, ROMAIN DUPEYRE, ROBIN BINSARD et AFFOUSSY BAMBA, tous Avocats au Barreau de Paris, la plateforme politique « Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté » (EDS), représentée par son Avocat, Maître DAKO ZAHUI TOUSSAINT, Avocat au barreau de Côte d’Ivoire mais agissant, dans le cas d’espèce, ès-qualités de Vice-Président chargé des affaires juridiques d’EDS, et le Front Populaire Ivoirien (FPI) représenté par monsieur AFFI N’GUESSAN PASCAL, agissant tous sur le fondement de l’article 56 alinéa premier du Code électoral, ont sollicité qu’il plaise à la juridiction constitutionnelle de déclarer le candidat ALASSANE OUATTARA inéligible;
Considérant en la forme, que l’article 56 alinéa premier du Code électoral sus-cité dispose que : « Dès réception des candidatures, celles-ci sont publiées par le Conseil constitutionnel. Les candidats ou les partis politiques les ayant investis éventuellement, adressent au Conseil constitutionnel leurs réclamations ou observations dans les soixante-douze heures suivant la publication des candidatures » ;
Considérant qu’au regard de ce texte, la requête de monsieur BEDIE KONAN AIME HENRI et du PDCI-RDA, ainsi que celle de monsieur AFFI N’GUESSAN PASCAL et du FPI doivent être déclarées régulières et recevables, les intéressés ayant qualité pour agir et ayant déposé leurs réclamations dans les formes et délais prévus par la loi ;
Que, par contre, celle de Monsieur SOKO WAZA THEOPHILE, qui a perdu la qualité de candidat à la suite de la décision d’irrecevabilité de sa candidature, doit être déclarée irrecevable pour défaut de qualité pour agir ;
Qu’il en va de même pour EDS, relativement à la candidature de Monsieur GBAGBO LAURENT que soutenait cette plateforme politique, et de celle de SORO KIGBAFORI GUILLAUME, toutes déclarées irrecevables ;
Considérant par ailleurs qu’une bonne administration de la Justice commande d’ordonner la jonction de toutes les requêtes jugées recevables ;
Considérant, sur le fond, que pour contester l’éligibilité de Monsieur ALASSANE OUATTARA, les requérants BEDIE KONAN AIME HENRI et le PDCI-RDA, ainsi que Monsieur AFFI N’GUESSAN PASCAL et le FPI, soutiennent qu’en application du principe de la continuité législative énoncée par l’article 183 de la Constitution, le Président de la République sortant ne peut pas briguer un nouveau mandat, ayant déjà effectué les deux mandats auxquels l’article 55 alinéa 1 de la loi fondamentale lui donne droit ;
Qu’à l’appui de cette thèse, les requérants produisent une décision rendue par le Conseil constitutionnel le 23 août 2018 dans laquelle il précise sa conception de la continuité législative, ainsi que des coupures de presse rapportant des déclarations de personnalités nationales, notamment le Président et des membres du Comité d’experts, rédacteur de la Constitution du 08 novembre 2016, ainsi qu’un professeur émérite de Droit constitutionnel, qui ont soutenu, par le passé, qu’effectivement le Président de la République sortant n’était pas éligible à un nouveau mandat ;
Considérant que pour sa part, Monsieur ALASSANE OUATTARA, par la voix de ses conseils, de la SCPA KEBE et MEITE, Avocats à la Cour, conteste la thèse de ses adversaires, et conclut à son éligibilité ;
Que, pour parvenir à cette conclusion, il fait d’abord valoir que la Constitution du 08 novembre 2016, quoiqu’affirmant le principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux pour l’avenir, du fait de l’effet immédiat de la loi nouvelle, mentionné à l’article 184, n’a pas entendu conférer à l’article 55 alinéa premier un effet rétroactif et que, faute d’avoir expressément prévu une disposition transitoire faisant rétroagir ses effets sur les candidatures aux élections présidentielles antérieures à son avènement, son mandat en cours ne peut être pris en compte dans le décompte du nombre de ses mandats ;
Qu’il soutient ensuite que ses adversaires ont erré dans l’interprétation de l’article 183 qui renvoie en réalité à des normes juridiques infra-constitutionnelles ;
Qu’enfin, il expose que les déclarations publiques de certaines personnalités, produites au dossier par ses adversaires, ne sauraient nullement constituer une source de droit susceptible de lier le juge constitutionnel, et rapporte à son tour des déclarations publiques d’autres personnalités nationales concluant à la possibilité, pour lui, de briguer un nouveau mandat ;
Considérant que la question de la possibilité ou non, pour le Président de la
République sortant de briguer un nouveau mandat doit s’analyser à l’aune de l’adoption d’une nouvelle Constitution ;
Considérant en effet que la Constitution du 08 novembre 2016, qui fait suite à un processus d’élaboration d’une nouvelle Constitution, et non d’une révision constitutionnelle, consacre une nouvelle République pour mettre fin à une longue période de crises politiques faite de coup d’Etat militaire, de rébellion armée et de guerre post électorale ;
Considérant qu’il résulte, tant de l’exposé des motifs que du dispositif légal de la Constitution du 08 novembre 2016, que le motif impulsif et déterminant des initiateurs de cette nouvelle loi fondamentale était d’instituer une troisième République ;
Qu’ainsi l’exposé des motifs indique, à sa page deux (2), que « cet avant-projet, qui s’inspire des valeurs démocratiques ainsi que de l’histoire politique et constitutionnelle de la Côte d’Ivoire, et préserve certains acquis, propose un nouveau pacte social. Il consacrera l’avènement de la troisième République » ;
Considérant, s’agissant du dispositif légal, que le nombre et l’ampleur des
modifications intervenues, qui impactent presque tous les aspects de la vie institutionnelle de la Côte d’Ivoire, confirment effectivement la volonté d’instauration d’un nouveau contrat social ;
Considérant ainsi, que le Pouvoir exécutif compte désormais un Vice-Président aux côtés du Président de la République ;
Considérant qu’au niveau du Pouvoir Législatif, le Sénat a été institué, consacrant
ainsi le bicaméralisme ; Que par ailleurs, la fonction parlementaire est désormais règlementée par un statut ; Que tous ces éléments renforcent le Pouvoir Législatif et, partant, la démocratie ;
Considérant, s’agissant du Pouvoir Judicaire, que la nouvelle Constitution a
effectivement consacré le démantèlement, puis la suppression de la Cour Suprême et son remplacement par la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat, après la mise en place de la Cour des Comptes, de même que le Président de la République a cédé le poste de Président du Conseil Supérieur de la Magistrature à un Magistrat hors hiérarchie en fonction ou à la retraite ; Que tous ces éléments concourent indiscutablement à une affirmation plus marquée de la séparation des pouvoirs et à un renforcement de l’indépendance du pouvoir Judiciaire ;
Que, d’application immédiate, tel que précisé à l’article 184, la nouvelle
Constitution vise à établir un nouveau pacte social, un nouvel ordre juridique, politique et institutionnel avec effet « erga omnes » permettant à chacun, en ce qui le concerne, de tirer les conséquences d’un nouveau départ ;
Considérant que, dans ces conditions, en ne mentionnant pas « expressis
verbis », s’agissant du décompte des mandats présidentiels, que ceux exécutés sous l’empire de la précédente Constitution doivent être pris en compte pour l’application de l’article 55, il ne peut être sérieusement fait grief au Président de la République sortant, se fondant sur ce nouveau départ de la vie politique et institutionnelle, de prétendre briguer un nouveau mandat ;
Considérant que cette thèse avait déjà été confirmée par la position du doctrinaire
dont les publications sont produites au soutien de la thèse des requérants BEDIE KONAN AIME HENRI et le PDCI-RDA pour contester l’éligibilité du candidat ALASSANE OUATTARA ;
Considérant en effet, que courant 2016, dès que la première mouture du projet de
nouvelle Constitution avait été rendue publique, cet universitaire avait adressé au Comité d’experts chargé de la rédaction de ladite Constitution, une contribution dans laquelle il soutenait que si l’article 55 tel que formulé par ledit Comité restait en l’état, il n’excluait pas un autre mandat pour le Président en exercice ; que c’est pourquoi, il avait proposé que « pour lever toute équivoque, de prévoir dans les dispositions finales que le principe selon lequel le Président de la République n’est rééligible qu’une fois s’applique aux situations nées sous l’empire de la Constitution du 1er août 2000 » ;
Considérant que l’équivoque relevée n’a nullement été levée par le constituant ni dans les dispositions transitoires, ni à l’article 55, de sorte qu’on ne peut soutenir qu’une nouvelle candidature du Président en exercice n’est pas possible ;
Considérant par ailleurs que, sur cette même question, des leaders politiques avaient, par le passé, soutenu publiquement que la nouvelle Constitution permettait bel et bien au Président de la République de solliciter un nouveau mandat, et, sous ce prétexte, avaient combattu le projet de la nouvelle loi fondamentale pendant la campagne référendaire ; Qu’à ce sujet, le requérant AFFI N’GUESSAN PASCAL avait soutenu publiquement que : « rien dans la nouvelle Constitution promulguée le 08 novembre 2016 n’empêche le Président ALASSANE OUATTARA d’être candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 » ;
Considérant, en conséquence de ce qui précède qu’il échet de déclarer mal
fondées les requêtes de Monsieur BEDIE KONAN AIME HENRI et du PDCI-RDA, ainsi que de Monsieur AFFI N’GUESSAN PASCAL et du FPI, de les rejeter, de déclarer éligible Monsieur ALASSANE OUATTARA, et de l’inscrire sur la liste définitive des candidats à l’élection du Président de la République du 31 octobre 2020 ;
DÉCIDE:
Article premier : En la forme :
– Sont irrecevables, pour dossiers de candidature non conformes au Code électoral, les candidatures de :
1- BESSI M’BOUKE BENJAMIN
2- ME N’GUESSAN
3- AMON-TANOH BENOIT MARCEL
4- GBAGBO LAURENT
5- DJIBRE SERGE FRANCK-AIME
6- SORO KIGBAFORI GUILLAUME
7- FIENI KOFFI KEVIN
8- GNANGBO KACOU
9- GNAMIEN KONAN
10- MABRI TOIKEUSSE ALBERT ABDALLAH
11- MIANDIGA MADELEINE EPSE BLEY
12- KOULIBALY MAMADOU
13- ATTIA SYLVIE AYA EPSE SOTO
14- SOKO WAZA THEOPHILE
15- GUEU CELESTIN
16- TOURE SIAKA
17- BANHI MOMBLE ROGER
18- DJE-BI-DJE OLIVIER VAMY
19- GOGUI ZEGRE THEOPHILE
20- KOFFI KOUAME ARMAND
21- ATHACOU KONAN JEAN REMY
22- BLADI DESSIHE MARIE-CARINE EPSE DAVISON
23- MEITE MAMOUDOU
24- TOKPA MIMPLEU FELIX
25- SOKO KOHI
26- DJATCHI DIDO EDOUARD
27- AHOUA STALLONE JULIEN ELVIS
28- GBOWLI DJEWLE MARCEL PAUL-AARON
29- SERI GOZE BERTIN
30- LOULOU YORO
31- SERY KOULAI AIME
32- MEITE ALIKARI
33- ZEHOUE BI ZAMBLE
34- TOH-BI IRIE VINCENT
35- GOHOUROU ZIALLO CLAUDE-FRANCOIS
36- CHAHIN SOMBO JOHN
37- ABOLI GHISLAIN ROMEO
38- KOUADIO KOFFI ROLLAND
39- ZAHA DJENOHAN MICHEL
40- GOORE BI ZIH CHARLES KADER
– Sont également irrecevables pour défaut de qualité pour agir, les requêtes de Messieurs : SOKO WAZA THEOPHILE, GBAGBO LAURENT et EDS, et SORO KIGBAFORI GUILLAUME ;
Article 2 : Sur le fond :
Les requêtes de Messieurs BEDIE KONAN AIME HENRI et le PDCI-RDA, AFFI N’GUESSAN PASCAL et le FPI, tendant à déclarer Monsieur ALASSANE OUATTARA inéligible sont mal fondées et, en conséquence, rejetées ;
Article 3 : La liste définitive des candidats à l’élection du Président de la République du 31 octobre 2020 est arrêtée ainsi qu’il suit :
1- ALASSANE OUATTARA
2- AFFI N’GUESSAN PASCAL
3- BEDIE KONAN AIME HENRI
4- KOUADIO KONAN BERTIN
Article 4 : La présente décision sera publiée au journal officiel de la République de Côte d’Ivoire
Décision délibérée par le Conseil constitutionnel en sa séance du lundi 14 septembre 2020 ;
Où siégeaient :
Mesdames et Messieurs
Mamadou KONÉ Président
Jacqueline LOHOUÈS-OBLE Conseiller
Ali TOURÉ Conseiller
KOUA Diehi Vincent Conseiller
Assata KONÉ Épouse SILUÉ Conseiller
Rosalie KOUAMÉ KINDOH Épouse ZALO Conseiller
Mamadou SAMASSI Conseiller
Assistés de Monsieur CAMARA Siaka, Secrétaire Général du Conseil constitutionnel, qui a signé avec le Président.